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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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    Laffaire Saint-Fiacre
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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre краткое содержание

Laffaire Saint-Fiacre - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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Et Marie Tatin, qui ne comprenait pas la plaisanterie, regardait son énorme compagnon avec, à la fois, de la crainte et une respectueuse affection.

VII

Les rendez-vous de Moulins

Maigret avait téléphoné à Moulins pour commander un taxi. Il fut d’abord surpris d’en voir arriver un dix minutes à peine après son coup de téléphone, mais, comme il se dirigeait vers la porte, l’avocat, qui achevait son café, intervint.

— Pardon ! C’est le nôtre… Cependant, si vous y voulez une place…

— Merci…

Jean Métayer et l’avocat partirent les premiers, dans une grande bagnole qui portait encore les armes de son ancien propriétaire. Un quart d’heure plus tard, Maigret s’en allait à son tour et, chemin faisant, tout en bavardant avec le chauffeur, il observait le pays.

Le décor était monotone : deux rangs de peupliers le long de la route ; des terres labourées à perte de vue, avec, parfois, un rectangle de taillis, l’œil glauque d’un étang.

Les maisons n’étaient pour la plupart que des bicoques. Et cela se concevait, puisqu’il n’existait pas de petits propriétaires.

Rien que de grands domaines, dont l’un, celui du duc de T…, englobait trois villages.

Celui des Saint-Fiacre avait comporté deux mille hectares, avant les ventes successives.

Comme moyen de transport, un vieil autobus parisien racheté par un paysan et qui faisait une fois par jour la route entre Moulins et Saint-Fiacre.

— Pour être la campagne, c’est la campagne ! disait le chauffeur du taxi. Maintenant, vous ne voyez encore rien. Mais en plein hiver…

On descendit la grand-rue de Moulins alors que l’horloge de Saint-Pierre marquait deux heures et demie. Maigret se fit arrêter en face du Comptoir d’Escompte, paya la course. Au moment où il se détournait du taxi pour se diriger vers la banque, une femme sortait de celle-ci, tenant un gamin par la main.

Et le commissaire, précipitamment, plongea vers une vitrine afin de n’être pas remarqué. La femme était une paysanne endimanchée, le chapeau en équilibre sur les cheveux, la taille raidie par un corset. Elle marchait à pas dignes, traînant le gosse derrière elle, sans s’inquiéter davantage de lui que d’un colis.

C’était la mère d’Ernest, le rouquin qui servait la messe à Saint-Fiacre.

La rue était animée. Ernest aurait bien voulu s’arrêter aux étalages, mais il était amarré dans le sillage de la jupe noire. Pourtant sa mère se pencha pour lui dire quelque chose. Et, comme si c’eût été décidé d’avance, elle pénétra avec lui chez un marchand de jouets.

Maigret n’osait pas trop s’approcher. Il fut néanmoins renseigné par les coups de sifflet qui ne tardèrent pas à éclater dans la boutique. On essayait tous les sifflets imaginables et, en fin de compte, l’enfant de chœur dut se décider pour un sifflet de boy-scout, à deux sons.

Quand il sortit, il le portait en sautoir, mais sa mère l’entraînait toujours, l’empêchait de se servir de l’instrument dans la rue.

Une succursale de banque comme toutes celles de province. Un long comptoir de chêne. Cinq employés penchés sur des bureaux. Maigret se dirigea vers le guichet surmonté des mots « Comptes courants » et un employé se leva, attendit son bon plaisir.

Maigret voulait se renseigner sur l’état exact de la fortune des Saint-Fiacre et surtout sur les opérations des dernières semaines, voire des derniers jours, qui étaient susceptibles de fournir une indication.

Mais il fut un moment sans rien dire, à observer le jeune homme qui gardait une attitude correcte, sans impatience.

— Émile Gautier, je suppose ?

Il l’avait vu passer deux fois en moto, mais il n’avait pas distingué ses traits. Ce qui le renseignait, c’était une ressemblance frappante avec le régisseur du château.

Pas tant une ressemblance de détails qu’une ressemblance de race. Mêmes origines paysannes : traits dessinés et ossature épaisse.

Même degré d’évolution, ou presque, qui se traduisait par une peau un peu plus soignée que celle des cultivateurs, par un regard intelligent, par une assurance d’homme « instruit ».

Mais Émile n’était pas encore un garçon de la ville. Ses cheveux, bien que cosmétiqués, restaient rebelles, se dressaient en un épi au sommet du crâne. Ses joues étaient roses, avec cet aspect bien lavé des farauds de village, le dimanche matin.

— C’est moi.

Il n’était pas troublé. Maigret était sûr d’avance que c’était un employé modèle, en qui son directeur avait toute confiance, et qui aurait rapidement de l’avancement.

Un costume noir, fait sur mesure, mais par un tailleur du pays, dans une serge inusable. Son père portait des faux cols en celluloïd. Il portait, lui, des cols souples, mais la cravate était encore montée sur un appareil.

— Vous me reconnaissez ?

— Non ! Je suppose que vous êtes le policier…

— Et je désirerais quelques renseignements sur la situation du compte Saint-Fiacre.

— C’est facile ! Je suis chargé de ce compte comme des autres.

Il était poli, bien élevé. À l’école, il avait dû être le préféré des instituteurs.

— Passez-moi le compte Saint-Fiacre ! dit-il à une employée assise derrière lui.

Et il laissa errer le regard sur une grande feuille jaune.

— Est-ce une récapitulation que vous voulez, le montant du solde ou des renseignements généraux ?

Au moins, il était précis !

— Les renseignements généraux sont bons ?

— Venez par ici, voulez-vous ?… On pourrait nous entendre…

Et ils gagnèrent le fond de la pièce, en restant séparés par le comptoir de chêne.

