Valentin Krasnogorov - Pièces choisies

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Valentin Krasnogorov - Pièces choisies краткое содержание

Pièces choisies - описание и краткое содержание, автор Valentin Krasnogorov, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru
Pièces de Valentin Krasnogorov, mises en scène dans plus de 400 théâtres de nombreux pays, ont été chaleureusement accueillies par les critiques et les spectateurs. Le livre de l’écrivain “Quatre murs et une passion” sur l’essence du drame a mérité les éloges de personnalités en vue du théâtre. Des réalisateurs exceptionnels, tels que Gueorgui Tovstonogov, Lev Dodine et Roman Viktiuk ont travaillé sur la mise en scène de ses pièces.

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LE DOCTEUR. Je vous assure que vous me plaisez beaucoup.

IRÈNE. Quand une femme plaît vraiment, on lui fait la cour, sans penser à rien. C’est là l’unique principe juste.

LE DOCTEUR. Donc, vous ne serez certainement pas offensée, si je vous propose d’aller dîner quelque part ?

IRÈNE. Je serai offensée, si vous ne le proposez pas. Pour dire la vérité, il y a longtemps qu’il convenait de le faire.

LE DOCTEUR. Je sais, mais il est difficile de s’y résoudre dès la première rencontre…

IRÈNE. Et à partir de quelle rencontre un homme doit-il agir, si ce n’est lors de la première ? Car il peut ne pas y avoir de deuxième rencontre.

LE DOCTEUR. Mais là, tout de suite, de but en blanc…

IRÈNE. Comment cela, « de but en blanc » ? Vous avez des élans d’escargot et chargez avec l’impétuosité d’une tortue ! Nous nous connaissons depuis deux ans et ce n’est qu’aujourd’hui que vous vous êtes décidé à manifester votre intérêt pour moi.

LE DOCTEUR. ( Perplexe .) Deux ans ? Vous êtes sûre ? Nous serions-nous déjà rencontrés ?

IRÈNE. À présent, je vois quel effet je produis véritablement sur vous. Une femme qui plaît, on ne l’oublie pas.

LE DOCTEUR. Vous me plaisez beaucoup, mais… ( Il se tait. Son visage se marque d’un trouble évident . Est-il possible que le virus de destruction de la mémoire agisse si vite ? )

IRÈNE. ( Parcourant le cabinet du regard .) Votre cabinet est encore plus imposant et plus impressionnant. On voit tout de suite que l’on est dans la salle de réception d’un médecin qui a réussi.

LE DOCTEUR. ( Perplexe .) Vous êtes déjà venue ? Avant ?

IRÈNE. Bien sûr, et pas qu’une fois. Auriez-vous oublié ? Avant, me semble-t-il, il n’y avait pas là cette statuette de bronze.

LE DOCTEUR. Vous êtes sûre d’avoir été ici auparavant ?

IRÈNE. Comment n’en serais-je pas sûre, si c’est moi-même qui vous ai amené mon mari. Vous ne vous en souvenez vraiment pas ?

LE DOCTEUR. Moi ? ( Incertain .) Mais pourquoi ? Bien sûr que je me souviens. ( Il verse d’une fiole des gouttes dans un verre, ajoute de l’eau de la carafe et boit, s’efforçant de faire cela à la dérobée .)

IRÈNE. À propos, je me fais du souci pour lui. Excusez-moi, je dois vérifier s’il n’est pas parti.

IRÈNE sort. LE DOCTEUR se prend le pouls. IRÈNE revient.

LE DOCTEUR. Il est parti ?

IRÈNE. Non.

LE DOCTEUR. Dommage.

IRÈNE. Voilà, docteur, je voudrais que vous me donniez un certificat de santé de mon mari avec sa fiche médicale recouvrant toutes ces années. J’ai entrepris des démarches pour obtenir une pension d’invalidité pour lui et l’attestation d’un médecin en vue peut être très utile.

LE DOCTEUR. M-m-m… Voyez-vous, je n’ai pas encore déterminé en quoi consiste sa maladie.

IRÈNE. Comment, deux ans n’y ont pas suffi ? À vous ? Un médecin si expérimenté ?

LE DOCTEUR. « Deux ans » ?

IRÈNE. Donnez-moi, je vous prie, sa fiche médicale et je ne vous détournerai plus de votre travail.

LE DOCTEUR. Je… Je dois d’abord la préparer.

IRÈNE. Qu’y a-t-il à préparer ? Imprimez-la et voilà tout.

LE DOCTEUR. J’ai l’impression que mon ordinateur bogue… Ne pourriez-vous pas repasser un peu plus tard aujourd’hui ?

