Simenon, Georges - Maigret et son mort

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    Maigret et son mort
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Simenon, Georges - Maigret et son mort краткое содержание

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Ils en arrêtèrent un plutôt que d’aller attendre l’autobus de l’autre côté du Pont-Neuf.

— Au Cadran , rue de Maubeuge.

Une belle brasserie, comme Maigret les aimait, pas encore modernisée, avec sa classique ceinture de glaces sur les murs, sa banquette de molesquine rouge sombre, ses tables de marbre blanc et, par-ci par-là, une boule de nickel pour les torchons. Cela sentait bon la bière et la choucroute. Il y avait seulement un peu trop de monde, des gens trop pressés, chargés de bagages, qui buvaient ou mangeaient trop vite, appelaient les garçons avec impatience, le regard fixé sur la grosse horloge lumineuse de la gare.

Le patron aussi, qui se tenait près de la caisse, digne et attentif à tout ce qui se passait, était dans la tradition, petit, grassouillet, le crâne chauve, le complet ample et les souliers fins sans un grain de poussière.

— Deux choucroutes, deux demis et le patron, s’il vous plaît.

— Vous voulez parler à M. Jean ?

— Oui.

Un ancien garçon ou un ancien maître d’hôtel qui avait fini par se mettre à son compte ?

— Messieurs...

— Je voudrais un renseignement, monsieur Jean. Vous avez eu ici un garçon nommé Albert Rochain, qu’on appelait, je crois le Petit Albert.

— J’en ai entendu parler.

— Vous ne l’avez pas connu ?

— Il y a seulement trois ans que j’ai racheté le fonds. La caissière, à ce moment-là, avait connu Albert.

— Vous voulez dire qu’elle n’est plus ici ?

— Elle est morte l’année dernière. Elle a vécu pendant plus de quarante ans à cette place.

Il désignait la caisse en bois verni derrière laquelle trônait une personne blonde d’une trentaine d’années.

— Et les garçons ?

— Il y en avait un vieux aussi, Ernest, mais, depuis, il a pris sa retraite ; et il est retourné dans son pays, quelque part en Dordogne, si je ne me trompe.

Le patron restait debout devant les deux hommes qui mangeaient leur choucroute, mais il ne perdait rien de ce qui se passait autour de lui.

— Jules !... Le 24...

Il souriait de loin à un client qui sortait.

— François ! Les bagages de Madame...

— L’ancien propriétaire vit-il encore ?

— Il se porte mieux que vous et moi.

— Vous savez où je pourrais le rencontrer ?

— Chez lui, bien entendu. Il vient me voir de temps en temps. Il s’ennuie, parle de se remettre dans le commerce.

— Voulez-vous me donner son adresse ?

— Police ? questionna simplement le patron.

— Commissaire Maigret.

— Pardon ! J’ignore son numéro, mais je peux vous renseigner, car il m’a invité deux ou trois fois à déjeuner. Vous connaissez Joinville ? Vous voyez l’île d’Amour, un peu plus loin que le pont ? Il n’habite pas dans l’île, mais une villa située juste en face de la pointe. Il y a un garage à bateaux devant. Vous la reconnaîtrez facilement.

Il était huit heures et demie quand le taxi s’arrêta en face de la villa. On lisait sur une plaque de marbre blanc, en lettres moulées : Le Nid , et on voyait un oiseau des îles, ou ce qui voulait être un oiseau des îles, se poser au bord d’un nid.

— Il a dû se fatiguer pour trouver ça ! remarqua Maigret en sonnant.

L’ancien patron du Cadran en effet, s’appelait Loiseau, Désiré Loiseau.

— Tu verras qu’il est du Nord et qu’il va nous offrir un vieux genièvre.

Cela ne rata pas. Ils virent d’abord une petite femme boulotte, toute blonde, toute rose, qu’il fallait regarder de près avant de distinguer les fines rides sous l’épaisse couche de poudre.

— Monsieur Loiseau !... appela-t-elle. Quelqu’un pour vous !...

C’était M meLoiseau, pourtant. Elle les fit entrer dans le salon qui sentait le vernis.

Loiseau était gras aussi, mais grand et large, plus grand et plus large que Maigret, ce qui ne l’empêchait pas de se mouvoir avec une légèreté de danseur.

