Simenon, Georges - La tête d'un homme

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    La tête d'un homme
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Simenon, Georges - La tête d'un homme краткое содержание

La tête d'un homme - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru
Quand une cloche, quelque part, sonna deux coups, le prisonnier était assis sur son lit et deux grandes mains noueuses étreignaient ses genoux repliés. L'espace d'une minute peut-être il resta immobile, comme en suspens, puis soudain, avec un soupir, il étendit ses membres, se dressa dans la cellule, énorme, dégingandé, la tête trop grosse, les bras trop longs, la poitrine creuse. Son visage n'exprimait rien, sinon l'hébétude, ou encore une indifférence inhumaine. Et pourtant, avant de se diriger vers la porte au judas fermé, il tendit le poing dans la direction d'un des murs.

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La poitrine nue, la peau livide, les côtes saillantes, c’était Joseph Heurtin qui était étendu sur le lit, comme un objet cassé.

La vieille femme gémissait toujours. Le père, debout au chevet du condamné, avait un regard effrayant à force d’être vide.

— Venez ! dit Lucas… Je vais vous mettre au courant…

Ils sortirent. Sur le palier, le brigadier hésita, poussa la porte d’une autre chambre qui n’était pas encore faite. Des vêtements de femme traînaient. La fenêtre donnait sur la cour, où les poules pataugeaient dans du fumier détrempé.

— Alors ?…

— Une sale matinée, je vous jure !… Tout de suite après vous avoir téléphoné, je suis revenu et j’ai fait signe au gendarme qu’il pouvait s’en aller… Ce qui s’est passé alors, j’ai dû le deviner, petit à petit…

Le père Heurtin était dans la salle avec moi. Il m’a demandé si je voulais manger quelque chose… Je sentais qu’il me regardait d’un air soupçonneux, surtout quand je lui ai dit que je coucherais peut-être à l’auberge et que j’attendais quelqu’un…

A certain moment, il y a eu des chuchotements dans la cuisine, qui est au fond du couloir, et j’ai vu le patron tendre l’oreille avec étonnement…

— Tu es là, Victorine ? a-t-il crié.

Il y a eu deux ou trois minutes de silence. Puis la vieille est arrivée, avec une drôle de mine…

La mine de quelqu’un qui est bouleversé et qui veut paraître naturel…

— Je vais au lait… a-t-elle annoncé.

— Mais il n’est pas l’heure…

Elle est partie quand même, en sabots, un fichu sur la tête, tandis que son mari gagnait la cuisine, où il n’y avait plus que sa fille…

J’ai perçu des éclats de voix, des sanglots, une seule phrase que j’aie pu comprendre :

— J’aurais dû m’en douter… Rien qu’à voir la tête de ta mère…

Et il est passé dans la cour, à grands pas… Il a ouvert une porte, sans doute celle de la remise où Joseph Heurtin s’était caché…

Il n’est revenu qu’une heure plus tard, alors que la jeune fille servait à boire à deux charretiers.

Elle avait les yeux rouges. Elle n’osait pas nous regarder. La vieille est rentrée. Il y a eu un nouveau conciliabule dans le fond de la maison.

Quand le père est reparu, il avait le regard que vous lui avez vu…

Ce n’est qu’après que j’ai compris toutes ces allées et venues… Les deux femmes ont découvert Joseph Heurtin dans la remise et elles ont décidé de ne rien dire au vieux…

Celui-ci a senti dans l’air quelque chose d’anormal… Sa femme partie, il a questionné la fille, qui n’a pas su se taire… Alors il est allé voir notre garçon et il a signifié qu’il ne le voulait plus dans la maison…

Vous l’avez aperçu… C’est un honnête homme, qui doit avoir des principes sévères… Du même coup il a deviné qui j’étais…

Je ne pense pas qu’il m’aurait livré le gamin… Peut-être même avait-il décidé de l’aider à s’en aller…

Toujours est-il que, vers dix heures, alors que je m’étais placé près de la fenêtre de la cour, j’ai aperçu la vieille qui, malgré la pluie, marchait sur ses bas et, frôlant les murs, se dirigeait vers la remise.

