Н. Долгорукова - Французский с любовью. Тристан и Изольда / Le roman de Tristan et Iseut

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  • Название:
    Французский с любовью. Тристан и Изольда / Le roman de Tristan et Iseut
  • Автор:
  • Жанр:
  • Издательство:
    Литагент «АСТ»c9a05514-1ce6-11e2-86b3-b737ee03444a
  • Год:
    2014
  • Город:
    Москва
  • ISBN:
    978-5-17-085077-8
  • Рейтинг:
    3.3/5. Голосов: 101
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Н. Долгорукова - Французский с любовью. Тристан и Изольда / Le roman de Tristan et Iseut краткое содержание

Французский с любовью. Тристан и Изольда / Le roman de Tristan et Iseut - описание и краткое содержание, автор Н. Долгорукова, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

В книге представлен один из шедевров западноевропейской литературы средних веков – Тристан и Изольда. В основе сюжета – трагическая любовь Изольды, жены корнуоллского короля, к племяннику её мужа Тристану. Эту легенду не раз перелагали французские поэты. Здесь представлен перевод на современный французский язык, выполненный в начале прошлого века известным филологом Жозефом Бедье и считающийся едва ли не самым удачным.

Текст снабжён комментариями, в которых поясняются некоторые лексические и грамматические сложности. В конце книги помещён небольшой французско-русский словарь.

Издание предназначено для Уровня 4, то есть для продолжающих изучение французского языка верхней ступени.

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Marc irrité répondit : « Que Dieu vous détruise, seigneurs cornouaillais, vous qui sans répit cherchez ma honte ! Pour vous j’ai chassé mon neveu ; qu’exigez-vous encore ? Que je chasse la reine en Irlande ? Quels sont vos griefs nouveaux ? Contre les anciens griefs, Tristan ne s’est-il pas offert à la défendre ? Pour la justifier, il vous a présenté la bataille et vous l’entendiez tous : que n’avez-vous pris contre lui vos écus et vos lances ? Seigneurs, vous m’avez requis outre le droit ; craignez donc que l’homme pour vous chassé, je le rappelle ici ! »

Alors les couards tremblèrent ; ils crurent voir Tristan revenu, qui saignait à blanc leurs corps. « Sire, nous vous donnions loyal conseil, pour votre honneur, comme il sied à vos féaux ; mais nous nous tairons désormais. Oubliez votre courroux, rendez-nous votre paix ! »

Mais Marc se dressa sur ses arçons : « Hors de ma terre, félons ! Vous n’aurez plus ma paix. Pour vous j’ai chassé Tristan ; à votre tour, hors de ma terre ! – Soit, beau sire ! Nos châteaux sont forts, bien clos de pieux, sur des rocs durs à gravir ! »

Et, sans le saluer, ils tournèrent bride. Sans attendre limiers ni veneurs, Marc poussa son cheval vers Tintagel, monta les degrés de la salle, et la reine entendit son pas pressé retentir sur les dalles. Elle se leva, vint à sa rencontre, lui prit son épée, comme elle avait coutume, et s’inclina jusqu’à ses pieds. Marc la retint par les mains et la relevait, quand Iseut, haussant vers lui son regard, vit ses nobles traits tourmentés par la colère : tel il lui était apparu jadis, forcené, devant le bûcher. « Ah ! pensa-t-elle, mon ami est découvert, le roi l’a pris! » Son cœur se refroidit dans sa poitrine, et sans une parole, elle s’abattit aux pieds du roi. Il la prit dans ses bras et la baisa doucement ; peu à peu elle se ranimait : « Amie, amie, quel est votre tourment ? —Sire, j’ai peur ; je vous ai vu si courroucé ! – Oui, je revenais irrité de cette chasse. – Ah ! Seigneur, si vos veneurs vous ont marri, vous sied-il de prendre tant à cœur des fâcheries de chasse ? »

Marc sourit de ce propos : « Non, amie, mes veneurs ne m’ont pas irrité ; mais trois félons, qui, dès longtemps, nous haïssent ; tu les connais, Andret, Denoalen, et Gondoïne ; je les ai chassés de ma terre. – Sire, quel mal ont-ils osé dire de moi ? – Que t’importe ? Je les ai chassés. – Sire, chacun a le droit de dire sa pensée. Mais j’ai le droit aussi de connaître le blâme jeté sur moi. Et de qui l’apprendrais-je, sinon de vous ? Seule en ce pays étranger, je n’ai personne, hormis vous, sire, pour me défendre. – Soit. Ils prétendaient donc qu’il te convient de te justifier par le serment et par l’épreuve du fer rouge. « La reine, disaient-ils, ne devrait-elle pas requérir elle-même ce jugement ? Ces épreuves sont légères à qui se sait innocent. Que lui en coûterait-il?… Dieu est vrai juge ; il dissiperait à jamais les griefs anciens… ». Voilà ce qu’ils prétendaient. Mais laissons ces choses. Je les ai chassés, te dis-je ».

