Александр Пушкин - Переписка 1815-1825
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15 июля.
Адрес: Князю Петру Андреевичу Вяземскому.
С удивлением слышу я, что ты почитаешь меня врагом освобождающейся Греции и поборником турецкого рабства, Видно слова мои были тебе странно перетолкованы. Но что бы тебе ни говорили, ты не должен был верить, чтобы когда-нибудь сердце мое недоброжелательство[вало] благородным усилиям возрождающего[ся] народа. Жалея, что принужден оправдываться перед тобою, повторю и здесь то, что случалось мне говорить касательно греков.
Люди по большой части самолюбивы, беспонятны, легкомысленны, невежественны, упрямы; старая истина, которую всё — таки не худо повторить. Они редко терпят противуречие, никогда не прощают неуважения; они легко увлекаются пышными словами, охотно повторяют всякую новость; и, к ней привыкнув, уже не могут с нею расстаться.
Когда что-нибудь является общим мнением, то глупость общая — вредит ему столь же, сколько единодушие ее поддерживает. Греки между европейцами имеют гораздо более вредных поборников, нежели благоразумных друзей. Ничто еще не было столь народно, как дело греков, хотя многие в их политическом отношении были важнее для Европы.
de Constantinople — [un t]as [?] de gueux timides, voleurs et vagabonds qui n'ont pu même soutenir le premier feu de la mauvaise mousqueterie turque, formerait une singulière troupe dans l'armée du Comte Vitgenstein. Quant à ce q.[ui] reg.[arde] les officiers, ils sont pires que les soldats. N.[ous] avons vu ces nouveaux Léonidas dans les rues d'Odessa et de Kichenev — plusieurs nous sont personnellement connus, nous certifions leur complète nullité — ils ont trouvé l'art d'être insipide, même au moment où leur conversation devait intéresser tout européen — aucune idée de l'art militaire, nul point d'honneur, nul enthousiasme — les français et les russes qui se trouvent ici — leur marquent un mépris dont ils ne sont que trop dignes, ils supportent tout même les coups de bâton avec un sang-froid digne de Thémistocle. Je ne suis ni un barbare ni un apôtre de l'Alcoran, la cause de la Grèce m'intéresse vivement, c'est pour cela même que je m'indigne en voyant ces misérables revêtus du ministère sacré de défenseurs de la liberté — [181]
Александр Пушкин сердечно благодарит Игнатия Семеновича Зеновича за его заочное гостеприимство. Он оставляет его дом, искренно сожалея, что не имел счастия познакомиться с почтенным хозяином.
8 августа 1824
Vous avez eu grand tort, cher ami, de ne pas me donner votre adresse, de vous imaginer que je ne saurais vous retrouver au fin fond du gouvernement de [Kieff] Pskoff, vous m'auriez épargné du temps perdu en recherches et vous auriez reçu 106 ma lettre plutôt. — Vous craignez, dites-vous, de me compromettre par votre correspondance, cette crainte est puërile sous bien des rapports et puis il est des circonstances où l'on passe par-dessus ces considérations. — Du reste, que peut-il y avoir de compromettant dans notre correspondance? je ne vous ai jamais parlé politique, vous savez que je n'ai pas grand respect pour celle des poëtes et si j'ai un reproche à vous faire, c'est celui de ne pas assez respecter la Religion, notez bien cela, car ce n'est pas la première fois que je vous le dis. — C'est un besoin réel pour moi que de vous écrire: on ne passe pas impunément tant de temps ensemble; sans faire entrer en ligne de compte toutes les bonnes raisons que j'ai [de] pour vous porter une amitié véritable, l'habitude seule suffirait pour former un lien [véritab[le]] durable entre nous. Maintenant que nous sommes si loin l'un de l'autre je ne mettrai plus aucune restriction dans l'expression des sentiments que je vous porte; sachez donc qu'outre votre beau et grand talent je vous ai voué depuis longtemps une amitié fraternelle et qu'aucune circonstance ne m'en fera départir. — Si après cette première lettre vous ne me répondez pas et vous ne me donnez pas votre adresse, je continuerai à vous écrire, à vous importuner jusqu'à ce que je vous force à me répondre, à passer par-dessus de petites appréhensions que l'innocence seule de notre correspondance doit faire évanouir. —
Je ne vous parlerai pas de votre malheur, je vous dirai seulement que je ne désespère nullement de votre situation présente, elle s'améliorera, je n'en doute pas. La seule chose que je craigne pour vous c'est l'ennui du moment, aussi [je] n'ai-je pris la plume que pour chercher à vous amuser, à vous distraire, à vous parler du temps passé, de notre existence d'Odessa, qui n'était pas brillante, il est vrai, mais que le souvenir et le regret doivent nécessairement embellir à vos yeux. — Минувшей жизнию повею. —
