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Simenon, Georges - Liberty Bar

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    Liberty Bar
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Simenon, Georges - Liberty Bar краткое содержание

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Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie. Et tout de suite quelqu'un se précipita. - Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues...


Boutigues ! Rien que ce nom-là avait l'air d'une farce ! Boutigues portait déjà les valises de Maigret, l'entraînait vers le souterrain. Il avait un complet gris perle, un œillet rouge à la boutonnière, des souliers à tiges de drap. - C'est la première fois que vous venez à Antibes ?


[http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522](http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522)


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Boutigues rigolait ! Il fut tout étonné de voir un Maigret qui ne répondait plus à ses plaisanteries et qui regardait autour de lui d’un air absent.

— Si l’on offrait un verre au cocher ?

— Non ! nous partons…

— Vous ne visitez pas la maison ?

— Une autre fois !

Quand il serait seul ! Et quand il n’aurait plus le crâne bourdonnant de soleil. En rentrant en ville, il ne parla pas, ne répondit que par des signes de tête à Boutigues, qui se demandait en quoi il avait pu manquer à son compagnon.

— Vous allez voir la vieille ville… La prison est tout près du marché… Mais c’est surtout le matin qu’il faut…

— À quel hôtel ? questionna le cocher en se retournant.

— Voulez-vous être en plein centre ? demanda Boutigues.

— Laissez-moi ici ! Cela fera mon affaire…

Il y avait un hôtel genre pension de famille, à mi-chemin du cap et de la ville.

— Vous ne venez pas à la prison ce soir ?

— Demain, je verrai…

— Voulez-vous que je vienne vous prendre ? D’autre part, si, après dîner, vous désiriez aller au Casino de Juan-les-Pins, je…

— Merci… J’ai sommeil…

Il n’avait pas sommeil. Mais il n’était pas en train. Il avait chaud. Il était moite. Dans sa chambre qui donnait sur la mer, il fit couler l’eau dans la baignoire, changea d’avis, sortit, la pipe aux dents, les mains dans les poches.

Il avait entrevu les petites tables blanches de la salle à manger, les serviettes en éventail dans les verres, les bouteilles de vin et d’eau minérale, la bonne qui balayait…

— Brown a été tué d’un coup de couteau dans le dos et ses deux femmes ont tenté de s’enfuir avec l’argent…

Tout cela était encore bien flou. Et malgré lui il regardait le soleil qui, du côté de Nice, dont la Promenade des Anglais était marquée par une ligne blanche, plongeait lentement dans la mer.

Puis il fixait les montagnes aux sommets encore blancs de neige.

— Autrement dit, Nice à gauche, à vingt-cinq kilomètres ; Cannes à droite, à douze kilomètres… La montagne derrière et la mer devant.

Il bâtissait déjà un monde dont la villa de Brown et de ses femmes était le centre. Un monde tout gluant de soleil, d’odeurs de mimosas et de fleurs sucrées, de mouches ivres, d’autos glissant sur l’asphalte mou…

Il n’eut pas le courage de marcher jusqu’au centre d’Antibes, à peine distant d’un kilomètre. Il rentra à son hôtel, l’Hôtel Bacon, demanda au téléphone le directeur de la prison.

— Le directeur est en vacances.

— Le sous-directeur ?

— Il n’y en a pas. Je suis tout seul.

— Eh bien ! tout à l’heure, vous me ferez amener les deux prisonnières à la villa.

Le gardien, lui aussi, à l’autre bout du fil, devait être dans le soleil. Peut-être avait-il bu des anis ? Il oublia de demander des garanties administratives.

— Ça va ! Vous nous les rendrez ?…

Et Maigret bâilla, s’étira, bourra une nouvelle pipe. Or, cette pipe n’avait pas le même goût que d’habitude !

