Simenon, Georges - Un crime en Hollande

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    Un crime en Hollande
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Simenon, Georges - Un crime en Hollande краткое содержание

Un crime en Hollande - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Quand Maigret arriva à Delfzijl, une après-midi de mai, il n'avait sur l'affaire qui l'appelait dans cette petite ville plantée à l'extrême nord de la Hollande que des notions élémentaires. Un certain Jean Duclos, professeur à l'université de Nancy, faisait une tournée de conférences dans les pays du Nord. A Delfzijl, il était l'hôte d'un professeur à l'Ecole navale, M. Popinga. Or, M. Popinga était assassiné et, si l'on n'accusait pas formellement le professeur français, on le priait néanmoins de ne pas quitter la ville et de se tenir à la disposition des autorités néerlandaises. C'était tout, ou à peu près. Jean Duclos avait alerté l'université de Nancy, qui avait obtenu qu'un membre de la Police Judiciaire fût envoyé en mission à Delfzijl. La tâche incombait à Maigret. Tâche plus officieuse qu'officielle et qu'il avait rendue moins officielle encore en omettant d'avertir ses collègues hollandais de son arrivée. Par les soins de Jean Duclos, il avait reçu un rapport assez confus, suivi d'une liste des noms de ceux qui étaient mêlés de près ou de loin à cette histoire. Ce fut cette liste qu'il consulta un peu avant d'arriver en gare de Delfzijl.


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— Je voudrais que vous me racontiez ce qui s’est passé la semaine dernière…

Le visage de Beetje se rembrunit, mais pas trop cependant, pas assez pour laisser croire qu’elle prenait les événements au tragique.

Sinon eût-elle eu ce sourire vibrant d’orgueil en montrant sa chambre ?

— Allons prendre le thé…

Et ils s’assirent face à face, devant la théière recouverte d’une sorte de crinoline empêchant la boisson de refroidir.

Beetje devait chercher ses mots. Elle fit mieux. Elle se munit d’un dictionnaire et parfois elle s’interrompait un long moment pour trouver le terme précis.

Un bateau glissait sur le canal, surmonté d’une grande voile grise, s’aidant de la perche, faute de vent. Et il se faufilait parmi les troncs d’arbres qui encombraient la rivière.

— Vous n’êtes pas encore allé chez Popinga ?

— Je suis arrivé voilà une heure et je n’ai eu que le temps d’aider votre vache à vêler.

— Oui… Conrad était un charmant garçon, un homme vraiment sympathique… Il a d’abord voyagé dans tous les pays, comme second, puis comme premier-lieutenant… Vous dites aussi en français ?… Puis, quand il a eu son brevet de capitaine, il s’est marié et, à cause de sa femme, il a accepté une place de professeur à l’Ecole navale… Ce n’est pas si joli… Il a eu un petit yacht… Mais Mme Popinga a peur de l’eau… Il a dû le vendre… Il n’avait plus qu’un canot sur le canal… Vous avez vu le mien ?… Presque le même !… Le soir, il donnait des leçons particulières à des élèves… Il travaillait beaucoup…

— Comment était-il ?

Elle ne comprit pas tout de suite. Elle finit par aller chercher une photographie représentant un grand garçon joufflu, aux yeux clairs, aux cheveux coupés court, qui avait un air frappant de bonhomie et de santé.

— C’est Conrad… On ne dirait pas qu’il a quarante ans, n’est-ce pas ?… Sa femme est plus vieille… Peut-être quarante-cinq… Vous n’avez pas vu ?… Et pas tout à fait les mêmes idées… Par exemple… Ici, n’est-ce pas, tout le monde est protestant… Je suis de l’Eglise moderne… Liesbeth Popinga, elle, est de l’Eglise nationale, qui est plus sévère, plus… comment vous dites ? conservatoire ?…

— Conservatrice…

— Oui ! Et elle est présidente de toutes les œuvres…

— Vous ne l’aimez pas ?

— Oui… Mais ce n’est pas la même chose… Elle est la fille d’un directeur de lycée, vous comprenez ?… Moi, mon père est seulement fermier… Pourtant elle est très douce, très gentille…

— Que s’est-il passé ?

— Il y a souvent, ici, des conférences… C’est une petite ville… Cinq mille habitants… Seulement, on veut se tenir au courant des idées… Jeudi dernier, c’était le professeur Duclos, de Nancy… Vous connaissez ?…

Elle fut très étonnée que Maigret ne connût pas le professeur qu’elle prenait pour une gloire nationale française.

