Simenon, Georges - Le pendu de Saint-Pholien

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    Le pendu de Saint-Pholien
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Simenon, Georges - Le pendu de Saint-Pholien краткое содержание

Le pendu de Saint-Pholien - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Au nord de la Hollande, près de la frontière allemande, dans la gare du village de Neuschang, le commissaire Maigret subtilise sa valise à un voyageur rencontré par hasard et qui lui avait paru suspect et la remplace par une autre valise, identique. Le voyageur, Louis Jeunet, remarque qu'on a échangé son bagage et se tue d'un coup de revolver dans la bouche. Maigret va mener son enquête et essayer de découvrir pourquoi cet homme s'est suicidé pour une valise qui ne contenait qu'un costume et deux chemises.


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Le regard de Lombard se fixa sur lui, si fiévreux que le commissaire prévit une nouvelle crise. Van Damme renversa une chaise.

— C’était en décembre, n’est-ce pas ?…

Maigret parlait et ne perdait pas un tressaillement de ses trois compagnons.

— Il y aura dix ans dans un mois… Dans un mois il y aura prescription…

Il alla ramasser d’abord le revolver automatique de Joseph Van Damme, puis l’arme à barillet que Jef avait lancée sur le sol peu après son arrivée.

Il ne s’était pas trompé. Lombard ne résistait pas, se prenait la tête à deux mains, gémissait :

— Mes petits !… Mes trois petits !…

Et, montrant soudain sans pudeur ses joues baignées de larmes au commissaire, il clama, redevenu frénétique :

— A cause de vous, de vous, de vous tout seul, je n’ai même pas regardé la petite, la dernière !… Je ne pourrais pas dire comment elle est… Comprenez-vous ?…

X

Un Noël rue du Pot-au-Noir

Un grain dut passer dans le ciel, un nuage bas et rapide, car tous les reflets de soleil s’éteignirent d’un seul coup. Et, comme si l’on eût tourné un commutateur, l’atmosphère devint grise, uniforme, tandis que les objets prenaient un visage renfrogné.

Maigret comprit le besoin qu’éprouvaient ceux qui se réunissaient là de doser l’éclairage d’une lanterne aux feux multicolores, de ménager de mystérieuses pénombres, de ouater l’air à grand renfort de fumée de tabac et d’alcool.

Et il put imaginer les réveils de Klein qui, au lendemain de ces orgies tristes, se retrouvait parmi les bouteilles vides, les verres cassés, dans une odeur rance, dans la lumière glauque qui tombait de la verrière sans rideaux.

Jef Lombard se taisait, accablé, et ce fut Maurice Belloir qui prit la parole.

Un changement brusque, comme si l’on était transporté sur un autre plan. L’émotion du photograveur se trahissait par une agitation de tout l’être, par des crispations, des sanglots, des sifflements de la voix, des allées et venues, des périodes d’emballement et de calme dont on eût pu établir un diagramme, comme pour une maladie.

Belloir, des pieds à la tête, dans sa voix, dans son regard, dans ses gestes, était d’une netteté qui faisait mal, car on sentait que c’était le résultat d’une concentration douloureuse.

Il n’aurait pas pu pleurer, lui ! Ni même étirer les lèvres ! Tout était figé !

— Vous permettez que je continue, commissaire ?… Tout à l’heure la nuit tombera et nous n’avons rien pour nous éclairer…

Ce n’était pas sa faute s’il évoquait ainsi un détail matériel. Ce n’était pas non plus manque d’émotion. C’était même plutôt sa façon à lui de l’extérioriser.

— Je crois que nous étions tous sincères, lors de nos palabres, de nos discussions, de nos rêveries à haute voix. Mais il y avait dans cette sincérité des degrés différents.

