Александр Герцен - Том 10. Былое и думы. Часть 5

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Александр Герцен - Том 10. Былое и думы. Часть 5 краткое содержание

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Настоящее собрание сочинений А. И. Герцена является первым научным изданием литературного и эпистолярного наследия выдающегося деятеля русского освободительного движения, революционного демократа, гениального мыслителя и писателя.

В томах VIII–XI настоящего издания печатается крупнейшее художественное произведение Герцена – его автобиография «Былое и думы».

Настоящий том содержит пятую часть «Былого и дум» А. И. Герцена, посвященную первым годам жизни писателя за границей. Часть состоит из разделов «Перед революцией и после нее», <«Рассказ о семейной драме»> и «Русские тени».

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…Et que fit-il avec son énergie?

Et que fit Garibaldi avec son courage, Mazzini avec sa persistance, Pianori avec son revolver, Pisacane avec son drapeau… et les autres martyrs dont le sang n'est pas encore effacé.' Qu'ont-ils fait?

«Divina Commedia» – ou plutôt «Commedia» tout simplement dans le sens employé par le pape Ghiaramonti dans son entrevue avec l'autre Napoléon à Fontainebleau…

Passons maintenant encore une fois à notre brave Bürger Struve – dictateur-prophète, Cromwell et Jean de Leyde du Grand Duché de Bade – et ses collègues.

Mais avant d'en parler je désire ajouter encore quelques considérations générales sur les Umwälzunge Männer allemands [420].

Il faut admettre en thèse générale que les Allemands réfugiés étaient scientifiquement mieux développés – que les réfugiés des autres peuples – mais cela ne leur profitait pas beaucoup.

Leur langue sentait l’«aulx» académique et les premières tragédies de Schiller, ils avaient une gaucherie remarquable dans tout ce qui était pratique et un patriotisme irritable, très chauvin à sa manière et navigant sous le drapeau du cosmopolitisme.

Après les soulèvements des paysans et la guerre de trente ans – les Allemands ne peuvent se remettre – et le sentent [421]. Napoléon a fait tout son possible pour les réveiller – cela n'a pas réussi – il n'avait pas eu encore le temps de traverser l'Océan, que les vieux magnétiseurs – les rois, les professeurs, les théologues, les idéalistes et les poètes endormaient déjà toute l'Allemagne.

Les Allemands étudient très <���…> [422]les classes, ils ont toujours des «<���…> [423]comme la vie est courte et la science gue [424]; – ils meurent avant de terminer leurs études. La vie réelle de l'Allemand est dans la théorie, la vie pratique n'est qu'un attribut, une reliure pour tenir les feuilles – et c'est là qu'il faut chercher la cause de ce que les Allemands les plus radicaux dans leurs écrits – restent très souvent «philistins» dans leur vie privée. A force de s'affranchir dé tout – ils s'affranchissent des conséquences pratiques de l'application de leurs doctrines. L'esprit germanique saisit dans les révolutions – comme dans tou – l'idée générale et cela dans son sens absolu – sans jamais aller à la réalisation.

Les Anglais, les Français ont des préjugés que l'Allemand a rarement – et ils sont de bonne foi conséquents et simples. S'ils se soumettent à des vieilleries qui ont perdu le sens commun – c'est qu'ils les reconnaissent comme vraies et immuables. L'Allemand ne reconnaît rien, excepté la raison – et se soumet à tout – c'est à dire il se sert selon les circonstances des préjugés vulgaires.

Il est très habitué à un petit comfort , «an Wohlbehagen» – et lorsqu'il passe de son cabinet d'étude dans son salon, dans le Prunkzimmer ou dans la chambre à coucher, il sacrifie sa libre pensée – à l'ordre et à la cuisine. L'Allemand au fond est très sybarite, on ne le remarque pas parce que ses moyens modiques et sa vie sans bruit ne font pas d'effet – mais un Esquimau qui sacrifierait tout pour avoir de l'huile de morue à volonté est aussi épicurien que Lucullus. De plus, l'Allemand lymphatique s'appesantit vite et prend mille racines dans un genre de vie donnée. Tout ce qui peut altérer ses coutumes – l'effarouche et le met hors de lui.

Les réfugiés allemands étaient de grands cosmopolites – «den Standpunkt der Nationalität haben sie überwunden». Ils sont prêts à accepter la république universelle, à effacer les frontières entre les Etats – pourvu que Trieste et Dantzig restent à l'Allemagne unie. Les étudiants de Vienne ont formé une légion – lors de l'invasion de la Lombardie par Radetzki – conduits par un brave professeur, ils prirent un canon – et le donnèrent en souvenir à la bonne ville d'Innsbruck.