Quelques secondes plus tard elle poussait de grands cris… Un vilain spectacle, patron !… Je suis arrivé en même temps que le père Heurtin et je vous garantis que j’ai vu la sueur gicler de ses tempes…

Le garçon était drôlement affalé contre le mur et il fallait y regarder de près pour s’apercevoir qu’il s’était pendu à un clou.

Le vieux a eu plus de présence d’esprit que moi. C’est lui qui a coupé la corde. Il a renversé son fils dans la paille et il a commencé à lui tirer la langue, tout en criant à sa fille d’aller chercher un médecin…

Depuis lors, c’est le désordre… Vous avez vu… J’en ai encore la gorge serrée…

Personne, à Nandy, ne sait la vérité… On croit que c’est la vieille qui est malade…

A deux, nous avons porté le corps là-haut et il y a près d’une heure que le docteur le tripote…

Il paraît que Joseph Heurtin peut en réchapper… Son père n’a pas desserré les dents… La jeune fille a eu une crise et on l’a enfermée dans la cuisine pour l’empêcher de crier…

Une porte s’ouvrit. Maigret gagna le palier, vit le médecin qui se disposait à partir.

Il descendit en même temps que lui, l’arrêta dans la salle du café.

— Police judiciaire, docteur… Où en est-il ?

C’était un médecin de campagne qui ne cacha pas son peu de sympathie pour la police.

— Vous allez l’emmener ? questionna-t-il avec mauvaise humeur.

— Je ne sais pas… Son état ?…

— On l’a dépendu à temps… Mais il en a pour quelques jours à se remettre… C’est à la Santé qu’il s’est affaibli ainsi ?… A croire qu’il n’a plus de sang dans les veines…

— Je vous demanderai de ne parler de ceci à personne, n’est-ce pas ?…

— La recommandation est inutile… Il y a le secret professionnel…

Le père était descendu à son tour. Son regard guettait le commissaire. Mais il ne posa pas la moindre question. Machinalement, il enleva les deux verres vides qui se trouvaient sur le comptoir et les plongea dans l’évier.

La minute était lourde d’angoisse rentrée. Les sanglots de la jeune fille parvenaient jusqu’aux trois hommes. Enfin Maigret soupira.

— Cela vous ferait-il plaisir de le garder ici quelque temps ? articula-t-il en surveillant le vieillard.

Pas de réponse.

— Je suis obligé de laisser un de mes hommes dans la maison…

Le regard de l’aubergiste se fixa sur Lucas, puis se baissa à nouveau vers le comptoir… Une larme roulait sur sa joue.

— Il a juré à sa mère… commença-t-il.

Mais il détourna la tête. Il ne pouvait plus parler. Par contenance, il se versa un verre de rhum et il eut un haut-le-cœur en y trempant les lèvres.

Maigret se tourna vers Lucas, se contenta de murmurer :

— Reste…

Il ne sortit pas tout de suite. Il fit le tour par le couloir, trouva une porte qui ouvrait sur la cour intérieure. A travers les vitres de la cuisine, il aperçut une forme féminine collée au mur, la tête dans les bras repliés.

De l’autre côté du tas de fumier, la porte de la remise était grande ouverte et un bout de corde pendait encore à un clou de fer.

Le commissaire haussa les épaules, revint sur ses pas, ne trouva plus que Lucas dans le café.

— Où est-il ?

— Là-haut…

— Il n’a rien dit ?… Je vais t’envoyer quelqu’un pour te relayer… Il faudra me téléphoner deux fois par jour…

— C’est toi, je te dis que c’est toi qui l’as tué !… sanglotait la vieille, au premier étage… Va-t’en !… Tu l’as tué !… Mon petit… Mon tout petit !…

La sonnette tinta au bout de son support. C’était Maigret qui ouvrait la porte et qui allait rejoindre le taxi à l’entrée du village.

VIII

Un homme dans la maison

Quand Maigret descendit de taxi en face de la villa Henderson, à Saint-Cloud, il était un peu plus de trois heures de l’après-midi. En revenant de Nandy, il s’était souvenu qu’il avait oublié de remettre aux héritiers de l’Américaine la clé qui lui avait été confiée pour les besoins de l’enquête, en juillet.