— Un grand avocat… Spécialiste des questions criminelles et… comment le mot ?… psychologiques… Il a parlé de la responsabilité des criminels… C’est ainsi ?… Vous devez me dire si je fais des fautes…

» Mme Popinga est présidente de la société… Les conférenciers sont toujours reçus chez elle…

» A dix heures, il y avait petite réunion intime… Le professeur Jean Duclos, Conrad Popinga et sa femme, puis Wienands, sa femme et ses enfants… Et moi…

» Chez Popinga… C’est à un kilomètre d’ici, sur l’Amsterdiep aussi… Amsterdiep, c’est le canal que vous voyez… On a bu du vin et mangé des gâteaux… Conrad a fait marcher la TSF. Il y avait aussi Any, que j’allais oublier, la sœur de Mme Popinga, qui est avocate… Conrad a voulu danser… On a roulé le tapis. Les Wienands sont partis avant, à cause des enfants… Le plus petit qui pleurait… Ils habitent la maison à côté des Popinga… A minuit, Any avait sommeil… J’avais mon vélo… Conrad est venu me reconduire… Il a pris son vélo aussi…

» Je suis rentrée ici… Mon père m’attendait…

» C’est seulement le lendemain que nous avons appris le drame… Tout Delfzijl était agité…

» Je ne crois pas que ce soit ma faute… Quand Conrad est rentré, il a voulu mettre son vélo dans le hangar, derrière la maison…

» On a tiré, avec revolver… Il est tombé… Il est mort après une demi-heure…

» Pauvre Conrad !… Avec sa bouche ouverte…

Elle essuya une larme qui faisait un drôle d’effet sur sa joue lisse et rose comme la pelure d’une pomme bien mûre.

— C’est tout ?

— Oui… La police est venue de Groningen pour aider la gendarmerie… Elle dit qu’on a tiré de la maison… Il paraît qu’on a vu le professeur, tout de suite après, qui descendait l’escalier avec un revolver dans sa main… Et c’était le revolver qui avait tiré…

— Le professeur Jean Duclos ?

— Oui ! Alors, on ne l’a pas laissé partir.

— En somme, il restait à ce moment dans la maison Mme Popinga, sa sœur Any et le professeur Duclos…

— Ya !

— Et, le soir, il y avait en plus les Wienands, vous et Conrad…

— Et aussi Cor !… J’oubliais…

— Cor ?…

— C’est comme Cornélius… Un élève de l’Ecole navale, qui prenait des leçons particulières…

— Quand est-il parti ?

— En même temps que Conrad et moi… Mais il a tourné à gauche, avec son vélo, pour retourner au bateau-école qui est sur l’Ems-Canal… Vous prenez sucre ?

Le thé fumait dans les tasses. Une auto venait de s’arrêter au pied du perron de trois marches. Un peu plus tard, un homme entrait, grand, large d’épaules, grisonnant, avec un visage grave, une lourdeur qui accentuait son calme.

C’était le fermier Liewens, qui attendit que sa fille lui présentât le visiteur.

Il serra vigoureusement la main de Maigret mais ne dit rien.

— Mon père ne parle pas français…

Elle lui servit une tasse de thé qu’il but debout, à petites gorgées. Puis, en néerlandais, elle le mit au courant de la naissance du veau.

Elle dut parler du rôle joué par le commissaire en cette circonstance, car il regarda celui-ci avec un étonnement non exempt d’ironie, puis, après un salut assez raide, il gagna l’étable.

— On a mis le professeur Duclos en prison ? questionna alors Maigret.

— Non ! Il est à l’Hôtel Van Hasselt, avec un gendarme.

— Conrad ?

— On a transporté son corps à Groningen… A trente kilomètres… Une grande ville de cent mille habitants, avec une université, où Jean Duclos avait été reçu la veille… C’est terrible, n’est-ce pas ?… On ne comprend pas…

Terrible peut-être ! Mais cela ne se sentait pas ! Sans doute à cause de cette atmosphère limpide, du décor doux et confortable, du thé qui fumait et de toute cette petite ville qui avait l’air d’un jouet planté pour rire au bord de la mer.

En se penchant à la fenêtre, on voyait, dominant la ville de briques rouges, la cheminée et la passerelle d’un gros cargo en déchargement. Et les bateaux, sur l’Ems, se laissaient glisser au fil de l’eau jusqu’à la mer.

— Conrad vous a reconduite souvent ?