» Jef l’a dit… Il y avait d’une part les riches, qui rentraient ensuite chez eux, reprenaient pied dans une atmosphère solide… Van Damme, Willy Mortier et moi… Et même Janin, qui ne manquait de rien…

» Encore faut-il faire une place spéciale à Willy Mortier… Un détail, entre autres… Il était le seul à choisir ses maîtresses parmi les professionnelles des cabarets de nuit et les danseuses des petits théâtres… Il les payait…

» Un garçon positif… Comme son père, arrivé à Liège sans un sou, et qui, sans répugnance, avait choisi le commerce des boyaux, et s’y était enrichi…

» Willy recevait cinq cents francs par mois d’argent de poche. Pour nous tous, c’était fabuleux… Il ne mettait jamais les pieds à l’Université, faisait copier ses cours par des camarades pauvres, passait ses examens grâce à des combinaisons, à des pots-de-vin…

» S’il est venu ici, c’est uniquement par curiosité, car jamais il n’y a eu communion de goûts ni d’idées…

» Tenez ! Son père achetait des tableaux aux artistes, tout en les méprisant. Il achetait aussi des conseillers communaux, voire des échevins, pour obtenir certains passe-droits. Et il les méprisait…

» Eh bien ! Willy nous méprisait, lui aussi… Et, ici, il venait mesurer la différence entre lui - le riche - et les autres…

» Il ne buvait pas… Il regardait avec dégoût ceux d’entre nous qui étaient ivres… Lors des discussions interminables, il ne laissait tomber que quelques mots, qui étaient comme une douche, de ces mots qui font mal parce qu’ils sont trop crus, qu’ils dissipent toute la fausse poésie qu’on était parvenu à créer…

» Il nous détestait !… Nous le détestions !… Il était avare par surcroît… Avare avec cynisme. Klein ne mangeait pas tous les jours… Il nous arrivait à l’un et à l’autre de l’aider… Mortier, lui, déclarait :

» — Je ne veux pas qu’il y ait des questions d’argent entre nous… Je ne veux pas être reçu parce que je suis riche.

» Et il donnait exactement sa part quand, pour aller chercher à boire, chacun raclait le fond de ses poches !

» C’était Lecocq d’Arneville qui copiait ses cours… J’ai entendu Willy refuser de faire une avance sur le prix de ce travail…

» Il était l’élément étranger, hostile, qu’on trouve dans presque toute réunion d’hommes…

» On le supportait. Mais Klein, entre autres, lorsqu’il était soûl, le prenait violemment à partie, sortait tout ce qu’il avait sur le cœur… Et l’autre, un peu pâle, la lèvre dédaigneuse, écoutait…

» J’ai parlé de diverses qualités de sincérité… Les plus sincères étaient certainement Klein et Lecocq d’Arneville… Une affection fraternelle les unissait… Ils avaient eu tous les deux une enfance pénible, près d’une maman pauvre… Tous deux visaient plus haut, s’ulcéraient devant des obstacles infranchissables…

» Pour suivre les cours du soir de l’Académie, Klein devait travailler pendant la journée comme peintre en bâtiment… Et il nous avouait qu’il avait le vertige quand on l’envoyait au sommet d’une échelle… Lecocq copiait des cours, donnait des leçons de français à des étudiants étrangers… Il venait souvent manger ici… Le réchaud doit encore être quelque part…

Il était par terre, près du divan, et Jef le poussa du pied d’un air lugubre.

La voix mate, dépouillée, de Maurice Belloir, dont les cheveux cosmétiqués n’avaient pas un faux pli, reprit :

— J’ai entendu depuis, à Reims, dans des salons bourgeois, quelqu’un demander par jeu : « Dans telles ou telles circonstances, seriez-vous capable de tuer quelqu’un ?… »

» Ou encore la question du mandarin, que vous connaissez : « S’il vous suffisait de presser un bouton électrique pour tuer un mandarin très riche au fond de la Chine et en hériter, le feriez-vous ?… »

» Ici, où les sujets les plus inattendus étaient prétexte à des discussions qui duraient des nuits entières, l’énigme de la vie et de la mort devait se poser aussi…

» C’était un peu avant Noël… Un fait divers publié par un journal servit de point de départ… Il avait neigé… Il fallait que nos idées fussent différentes des idées admises, n’est-ce pas ?…

» Alors on s’emballa sur ce thème : l’homme n’est qu’une moisissure sur la croûte terrestre… Qu’importe sa vie ou sa mort… La pitié n’est qu’une maladie… Les gros animaux mangent les petits… Nous mangeons les gros animaux…

» Lombard vous a raconté l’histoire du canif… Ces coups qu’il se donnait pour démontrer que la douleur n’existe pas…

» Eh bien ! cette nuit-là, tandis que trois ou quatre bouteilles vides traînaient par terre, nous agitions gravement la question de tuer quelqu’un…

» N’était-on pas dans un domaine purement théorique où tout est permis ? On s’interrogeait l’un l’autre.

