Серена Витале - Черная речка. До и после - К истории дуэли Пушкина
- Название:Черная речка. До и после - К истории дуэли Пушкина
- Автор:
- Жанр:
- Издательство:АОЗТ «Журнал Звезда»
- Год:2000
- Город:Санкт-Петербург
- ISBN:5-7439-0049-3
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Серена Витале - Черная речка. До и после - К истории дуэли Пушкина краткое содержание
Письма до конца раскрывают характер отношений между Дантесом и Геккереном, что уточняет место обоих в истории последней дуэли поэта, а также проясняют негативную роль в ней Е. Н. Гончаровой. Кроме того, в Приложении нидерландский исследователь Ф. Суассо публикует обнаруженные им в нидерландских архивах материалы о так называемом усыновлении Дантеса Геккереном, проливая свет на неблаговидное поведение Геккерена в этой истории. Из писем возникает картина жизни Петербурга той поры в новом ракурсе — глазами противников Пушкина. Книга иллюстрирована многочисленными портретами и видами Петербурга и снабжена подробным комментарием.
Издание выиграло конкурс «Пушкинист» Института «Открытое Общество» (фонд Дж. Сороса) и осуществлено при поддержке Института Публикация, предисловие и комментарий Перевод с французского Редактор перевода Перевод с нидерландского Редактор Художник
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J'ai enfin fait la connaissance de Madame la comtesse de Lerchenfeld, qui est telle que je vous l'ai dépeinte dans mes dernières lettres, il n'y a pas un mot à y changer; mais lui est délicieux, vous ne pouvez vous figurer cet homme dans son intérieur, et pour le moins aussi ennuyeux que par le passé et beaucoup plus avare. Car voilà un de ses derniers traits: ayant l'intention de faire voir Peterhoff à sa femme, il engage Coutousoff et le remplaçant de feu votre ami Dekenfeld à l'accompagner, et propose en même temps une espèce de pique-nique, disant que si on les voyait arriver ainsi, on leur faira payer un argent fou pour un fort mauvais dîner. Il charge Coutousoff du Lafitte (2 bouteilles) et de deux bouteilles de champagne, ce qui était une affaire de 50 roubles; quant à lui il devait se charger du reste. Eh bien, il a été assez crasseux pour n'apporter le lendemain qu'un vieux morceau de bœuf que l'on avait servi la veille à table, du pain, et de la moutarde. Ces deux autres messieurs ont été tellement honteux pour lui qu'à leur propres frais ils ont commandé un dîner à l'auberge que monsieur le comte Lerchenfeld, ministre du Roi de Bavière, a mangé sans leur demander d'où ils l'avaient pris; enfin c'est dégoûtant à dire. Pour ce qui en est de ses fonctions de mari, je suis persuadé qu'il les remplit fort mal, et c'est lui-même qui a eu l'esprit de me mettre dans cette confidence; dernièrement en me parlant des plaisirs de sa bonne ville de Munich et les comparant à ceux de Pétersbourg il m'a dit: "Voyez mon cher, les plaisirs chez moi sont rares, mais par contre ils sont bons. Ce n'est pas comme ici où ils se succèdent tellement qu'il est impossible d'en jouir car il en est de ceci comme d'un homme marié, quelque jeune et quelque jolie que soit sa femme, il est impossible de se décharger toujours", et cette idée lui a tellement souri qu'il l'a répétée au moins dix fois de suite; j'espère que la confidence est naïve.
