Simenon, Georges - Maigret aux assises

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Simenon, Georges - Maigret aux assises
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    Maigret aux assises
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Simenon, Georges - Maigret aux assises краткое содержание

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Et, comme elle levait la main à l’imitation des précédents témoins, il l’arrêtait.

— Non ! Vous ne devez pas prêter serment.

Maigret entrevoyait entre deux têtes le visage pâle de Gaston Meurant qui, le menton dans les mains, regardait fixement devant lui. De temps en temps, ses mâchoires se serraient si fort qu’elles faisaient saillie.

Sa femme évitait de se tourner vers lui, comme si cela lui eût été défendu, et c’était toujours au président qu’elle se raccrochait des yeux.

— Vous connaissiez la victime, Léontine Faverges ?

Elle semblait hésiter avant de murmurer :

— Pas très bien.

— Que voulez-vous dire ?

— Qu’elle et moi ne nous fréquentions pas.

— Vous l’avez cependant rencontrée ?

— Une première fois, avant notre mariage. Mon fiancé avait insisté pour me présenter à elle en disant que c’était sa seule famille.

— Vous êtes donc allée rue Manuel ?

— Oui. L’après-midi, vers cinq heures. Elle nous a servi du chocolat et des gâteaux. J’ai senti tout de suite qu’elle ne m’aimait pas et qu’elle conseillerait à Gaston de ne pas m’épouser.

— Pour quelle raison ?

Elle haussa les épaules, chercha ses mots, trancha enfin :

— Nous n’étions pas du même genre.

Un regard du président arrêtait les rires au bord des lèvres.

— Elle n’a pas assisté à votre mariage ?

— Si.

— Et Alfred Meurant, votre beau-frère ?

— Lui aussi. À cette époque-là, il vivait à Paris et n’était pas encore brouillé avec mon mari.

— Quelle profession exerçait-il ?

— Représentant de commerce.

— Il travaillait régulièrement ?

— Comment le saurais-je ? Il nous a offert un service à café comme cadeau de mariage.

— Vous n’avez pas revu Léontine Faverges ?

— Quatre ou cinq fois.

— Elle est venue chez vous ?

— Non. C’est nous qui allions chez elle. Je n’en avais pas envie, car j’ai horreur de m’imposer aux gens qui ne m’aiment pas, mais Gaston prétendait que je ne pouvais pas faire autrement.

— Pourquoi ?

— Je ne sais pas.

— N’était-ce pas, par hasard, à cause de son argent ?

— Peut-être.

— À quel moment avez-vous cessé de fréquenter la rue Manuel ?

— Il y a longtemps.

— Deux ans ? Trois ans ? Quatre ans ?

— Mettons trois ans.

— Vous connaissiez donc l’existence du vase chinois qui se trouvait dans le salon ?

— Je l’ai vu et j’ai même dit à Gaston que les fleurs artificielles ce n’est bien que pour les couronnes mortuaires.

— Vous saviez ce qu’il contenait ?

— Je n’étais au courant que des fleurs.

— Votre mari ne vous a jamais rien dit ?

— Au sujet de quoi ? Du vase ?

— Des pièces d’or.

Pour la première fois, elle se tourna vers le box des accusés.

— Non.

— Il ne vous a pas confié non plus que sa tante, au lieu de déposer son argent à la banque, le gardait chez elle ?

— Je ne m’en souviens pas.

— Vous n’en êtes pas sûre ?

— Si... Oui...

— À l’époque où vous fréquentiez encore, si peu que ce soit, la rue Manuel, la petite Cécile Perrin était-elle déjà dans la maison ?

— Je ne l’ai jamais vue. Non. Elle aurait été trop petite.

— Vous avez entendu parler d’elle par votre mari ?

— Il a dû y faire allusion. Attendez ! J’en suis certaine, à présent. Même que cela m’a étonnée qu’on confie une enfant à une femme comme elle.

— Saviez-vous que l’accusé allait assez fréquemment demander de l’argent à sa tante ?

