Simenon, Georges - Monsieur Gallet, décédé

Тут можно читать онлайн Simenon, Georges - Monsieur Gallet, décédé - бесплатно полную версию книги (целиком) без сокращений. Жанр: Policier. Здесь Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте лучшей интернет библиотеки ЛибКинг или прочесть краткое содержание (суть), предисловие и аннотацию. Так же сможете купить и скачать торрент в электронном формате fb2, найти и слушать аудиокнигу на русском языке или узнать сколько частей в серии и всего страниц в публикации. Читателям доступно смотреть обложку, картинки, описание и отзывы (комментарии) о произведении.
  • Название:
    Monsieur Gallet, décédé
  • Автор:
  • Жанр:
  • Издательство:
    неизвестно
  • Год:
    неизвестен
  • ISBN:
    нет данных
  • Рейтинг:
    3.7/5. Голосов: 101
  • Избранное:
    Добавить в избранное
  • Отзывы:
  • Ваша оценка:
    • 80
    • 1
    • 2
    • 3
    • 4
    • 5

Simenon, Georges - Monsieur Gallet, décédé краткое содержание

Monsieur Gallet, décédé - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

La toute première prise de contact entre le commissaire Maigret et la mort, avec qui il allait vivre des semaines durant dans la plus déroutante des intimités, eut lieu le 27 juin 1930 en des circonstances à la fois banales, pénibles et inoubliables. Inoubliables surtout parce que, depuis une semaine, la Police Judiciaire recevait note sur note annonçant le passage à Paris du roi d'Espagne pour le 27 et rappelant les mesures à prendre en pareil cas. Or, le directeur de la PJ. était à Prague, où il assistait à un congrès de police scientifique. Le sous-directeur avait été appelé dans sa villa de la côte normande par la maladie d'un de ses gosses. Maigret était le plus ancien des commissaires et devait s'occuper de tout, par une chaleur suffocante, avec des effectifs que les vacances réduisaient au strict minimum. Ce fut encore le 27 juin au petit jour qu'on découvrit, rue Picpus, une mercière assassinée. Bref, à neuf heures du matin, tous les inspecteurs disponibles étaient partis pour la gare du Bois-de-Boulogne, où on attendait le souverain espagnol. Maigret avait fait ouvrir portes et fenêtres et, sous l'action des courants d'air, les portes claquaient, les papiers s'envolaient des tables. A neuf heures et quelques minutes arrivait un télégramme de Nevers : Emile Gallet, voyageur de commerce, domicilié à Saint-Fargeau, Seine-et-Marne, assassiné nuit du 25 au 26, Hôtel de la Loire à Sancerre. Nombreux détails étranges. Prière prévenir famille pour reconnaissance cadavre. Si possible envoyer inspecteur de Paris.


Monsieur Gallet, décédé - читать онлайн бесплатно полную версию (весь текст целиком)

Monsieur Gallet, décédé - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon, Georges
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

— Parbleu ! Vous jouiez au football !… Et sans doute couriez-vous les filles !… Vous sentez le grincement ?… Regardez cette photographie !… Mais regardez-la !… A l’âge où vous sautiez le mur du lycée pour aller retrouver vos petites amies, ce pauvre type-là surveillait son foie !…

» J’aurais mis du temps à recueillir des preuves… N’empêche que je savais le principal : mon homme, qui avait besoin tout de suite de vingt mille francs, n’était à Sancerre que pour vous les demander…

» Et vous le receviez deux fois ! … Et, le soir, vous l’observiez par-dessus le mur !… Vous vous doutiez qu’il allait se tuer, pas vrai ? Peut-être même vous l’avait-il annoncé ?…

— Non !… Mais il m’avait paru fébrile… L’après-midi, il parlait d’une voix saccadée qui m’impressionnait…

— Vous lui avez refusé ses vingt mille francs ?

— Je ne pouvais plus faire autrement, car c’était sans cesse à recommencer… A la fin, je crois bien que j’aurais été de ma poche…

— C’est à Saigon, chez votre notaire, que vous avez appris qu’il allait hériter ?

— Oui ! Un drôle de client était venu trouver mon patron. Un vieux maniaque, qui vivait dans la brousse depuis plus de vingt ans et qui ne voyait pas un Blanc tous les trois ans… Il était miné par les fièvres et par l’abus de l’opium… J’ai assisté à la conversation…

» — Je ne vais pas tarder à crever ! a-t-il dit textuellement. Et je ne sais même pas si j’ai encore de la famille quelque part… Peut-être reste-t-il un Saint-Hilaire, mais j’en doute, car, lorsque j’ai quitté la France, le dernier était si miteux qu’il a dû mourir de consomption… S’il a un descendant et si vous mettez la main dessus, ce sera mon légataire universel…

— Or, vous aviez déjà l’idée de devenir riche d’un seul coup ! dit rêveusement Maigret.

Et, à travers l’homme de cinquante ans, suant, mal à l’aise, qu’il avait devant lui, il croyait voir le joyeux luron sans scrupule qui organisait une cérémonie grotesque pour s’approprier une jeune indigène.