Risnitch a repris les rênes du gouvernement du Théâtre, les actrices n'obéissent plus qu'à sa voix, quel dommage que vous n'y soyez plus. Zavalievsky continue à faire le bonheur de ses amis et connaissances, maintenant il a une nouvelle prétention, c'est celle de littérateur: il a fait le voyage de la Côte Méridionale de la Crimée à cheval, le Mérite des femmes à la main, se récriant à chaque pas tantôt sur les beautés de la poésie, tantôt sur celles de la nature le tout en mauvais français à la portée de la belle compatriote seulement et de votre carricature qui parfois même trouvait du mauvais goût dans son enthousiasme, il a fini par tomber de cheval au milieu de ses rêveries poétiques. — Je remets à une autre lettre le plaisir de vous parler des faits et gestes de nos belles compatriotes, présentement je vous parlerai de Tatiana. — Elle a pris une vive part à votre malheur, elle me charge de vous le dire, c'est de son aveu que je vous l'écris, son âme douce et bonne n'a vu dans le moment que l'injustice dont vous étiez la victime, elle me l'a exprimé avec la sensibilité et la grâce du caractère de Tatiana. — Sa charmante fille même se rappelle de vous, elle me parle souvent du fol Mr Pouchkin et de la canne à tête de chien que vous lui avez donné. — J'attends tous les jours une petite image avec les deux premiers vers que vous avez fait pour elle. —
Mon cher ami, de grâce ne vous laissez point aller au découragement, prenez garde qu'il n'affaiblisse vos belles facultés; prenez soin de vous-même, ayez patience, votre situation s'améliorera, on reconnaîtra l'injustice de la rigueur dont 107 on use envers vous; c'est un devoir envers vous-même, envers les autres, envers votre pays même que de ne vous laisser abattre; n'oubliez pas que vous êtes l'ornement de notre littérature naissante et que les traverses momentanées dont vous êtes victime ne peuvent porter atteinte à votre gloire littéraire. — Je sais que votre premier exil a fait du bien à votre caractère, que vous n'êtes plus aussi étourdi, inconsidéré, continuez de même et de plus respecter la religion et je ne doute nullement que dans un court espace de temps vous ne soyez tiré de votre maudit village. —
Adieu. Votre ami A. Raïevsky.
21 Août 1824
Alexandrie près Bielatserkow.
Mon adresse est toujours à Kieff. [182]
J'ai appris avec beaucoup de peine, mon cher Pouchkin, votre départ pour les terres de votre Père. Ainsi donc je n'aurai plus la perspective de vous voir de sitôt. Quant à votre changement de destination, je n'en augure pas trop de mal, j'espère que c'est un pas vers la fin de votre exil. J'espère aussi que votre proximité de Pétersbourg vous mettra à même de voir souvent votre famille et vos amis ce qui diminuera de beaucoup les ennuis de votre séjour à la campagne. J'ai été longtemps sans vous écrire car j'ai fait une grande maladie, dont je ne suis pas encore totalement rétabli. Continuez de m'écrire et faites le longuement et souvent, ne craignez pas de me compromettre, ma liaison avec vous date de bien avant votre malheureuse histoire; elle est indépendante des événements qui sont survenus et que les erreurs de votre première jeunesse ont amenés. J'ai un conseil à vous donner, soyez prudent, non pas que je craigne leur retour, mais je crains toujours quelque action imprudente qu'on pourrait interprêter dans ce sens et malheureusement les antécédents donnent prise sur vous. Si je ne vois pas de changement à votre situation, comme je tiens beaucoup à vous voir, je vous promet de venir chez vous avant un an; si votre situation change il faut que vous vous engagiez à venir me voir pour le même terme. Adieu, mon cher ami, conservez moi l'amitié que vous m'aviez témoigné, qu'elle soit indépendante de l'éloignement où nous vivons et du temps qu'il pourra durer. Adieu, je suis fatigué de vous écrire, je n'ai pas la tête à moi. Mon adresse est la même: à Kief, au nom de mon Père. Envoyez-moi la vôtre.
N. Raïevsky. [183]
1824-го года 10 сент
Милый Пушкин, письмо твое и Прозерпину я получил и тоже в день получения благодарю тебя за них. Прозерпина не стихи, а музыка: это пенье райской птички, которое слушая, не увидеть, как пройдет тысяча лет. Эти двери давно мне знакомы. Сквозь них, еще в Лицее, меня [иногда] часто выталкивали из Элизея. Какая искустная щеголиха у тебя истина. Подобных цветов мороз не тронет! Князь Вяземской петь может сколько угодно, а стихов мне пришлет. Я повторил вызов, где подстрекаю его подарками твоими, Жуковского и Дашкова. Жуковской дает мне перевод Водолаза Шиллера. Цветы мои печатаются. В первых числах декабря увидишь их. Послание к Богдановичу исполнено красотами; но ты угадал: оно в несчастном роде дидактическом. Холод и суеверие французское пробиваются кой-где. Что делать? Это пройдет! Баратынской недавно познакомился с романтиками, а правила французской школы всосал с материнским молоком. Но уж он начинает отставать от них. На днях пишет, что у него готово полторы песни какой-то романтической поэмы. С первой почтой обещает мне прислать, а я тебе доставлю [их и] с нею и прочие пьесы его, которые теперь в цензуре. Пришлю тебе и моих Купальниц. Об них Лев верно рассказал тебе.
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