— Il ne me tenait pas toujours au courant.

— Mais d’une façon générale, vous le saviez ?

— Je savais qu’il n’était pas fort en affaires, qu’il se laissait rouler par tout le monde, comme quand nous avons ouvert, rue du Chemin-Vert, un restaurant qui aurait pu très bien marcher.

— Que faisiez-vous dans le restaurant ?

— Je servais les clients.

— Et votre mari ?

— Il travaillait dans la cuisine, aidé par une vieille femme,

— Il s’y connaissait ?

— Il se servait d’un livre.

— Vous étiez seule dans la salle avec les clients ?

— Au début, nous avions une jeune serveuse.

— Lorsque l’affaire a mal tourné, Léontine Faverges n’a-t-elle pas aidé à désintéresser les créanciers ?

— Je suppose. Je crois qu’on doit encore de l’argent.

— Votre mari, les derniers jours de février, paraissait-il tracassé ?

— Il se tracassait toujours.

— Vous a-t-il parlé d’une traite venant à échéance le 28 ?

— Je n’y ai pas fait attention. Il y avait des traites tous les mois.

— Il ne vous a pas annoncé qu’il irait voir sa tante pour lui demander de l’aider une fois de plus ?

— Je ne m’en souviens pas.

— Cela ne vous aurait pas frappée ?

— Non. J’en avais l’habitude.

— Après la liquidation du restaurant, vous n’avez pas proposé de travailler ?

— Je n’ai fait que ça. Gaston ne voulait pas.

— Pour quelle raison ?

— Peut-être parce qu’il était jaloux.

— Il vous faisait des scènes de jalousie ?

— Pas des scènes.

— Tournez-vous vers messieurs les jurés.

— J’oubliais. Pardon.

— Sur quoi vous basez-vous pour affirmer qu’il était jaloux ?

— D’abord, il ne voulait pas que je travaille. Ensuite, rue du Chemin-Vert, il surgissait sans cesse de la cuisine pour m’épier.

— Il lui est arrivé de vous suivre ?

Pierre Duché s’agitait sur son banc, incapable de voir où le président voulait en venir.

— Je ne l’ai pas remarqué.

— Le soir, vous demandait-il ce que vous aviez fait ?

— Oui.

— Que lui répondiez-vous ?

— Que j’étais allée au cinéma.

— Vous êtes certaine de n’avoir parlé à personne de la rue Manuel et de Léontine Faverges ?

— Seulement à mon mari.

— Pas à une amie ?

— Je n’ai pas d’amies.

— Qui fréquentiez-vous, votre mari et vous ?

— Personne.

Si elle était déroutée par ces questions, elle n’en laissait rien voir.

— Vous souvenez-vous du costume que votre mari portait le 27 février à l’heure du déjeuner ?

— Son costume gris. C’était celui de semaine. Il ne mettait l’autre que le samedi soir, si nous sortions, et le dimanche.

— Et pour aller voir sa tante ?

— Quelquefois, je pense qu’il a mis son complet bleu.

— Il l’a fait ce jour-là ?

— Je ne peux pas savoir. Je n’étais pas à la maison.

— Vous ignorez si, au cours de l’après-midi, il est revenu dans l’appartement ?

— Comment le saurais-je ? J’étais au cinéma.

— Je vous remercie.

Elle restait là, décontenancée, incapable de croire que c’était fini, qu’on n’allait pas lui poser les questions que tout le monde attendait.

— Vous pouvez regagner votre place.

Et le président enchaînait :

— Faites avancer Nicolas Cajou.

Il y avait de la déception dans l’air. Le public avait l’impression qu’on venait de tricher, d’escamoter une scène à laquelle il avait droit. Ginette Meurant se rasseyait comme à regret et un avocat, près de Maigret, soufflait à ses confrères :

— Lamblin lui a mis le grappin dessus dans le couloir pendant la suspension...