— Mon père a dû vous dire que la comtesse était très désordonnée… À tout moment, j’ai dû arrêter au passage des chèques qui n’étaient pas provisionnés… Remarquez qu’elle l’ignorait… Elle tirait des chèques sans s’inquiéter de l’état de son compte… Alors, quand je lui téléphonais pour la mettre au courant, elle s’affolait… Ce matin encore, trois chèques ont été présentés et j’ai été obligé de les retourner… J’ai ordre de ne rien payer avant que…

— La ruine est complète ?

— Pas à proprement parler… Trois métairies sur cinq sont vendues… Les deux autres hypothéquées, ainsi que le château… La comtesse possédait une maison de rapport à Paris, ce qui lui faisait quand même une petite rente… Mais quand d’un seul coup elle virait quarante ou cinquante mille francs au compte de son fils, cela déséquilibrait tout… J’ai toujours tenté ce que j’ai pu… Je faisais représenter les effets deux ou trois fois… Mon père…

— A avancé de l’argent, je sais.

— C’est tout ce que je puis vous dire… À l’heure qu’il est, le solde créditeur est exactement de sept cent soixante-quinze francs… Remarquez que les impôts fonciers de l’année dernière ne sont pas payés et que l’huissier a fait la semaine dernière une première sommation…

— Jean Métayer est au courant ?

— De tout ! Et même un peu plus qu’au courant.

— Que voulez-vous dire ?

— Rien !

— Vous ne pensez pas qu’il vit dans la lune ?

Mais Émile Gautier, discret, évita de répondre.

— C’est tout ce que vous voulez savoir ?

— Y a-t-il d’autres habitants de Saint-Fiacre qui ont leur compte à votre agence ?

— Non !

— Personne n’est venu aujourd’hui faire une opération ? Toucher un chèque, par exemple ?

— Personne.

— Et vous êtes resté sans cesse au guichet ?

— Je ne l’ai pas quitté !

Il n’était pas troublé. C’était toujours un bon employé répondant comme il se doit à un personnage officiel.

— Désirez-vous voir le directeur ? Bien qu’il ne puisse pas vous en dire plus que moi…

Les lampes s’allumaient. Le mouvement, dans la grand-rue, était presque celui d’une grande ville et, devant les cafés, il y avait de longues files de voitures.

Un cortège passait : deux chameaux et un jeune éléphant qui portaient des calicots-réclames pour un cirque installé sur la place de la Victoire.

Dans une épicerie, Maigret aperçut la mère du rouquin qui tenait toujours celui-ci par la main et qui achetait des conserves.

Un peu plus loin, il heurta presque Métayer et son avocat qui marchaient, l’air affairé, en discutant. L’avocat disait :

— … ils sont obligés de le bloquer…

Ils ne virent pas le commissaire et ils continuèrent à se diriger vers le Comptoir d’Escompte.

On est forcé de se rencontrer dix fois par après-midi, dans une ville dont une rue de cinq cents mètres de long résume toute l’activité.

Maigret se rendit à l’imprimerie du Journal de Moulins. Les bureaux étaient en façade : des vitrines modernes, en béton, avec un étalage copieux de photographies de presse et les dernières nouvelles manuscrites, au crayon bleu, sur de longues bandes de papier.

« Mandchourie. L’Agence Havas communique que… »

Mais, pour gagner l’imprimerie, il fallait s’engager dans une impasse obscure. On était guidé par le vacarme de la rotative. Dans un atelier désolé, des hommes en blouse travaillaient devant les hautes tables de marbre. Dans une cage vitrée, au fond, les deux linotypes et leur tac-tac de mitrailleuse.

— Le chef d’atelier, s’il vous plaît…

Il fallait hurler, littéralement, à cause du tonnerre des machines. L’odeur d’encre prenait à la gorge. Un petit homme en blouse bleue, qui rangeait des lignes de composition dans une forme, mit la main en cornet à son oreille.

— Vous êtes le chef d’atelier ?

— Le metteur en pages !

Maigret prit dans son portefeuille le texte qui avait tué la comtesse de Saint-Fiacre. L’homme, assurant des limettes à cercle d’acier devant ses yeux, le regarda en se demandant ce que cela voulait dire.

— Cela sort de chez vous ?

— Comment ?…

Des gens passaient en courant avec des piles de journaux.

— Je vous demande si cela a été imprimé ici.

— Venez !

Dans la cour, cela allait mieux. Il y faisait froid, mais du moins pouvait-on parler à voix presque normale.

— Qu’est-ce que vous m’avez demandé ?

— Reconnaissez-vous les caractères ?

— C’est du Cheltenham corps 9…

De chez vous ?

— Presque toutes les linotypes sont équipées en Cheltenham.

— Il y a d’autres linotypes à Moulins ?

— Pas à Moulins… Mais à Nevers, à Bourges, à Châteauroux, à Autun, à…

— Ce document n’a rien de spécial ?

— Il a été imprimé au taquoir… On a voulu faire croire que c’était découpé dans un journal, n’est-ce pas ?… On m’a demandé une fois de faire la même chose, pour une farce…

— Ah !

— Il y a quinze ans au moins… Au temps où nous composions encore le journal à la main…

— Et le papier ne vous donne pas d’indication ?

— Presque tous les journaux de province ont le même fournisseur. C’est du papier allemand… Vous m’excuserez… Il faut que je boucle la forme… C’est pour l’édition de la Nièvre…

— Vous connaissez Jean Métayer ?

L’homme haussa les épaules.

— Qu’est-ce que vous en pensez ?

— Si on l’écoutait, il connaîtrait le métier mieux que nous. Il est un peu tapé… On le laisse tripoter à l’atelier, à cause de la comtesse qui est une amie du patron…

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