Simenon, Georges - Maigret aux assises

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    Maigret aux assises
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Simenon, Georges - Maigret aux assises краткое содержание

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« Ensuite l’autre, le Parisien, s’est mis à parler, d’une voix beaucoup plus sourde. Cela a duré longtemps, pour ainsi dire sans interruption, comme s’il racontait une histoire qu’il avait préparée.

« Après un clin d’œil à ses compagnons, la patronne est venue mettre mon couvert, comme pour faire diversion. Puis les autres ont commandé l’apéritif. Kubik est allé retrouver Freddo dans la cuisine et je ne l’ai pas revu.

« Je suppose que, pour plus de prudence, il a mis les voiles, car j’ai entendu un moteur d’auto.

— Vous n’avez aucune idée de ce qui s’est passé en haut ?

— Sinon qu’ils sont restés enfermés pendant une heure et demie. À la fin, on aurait dit que c’était Gaston Meurant, le Parisien, qui avait le dessus, et son frère qui parlait à voix basse.

« J’avais fini de dîner quand ils sont descendus. Alfred Meurant était plutôt sombre, comme si les choses ne s’étaient pas arrangées à son idée, tandis que l’autre, au contraire, se montrait plus détendu qu’à son arrivée.

« — Tu prendras bien un verre ? proposa Alfred.

« — Non. Je te remercie.

« — Tu repars déjà ?

« — Oui.

« L’un et l’autre m’ont regardé en fronçant le sourcil.

« — Je vais te reconduire en ville en auto.

« — Ce n’est pas la peine.

« — Tu ne veux pas que j’appelle un taxi ?

« — Merci.

« Ils parlaient tous les deux du bout des lèvres et on devinait que les mots n’étaient là que pour remplir un vide.

« Gaston Meurant est sorti. Son frère a refermé la porte, a été sur le point de dire quelque chose à la patronne et à Falconi mais, en m’apercevant, s’est ravisé.

« Je n’étais pas sûr de ce que je devais faire. Je n’osais pas téléphoner au chef pour lui demander des instructions. J’ai cru qu’il valait mieux suivre Gaston Meurant. Je suis sorti comme quelqu’un qui va prendre l’air après dîner, sans emporter mon havresac.

« J’ai retrouvé mon homme qui marchait à pas réguliers sur la route descendant vers la ville.

« Il s’est arrêté pour manger un morceau boulevard de la République. Puis il est allé à la gare se renseigner sur les heures de train. Enfin, à l’Hôtel des Voyageurs, il a repris sa mallette et payé sa note.

« Depuis lors, il attend. Il ne lit pas les journaux, ne fait rien, que regarder devant lui, les yeux mi-clos. On ne peut pas dire qu’il soit souriant, mais il ne paraît pas mécontent de lui.

— Attendez qu’il monte dans le train et rappelez-moi pour me donner le numéro de sa voiture.

— D’accord. Demain matin, je remettrai mon rapport au commissaire.

L’inspecteur Le Goënec allait raccrocher quand Maigret se ravisa.

— Je voudrais qu’on s’assure qu’Alfred Meurant ne quitte pas les Eucalyptus .

— Vous voulez que j’y retourne ? Vous ne pensez pas que je suis brûlé ?

— Il suffira que quelqu’un de chez vous surveille la maison. J’aimerais aussi que le téléphone soit branché sur la table d’écoute. Si on appelait Paris, ou n’importe quel numéro à l’inter, qu’on m’en avise le plus vite possible.

La routine recommençait, en sens inverse : Marseille, Avignon, Lyon, Dijon étaient alertés. On laissait Gaston Meurant voyager seul, comme un grand, mais on se le passait en quelque sorte de main en main.

Il ne devait arriver à Paris qu’à onze heures trente du matin.

Maigret se couchait, avait l’impression d’avoir à peine dormi quand sa femme l’éveillait en lui apportant sa première tasse de café. Le ciel était enfin nettoyé et on voyait du soleil au-dessus des toits d’en face. Les gens, dans la rue, marchaient d’un pas plus allègre.