Iseut frémit ; elle regarda le roi : « Sire, mandez-leur de revenir à votre cour. Je me justifierai par serment. – Quand ? – Au dixième jour. – Ce terme est bien proche, amie. – Il n’est que trop lointain. Mais je requiers que d’ici là vous mandiez au roi Arthur de chevaucher avec monseigneur Gauvain, avec Girflet, Ké le sénéchal et cent de ses chevaliers jusqu’à la marche de votre terre, à la Blanche-Lande, sur la rive du fleuve qui sépare vos royaumes. C’est là, devant eux, que je veux faire le serment, et non devant vos seuls barons : car, à peine aurais-je juré, vos barons vous requerraient encore de m’imposer nouvelle épreuve et jamais nos tourments ne finiraient. Mais ils n’oseront plus, si Arthur et ses chevaliers sont les garants du jugement ».

Tandis que se hâtaient vers Carduel les hérauts d’armes, messagers de Marc auprès du roi Arthur, secrètement Iseut envoya vers Tristan son valet Perinis le Blond, le Fidèle. Perinis courut sous les bois, évitant les sentiers frayés, tant qu’il atteignit la cabane d’Orri le forestier, où, depuis de longs jours, Tristan l’attendait. Perinis lui rapporta les choses advenues, la nouvelle félonie, le terme du jugement, l’heure et le lieu marqués : « Sire, ma dame vous mande qu’au jour fixé, sous une robe de pèlerin, si habilement déguisé que nul ne puisse vous reconnaître, sans armes, vous soyez à la Blanche-Lande : il lui faut, pour atteindre au lieu du jugement, passer le fleuve en barque ; sur la rive opposée, là où seront les chevaliers du roi Arthur, vous l’attendrez. Sans doute, alors vous pourrez lui porter aide. Ma dame redoute le jour du jugement : pourtant elle se fie en la courtoisie de Dieu, qui déjà sut l’arracher aux mains des lépreux. – Retourne vers la reine, beau doux ami Perinis : dis-lui que je ferai sa volonté ».

Or, seigneurs, quand Perinis s’en retourna vers Tintagel, il advint qu’il aperçut dans un fourré le même forestier qui, naguère, ayant surpris les amants endormis, les avait dénoncés au roi. Un jour qu’il était ivre, il s’était vanté de sa traîtrise. L’homme, ayant creusé dans la terre un trou profond, le recouvrait habilement de branchages, pour y prendre loups et sangliers. Il vit s’élancer sur lui le valet de la reine et voulut fuir. Mais Perinis l’accula sur le bord du piège : « Espion qui as vendu la reine, pourquoi t’enfuir ? Reste là, près de la tombe, que toi-même as pris le soin de creuser ! »

Son bâton tournoya dans l’air en bourdonnant. Le bâton et le crâne se brisèrent à la fois, et Perinis le Blond, le Fidèle, poussa du pied le corps dans la fosse couverte de branches.

Au jour marqué pour le jugement, le roi Marc, Iseut et les barons de Cornouailles, ayant chevauché jusqu’à la Blanche-Lande, parvinrent en bel arroi devant le fleuve, et, massés au long de l’autre rive, les chevaliers d’Arthur les saluèrent de leurs bannières brillantes. Devant eux, assis sur la berge, un pèlerin miséreux, enveloppé dans sa chape, où pendaient des coquilles, tendait sa sébile de bois et demandait l’aumône d’une voix aiguë et dolente. À force de rames, les barques de Cornouailles approchaient. Quand elles furent près d’atterrir, Iseut demanda aux chevaliers qui l’entouraient : « Seigneurs, comment pourrai-je atteindre à la terre ferme, sans souiller mes longs vêtements dans cette fange ? Il faudrait qu’un passeur vint m’aider ».

L’un des chevaliers héla le pèlerin : « Ami, retrousse ta chape, descends dans l’eau et porte la reine, si pourtant tu ne crains pas, cassé comme je te vois, de fléchir à mi-route ».

L’homme prit la reine dans ses bras. Elle lui dit tout bas : « Ami ! » Puis, tout bas encore : « Laisse-toi choir sur le sable ». Parvenu au rivage, il trébucha et tomba, tenant la reine pressée entre ses bras. Écuyers et mariniers, saisissant les rames et les gaffes, pourchassaient le pauvre hère. « Laissez-le, dit la reine ; sans doute un long pèlerinage l’avait affaibli ». Et détachant un fermail d’or fin, elle le jeta au pèlerin.