— Asseyez-vous, monsieur le commissaire. Vous aussi, monsieur ?...

— L’inspecteur Lucas.

— Tiens ! J’ai connu quelqu’un, à l’école, qui s’appelait Lucas aussi. Vous n’êtes pas Belge, inspecteur ? Moi, je le suis. Cela s’entend, n’est-ce pas ? Mais si ! Je n’en suis pas honteux, allez ! Il n’y a pas de déshonneur. Bobonne, tu nous serviras à boire...

Et ce fut le petit verre de genièvre.

— Albert ? Je crois bien que je m’en souviens. Un garçon du Nord. Je crois d’ailleurs que sa mère était Belge aussi. Je l’ai bien regretté. Voyez-vous, ce qui compte le plus, dans notre commerce, c’est la gaieté. Les gens qui vont au café aiment voir des visages souriants. Je me souviens d’un garçon, par exemple, un bien brave homme et qui avait je ne sais combien d’enfants, qui se penchait sur les clients commandant un soda, ou un quart de Vichy, ou n’importe quoi de non alcoolisé, pour leur souffler confidentiellement :

« Vous avez un ulcère aussi ?» Il vivait avec son ulcère. Il ne parlait que de son ulcère, et j’ai dû me débarrasser de lui parce que les gens changeaient de place quand ils le voyaient s’approcher de leur table.

« Albert, c’était le contraire. Un rigoleur. Il fredonnait. Il portait son chapeau avec l’air de jongler, de s’amuser, il avait une façon à lui de lancer : « Beau temps, aujourd’hui ! »

— Il vous a quitté pour se mettre à son compte ?

— Quelque part du côté de Charenton, oui.

— Il avait fait un héritage ?

— Je ne crois pas. Il m’en a parlé. Je crois seulement qu’il s’est marié.

— Au moment de vous quitter ?

— Oui. Un peu avant.

— Vous n’avez pas été invité au mariage ?

— Je l’aurais sûrement été si cela s’était passé à Paris, car, chez moi, les employés étaient comme de la famille. Mais ils sont allés faire ça en province, je ne sais plus où.

— Vous ne pouvez pas vous souvenir ?

— Non. Je vous avoue que, pour moi, tout ce qui est en dessous de la Loire, c’est le Midi.

— Vous n’avez pas connu sa femme ?

— Il est venu me la présenter un jour. Une brune, pas très jolie...

— Elle louchait ?

— Elle avait les yeux un peu de travers, oui. Mais cela n’était pas déplaisant. Il y a des gens chez qui ça choque, d’autres à qui cela ne va pas trop mal.

— Vous ne connaissiez pas son nom de jeune fille ?

— Non. Je crois me souvenir que c’était une parente, une cousine, ou quelque chose comme cela. Ils se connaissaient depuis toujours. Albert disait : « Puisqu’il faut bien finir par là un jour ou l’autre autant que ce soit avec quelqu’un qu’on connaît. » Il ne pouvait pas se passer de plaisanter. Il paraît qu’il n’avait pas son pareil pour la chansonnette, et des clients m’ont dit sérieusement qu’il pourrait gagner sa vie dans les music-halls.

« Encore un petit verre ? Vous voyez, ici, c’est calme, trop calme même, et il se pourrait qu’un jour ou l’autre je reprenne le métier. Malheureusement, on ne trouve plus beaucoup d’employés comme Albert. Vous le connaissez ? Son affaire marche ? »

Maigret préféra ne pas leur apprendre qu’Albert était mort, car il prévoyait une bonne heure de lamentations et de soupirs.

— Vous lui connaissiez des amis intimes ?

— Il était l’ami de tout le monde.

— Personne ne venait, par exemple, le chercher après son travail ?

— Non. Il fréquentait les hippodromes. Il s’arrangeait pour être libre assez souvent l’après-midi. Mais il n’était pas imprudent. Il n’a jamais essayé de m’emprunter de l’argent. Il jouait selon ses moyens. Si vous le voyez, dites-lui de ma part que...

Et M meLoiseau, qui n’avait pas ouvert la bouche depuis l’arrivée de son mari, souriait toujours, du sourire d’une figure de cire à la vitrine d’un coiffeur.