— Brown a été tué, et les deux femmes…

Il s’en alla à pied, tout doucement, vers la villa. Il revit la place où l’auto avait heurté le rocher. Il faillit rire. Car c’était bien l’accident qui devait fatalement arriver à un conducteur novice. Quelques zigzags avant de se mettre en ligne droite… Et, une fois en ligne droite, l’impossibilité de tourner…

Le boucher qui arrivait derrière, dans la demi-obscurité… Les deux femmes qui se mettaient à courir avec leurs valises trop lourdes et qui en abandonnaient une en chemin…

Une limousine passa, conduite par un chauffeur. Dans le fond, un visage asiatique : sans doute le maharadjah… La mer était rouge et bleu, avec une transition orangée… Des lampes électriques s’allumaient, encore pâles…

Alors Maigret, qui était tout seul dans ce vaste décor, s’avança vers la grille de la villa, comme un propriétaire qui rentre chez lui, tourna la clé dans la serrure, laissa la grille entrouverte et gravit le perron. Les arbres étaient pleins d’oiseaux. La porte eut un grincement qui devait être familier à Brown.

Sur le seuil, Maigret essaya d’analyser l’odeur… Car chaque maison a son odeur… Celle-ci était surtout à base d’un parfum très fort, sans doute de musc… Puis des relents de cigare refroidi…

Il tourna le commutateur électrique, alla s’asseoir dans le salon, près de l’appareil de TSF et du phono, à la place où Brown devait s’asseoir, car c’était le fauteuil le plus fatigué.

— Il a été assassiné, et les deux femmes…

La lumière était mauvaise, mais il s’avisa qu’un lampadaire était branché à une prise de courant. Il était recouvert d’un immense abat-jour en soie rose. Dès que la lampe était allumée, la pièce prenait vie.

— Il a rendu pendant la guerre des services au 2 eBureau…

Cela se savait. C’est pourquoi les journaux locaux, qu’il avait lus dans le train, montaient cette affaire en épingle. Pour le public, l’espionnage est une chose mystérieuse et pleine de prestige.

Dès lors, on lisait des titres idiots, dans le genre de :

Une affaire internationale.

Une seconde affaire Kotioupoff ?…

Un drame de l’espionnage.

Des journalistes reconnaissaient la main de la Tchéka, d’autres les méthodes de l’Intelligence Service.

Maigret regardait autour de lui avec l’impression qu’il manquait quelque chose. Et il trouva. Ce qui faisait froid, c’était la grande baie derrière laquelle stagnait la nuit. Or il y avait un rideau, qu’il ferma.

— Voilà ! Une femme dans cette bergère sans doute avec un ouvrage de couture…

L’ouvrage y était : une broderie, sur une petite table.

— L’autre dans ce coin…

Et dans ce coin-là il y avait un livre : Les Passions de Rudolf Valentino…

— Il ne manque plus que Gina et sa mère…

Il fallait un effort d’attention pour distinguer le léger froissement de l’eau le long des rochers de la côte. Maigret regardait à nouveau la photographie, qui portait la signature d’un photographe de Nice.

— Pas d’histoires !

Autrement dit, découvrir au plus vite la vérité pour couper court aux divagations des journalistes et de la population. Il y eut des pas sur le gravier du jardin. Une cloche au son très grave, très séduisant, tinta dans le hall. Et Maigret alla ouvrir, distingua, près de deux silhouettes féminines, un homme avec un képi.

— Vous pouvez aller… Je me charge d’elles… Entrez, mesdames !…

Il avait l’air de les recevoir. Il ne voyait pas encore leurs traits. Par contre, il respirait à plein nez l’odeur de musc.

— J’espère qu’on a enfin compris… commença une voix légèrement cassée.

— Parbleu !… Entrez donc… Mettez-vous à votre aise…

Elles pénétraient dans la lumière. La mère avait un visage tout ridé, enduit d’une couche compacte de fards. Debout au milieu du salon, elle regardait autour d’elle comme pour s’assurer que rien ne manquait.

L’autre, plus méfiante, observait Maigret, arrangeait les plis de sa robe, esquissait un sourire qu’elle voulait excitant.

— C’est vrai qu’on vous a fait venir de Paris tout exprès ?…

— Enlevez votre manteau, je vous en prie… Installez-vous comme d’habitude…

Elles ne comprenaient pas encore très bien. Elles étaient chez elles comme des étrangères. Elles craignaient un piège.

— On va bavarder tous les trois…

— Vous savez quelque chose ?