IRÈNE. Bien sûr. ( Elle se lève, se dirige vers la sortie, mais s’arrête .) Au fait, que dois-je comprendre ? M’avez-vous invitée à dîner ou pas ? Ou bien, cela aussi, vous l’avez oublié ?

LE DOCTEUR. Naturellement, vous êtes invitée.

IRÈNE. Je ne voudrais pas paraître insistante, mais lorsqu’un homme invite une dame, d’ordinaire il lui communique le lieu et le moment où il vient la chercher ou le lieu et le moment où ils doivent se rencontrer. Je dois me préparer. Je ne peux tout de même pas aller à un rendez-vous avec vous ainsi fagotée.

LE DOCTEUR. Vous êtes, à mes yeux, irréprochable.

IRÈNE. Non, non. Je dois me changer. Ainsi donc, je repasserai dans une demi-heure et nous nous mettrons d’accord sur tout. Et par la même occasion, je prendrai la fiche médicale.

LE DOCTEUR. Parfait.

IRÈNE. Vous en avez fini avec mon mari ?

LE DOCTEUR. Pas encore.

IRÈNE. Alors, jusque-là, je vous le laisse. ( Avec un sourire très engageant .) À tout de suite.

IRÈNE sort. LE DOCTEUR reste seul. Son visage exprime un mélange de joie et de décontenancement. Entre MICHEL.

MICHEL. Docteur…

LE DOCTEUR. ( L’air de souffrir .) N’allez pas me dire que vous souffrez d’amnésie.

MICHEL. Mais je ne souffre pas du tout d’amnésie. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?

LE DOCTEUR. Alors, que voulez-vous, donc, de moi ?

MICHEL. Ma femme m’a dit d’attendre dans la salle d’attente, mais je m’y ennuie. Est-ce que je peux rester assis, ici ?

LE DOCTEUR. Je préfère dans la salle d’attente.

MICHEL. Je préfère ici.

LE DOCTEUR. Bon, d’accord. À une condition : vous ne parlez pas.

MICHEL. Je ne dirai pas un mot.

LE DOCTEUR. Vous promettez de ne pas oublier ?

MICHEL. Je n’oublie jamais rien.

LE DOCTEUR. ( Soupirant .) Eh bien, c’est parfait.

MICHEL s’assoit discrètement dans un coin. LE DOCTEUR cherche la fiche médicale dans son ordinateur, visiblement sans succès. LE DOCTEUR s’adresse, à tout hasard, à MICHEL.

Vous ne vous rappelez pas, par hasard, si je vous ai fait une fiche médicale ?

MICHEL. Vous l’avez faite.

LE DOCTEUR. Quand ? Ce matin ?

MICHEL. Non, il y a très longtemps. Il y a un an, ou deux.

MICHEL. Et vous vous en souvenez ?

MICHEL. Bien sûr que je m’en souviens.

LE DOCTEUR. Pourquoi, alors, ne puis-je pas la retrouver dans mon ordinateur ?

MICHEL. Je ne sais pas. Vous voulez que je vous aide ?

LE DOCTEUR. ( Le repoussant .) Pas la peine ! ( Il renouvelle ses recherches dans son ordinateur .)

Entre une Femme portant un costume en prince de galles irréprochable. Ses gestes sont assurés, elle parle avec clarté et précision, a les manières d’une personne décidée.

LA FEMME. Bonjour.

MICHEL. ( Heureux .) C’est toi ?

LA FEMME. Comme tu vois, chéri.

MICHEL. Je m’ennuie de toi, ici. Je suis content que tu sois venue !

MICHEL et LA FEMME s’enlacent et s’embrassent .

LA FEMME. Rentre ta chemise et arrange ta coiffure. Comment vas-tu ?

MICHEL. À merveille.

LE DOCTEUR. Vous permettez ? Qui êtes-vous ?

MICHEL. C’est ma femme.

LA FEMME. ( Tendant la main au Docteur .) Comme vous le savez, je m’appelle Jeanne Grelot.

LE DOCTEUR. ( Abasourdi. ) Enchanté.

JEANNE. Je ne vous dérange pas ?

LE DOCTEUR. Asseyez-vous. ( Il emmène Michel à part .) Qui est cette femme ?

MICHEL. Mais je vous l’ai dit : ma femme.

LE DOCTEUR. Mais, tout à fait récemment vous avez enlacé à cette même place une autre femme dont vous avez dit aussi qu’elle était votre femme !

MICHEL. Docteur, vous avez des hallucinations. Il faut vous soigner. Ici, il n’y a eu aucune femme.

LE DOCTEUR, désorienté, prend une nouvelle dose de médicament. Ayant rassemblé ses idées, il s’adresse à JEANNE.

LE DOCTEUR. J’espère que vous ne vous offusquerez pas si je vous demande de me présenter une pièce d’identité.

