LibKing » Книги » Policier » Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

Тут можно читать онлайн Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre - бесплатно полную версию книги (целиком). Жанр: Policier. Здесь Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте LibKing.Ru (ЛибКинг) или прочесть краткое содержание, предисловие (аннотацию), описание и ознакомиться с отзывами (комментариями) о произведении.
libking
  • Название:
    Laffaire Saint-Fiacre
  • Автор:
  • Жанр:
  • Издательство:
    неизвестно
  • Год:
    неизвестен
  • ISBN:
    нет данных
  • Рейтинг:
    4.5/5. Голосов: 81
  • Избранное:
    Добавить в избранное
  • Ваша оценка:

Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre краткое содержание

Laffaire Saint-Fiacre - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


[http://www.amazon.fr/LAffaire-Saint-Fiacre-Georges-Simenon/dp/225314293X](http://www.amazon.fr/LAffaire-Saint-Fiacre-Georges-Simenon/dp/225314293X)


Laffaire Saint-Fiacre - читать онлайн бесплатно полную версию (весь текст целиком)

Laffaire Saint-Fiacre - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon, Georges
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et Maigret essayait de se souvenir de ce que Saint-Fiacre avait bu. Moins que le docteur, en tout cas, qui s’écriait :

— Excellent ! Ça oui ! Mais aussi mon client est-il petit fils de vignerons et…

— Je disais… Qu’est-ce que je disais donc ?… Ah ! oui !… Remplissez le verre de M. le curé, Albert…

« Je disais que, puisque l’assassin est ici, les autres font en quelque sorte figure de justiciers… Et c’est par cela que notre assemblée ressemble à un chapitre de Walter Scott…

« Remarquez qu’en réalité l’assassin en question ne risque rien. N’est-ce pas, commissaire ?… Ce n’est pas un crime de glisser une feuille de papier dans un missel…

« À ce sujet, docteur… Quand a eu lieu la dernière crise de ma mère ?…

Le docteur s’essuya les lèvres, regarda autour de lui d’un air maussade :

— Il y a trois mois, quand vous avez télégraphié de Berlin que vous étiez malade dans une chambre d’hôtel et que…

— Je réclamais de la galette ! Voilà !

— J’ai annoncé à ce moment que la prochaine émotion violente serait funeste.

— Si bien que… Voyons… Qui le savait ? Jean Métayer, bien entendu… Moi, évidemment !… Le père Gautier, qui est presque de la maison… Enfin vous et M. le curé…

Il avala un plein verre de Pouilly, fit la grimace :

— Ceci pour vous dire qu’en bonne logique nous pouvons presque tous être considérés comme des coupables possibles… Si cela vous amuse…

À croire qu’il choisissait exprès les mots les plus choquants !

— … Si cela vous amuse, nous allons examiner le cas de chacun en particulier… Commençons par M. le curé… Avait-il intérêt à tuer ma mère ?… Vous allez voir que la réponse n’est pas si simple qu’elle en a l’air… Je laisse la question d’argent de côté…

Le prêtre suffoquait, hésitait à se lever.

— M. le curé n’avait rien à espérer… Mais c’est un mystique, un apôtre, presque un saint… Il a une drôle de paroissienne qui fait scandale par sa conduite… Tantôt elle se précipite à l’église comme la plus fervente des fidèles et tantôt elle fait régner le scandale sur Saint-Fiacre… Mais non ! Ne faites pas cette tête, Métayer… Nous sommes entre hommes… Nous faisons, si vous voulez, de la haute psychologie…

» M. le curé a une foi si vive qu’elle pourrait le pousser à certaines extrémités. Souvenez-vous du temps où l’on brûlait les pécheurs pour les purifier… Ma mère est à la messe… Elle vient de communier… Elle est en état de grâce… Mais, tout à l’heure, elle va retomber dans son péché et être à nouveau un objet de scandale…

« Si elle meurt, là, à son banc, saintement…

— Mais… commença le prêtre, qui avait de grosses larmes dans les yeux et qui se retenait à la table pour rester calme.

— Je vous en prie, monsieur le curé… Nous faisons de la psychologie. Je veux vous prouver que les personnes les plus austères peuvent être soupçonnées des pires atrocités… Si nous passons au docteur, je suis plus embarrassé… Ce n’est pas un saint… Et, ce qui le sauve, c’est de ne pas même être un savant… Car, dans ce cas, il aurait pu faire le coup du bout de papier dans le missel pour expérimenter la résistance d’un cœur malade…

Le bruit des fourchettes s’était tellement ralenti qu’il était presque tombé à zéro. Et les regards étaient fixes, inquiets, voire hagards. Il n’y avait que le maître d’hôtel à remplir les verres en silence, avec une régularité de métronome.