— Continuez !

— J’aurais quand même dû revenir en France, à cause des femmes… J’avais un peu abusé, là-bas… Il y avait des maris, des frères et des pères qui m’en voulaient…

» J’ai eu l’idée de rechercher un Saint-Hilaire et cela n’a pas été facile… J’ai retrouvé la trace de Tiburce au lycée de Bourges… On m’a déclaré qu’on ignorait ce qu’il était devenu. J’ai su que c’était un jeune homme sombre, renfermé, qui n’avait jamais eu un ami à l’école…

— Parbleu ! ricana Maigret. Il n’avait pas un centime en poche ! Tout juste sa pension payée jusqu’à la fin de ses études…

— Mon idée, à ce moment, était de partager l’héritage, par un moyen quelconque, je ne savais pas encore lequel… Mais je me suis aperçu que c’était plus difficile de partager que de prendre tout… Il m’a fallu trois mois pour mettre la main sur lui, au Havre, où il essayait de se faire embaucher comme steward ou comme interprète à bord d’un paquebot…

» Il lui restait dix ou douze francs… Je lui ai offert à boire, puis j’ai dû lui tirer un à un les vers du nez… Encore répondait-il tout juste par monosyllabes !…

» Il avait été précepteur dans un château, correcteur d’imprimerie à Rouen, commis de librairie…

» Il portait déjà une jaquette ridicule et une drôle de barbiche trop peu fournie, d’un brun roux…

» J’ai joué le tout pour le tout. Je lui ai raconté que je voulais faire fortune en Amérique et que, là-bas, rien n’aide un homme, surtout auprès des femmes, comme un titre de noblesse…

» Je lui ai proposé de racheter son nom… J’avais un peu d’argent, car mon père, qui était marchand de chevaux à Nantes, m’avait laissé un petit héritage…

» J’ai payé trente mille francs le droit de m’appeler Tiburce de Saint-Hilaire…

Maigret eut un bref coup d’œil au portrait, regarda son interlocuteur des pieds à la tête, le fixa enfin dans les yeux de telle sorte que, de lui-même, il se remit à parler avec un empressement exagéré.

— N’est-ce pas ce qu’un financier fait en rachetant deux cents francs des titres qu’il sait pouvoir revendre cinq fois plus cher un mois après ?… L’héritage, je l’ai attendu quatre ans !… Le vieux fou, là-bas, dans sa jungle, ne se décidait pas à mourir… Et c’est moi qui, démuni de mon argent, ai crevé de faim…

» Nous étions à peu près du même âge… Il nous avait suffi d’échanger nos papiers… L’autre en était quitte pour ne jamais mettre les pieds à Nantes, où il eût pu rencontrer quelqu’un qui me connaissait.

» Quant à moi, c’est à peine si je devais prendre des précautions… Le vrai Tiburce n’avait jamais eu d’amis… Et le plus souvent, dans ses places, il ne donnait pas son vrai nom, qui lui faisait plutôt tort…

» Est-ce qu’un commis de librairie s’appelle Tiburce de Saint-Hilaire ?…

» Enfin, j’ai lu dans les journaux une petite note annonçant l’héritage et priant les ayants droit, s’il y en avait, de se faire connaître…

» Vous croyez que je n’avais pas gagné les douze cent mille francs que laissait le vieux broussard ?…

Il reprenait de l’aplomb, encouragé par le silence de Maigret, et pour un peu il lui eût adressé une œillade.

— Bien entendu, Gallet, qui sur ces entrefaites s’était marié et qui ne roulait pas sur l’or, est accouru, m’a fait des reproches, d’un air sombre, au point qu’un moment j’ai cru qu’il allait me tuer…

» Je lui ai donné dix mille francs et il a fini par les emporter…

» Mais il est revenu six mois plus tard… Puis encore… Il menaçait de dire la vérité. J’essayais de lui démontrer qu’il serait condamné au même titre que moi…

» Au surplus, il avait de la famille, lui ! Une famille dont il semblait avoir peur…

» Petit à petit, il a baissé le ton… Il vieillissait très vite… Avec sa jaquette, sa barbiche, sa peau jaune et ses yeux cernés, il me faisait pitié…

» Son attitude devenait celle d’un mendiant… Il commençait toujours par me réclamer cinquante mille francs - une fois pour toutes, jurait-il ! - puis il s’en allait avec un ou deux billets de mille…

» Mais faites le compte de ces sommes pendant dix-huit ans !… Je vous répète que, si je ne m’étais pas montré ferme, j’aurais fini par y perdre…

» Je travaillais, moi ! Je cherchais des placements ! J’ai mis en vignes toutes les terres que vous voyez en amont de la propriété…

» Et lui, pendant ce temps-là… Il prétendait qu’il voyageait pour une maison de commerce, mais, en réalité, il se bornait au métier de tapeur…

» Il y prenait goût… Sous le nom de M. Clément, comme vous le savez, il allait trouver les gens.

» Qu’est-ce que j’aurais dû faire, dites ?

La voix s’enflait. Machinalement, il se leva.