C’était la fille qui avait parlé, et la mère, cassante, lui lançait :

— Attention, Gina !

À vrai dire, Maigret, une fois de plus, avait de la peine à prendre son rôle au sérieux. La vieille, en dépit de son maquillage, était horrible à voir.

Quant à la fille, aux formes pleines, voire un peu trop abondantes, moulées dans de la soie sombre, elle incarnait la fausse femme fatale.

Et l’odeur ! Ce musc de renfort qui venait saturer à nouveau l’air de la pièce !

Cela faisait penser à une loge de concierge dans un petit théâtre !

Rien de dramatique ! Rien de mystérieux ! La maman qui brodait en surveillant sa fille ! Et la fille qui lisait les aventures de Valentino !

Maigret, qui avait repris sa place dans le fauteuil de Brown, les regardait avec des yeux sans expression et se demandait avec un rien de gêne : « Qu’est-ce que, diable, cet animal de Brown a pu faire pendant dix ans avec ces deux femmes-là ? »

Dix ans ! De longues journées de soleil immuable, de senteurs de mimosa, avec le balancement, sous les fenêtres, de l’immensité bleue, et dix ans de soirs quiets, interminables, à peine froissés par le bruissement d’une vague sur les roches, et les deux femmes, la mère dans sa bergère, la fille près de la lampe à abat-jour de soie rose…

Il tripotait machinalement la photographie de ce Brown qui avait le culot de lui ressembler.

II

Parlez-moi de Brown…

— Que faisait-il le soir ?

Et Maigret, jambes croisées, regardait avec ennui la vieille qui s’essayait à jouer les femmes distinguées.

— Nous sortions très peu… Le plus souvent ma fille lisait pendant que…

— Parlez-moi de Brown !

Alors, froissée, elle laissa tomber :

— Il ne faisait rien !

— Il faisait de la TSF, soupira Gina qui, elle, prenait des poses nonchalantes. Autant j’aime la vraie musique, autant j’ai horreur de…

— Parlez-moi de Brown. Il avait une bonne santé ?

— S’il m’avait écoutée, commença la mère, il n’aurait jamais souffert du foie, ni des reins… Un homme, quand il atteint la quarantaine…

Maigret avait la mine du monsieur à qui un joyeux imbécile raconte de vieilles plaisanteries en éclatant de rire à chaque instant. Elles étaient aussi ridicules l’une que l’autre, la vieille avec ses airs pincés, l’autre avec ses poses d’odalisque bien portante.

— Vous avez dit qu’il est revenu en auto, le soir, qu’il a traversé le jardin et qu’il est tombé sur le perron…

— Comme s’il était ivre mort, oui ! Par la fenêtre, je lui ai crié qu’il ne rentrerait que quand il serait dans un autre état…

— Il rentrait souvent ivre ?

Encore la vieille :

— Si vous saviez la patience que nous avons dû avoir, pendant les dix ans que…

— Il rentrait souvent ivre ?

— Chaque fois qu’il faisait une fugue, ou presque… Nous disions une neuvaine…

— Et il faisait souvent des neuvaines ?

Maigret ne pouvait s’empêcher de sourire de contentement. Brown n’avait donc pas passé toutes les heures des dix dernières années en tête à tête avec les deux femmes !

— À peu près chaque mois.

— Il était parti trois jours, quatre jours, quelquefois davantage… Il revenait sale, imbibé d’alcool…

— Et vous le laissiez quand même repartir ?

Un silence. La vieille, toute raide, lançait au commissaire un regard aigu.

— Je suppose pourtant qu’à vous deux, vous aviez de l’influence sur lui ?

— Il fallait bien qu’il aille chercher l’argent !

— Et vous ne pouviez l’accompagner ?

Gina s’était levée. Elle soupirait avec un geste de lassitude :

— Que tout cela est pénible !… Je vais vous dire la vérité, monsieur le commissaire… Nous n’étions pas mariés, bien que William m’ait toujours traitée comme sa femme, au point de faire vivre maman avec nous… Pour les gens, j’étais Mme Brown… Sinon, je n’aurais pas accepté…

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