Devant le pavillon d’Arthur, un riche drap de soie de Nicée [54]était tendu sur l’herbe verte, et les reliques des saints, retirées des écrins et des châsses [55], y étaient déjà disposées. Monseigneur Gauvain, Girflet et Ké le sénéchal les gardaient. La reine, ayant supplié Dieu, retira les joyaux de son cou et de ses mains et les donna aux pauvres mendiants ; elle détacha son manteau de pourpre et sa guimpe fine, et les donna ; elle donna son chainse et son bliaut et ses chaussures enrichies de pierreries. Elle garda seulement sur son corps une tunique sans manches, et, les bras et les pieds nus, s’avança devant les deux rois. À l’entour, les barons la contemplaient en silence, et pleuraient. Près des reliques brûlait un brasier. Tremblante, elle étendit la main droite vers les ossements des saints et dit : « Roi de Logres et roi de Cornouailles, sire Gauvain, sire Ké, sire Girflet, et vous tous qui serez mes garants, par ces corps saints et par tous les corps saints qui sont en ce monde, je jure que jamais un homme né de femme ne m’a tenue entre ses bras, hormis le roi Marc, mon seigneur, et le pauvre pèlerin qui, tout à l’heure, s’est laissé choir à vos yeux. Roi Marc, ce serment convient-il ? – Oui, reine, et que Dieu manifeste son vrai jugement ! – Amen ! » dit Iseut.

Elle s’approcha du brasier, pâle et chancelante. Tous se taisaient : le fer était rouge. Alors, elle plongea ses bras nus dans la braise, saisit la barre de fer, marcha neuf pas en la portant, puis l’ayant rejetée, étendit ses bras en croix, les paumes ouvertes. Et chacun vit que sa chair était plus saine que prune de prunier.

Alors de toutes les poitrines un grand cri de louange monta vers Dieu.

XIII

La voix du rossignol

Quand Tristan, rentré dans la cabane du forestier Orri, eut rejeté son bourdon et dépouillé sa chape de pèlerin, il connut clairement en son cœur que le jour était venu de tenir la foi jurée au roi Marc et de s’éloigner du pays de Cornouailles.

Que tardait-il encore ? La reine s’était justifiée, le roi la chérissait, il l’honorait. Arthur au besoin la prendrait en sa sauvegarde, et, désormais, nulle félonie ne prévaudrait contre elle. Pourquoi plus longtemps rôder aux alentours de Tintagel ? Il risquait vainement sa vie, et la vie du forestier, et le repos d’Iseut. Certes, il fallait partir, et c’est pour la dernière fois, sous sa robe de pèlerin, à la Blanche-Lande, qu’il avait senti le beau corps d’Iseut entre ses bras. Trois jours encore, il tarda, ne pouvant se déprendre du pays où vivait la reine. Mais quand vint le quatrième jour, il prit congé du forestier qui l’avait hébergé et dit à Gorvenal : « Beau maître, voici l’heure du long départ : nous irons vers la terre de Galles ».

Ils se mirent à la voie, tristement, dans la nuit. Mais leur route longeait le verger enclos de pieux où Tristan, jadis, attendait son amie. La nuit brillait limpide. Au détour du chemin, non loin de la palissade, il vit se dresser dans la clarté du ciel le tronc robuste du grand pin. « Beau maître, attends sous le bois prochain ; bientôt je serai revenu. – Où vas-tu ? Fou, veux-tu sans répit chercher la mort ? » Mais déjà, d’un bond assuré, Tristan avait franchi la palissade de pieux. Il vint sous le grand pin, près du perron de marbre clair. Que servirait maintenant de jeter à la fontaine des copeaux bien taillés ? Iseut ne viendrait plus ! A pas souples et prudents, par le sentier qu’autrefois suivait la reine, il osa s’approcher du château.

Dans sa chambre, entre les bras de Marc endormi, Iseut veillait. Soudain, par la croisée entr’ouverte où se jouaient les rayons de la lune, entra la voix d’un rossignol. Iseut écoutait la voix sonore qui venait enchanter la nuit ; elle s’élevait plaintive et telle qu’il n’est pas de cœur cruel, pas de cœur de meurtrier qu’elle n’eût attendri. La reine songea : « D’où vient cette mélodie?… ». Soudain elle comprit : « Ah ! C’est Tristan ! Ainsi dans la forêt du Morois il imitait pour me charmer les oiseaux chanteurs. Il part, et voici son dernier adieu. Comme il se plaint ! Tel le rossignol quand il prend congé, en fin d’été, à grande tristesse. Ami, jamais plus je n’entendrai ta voix ! »

La mélodie vibra plus ardente. « Ah ! qu’exiges-tu ? que je vienne ! Non, souviens-toi d’Ogrin l’ermite, et des serments jurés. Tais-toi, la mort nous guette… Qu’importe la mort ! Tu m’appelles, tu me veux, je viens ! »

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