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Simenon, Georges - Le port des brumes

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    Le port des brumes
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Simenon, Georges - Le port des brumes краткое содержание

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !


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— Les deux tournées ?… Neuf soixante-quinze… Plus trois francs dix d’hier…

Tout le monde était debout. Un air humide pénétrait par la porte ouverte. Les mains se tendirent.

Dehors, chacun fonçait de son côté, dans le brouillard. On entendait résonner les pas et, par-dessus tout, vibrait la clameur de la sirène.

Maigret, immobile, resta un moment à écouter tous ces pas qui s’éloignaient en étoile autour de lui. Des pas lourds, avec des hésitations, des précipitations soudaines…

Et il comprit que, sans qu’on pût dire comment cela s’était fait, la peur était née.

Ils avaient peur, tous ceux qui s’en allaient, peur de rien, de tout, d’un danger imprécis, d’une catastrophe insoupçonnable, de l’obscurité et des lumières.

— Si ce n’était pas fini ?…

Maigret secoua la cendre de sa pipe et boutonna son pardessus.

IV

Le Saint-Michel

— Ça vous plaît ? s’inquiétait le patron à chaque plat.

— Ça va ! Ça va ! répondait Maigret qui, en réalité, ne savait pas au juste ce qu’il mangeait.

Il était seul dans la salle à manger de l’hôtel, conçue pour quarante ou cinquante couverts. Un hôtel pour les baigneurs venant l’été à Ouistreham. Des meubles comme dans tous les hôtels de plage. Des petits vases sur les tables.

Aucun rapport avec le Ouistreham qui intéressait le commissaire et qu’il commençait à comprendre.

C’était la raison de sa satisfaction. Ce dont il avait le plus en horreur, dans une enquête, c’étaient les premiers contacts, avec tout ce qu’ils comportent de gaucheries et d’idées fausses.

Le mot Ouistreham, par exemple ! À Paris, il évoquait une image sans rapport avec la réalité, un port dans le genre de Saint-Malo. Puis, le premier soir, Maigret le voyait sinistre, habité par des gens farouches et silencieux.

Maintenant, il avait fait connaissance. Il se sentait chez lui. Ouistreham, c’était un village quelconque, au bout d’un morceau de route plantée de petits arbres. Ce qui comptait seulement, c’était le port : une écluse, un phare, la maison de Joris, la Buvette de la Marine.

Et le rythme de ce port, les deux marées quotidiennes, les pêcheurs passant avec leurs paniers, la poignée d’hommes ne s’occupant que du va-et-vient des bateaux…

D’autres mots avaient un sens plus précis : capitaine, cargo, caboteur… Il voyait tout cela circuler et il comprenait la règle du jeu…

Le mystère n’était pas éclairci. Tout ce qui était inexplicable au début restait inexplicable. Mais, du moins, les personnages étaient-ils situés chacun à sa place, chacun dans son atmosphère, avec son petit trantran journalier…

— Vous resterez ici longtemps ? demanda le patron en servant lui-même le café.

— Je ne sais pas.

— Ce serait arrivé pendant la saison que cela m’aurait fait un tort inouï…

C’étaient quatre Ouistreham exactement que Maigret discernait maintenant : Ouistreham-Port… Ouistreham-Village… Ouistreham-Bourgeois, avec ses quelques villas, comme celle du maire, le long de la grand-route… Enfin Ouistreham-Bains-de-Mer, momentanément inexistant.

— Vous sortez ?

— Je vais faire un tour avant de me coucher.

C’était l’heure de la marée. Dehors, il faisait beaucoup plus froid que les jours précédents, parce que le brouillard, sans cesser d’être opaque, se transformait en gouttelettes d’eau glacée.

Tout était noir. Tout était fermé. On ne voyait que l’œil mouillé du phare. Et, sur l’écluse, des voix se répondaient.