— Chaque fois que j’allais chez lui… C’était un camarade…

— Mme Popinga n’était pas jalouse ?

Maigret disait cela à tout hasard, parce que son regard venait de tomber sur la poitrine alléchante de la jeune fille et peut-être parce qu’il en avait reçu une bouffée chaude aux joues.

— Pourquoi ?

— Je ne sais pas… La nuit… Tous les deux…

Elle rit, montra ses dents saines.

— En Hollande, c’est toujours… Cor aussi me reconduisait…

— Et il n’était pas amoureux ?

Elle ne dit ni oui ni non. Elle gloussa. C’est le mot. Un petit gloussement de coquetterie satisfaite.

Par la fenêtre, on vit son père qui sortait le veau de l’étable, en le portant comme un bébé, et qui le posait sur l’herbe du pré, en plein soleil.

La bête oscilla sur ses quatre pattes trop grêles, faillit tomber à genoux, esquissa soudain un galop de quatre ou cinq mètres avant de s’immobiliser.

— Conrad ne vous a jamais embrassée ?

Nouveau rire, mais accompagné de très peu de rougeur.

— Oui…

— Et Cor ?…

Elle y mit plus de formes, détourna à demi la tête.

— Aussi !… Pourquoi vous demandez cela ?…

Elle avait un drôle de regard. Peut-être s’attendait-elle que Maigret l’embrassât à son tour ?

Son père, dehors, l’appelait. Elle ouvrit la fenêtre. Il lui parla en néerlandais. Quand elle se retourna, ce fut pour dire :

— Excusez… Il faut que j’aille chercher le maire, en ville, pour le pedigree du veau… C’est très important… Vous n’allez pas à Delfzijl ?…

Il sortit avec elle. Elle saisit son vélo nickelé par le guidon et marcha à côté de lui, en balançant un peu les hanches qu’elle avait déjà fortes comme une femme.

— Quel beau pays, n’est-ce pas ?… Pauvre Conrad, qui ne pourra plus voir !… Les bains ouvrent demain !… Les autres années, il venait tous les jours… Il restait une heure dans l’eau…

Maigret, en marchant, regardait par terre.

II

La casquette du Baes

Contre son habitude, Maigret nota quelques détails matériels, surtout topographiques, et ce fut à proprement parler du flair, car par la suite la solution devait découler de questions de minutes et de mètres.

Entre la ferme des Liewens et la maison Popinga, il y avait à peu près douze cents mètres. Les deux habitations étaient au bord du canal et, pour aller de l’une à l’autre, on suivait le chemin de halage.

Canal à peu près désaffecté, d’ailleurs, depuis la création d’un canal beaucoup plus large et profond, l’Ems-Canal, reliant Delfzijl à Groningen.

Celui-ci, l’Amsterdiep envasé, tortueux, ombragé par de beaux arbres, ne servait guère qu’au passage des trains de bois et de quelques bateaux de faible tonnage.

Des fermes, de loin en loin. Un chantier de réparation de bateaux.

En sortant de chez Popinga pour se rendre à la ferme, on rencontrait d’abord, toute proche, à trente mètres, la villa des Wienands. Puis une maison en construction. Ensuite un grand espace désert et le chantier encombré de piles de bois.

Au-delà de ce chantier, nouvel espace vide, après un coude du canal et du chemin. De cet endroit, on apercevait nettement les fenêtres des Popinga et, juste à gauche, le phare blanc situé de l’autre côté de la ville.

— C’est un phare à feu tournant ? questionna Maigret.

— Oui.

— Si bien que, la nuit, il doit éclairer ce tronçon de route…

— Oui ! dit-elle encore, avec un petit rire, comme si cela lui eût rappelé un joyeux souvenir.

— Pas gai pour les amoureux ! acheva-t-il.

Elle le quitta avant la maison Popinga, soi-disant parce qu’elle avait un chemin plus court à prendre, mais vraisemblablement pour ne pas être vue avec lui.

Maigret ne s’arrêta pas. La maison était moderne, en brique, avec un petit jardin devant, un potager derrière, une allée à droite et du terrain libre à gauche.

Il préféra gagner la ville, qui n’était distante que de cinq cents mètres. Il arrivait ainsi à l’écluse séparant le canal du port. Le bassin fourmillait de bateaux de cent à trois cents tonneaux, amarrés côte à côte, mâts dressés, et formant un monde flottant.

A gauche, l’Hôtel Van Hasselt, où il pénétra.

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