Voilà pour ma famille diplomatique. Il faut aussi que je vous parle d'une seconde, c'est celle des Luttzerode, qui certainement a remplacé les Soutzo en tout, et pour tout; grande famille; mari tellement bavard qu'il en est ennuyeux; quant à la manie des visites, je crois qu'ils seront encore plus puissants que les Soutzo; mais aussi ils ont eu dernièrement une mésaventure qui a fait les délices de toute la société. Je ne sais pourquoi ils se sont mis en tête que l'individu qui remplace le comte de Nesselrode était marié (je ne sais pas son nom). Voilà que toute la famille monte en voiture et la nuit [se] flanque en route pour la première verste sur le chemin de Peterhoff. Arrivés là, ils demandent si le Monsieur est à la maison, l'on dit que oui; le domestique s'étant mal expliqué, le Monsieur les reçoit et croyant le mari seul, il fait entrer et reste en robe de chambre. Figurez-vous l'étonnement de cette pauvre femme arrivant dans la chambre, croyant trouver une dame, [qui] ne trouve que cet homme en robe de chambre, ne sachant comment prendre la chose, et [qui] lui demande si sa femme était souffrante; surcroît de mystification, car l'individu lui répond que sa femme était morte et enterrée depuis 20 ans. Vous [vous] figurez si elle s'est sauvée et si elle a voulu cacher sa mésaventure; peine inutile, car le soir même il n'était question que de ceci dans tous les salons.
Je ne sais si je vous ai déjà dit que Madame Jermoloff avait accouché d'un gros garçon et que le père en question ne s'était pas trouvé là dans le moment. Il était à Moscou, mais dès qu'il a appris que son épouse était délivrée heureusement il revint. Ce qu'il lui dit pour la consoler de ses douleurs, je n'en sais rien, car il est plus réservé que jamais; on dirait qu'il est honteux de sa bonne fortune. Pour mon compte, je suis resté fidèle et je m'en trouve bien; mais d'un autre côté en fait de société d'hommes, je me trouve beaucoup mieux, je ne sais si je vous ai dit que je voyais Linski presque tous les jours ainsi que Platonoff qui sont deux charmants garçons et d'une existence très agréable. Quant à mon ami Gevers, je le vois très rarement. Il ne quitte pas la ville et moi je n'y vais presque jamais, car c'est d'un ennui à périr. Cependant nous allons quitter la campagne à la fin de ce mois; j'ai déjà envoyé mon premier homme de confiance en ville pour qu'il fasse arranger mon logement et remettre les rideaux que j'ai fait faire à neuf, c'est-à-dire laver; et dès que tout ceci sera prêt, je crois que je rentrerai, car je souffre depuis qu'il fait humide, et j'ai vu Sadler qui m'a dit qu'il fallait absolument que je recommence à me soigner. Mais soyez sans inquiétude, il a dit qu'avec peu de soins, il me remettra tout à fait, je crois que cela sera facile car je mène une vie très réglée, et dès que je rentrerai en ville, je me mettrai en ménage avec Gevers qui se fait faire la cuisine par la femme du portier et je vous assure que ce n'est pas une cuisinière comme la vôtre, mais elle a bien son mérite. Dites-moi donc pourquoi dans la dernière lettre vous avez donné à Gevers le titre de Monsieur, ne le faites plus si vous n'avez pas de raison particulière car ça lui a fait beaucoup de peine. C'est un grand malheur pour vous que le choléra règne en Italie, mais il faut espérer, et je suis presque sûr qu'il ne gagnera pas tout le pays et que vous trouverez un coin pour vous soigner. Vous savez si j'aurai du plaisir à vous revoir revenir, mais j'ai encore parlé hier avec Sadler touchant votre intention de revenir ici, et si cela était possible; il m'a dit que sous aucun prétexte vous [ne] devez revenir avant une année si vous avez envie de guérir tout à fait, car il a ajouté que le climat de Russie vous tuerait; de sorte [que] voyez si je vous laisserai revenir après une pareille confidence: moi je vous conseille de ne pas aller en Italie si le mal n'a pas tout à fait disparu, car il ne vous aime pas, il l'a malheureusement déjà prouvé une fois, mais allez passer votre hiver à Vienne ou à Paris et vous nous reviendrez le printemps gros et gras. C'est une lettre que Bray doit vous apporter, Dieu sait quand elle arrivera; depuis 8 jours il remet son voyage d'un jour à l'autre, il ne peut se décider à nous quitter.