— Vous êtes lugubres, messieurs… Est-ce que, vraiment, en gens intelligents, on ne peut pas aborder certains sujets ?…

« Servez la suite, Albert… Donc, nous mettons le docteur à part, faute de le considérer comme un savant ou comme un chercheur… C’est sa médiocrité qui le sauve…

Il eut un petit rire, se tourna vers le père Gautier.

— À vous !… Cas plus complexe… Nous nous plaçons toujours du point de vue de Sirius, n’est-ce pas ?… Deux éventualités… D’abord, vous êtes le régisseur modèle, l’homme intègre qui consacre sa vie à ses maîtres, au château qui l’a vu naître… Il ne vous a pas vu naître, mais ce n’est rien… Dans ce cas, votre situation n’est pas nette. Les Saint-Fiacre n’ont qu’un héritier mâle… Et voilà que la fortune est en train de filer morceau par morceau au nez de cet héritier… La comtesse se conduit comme une folle… Est-ce qu’il n’est pas temps de sauver les restes ?…

« Ça, c’est noble comme du Walter Scott et votre cas ressemble à celui de M. le curé…

« Mais il y a le cas contraire aussi ! Vous n’êtes plus le régisseur modèle que le château a vu naître… Vous êtes une canaille qui, depuis des années, profitez et abusez de la faiblesse de vos maîtres… Les fermes que l’on doit vendre, c’est vous qui les rachetez en sous-main… Les hypothèques, c’est vous qui les prenez… Ne vous fâchez pas, Gautier… Est-ce que le curé s’est fâché, lui ?… Et pourtant ce n’est pas fini…

« Vous êtes presque le vrai propriétaire du château…

— Monsieur le comte !

— Vous ne savez donc pas jouer ? Je vous dis que nous jouons ! Nous jouons, si vous voulez, à être tous des commissaires comme votre voisin… Le moment est arrivé où la comtesse est à bout, où l’on va tout vendre et où l’on s’apercevra que c’est vous qui avez profité de la situation… Est-ce que la comtesse ne ferait pas mieux de mourir, bien gentiment, ce qui lui évitera par surcroît de connaître la misère ?…

Et, se tournant vers le maître d’hôtel, ombre dans l’ombre, démon aux deux mains d’un blanc de craie :

— Albert !… Allez chercher le revolver de mon père… Pour autant qu’il existe encore…

Il se versa à boire en même temps qu’à ses deux voisins, tendit la bouteille à Maigret.

— Vous voulez bien faire le service de votre côté ?… Ouf ! Nous voilà à peu près à la moitié de notre jeu… Mais attendons Albert… Monsieur Métayer… Vous ne buvez pas…

On entendit un « merci » étranglé.

— Et vous, maître ?

Et celui-ci, la bouche pleine, la langue pâteuse :

— Merci ! Merci ! J’ai tout ce qu’il me faut… Dites donc ! Savez-vous que vous feriez un fameux avocat général ?…

Il était le seul à rire, à manger avec un appétit indécent, à boire verre sur verre, tantôt du bourgogne, tantôt du bordeaux, sans même s’apercevoir de la différence.

On entendit sonner dix heures du soir à la cloche grêle de l’église. Albert tendait un gros revolver à barillet au comte et celui-ci en vérifiait le chargement.

— Parfait !… Je le pose ici, au milieu de la table, qui est ronde… Vous remarquerez, messieurs, qu’il est à égale distance de chacun… Nous avons examiné trois cas… Nous allons en examiner trois autres… Me permettez-vous d’abord une prédiction ?… Eh bien ! pour rester dans la tradition et dans la note de Walter Scott, je vous annonce qu’avant qu’il soit minuit l’assassin de ma mère sera mort !…

Maigret lui lança un regard aigu par-dessus la table, vit des yeux trop brillants, comme si Saint-Fiacre eût été ivre. Au même instant un pied toucha à nouveau le sien.

— Et maintenant, je continue… Mais mangez donc votre salade… Je passe à votre voisin de gauche, commissaire, c’est-à-dire à Émile Gautier… Un garçon sérieux, un travailleur qui, comme on dit dans les distributions de prix, s’est élevé par sa seule valeur et par un effort opiniâtre…

« Est-ce qu’il a pu tuer ?