Il allait là sans but précis, ou plutôt avec l’espoir que le hasard lui ferait découvrir un détail qui lui avait échappé, ou encore que l’atmosphère provoquerait une inspiration.

Le corps de bâtiment, entouré d’un jardin qui ne méritait guère le nom de parc, était vaste, sans style, flanqué d’une tourelle de mauvais goût.

Tous les volets étaient clos. Les allées étaient couvertes de feuilles mortes.

La porte de la grille céda et le commissaire fut un peu mal à l’aise dans ce décor tellement désolé qu’il évoquait plutôt un cimetière qu’une habitation.

Il gravit sans entrain le perron de quatre marches flanqué de plâtres prétentieux et surmonté d’un lampadaire, ouvrit la porte d’entrée et dut accoutumer ses yeux à la demi-obscurité qui régnait à l’intérieur.

C’était sinistre, à la fois fastueux et misérable. Le rez-de-chaussée ne servait plus depuis quatre ans, c’est-à-dire depuis la mort de M. Henderson.

Mais la plupart des meubles et des objets étaient restés en place. Quand, par exemple, Maigret pénétra dans le grand salon, le lustre de cristal se mit à tinter doucement tandis que les lames du parquet craquaient sous les pas.

Il eut la curiosité de tourner le commutateur électrique. Une dizaine de lampes, sur vingt, s’allumèrent. Et les ampoules étaient à ce point couvertes de poussière que la lumière en était tamisée.

Dans un coin, des tapis de valeur étaient roulés. Les fauteuils avaient été poussés dans le fond de la pièce et des malles entassées, sans ordre. L’une était vide. Une autre contenait encore, parsemés de boules de naphtaline, des vêtements du mort.

Et il y avait quatre ans qu’il n’était plus là ! Il avait eu un train de maison somptueux. Dans la même pièce, on avait donné des réceptions dont parlaient les journaux.

Sur l’immense cheminée, on voyait encore une caisse de havanes entamée.

N’était-ce pas à cet endroit qu’on sentait le mieux ce que la maison avait d’écrasant ?

Mme Henderson avait près de soixante-dix ans quand elle était devenue veuve. Trop lasse, elle ne s’était pas donné la peine d’organiser une nouvelle vie.

Elle s’était contentée de se cloîtrer dans son appartement, laissant le reste à l’abandon.

Un couple qui avait sans doute été heureux, qui avait été brillant, en tout cas, mêlé à la vie de la plupart des capitales…

Il n’était resté qu’une vieille femme enfermée avec sa dame de compagnie !

Et cette vieille femme elle-même, une nuit…

Maigret traversa deux autres salons, une salle à manger d’apparat, se retrouva au pied du grand escalier dont les marches, jusqu’au premier étage, étaient de marbre.

Les moindres bruits résonnaient dans le vide absolu de la maison.

Les Crosby n’avaient touché à rien. Peut-être même, depuis l’enterrement de leur tante, n’étaient-ils jamais revenus.

C’était l’abandon complet, au point que le commissaire retrouva sur le tapis de l’escalier une bougie dont il s’était servi lors de son enquête.

Lorsqu’il arriva sur le premier palier, il s’arrêta soudain, en proie à un malaise qu’il mit quelques instants à analyser. Et alors il tendit l’oreille, retint son souffle.

Avait-il entendu quelque chose ? Il n’en était pas sûr. Mais il avait eu, pour une raison ou pour une autre, la sensation très nette qu’il n’était pas seul dans la maison.

Il lui semblait percevoir comme un frémissement de vie. Il haussa d’abord les épaules. Mais, comme il poussait la porte qui se trouvait devant lui, ses sourcils se froncèrent, en même temps qu’il respirait avidement.

Une odeur de tabac avait frappé ses narines. Et non pas l’odeur du tabac refroidi. On avait fumé dans l’appartement quelques instants plus tôt. Peut-être fumait-on encore ?

Il fit quelques pas rapidement, se trouva dans le boudoir de la morte. La porte de la chambre à coucher était entrouverte mais, quand il la franchit, Maigret ne vit rien. Par contre, l’odeur se précisa. Par terre, au surplus, il y avait de la fine cendre de cigarette.

— Qui est là ?

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