Un petit coup de sirène. Un feu vert et un feu rouge qui se rapprochaient, une masse qui glissait au ras du mur…

Maigret, maintenant, comprenait la manœuvre. C’était un vapeur qui arrivait du large. Une ombre qui s’approchait allait lui prendre son amarre, la capeler à la première bitte. Puis, de la passerelle, le commandant lancerait l’ordre de battre arrière pour stopper…

Delcourt passa près de lui, fixant les jetées avec inquiétude.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

— Je ne sais pas…

Il fronçait les sourcils comme s’il eût été possible, à force de volonté, de distinguer quelque chose dans le noir absolu. Déjà deux hommes allaient refermer la porte de l’écluse. Delcourt leur cria :

— Espérez un instant !

Et soudain, étonné :

— C’est lui…

Au même instant, une voix s’élevait, à moins de cinquante mètres, qui criait :

— Eh ! Louis ! Amène les focs et veille à atterrir par bâbord.

C’était en contrebas, dans le trou sombre, du côté des jetées. Une luciole se rapprochait. On devina quelqu’un qui bougeait, de la toile qui s’abattait avec un grincement d’anneaux sur la draille.

Puis une grand-voile déployée qui passait à portée de la main.

— Je me demande comment ils ont fait ! grommela le capitaine.

Et il hurla, tourné vers le voilier :

— Plus loin ! Poussez le nez à bâbord du vapeur, sinon on ne pourra pas refermer les portes.

Un homme avait sauté à terre avec une amarre et maintenant, poings aux hanches, il regardait autour de lui.

— Le Saint-Michel ? questionna Maigret.

— Oui… Ils ont marché comme un vapeur…

En bas, il n’y avait qu’une petite lampe, sur le pont, éclairant des choses confuses, une barrique, un tas de cordages, la silhouette d’un homme qui quittait la barre pour courir vers l’avant de la goélette.

Les gens de l’écluse arrivaient les uns après les autres pour regarder le bateau avec une curiosité étrange.

— Aux portes, mes enfants !… Allons !… Les manivelles, là-bas !…

Les portes fermées, l’eau s’engouffra par les vannes et les bateaux commencèrent à s’élever. La petite lumière se rapprocha. Le pont arriva presque au ras du quai et l’homme qui s’y trouvait apostropha le capitaine.

— Ça va ?

— Ça va ! répondit Delcourt avec gêne. Vous avez fait vite !

— On avait bon vent et Louis a mis toute la toile dessus ! Au point qu’on a laissé un cargo derrière nous.

— Tu vas à Caen ?

— Je vais décharger, oui ! Rien de neuf, par ici ?

Maigret était à deux pas, Grand-Louis un peu plus loin.

Mais ils se voyaient à peine. Il n’y avait que le capitaine du port et celui du Saint-Michel à parler.

Delcourt, d’ailleurs, se tournait vers Maigret, ne sachant trop que dire.

— C’est vrai que Joris est rentré ? Il paraît que c’est sur le journal…

— Il est rentré et il est reparti…

— Qu’est-ce que tu veux dire ?

Grand-Louis s’était approché d’un pas, les mains dans les poches, une épaule de travers. Et, vu ainsi dans l’obscurité, il avait l’air d’un grand bonhomme plutôt flasque, aux lignes imprécises.

— Il est mort.

Cette fois, Louis s’approcha de Delcourt à le toucher.

— C’est vrai ?… grogna-t-il.

C’était la première fois que Maigret entendait sa voix. Et celle-ci donnait aussi une impression de mollesse. Elle était entourée, un peu traînante. On ne distinguait toujours pas le visage.

— La première nuit qu’il est rentré, il a été empoisonné…

Et Delcourt, prudent, avec une intention évidente, se hâta d’ajouter :

— Voici un commissaire de Paris qui est chargé…

Il était soulagé. Depuis longtemps, il se demandait comment amener cette déclaration. Craignait-il une imprudence des gens du Saint-Michel ?

— Ah ! Monsieur est de la police…

Le bateau montait toujours. Son capitaine enjamba le bastingage, sauta sur le quai, hésita à tendre la main à Maigret.

— Par exemple !… articula-t-il, pensant toujours à Joris.