— Tu rentres déjeuner ?

— J’en doute. Je te téléphonerai avant midi.

Ginette Meurant n’avait pas quitté la rue Delambre. Elle passait toujours le plus clair de son temps dans son lit, ne descendait que pour manger, renouveler sa provision de magazines et de petits romans.

— Rien de nouveau, Maigret ? s’inquiétait le procureur de la République.

— Encore rien de précis, mais je ne serais pas surpris s’il y avait du nouveau très prochainement.

— Que devient Meurant ?

— Il est dans le train.

— Quel train ?

— Celui de Toulon. Il en revient. Il est allé voir son frère.

— Que s’est-il passé entre eux ?

— Ils ont eu une longue conversation, d’abord orageuse, semble-t-il, puis plus calme. Le frère n’est pas content. Gaston Meurant, au contraire, donne l’impression d’un homme qui sait enfin où il va.

Qu’est-ce que Maigret pouvait dire d’autre ? Il n’avait aucun renseignement précis à communiquer au parquet. Depuis deux jours, il tâtonnait dans une sorte de brouillard mais, comme Gaston Meurant, il n’en avait pas moins la sensation que quelque chose se précisait.

Il était tenté d’aller tout à l’heure à la gare attendre lui-même l’encadreur. N’était-il pas préférable qu’il reste au centre des opérations ? Et, en suivant Gaston Meurant dans les rues, ne risquait-il pas de tout fausser ?

Il choisit Lapointe, sachant qu’il lui ferait plaisir, puis un autre inspecteur, Neveu, qui ne s’était pas encore occupé de l’affaire. Pendant dix ans, Neveu avait travaillé sur la voie publique et s’était spécialisé dans les voleurs à la tire.

Lapointe partit pour la gare sans savoir que Neveu n’allait pas tarder à le suivre.

Auparavant, il fallait, que Maigret lui donne des instructions précises.

CHAPITRE VII

Pendant des années, Gaston Meurant, avec son teint clair, ses cheveux roux, ses yeux bleus, son air de mouton, avait été un timide, sans doute, mais surtout un patient, un obstiné, qui s’était efforcé, au milieu des trois millions d’habitants de Paris, d’édifier un petit bonheur à sa mesure.

Il avait appris son métier de son mieux, un métier délicat, qui demandait du goût et de la minutie, et on pouvait penser que le jour où il s’était installé à son compte, fût-ce au fond d’une cour, il avait éprouvé la satisfaction d’avoir surmonté l’obstacle le plus difficile.

Était-ce sa timidité, ou sa prudence, la peur de se tromper, qui l’avaient tenu longtemps éloigné des femmes ? Au cours de ses interrogatoires, il avait avoué à Maigret que, jusqu’à sa rencontre avec Ginette, il s’était contenté de peu, du minimum, de contacts furtifs qui lui paraissaient honteux, sauf pour une liaison qu’il avait eue, vers dix-huit ans, avec une femme beaucoup plus âgée que lui et qui n’avait duré que quelques semaines.

Le jour où, rougissant, il avait enfin demandé à une femme de l’épouser, il avait largement dépassé la trentaine et le sort voulait que ce soit une fille qui, quelques mois plus tard, alors qu’il attendait impatiemment l’annonce d’une future naissance, lui avouait qu’elle ne pouvait pas avoir d’enfant.

Il ne s’était pas révolté. Il avait accepté, comme il acceptait qu’elle soit si différente de la compagne dont il avait rêvé.

Ils formaient un couple malgré tout. Il n’était plus seul, même s’il n’y avait pas toujours de la lumière à la fenêtre quand il rentrait le soir, si c’était lui, souvent, qui devait préparer le dîner et si, après, ils n’avaient rien à se dire.

Son rêve, à elle, était de vivre au milieu des allées et venues d’un restaurant dont elle serait la patronne et il avait cédé, sans illusions, sachant bien que l’expérience ne pouvait se solder que par un échec.