Maître Lamblin, à la silhouette de chien famélique, faisait beaucoup parler de lui au Palais, rarement en bien, et il avait été plusieurs fois question de le suspendre du barreau. Comme par hasard, on le retrouvait installé à côté de la jeune femme et il lui parlait à voix basse avec l’air de la féliciter.

L’homme qui s’avançait vers la barre en traînant la patte était un tout autre échantillon d’humanité. Si Ginette Meurant, sous ses fards, avait la pâleur des femmes qui vivent en serre chaude, il était, lui, non seulement blafard, mais d’une matière molle et malsaine.

Était-ce à la suite de son opération qu’il avait tant maigri ? Toujours est-il que ses vêtements flottaient, beaucoup trop amples, sur son corps qui avait perdu tout ressort et toute souplesse.

On l’imaginait mieux tapi, en pantoufles, dans le bureau aux vitres dépolies de son hôtel, que marchant sur les trottoirs de la ville.

Il avait des poches sous les yeux, des peaux sous le menton.

— Vous vous appelez Nicolas Cajou, soixante-deux ans. Vous êtes né à Marillac, dans le Cantal, et vous exercez la profession de gérant d’hôtel à Paris, rue Victor-Massé.

— Oui, monsieur le Président.

— Vous n’êtes ni parent, ni ami, ni au service de l’accusé... Vous jurez de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité...

Levez la main droite... Dites : Je le jure...

— Je le jure...

Un assesseur se penchait vers le président pour une observation qui devait être pertinente car Bernerie parut frappé, réfléchit un bon moment, finit par hausser les épaules. Maigret, qui n’avait rien perdu de la scène, croyait avoir compris.

Les témoins qui ont subi une condamnation infamante, en effet, ou qui se livrent à une activité immorale, n’ont pas le droit de prêter serment. Or, le tenancier de meublé ne se livrait-il pas à un métier immoral, puisqu’il recevait dans son établissement des couples dans des conditions interdites par la loi ? Était-on sûr qu’aucune condamnation ne figurait à son casier judiciaire ?

Il était trop tard pour vérifier et le président toussotait avant de demander d’une voix neutre :

— Tenez-vous régulièrement un registre des clients qui vous louent des chambres ?

— Oui, monsieur le Président.

— De tous les clients ?

— De tous ceux qui passent la nuit dans mon hôtel.

— Mais vous n’enregistrez pas les noms de ceux qui ne font que s’y arrêter au cours de la journée ?

— Non, monsieur le Président. La police pourra vous dire que...

Qu’il était régulier, bien sûr, qu’il n’y avait jamais de scandale dans son établissement et qu’à l’occasion il fournissait à la brigade des garnis ou aux inspecteurs des mœurs les tuyaux dont ils avaient besoin.

— Vous avez regardé avec attention le témoin qui vous a précédé à la barre ?

— Oui, monsieur le Président.

— Vous l’avez reconnu ?

— Oui, monsieur le Président.

— Dites à messieurs les jurés dans quelles circonstances vous avez vu cette jeune femme, auparavant.

— Dans les circonstances habituelles.

Un regard de Bernerie étouffa les rires.

— C’est-à-dire ?

— C’est-à-dire qu’elle venait souvent, l’après-midi, en compagnie d’un monsieur qui louait une chambre.

— Qu’appelez vous souvent ?

— Plusieurs fois par semaine...

— Combien par exemple ?

— Trois ou quatre fois.

— Son compagnon était toujours le même ?

— Oui, monsieur le Président.

— Vous le reconnaîtriez ?

— Certainement.

— Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

— La veille de mon entrée à l’hôpital, c’est-à-dire le 25 février. À cause de mon opération, je me souviens de la date.

— Décrivez-le.

— Pas grand... Plutôt petit... Je soupçonne que, comme certains qui souffrent d’être petits, il portait des souliers spéciaux... Toujours bien habillé, je dirais même tiré à quatre épingles... Dans le quartier, nous connaissons ce genre-là... C’est même ce qui m’a étonné...

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