Avec ce patriotisme chatouilleux et un peu accapariste l'Allemagne regarde avec souci – à droite et à gauche. D'un côté il lui semble toujours que la France traverse le Rhin. De l'autre – que la Russie passe le Niémen – et un peuple de vingt – cinq millions se sent orphelin sans protection entre ces deux brigands de grandes routes. Pour se consoler en attendant l'invasion l'Allemand démontre «ex fontibus» que la France latine – n'est plus et que la Russie byzantine n'est pas encore.

Les paisibles professeurs, docteurs, théologues, pharmaciens et philologues – qui se rassemblaient dans l'église de Saint Paul à Francfort – après 48 – applaudissaient aux Autrichiens en Italie et ne voulaient entendre les plaintes des Polonais de la Posnanie comme entachées de nationalisme prussien. Le parlement allemand était très belliqueux – rêvait à une flotte allemande et jetait déjà ses yeux sur Schleswig-Holstein – «stammverwandt»…

La révolution de 48 avait partout quelque chose de précipité, d'inachevé, de nonsoutenu – mais elle n'avait ni en France, ni en Italie rien de si drôle – comme en Allemagne.

<���Глава XXXVIII> *

Les montagnes et les montagnards – Wiatka et Monte-Rosa – 1849

(Fin du chapitre)

…Je quittai Paris avec empressement; j'avais besoin de détourner les yeux d'un spectacle qui me navrait le cœur – je cherchais un coin tranquille, je ne le trouvais pas à Genève. C'était le même milieu réduit à de petites proportions. Rien de plus monotone et de plus lourd que les cercles politiques après une défaite complète – récriminations stériles, stagnation obligatoire, immobilité par point d'honneur, attachement aux couleurs fanées, aux fautes manifestes par un sentiment de devoir et de piété. Un parti vaincu se tourne constamment vers le passé, n'avance qu'à reculons, se fait monument, statue, comme la femme de Loth – moins le sel .

Je me sauvais quelquefois de cette atmosphère suffocante… dans les montagnes.

Là, sous la ligne dure de la neige existe encore une race de paysans forte, presque sauvage… et cela à quelques lieues d'une civilisation qui tombe des os, comme les chairs d'un poisson trop faisandé. Il ne faut pas confondre avec ces paysans des montagnes, le paysan bourgeois des grands centres suisses, ces caravansérails où une population avide et mesquine existe aux frais de la population ambulante des touristes qui s'accroît tous les ans.

…Une fois j 'allai à Zermatt. Déjà, à St. Nicolas, nous sortîmes de la civilisation. Un vieux curé, qui hébergeait chez lui des voyageurs, me demanda, c'était au mois de septembre 1849, quelles étaient les nouvelles de la révolution à Vienne et comment allait la guerre de Hongrie. C'est là que nous prîmes des chevaux. Fatigués d'une ascension lente de quelques heures, nous entrâmes dans une petite auberge pour nous reposer et donner un peu de repos aux chevaux. La paysanne, femme d'une quarantaine d'années, maigre, osseuse, mais haute de taille et bien conservée, nous apporta tout ce qu'elle avait dans la maison. Ce n'était pas beaucoup. Du pain dur comme une pierre – le pain n'est pas facile à avoir sur ces hauteurs,on l'apporte des vallées une fois par semaine l'été, et deux ou trois fois par mois le reste de l'année; – du mouton séché et fumé, du lièvre sec, une omelette, du fromage et une bouteille de kirsch. Les deux guides mangèrent et burent avec nous. Je demandai en partant combien il fallait payer. Après avoir longuement pesé et calculé, elle nous dit que, comptant tout, le restant du kirsch que nous voulions prendre avec nous y compris, elle pouvait bien demander cinq francs . Etonné du bon marché, je lui dis: «Comment, les guides compris?» La bonne femme ne me comprenant pas ajouta: «Si cela vous paraît trop, donnez quatre francs et demi, cela sera suffisant…»