Encore un petit verre ? Oui. Surtout que le genièvre était bon. Puis en route pour la rafle dans une rue où on ne leur sourirait plus.

CHAPITRE VI

Deux cars de la police s’étaient arrêtés rue de Rivoli, au coin de la rue Vieille-du-Temple, et pendant un moment on avait vu luire sous les réverbères les boutons argentés des agents. Ceux-ci étaient allés prendre leur poste, barrant un certain nombre de rues où se trouvaient déjà des inspecteurs de la P. J.

Puis, derrière les cars, vinrent se ranger les voitures cellulaires. Juste à l’angle de la rue du Roi-de-Sicile, un officier de paix tenait les yeux fixés sur sa montre.

Rue Saint-Antoine, des passants, inquiets, se retournaient et hâtaient le pas. Dans le quartier cerné, on voyait encore quelques fenêtres éclairées, un peu de lumière à la porte des hôtels meublés, le fanal de la maison de prostitution de la rue des Rosiers.

L’officier de paix, l’œil toujours fixé à son chronomètre, comptait les dernières secondes et, à côté de lui, un Maigret indifférent, ou un peu gêné, enfonçait les mains dans les poches de son pardessus et regardait ailleurs.

Quarante... Cinquante... Soixante... Deux coups de sifflets stridents auxquels, aussitôt, d’autres sifflets répondirent. Les agents en uniforme s’avançaient dans les rues en tirailleurs, tandis que les inspecteurs entraient dans les hôtels borgnes.

Comme toujours dans ces cas-là, des fenêtres s’ouvrirent un peu partout ; on vit dans le noir des silhouettes blanches qui se penchaient, inquiètes ou hargneuses. Déjà on entendait des voix. Déjà on voyait passer un agent qui poussait devant lui une fille, pêchée dans une encoignure, et qui lui lançait des phrases ordurières.

Il y avait aussi des pas précipités, des hommes qui essayaient de fuir, fonçaient dans l’obscurité des ruelles : en vain, car c’était pour aller se buter à d’autres cordons de police.

— Papiers !

Les lampes de poche s’allumaient, éclairaient des visages suspects, des passeports crasseux, des cartes d’identité. Il y avait, aux fenêtres, des habitués qui savaient qu’ils ne pourraient se rendormir de longtemps et qui assistaient à la rafle comme à un spectacle.

Le plus gros gibier était déjà au Dépôt. Ceux-là n’avaient pas attendu la rafle. Du moment qu’un homme avait été abattu dans le quartier en fin de l’après-midi, ils l’avaient flairée. Et, dès la nuit, des ombres s’étaient glissées le long des murs, des hommes portant de vieilles valises ou d’étranges baluchons étaient allés se heurter aux inspecteurs de Maigret.

On trouvait de tout parmi eux : un interdit de séjour, des souteneurs, de fausses cartes d’identité, comme toujours, des Polonais, des Italiens qui n’étaient pas en règle.

À tous, qui prenaient un air dégagé, la même question brutale :

— Où vas-tu ?

— Je déménage.

— Pourquoi ?

Ces yeux anxieux, ou féroces, dans l’obscurité.

— J’ai trouvé du travail.

— Où ?

Certains parlaient de rejoindre leur sœur qui habitait le Nord ou les environs de Toulouse.

— Monte toujours là-dedans !

Panier à salade. Une nuit au Dépôt, pour vérification d’identité. C’étaient de pauvres bougres, pour la plupart, mais peu d’entre eux avaient la conscience tranquille.

— Pas un Tchèque, jusqu’ici, patron ! avait-on annoncé à Maigret.

Maintenant le commissaire restait à son poste, fumant sa pipe d’un air maussade, à regarder des ombres s’agiter, à entendre des cris, des pas précipités, parfois le bruit mat d’un poing sur un visage.

C’était dans les meublés que cela remuait le plus. Les patrons passaient en hâte un pantalon, restaient, renfrognés, dans le bureau, où ils couchaient presque tous sur un lit de camp. Quelques-uns tentaient d’offrir à boire aux agents qui montaient la garde dans le corridor pendant que des inspecteurs grimpaient aux étages à pas lourds.

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