Et on le sentait inquiet, lui aussi, d’une inquiétude encore plus sensible que celle de Delcourt. La grande silhouette de Louis se balançait, la tête de travers. Il aboya quelque chose que le commissaire ne comprit pas.

— Qu’est-ce qu’il dit ?

— Il grogne en patois : « Saloperie de saloperie !… »

— Qu’est-ce qui est une saloperie ? demanda Maigret à l’ex-bagnard.

Mais celui-ci se contenta de le regarder dans les yeux. Ils s’étaient rapprochés l’un de l’autre. Maintenant, on devinait les traits. Ceux de Grand-Louis étaient bouffis. Il devait avoir une joue plus grosse que l’autre, ou alors ce qui donnait cette impression, c’est qu’il tenait toujours la tête de travers.

Une chair soufflée et des gros yeux à fleur de tête.

— Vous étiez ici hier ! lui dit le commissaire.

L’éclusée était finie. Les portes d’amont s’ouvraient. Le vapeur glissait dans les eaux du canal et Delcourt devait courir pour demander le tonnage et la provenance. On entendit crier du haut de la passerelle :

— Neuf cents tonnes !… Rouen…

Mais le Saint-Michel ne sortait pas du sas et les hommes postés autour de l’écluse pour la manœuvrer sentaient que quelque chose d’anormal se passait, attendaient, chacun dans son trou d’ombre, tendant l’oreille.

Delcourt revenait, en notant sur son carnet les indications données.

— Eh bien ! s’impatienta Maigret.

— Eh bien ! quoi ? grommela Louis. Vous dites que j’étais ici hier ! C’est que j’y étais…

Il n’était pas facile de le comprendre, parce qu’il avait une façon toute particulière de manger les mots, de parler la bouche fermée, comme s’il eût mâché en même temps quelque chose. Sans compter qu’il avait un accent de terroir prononcé.

— Qu’est-ce que vous êtes venu faire ?

— Voir ma sœur…

— Et, comme elle n’était pas ici, vous lui avez laissé un billet…

Maigret examinait à la dérobée le propriétaire de la goélette, dont les vêtements étaient les mêmes que ceux de son matelot. Il n’avait rien de caractéristique. L’air, plutôt, d’un bon contremaître que d’un capitaine au cabotage.

— On est resté trois jours à Fécamp pour réparer… Alors Louis en a profité pour venir voir la Julie ! intervint-il.

On devinait des oreilles tendues tout autour du bassin. Chacun devait veiller à ne pas faire de bruit. La sirène hurlait toujours, au loin, et le brouillard se liquéfiait, rendait les pavés noirs et luisants.

Une écoutille s’ouvrit dans le pont de la goélette. Une tête émergea, cheveux en désordre, barbe hirsute.

— Alors, quoi ?… On reste là ?…

— Ta gueule, Célestin ! gronda le patron.

Delcourt battait la semelle pour se réchauffer, peut-être aussi pour avoir une contenance, car il ne savait pas s’il devait rester ou s’éloigner.

— Qu’est-ce qui vous fait penser, Louis, que Joris courait un danger ?

Et celui-ci, en haussant les épaules :

— Ben !… Vu qu’il avait déjà eu le crâne fendu… C’était pas malin à deviner.

Il fallait presque un traducteur tant il était difficile de distinguer les syllabes broyées dans ce grognement.

Il y avait une gêne intense, et comme une sourde angoisse dans l’air. Louis regarda du côté de la maison de Joris, mais on ne voyait rien, pas même une tache plus noire dans la nuit.

— L’est là, la Julie ?

— Oui… Vous allez la voir ?

Il secoua négativement la tête, comme un ours.

— Pourquoi ?

— Sûr qu’elle pleure.

Il prononçait quelque chose comme allploere… Et cela, avec le dégoût d’un homme qui ne peut pas voir pleurer !

Ils étaient toujours debout. La brume devenait plus intense, détrempait les épaules. Delcourt éprouve le besoin d’intervenir.

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