…En 1835, je traversais par la poste les forêts du gouvernement de Perm, accompagné d'un gendarme et allant en exil. A un relais je priai une jeune paysanne, assise devant sa maison, de me donner du kwass à boire. – «Il est trop aigre chez nous, mais je t'apporterai de la bière, il nous en reste de la fête». Sur cela elle m'apporta une assez grande cruche de terre remplie de cette bière épaisse que les paysans fabriquent eux-mêmes sous le nom de braga. Moi et le gendarme nous bûmes presque tout le contenu. En rendant la cruche à la paysanne, je lui glissai dans la main une pièce de quinze sous; elle me la rendit de suite en disant: «Non, non, nous ne vendons pas, ce n'est pas bien de pren dre de l'argent d'un voyageur, et encore bien moins d'un… qui…» Elle montra des yeux le gendarme. «Mais, chère amie, lui dis-je, – cela ne nous va non plus de boire ta bière sans la payer; prends donc la pièce pour acheter du pain d'épice aux enfants» – «Non, non, je ne prendrai rien, et n'aie pas de scrupules; si tu as trop d'argent, donne-le à un mendiant ou mets un cierge au bon Dieu».

Sur toute la frontière de la Sibérie, de ce côté des monts oura-liens, les paysans ont coutume de mettre devant la fenêtre un morceau de pain avec du sel, quelquefois un petit pot de lait du kwass . C'est pour les malheureux . С est ainsi qu'ils appellent tous les condamnés qui s'évadent de la Sibérie et qui n'oseraient ni frapper à la porte,ni passer le jour par un village. J'ai trouvé quelque chose de pareil en Suisse. Sur les hauteurs, là où le granit perce déjà comme le crâne dénudé d'un homme demi-chauve, et où un vent glacial souffle sur des plantes desséchées et presque mortes, j'ai trouvé des cabanes de chasseurs quelquefois inhabitées, mais ayant la porte non cadenassée. En entrant, on trouvait du pain, du fromage. Le voyageur égaré ou surpris par le mauvais temps y entre, reste pendant la bourrasque, mange et quelquefois laisse un gros sou sur l'assiette, plus souvent rien.

– Et on ne vole jamais? – dis-je à mon guide.

– Non, Herr!

Ce ne sont pas des hommes encore!

Après avoir quitté la vieille – qui avait conscience de prendre cinq francs pour la nourriture de quatre individus et de deux chevaux, y compris une bouteille entière de kirsch – nous continuâmes notre route par une montée plus rapide. Le chemin – mince incision dans le roc – n'avait parfois qu'un mètre de largeur et serpentait sous des rochers suspendus sur nos têtes, frisant la lisière d'un précipice qui devenait de plus en plus profond. Tout en bas s'élançait, avec bruit et fureur, le Wesp, comprimé dans un lit étroit; il se hâtait évidemment de sortir au large. Il y a trop du Salvator Rosa dans ces ascensions. Cela use les nerfs, les fatigue, les accable… Des heures et des heures passent, le spectacle est le même… D'autres rochers froncent les sourcils et sont prêts à vous pousser dans l'abîme; le Wesp mugit; tantôt visible et couvert d'écume blanche, tantôt se perdant derrière des montagnes, des forêts de sapin; les fers du cheval résonnent sur la pierre, les guides répètent les mêmes deux notes: «Oh – Eh! I–Ve!» Les contours s'effacent, une transpira' tion de brouillard se lève des abîmes… Le Wesp mugit, les pas des chevaux résonnent. – «Oh – Eh! – I–Ve!» – Cela agace les nerfs, cela les irrite.

Zermatt est entouré de montagnes, presque adossé au Mont-Rose; il faisait nuit derrière ce paravent colossal. – Lorsque nous entrâmes dans une petite auberge, la seule de l'endroit en 1849, nous y trouvâmes encore un voyageur – c'était un géologue écossais – et la maîtresse de la maison. Nous étions autour d'une table en attendant le souper, lorsque le géologue nous dit: «Messieurs, c'est un bruit de sonnettes de chevaux ou de mulets!» – «Oui, oui, – dit la maîtresse, en écoutant attentivement. – Voilà du fort! grimper cette montagne lorsqu'on ne voit pas sa propre main». Elle prit une lanterne et alla à la rencontre; nous allâmes l'accompagner. – On entendait les sonnettes de plus en pins; quelque chose se détacha du fond noir, et une minute après une Anglaise, raide, haute et en amazone, descendit tranquillement de cheval, comme si elle revenait à la maison après une promenade à Hyde-Park; le second cavalier était son fils, un garçon de treize à quatorze ans. – La dame entra dans la chambre et demanda du thé. Le géologue l'avait déjà rencontrée et lui adressa la parole. Un quart d'heure après, elle dit à son fils d'aller demander aux guides combien de temps il leur fallait pour faire reposer et nourrir les chevaux.

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