» — Tu aurais le courage, toi ?…

» Et les prunelles brillaient. Des frissons malsains couraient entre les omoplates…

» — Pourquoi pas ?… Puisque la vie n’est rien, qu’un hasard, une maladie de peau de la terre !…

» — Un inconnu qui passerait dans la rue ?…

» Et Klein, qui était le plus ivre, yeux cernés, chair livide de répondre :

» — Oui !…

» On se sentait à l’extrême bord d’un gouffre. On avait peur d’avancer encore. On jonglait avec le danger ou plaisantait avec cette mort qu’on avait évoquée et qui avait l’air, maintenant, de rôder parmi nous…

» Quelqu’un – je crois que c’est Van Damme – qui avait été enfant de chœur, chanta le Libera nos , que le prêtre entonne devant les catafalques… On reprit en chœur… On se gorgea de sinistre…

» Mais on ne tua personne, cette nuit-là ! A quatre heures du matin, je rentrais chez moi en sautant le mur. A huit heures, je buvais le café au milieu de ma famille… Ce n’était plus qu’un souvenir, vous comprenez ?… Comme le souvenir d’une pièce de théâtre à laquelle on a frémi…

» Klein, lui, restait ici, rue du Pot-au-Noir… Il gardait toutes ces idées dans sa tête trop grosse de souffreteux… Elles le rongeaient… Les jours suivants, il trahissait ses préoccupations par des questions soudaines.

» — Crois-tu vraiment que ce soit difficile de tuer ?…

» On ne voulait pas reculer… On n’était plus ivre… On disait sans conviction :

» — Bien sûr que non !…

» Peut-être même tirait-on une joie âcre de cette fièvre du gamin ?… Saisissez bien ! On ne voulait pas déchaîner un drame !… On explorait le terrain jusqu’à l’extrême limite…

» Quand il y a un incendie, les spectateurs, malgré eux, souhaitent qu’il dure, que ce soit « un bel incendie »… Quand les eaux montent, le lecteur des journaux espère « de belles inondations », dont on parlera encore vingt ans plus tard…

» Quelque chose d’intéressant ! N’importe quoi !

» La nuit de Noël est arrivée… Chacun apporta des bouteilles. On but, on chanta… Et Klein, à moitié ivre, prenait tantôt l’un, tantôt l’autre à part :

» — Crois-tu que je sois capable de tuer ?…

» On ne s’inquiéta pas. A minuit, personne n’était sain. On parlait d’aller chercher de nouvelles bouteilles.

» C’est alors que Willy Mortier est arrivé, en smoking, avec un large plastron blanc qui semblait condenser toute la lumière. Il était rose, parfumé. Il annonça qu’il sortait d’une grande réception mondaine.

» — Va chercher à boire !… lui cria Klein.

» — Tu es ivre, mon ami ! Je suis juste venu vous serrer la main…

» — Pardon ! Nous regarder !

» On ne pouvait pas encore se douter de ce qui allait se passer. Et pourtant Klein avait un visage plus effrayant que lors de ses ivresses précédentes. Il était tout petit, tout étroit à côté de l’autre. Il avait les cheveux en désordre, le front ruisselant de sueur, la cravate arrachée.

» — Tu es soûl comme un cochon, Klein !

» — Eh bien ! le cochon te dit d’aller chercher à boire…

» Je crois qu’à ce moment Willy a eu peur. Il a senti confusément qu’on ne riait pas. Il a quand même crâné…

» Il avait des cheveux noirs, parfumés…

» — On ne peut pas dire que vous soyez gais, ici ! a-t-il laissé tomber. C’était encore plus drôle chez les bourgeois d’où je viens…

» — Va chercher à boire…

» Et Klein tournait autour de lui avec des yeux de fièvre. Il y en avait qui dans un coin discutaient de je ne sais quelle théorie de Kant. Un autre pleurait en jurant qu’il n’était pas digne de vivre…

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