— Le samedi en question, il voulait vingt mille francs sur-le-champ… J’aurais été disposé à les lui donner que je n’aurais pas pu, car la banque était fermée… Et puis, encore une fois, j’avais assez payé, n’est-ce pas ?

» Je le lui ai dit ! Je l’ai traité de dégénéré !… Il est revenu à la charge l’après-midi, avec des airs tellement humbles que j’en étais écœuré…

» Car un homme n’a pas le droit de se laisser aller à ce point-là… On joue sa vie !… On gagne ou l’on perd !… Mais on garde quand même plus de fierté…

— Vous le lui avez dit aussi ? interrompit Maigret d’une voix étonnamment douce.

— Pourquoi pas ? J’espérais lui donner un peu de nerf… Je lui ai proposé cinq cents francs…

Accoudé à la cheminée, le commissaire avait attiré à lui le portrait du mort.

— Cinq cents francs… répéta-t-il.

— Je vous montrerai le carnet où je note toutes mes dépenses et qui vous prouvera qu’en fin de compte il m’a soutiré plus de deux cent mille francs… Le soir, j’étais dans le parc…

— Pas très à l’aise…

— J’étais nerveux, je ne sais pas pourquoi… J’ai entendu du bruit du côté du mur… Puis je l’ai vu qui arrangeait je ne sais quoi dans l’arbre… J’ai d’abord cru qu’il voulait me faire un mauvais parti…

» Mais il a disparu comme il était venu… J’ai grimpé sur une barrique… Il était rentré dans sa chambre, où il se tenait debout près de la table, tourné vers moi… Il ne pouvait pas me voir…

» Je ne comprenais pas… Je vous jure qu’à ce moment j’ai eu peur… Le coup de feu a éclaté à dix mètres de ma place et Gallet n’a pas bougé…

» Seulement, sa joue droite était devenue rouge… Du sang coulait… Il restait debout, à fixer toujours le même point, comme s’il attendait quelque chose…

Maigret prit le revolver, sur la cheminée. Une corde de guitare, en métal tressé, comme celles dont on se sert pour pêcher le brochet, y était encore attachée.

Sous le canon était fixée solidement une petite boîte en fer-blanc reliée à la gâchette par un fil rigide.

Maigret ouvrit la boîte d’un coup d’ongle, découvrit un mécanisme identique à celui qu’on trouve couramment dans le commerce et qui permet de se photographier soi-même.

Il suffit de remonter un ressort, qui se détend de lui-même après un certain nombre de secondes.

Mais, en l’occurrence, le mouvement était triple, devait provoquer par conséquent trois détonations.

— Le ressort a dû se caler après la première balle ! dit-il d’une voix lente, un peu assourdie.

Et les dernières paroles de son interlocuteur résonnaient à son oreille : Seulement sa joue droite était devenue rouge… Du sang coulait… Il était debout, à fixer toujours le même point, comme s’il attendait quelque chose…

Les deux autres balles, parbleu ! Il s’était méfié de la précision du tir. Avec trois balles, il avait la certitude d’en recevoir au moins une dans la tête !

Et les deux autres n’étaient pas parties ! Il avait sorti son couteau de sa poche…

— Il vacillait quand il a appuyé la lame sur sa poitrine… il est tombé tout raide… Il était mort, naturellement… Et ma première idée a été que c’était une vengeance, qu’il avait eu soin de laisser des papiers révélant la vérité, peut-être même m’accusant de l’avoir tué…

— Vous êtes un homme prudent ! Et de sang-froid ! Vous êtes allé chercher des gants de caoutchouc à la cuisine…

— Est-ce que j’aurais dû laisser mes empreintes digitales dans la chambre ?… Je suis passé par la grille… J’ai mis la clé en poche… Ma visite était inutile !… Il avait brûlé lui-même tous ses papiers… J’avais peur… Ses yeux ouverts m’impressionnaient… Je suis rentré si précipitamment que j’ai oublié de refermer la grille à clé… Qu’est-ce que vous auriez fait à ma place ?… Du moment qu’il était bien mort…

» J’ai eu plus peur encore le jour où je jouais aux cartes chez le notaire, quand j’ai appris que le revolver avait tiré à nouveau…

» Je suis allé l’examiner de près… Je n’osai pas y toucher car, si l’on venait à me soupçonner, il constituait la preuve de mon innocence…

» C’est un automatique à six balles… J’ai compris que le ressort, calé par la déflagration, s’était détendu par suite d’influences atmosphériques, huit jours plus tard…

» Mais il pouvait rester trois balles, n’est-ce pas ?… C’est depuis lors que je passe mon temps à rôder dans le parc, à écouter… Tout à l’heure encore, tandis que nous étions ici tous les deux, j’évitais de me placer près de la table…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать


Simenon, Georges читать все книги автора по порядку

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки LibKing.




Monsieur Gallet, décédé отзывы


Отзывы читателей о книге Monsieur Gallet, décédé, автор: Simenon, Georges. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.


Понравилась книга? Поделитесь впечатлениями - оставьте Ваш отзыв или расскажите друзьям

Напишите свой комментарий
x