Adieu mon bien bon, je vous embrasse du fond de mon cœur.
Votre tout dévoué
d'Anthès
Je vous en prie, mon cher, envoyez-moi mon linge le plus tôt possible car je n'ai presque plus rien à mettre.
Петербург, 18 августа 1835
Мой драгоценный, не могу не начать своё письмо со сплетен, что ходят о вас и ваших политических планах. Здесь только и говорят о том, как вы хлопочете, чтобы уехать из Петербурга и получить назначение в Вену; я не стал бы писать вам об этом, уверен, это неправда, но всё же вам, наверно, полезно знать об этих слухах, ведь если кое-кто умышляет в этом отношении против вас, милосердней будет с самого начала избавить его от целой кучи демаршей, каковые он может посчитать необходимыми для достижения своей цели.
Тысяча благодарностей за 1500 рублей, которые вы уплатили за меня Стефани [58] Стефани — см. прим. 2 [49] Стефани Бальи — поверенный отца Дантеса в Сульце, пересылавший по его поручению деньги сыну в Петербург. Вексель, о котором пишет Дантес, явился, судя по всему, обязательством за сумму, одолженную на экипировку при поступлении в гвардию. Срок векселя истекал, вероятно, в сентябре—октябре 1835 г. [Возврат к примечанию [58] ] к письму VI.
. Теперь я признаюсь, что вы сняли у меня камень с сердца, ведь одному Богу ведомо, чего бы я не сделал для исправления этой глупости, для меня было бы просто ужасно запоздать с выполнением обязательств перед этим человеком. Кажется, в предпоследнем письме я уже писал, с какой признательностью принимаю всё, что вы благоволите делать для меня; я не стал много распространяться на этот счёт, так как предпочитаю сказать вам всё это после того, как крепко обниму, когда вы вернётесь в Петербург. Мне так больше по нраву, и сделаю я это столь чистосердечно, что жаль было бы опережать предвкушаемое удовольствие.
Кстати, насчёт столового серебра, что вы заказываете в Англии: у нас в полку есть некто Куракин [59] Князь Александр Борисович Куракин (1813—1870) — поручик Кавалергардского полка, сын князя Бориса Алексеевича (1783—1850); дед — князь Алексей Борисович Куракин (1759—1829); канцлер российских орденов, министр внутренних дел при Александре I.
, получивший в наследство от деда великолепную супницу. Он хочет её продать, чтоб заказать вилки, так что продавать будет на вес. Думаю, она вам прекрасно подойдёт, я переговорил об этом с Клейном [60] Петр-Аэрон Клейн, купец 1-й гильдии, доверенное лицо Геккерена (см. прим. 2 [39] Мадам Клейн — Уна Каролина Клейн, урожд. Волк-Линевская (1786—1870), жена купца 1-й гильдии, почётного гражданина Петра-Аэрона Клейна, который, как явствует из дальнейших писем, был доверенным лицом Геккерена, переводившего через него деньги Дантесу. [Возврат к примечаниям [60] и [94] ] к письму V).
, и он предложил ссудить меня деньгами, чтобы купить её для вас, поскольку Куракин торопится. Однако, признаюсь, принять предложение я не рискнул, ведь цена ей 1200 — 1500 рублей, что, по мне, сумма значительная, поэтому я предпочитаю дождаться вашего согласия; если вы пожелаете, я этим займусь. Что же до денег, предложенных вами на покупку другой лошади, я ими сейчас не воспользуюсь, поскольку моя, хоть я её и совсем заездил, всё же достаточно крепка, чтобы прослужить мне всю зиму до следующих манёвров. Право же, драгоценный мой друг, мне очень стыдно, что с тех пор, как вы стали писать мне, я почти всё время пользуюсь вашей добротой для покрытия лишних расходов, которых легко мог бы избежать; несмотря на всё великодушие, с коим вы немедля предлагаете мне свой кошелёк, я знаю, что вы себя стесняете, и мысль об этом мне тяжела, вы и без того делаете для меня предостаточно.
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