JEANNE. Étrange demande. Du reste, c’est comme vous voulez. Voici mon permis de conduire. ( Elle tend son document .) Jeanne Grelot. À votre service.

LE DOCTEUR regarde attentivement le permis de conduire et le rend à JEANNE.

LE DOCTEUR. ( Perplexe .) Tout est en ordre.

JEANNE. Vous en doutiez ? Je ne vous demande pas vos papiers, parce que je sais qui vous êtes. Il ne serait pas superflu, bien sûr, de vérifier votre licence, mais cela est l’affaire du parquet et moi je suis avocate. À ce propos, voici ma carte de visite.

LE DOCTEUR. Que me vaut l’honneur de votre visite ?

JEANNE. La santé de mon mari m’inquiète.

LE DOCTEUR. Elle m’inquiète aussi. Mais je préfèrerais en parler avec vous, seul à seule.

JEANNE. ( À Michel .) Chéri, attends-moi dans la salle d’attente, ensuite, nous irons ensemble à la maison.

MICHEL sort docilement.

LE DOCTEUR. Savez-vous, que votre… heu-heu… mari est malade ?

JEANNE. Qui mieux que moi peut le savoir ?

LE DOCTEUR. Et savez-vous quelle est sa maladie ?

JEANNE. Il souffre d’amnésie.

LE DOCTEUR. Depuis quand ?

JEANNE. ( Étonnée .) Que signifie « depuis quand » ?

LE DOCTEUR. Depuis quand est-il malade ?

JEANNE. ( Étonnée .) Comment ? Vous ne savez pas ?

LE DOCTEUR. Pourquoi devrais-je le savoir ?

JEANNE. Mais voyons, vous le suivez depuis deux ans !

LE DOCTEUR. Moi ? Deux ans ??

JEANNE. Docteur, qu’arrive-t-il à votre mémoire ? Comment pouvez-vous soigner des malades, si vous-même ne vous souvenez de rien ?

LE DOCTEUR. Bien, deux ans, soit. Parlez-moi de la maladie de votre mari en termes plus précis. Votre cohabitation est-elle difficile ?

JEANNE. Quelle femme trouve facile de vivre avec son mari ?

LE DOCTEUR. Nous n’allons pas entrer dans les problèmes personnels, parlons des problèmes médicaux. Quelles sont les manifestations concrètes de sa maladie ?

JEANNE. Il se souvient de choses très compliquées et lointaines, et oublie les plus simples. Il peut, par exemple, se remplir une tasse de café et oublier de le boire. Ou bien avaler deux fois le même médicament.

LE DOCTEUR. Ça m’arrive aussi.

JEANNE. ( Caustique .) J’ai déjà pu m’en rendre compte.

LE DOCTEUR. Comment supportez-vous tout cela ?

JEANNE. Je suis quelqu’un qui agit en vertu du devoir. Je fais non ce qui me plaît, mais ce que je dois faire. Je mange non ce qui me plaît, mais ce qui contient moins de calories. Je fréquente non ceux qui me sont agréables, mais ceux qui me sont utiles. Je ne vis pas avec le mari avec qui je voudrais être, mais avec celui qui m’est échu. Se plaindre et se lamenter est inutile. Il faut travailler, travailler comme un bœuf et porter sa croix.

LE DOCTEUR. Je vous admire.

JEANNE. Merci. Mais, finalement, mon ex-mari n’est pas une si mauvaise personne. Il y a pire. Je me répète cela cent fois par jour. Chaque femme devrait se le répéter. Il y a pire.

LE DOCTEUR. Pourquoi avez-vous dit « ex-mari » ? Seriez-vous divorcés ?

JEANNE. Pas le moins du monde. Nous sommes légalement mariés. Mais qu’est-ce qu’un mari qui oublie ce qu’un mari – un homme – ne doit pas oublier ? Vous me comprenez ?

LE DOCTEUR. M-m-m… Et que faites-vous dans ces cas-là ? Vous le lui rappelez ?

JEANNE. S’il faut rappeler à un homme de telles choses, alors il n’y a plus rien à espérer.

LE DOCTEUR. Vous avez raison.

JEANNE. Savez-vous, à quelle conclusion m’a amenée l’exercice du droit ? Plus il y a d’hommes qui oublient, plus il y a de femmes qui souffrent.

LE DOCTEUR. L’exercice de la médecine aussi arrive à la même conclusion. Cependant, dites-moi, ne vous est-il pas venu à l’esprit, que l’oubli de ces choses par votre mari, pouvait s’expliquer par le fait que… hum-hum…

JEANNE. Qu’il a une femme ?

LE DOCTEUR. C’est vous qui l’avez dit, pas moi.

JEANNE. Ne me faites pas rire, cela est exclu.

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