Puis, sans montrer d’amertume, il était retourné à son atelier et à ses cadres, obligé, de temps en temps, d’aller demander de l’aide à sa tante.

Pendant ces années de vie conjugale, pas plus que pendant celles qui avaient précédé, on ne décelait aucune colère, aucune impatience.

Il allait son chemin avec une douce obstination, courbant sa grosse tête rouge quand il le fallait, la redressant dès que le destin semblait lui être plus clément.

En somme, il avait bâti un petit monde à lui autour de son amour et il s’y raccrochait de toutes ses forces.

Cela n’expliquait-il pas la haine qui avait soudain durci ses yeux quand Maigret avait déposé, aux Assises, substituant une autre image à celle qu’il s’était faite de Ginette ?

Acquitté contre son gré, en quelque sorte, libéré à cause des soupçons qui pesaient désormais sur sa compagne, il n’en avait pas moins quitté le Palais de Justice avec elle et côte à côte ; sans se tenir par le bras, ils avaient regagné leur logement du boulevard de Charonne.

Il n’avait pourtant pas dormi dans leur lit. Deux fois, trois fois, elle était venue lui parler, s’efforçant peut-être de le tenter, mais elle avait fini par dormir seule tandis qu’il passait la plus grande partie de la nuit à veiller dans la salle à manger.

À ce moment, pourtant, il se débattait encore, s’obstinait à douter. Peut-être aurait-il été capable de retrouver la foi. Mais cela aurait-il été pour longtemps ? La vie aurait-elle pu recommencer comme avant ? N’aurait-il pas passé, avant la crise définitive, par une série d’alternatives douloureuses ?

Il était allé voir, seul, pas rasé, une façade d’hôtel. Pour se donner du courage, il avait bu trois cognacs. Il avait encore hésité à pénétrer sous la voûte glacée du quai des Orfèvres.

Maigret avait-il eu tort de lui parler brutalement, déclenchant le ressort qui se serait de toute façon déclenché tôt ou tard ?

Même s’il l’avait voulu, le commissaire n’aurait pu agir autrement. Meurant acquitté, Meurant non coupable, il y avait quelque part, en liberté, un homme qui avait égorgé Léontine Faverges et étouffé ensuite une petite fille de quatre ans, un tueur possédant assez de sang-froid et d’astuce pour envoyer un autre à sa place devant les tribunaux et qui avait été sur le point de réussir.

Maigret avait opéré à chaud, obligeant d’un seul coup Meurant à ouvrir les yeux, à regarder enfin la vérité en face, et c’était un autre homme qui était sorti de son bureau, un homme pour qui rien ne comptait plus désormais que son idée fixe.

Il était allé droit devant lui, ne sentant ni sa faim ni sa fatigue, passant d’un train dans un autre, incapable de s’arrêter avant d’arriver au but.

Soupçonnait-il que le commissaire avait établi un réseau de surveillance autour de lui, qu’on l’attendait au passage dans les gares et qu’il y avait sans cesse quelqu’un sur ses talons, peut-être pour intervenir au dernier moment ?

Il ne paraissait pas s’en préoccuper, persuadé que les astuces de la police ne pouvaient rien contre sa volonté.

Les coups de téléphone succédaient aux coups de téléphone, les rapports aux rapports. Lucas avait en vain épluché les petites annonces. La table d’écoute, qui guettait les appels éventuels de Ginette Meurant, toujours dans sa chambre de la rue Delambre, n’avait rien à signaler.

L’avocat Lamblin n’avait appelé ni le Midi, ni aucun numéro de l’interurbain.

À Toulon, Alfred Meurant, le frère, n’avait pas quitté les Eucalyptus et, de son côté, n’avait téléphoné à personne.

On se trouvait devant le vide, un vide au milieu duquel il n’y avait qu’un homme silencieux à s’agiter comme dans un rêve.

À onze heures quarante, Lapointe appelait de la gare de Lyon.

— Il vient d’arriver, patron. Il est en train de manger des sandwiches au buffet. Il a toujours sa mallette. C’est vous qui avez envoyé Neveu à la gare ?

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