« Une hypothèse : il a travaillé pour son papa, d’accord avec lui…

« Il va chaque jour à Moulins… C’est lui qui connaît le mieux l’état financier de la famille… Il a toutes facilités pour voir un imprimeur ou un ouvrier typographe…

« Passons ! Deuxième hypothèse… Vous m’excuserez, Métayer, de vous dire, si vous ne le savez pas encore, que vous aviez un rival… Émile Gautier n’est pas une beauté… N’empêche qu’il a occupé avant vous la place que vous occupiez avec tant de tact…

« Il y a de cela quelques années… Est-ce qu’il a conçu certains espoirs ?… Est-ce que, depuis lors, il lui est arrivé d’émouvoir à nouveau le cœur trop sensible de ma mère ?…

« Toujours est-il qu’il a été son protégé officiel, que toutes les ambitions lui ont été permises…

« Vous êtes venu… Vous avez vaincu…

« Tuer la comtesse et en même temps faire tomber les soupçons sur vous…

Maigret en avait les doigts de pied mal à l’aise dans les chaussures. Tout cela était odieux, sacrilège ! Saint-Fiacre parlait avec une exaltation d’ivrogne. Et les autres se demandaient s’ils tiendraient jusqu’au bout, s’ils devaient rester, subir cette scène ou se lever et partir.

— Vous voyez que nous nageons en pleine poésie… Remarquez que la comtesse elle-même, là-haut, serait incapable, si elle pouvait parler, de nous livrer la clé du mystère. L’assassin est rigoureusement le seul à être au courant de son crime… Mangez, Émile Gautier… Ne vous laissez surtout pas impressionner, comme votre père, qui semble sur le point de se trouver mal…

« Albert !… Il doit bien rester quelques bouteilles de vin dans un casier…

« À vous, jeune homme !

Et il se tournait en souriant vers Métayer, qui se leva d’une détente.

— Monsieur, mon avocat…

— Asseyez-vous donc, que diable ! Et ne nous faites pas croire qu’à votre âge vous ne comprenez pas la plaisanterie…

Maigret le regardait tandis qu’il prononçait ces paroles et il constatait que le front du comte était couvert de grosses gouttes de sueur.

— Nous ne cherchons aucun à nous faire meilleurs que nous sommes, n’est-il pas vrai ? Bien ! Je vois que vous commencez à saisir. Prenez un fruit ! C’est excellent pour la digestion…

Il faisait une chaleur insupportable et Maigret se demanda qui avait éteint les lampes électriques, ne laissant que les bougies de la table allumées.

— Votre cas est si simple qu’il en devient sans intérêt… Vous jouiez un rôle pas folichon, qu’on n’accepte pas de jouer très longtemps… Enfin, vous étiez couché sur le testament… Ce testament risquait à tout moment d’être changé… Une mort subite et c’était fini ! Vous étiez libre ! Vous récoltiez le fruit de votre… de votre sacrifice… Et, ma foi, vous épousiez quelque jeune fille que vous devez avoir en vue dans votre pays…

— Pardon ! intervint l’avocat, si comiquement que Maigret ne put réprimer un sourire.

— Votre gueule ! Buvez !

Saint-Fiacre était catégorique ! Il était ivre, cela ne faisait plus l’ombre d’un doute ! Il avait cette éloquence particulière aux ivrognes, mélange de brutalité et de finesse, de facilité d’élocution et de mots escamotés.

— Il ne reste que moi !

Il appela Albert.

— Dites, mon vieux, vous allez monter là-haut… Ce doit être tellement lugubre pour ma mère de rester toute seule…

Maigret vit le regard interrogateur du domestique se poser sur le vieux Gautier, qui battit affirmativement des paupières.

— Un instant ! Mettez d’abord des bouteilles à table… Le whisky aussi… Personne ne se soucie du protocole, je suppose…

Il regarda l’heure à sa montre.

— Onze heures dix minutes… Je parle tellement que je n’ai pas entendu les cloches de votre église, monsieur le curé…

Et, comme le maître d’hôtel poussait légèrement le revolver en mettant les flacons de whisky à table, le comte intervint.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать


Simenon, Georges читать все книги автора по порядку

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки LibKing.




Laffaire Saint-Fiacre отзывы


Отзывы читателей о книге Laffaire Saint-Fiacre, автор: Simenon, Georges. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.


Понравилась книга? Поделитесь впечатлениями - оставьте Ваш отзыв или расскажите друзьям

Напишите свой комментарий
Большинство книг на сайте опубликовано легально на правах партнёрской программы ЛитРес. Если Ваша книга была опубликована с нарушениями авторских прав, пожалуйста, направьте Вашу жалобу на PGEgaHJlZj0ibWFpbHRvOmFidXNlQGxpYmtpbmcucnUiIHJlbD0ibm9mb2xsb3ciPmFidXNlQGxpYmtpbmcucnU8L2E+ или заполните форму обратной связи.
img img img img img