Simenon, Georges - Maigret et son mort

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    Maigret et son mort
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Simenon, Georges - Maigret et son mort краткое содержание

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Il ne savait pas encore que cette chasse-là, à laquelle Maigret assistait du siège d’une voiture, sans se fatiguer, allait durer des heures. Ni qu’elle deviendrait plus cruelle à mesure que le temps passerait

C’est à partir du coup de téléphone que l’homme commença à perdre son assurance. Il était entré dans un petit bar, rue Saint-Antoine. Lucas y avait pénétré derrière lui.

— Il va l’arrêter ? questionna le chauffeur, qui connaissait Maigret.

— Non.

— Pourquoi ?

Pour lui, en effet, un homme qu’on suit à la piste est un homme qu’on finira par arrêter. À quoi bon cette poursuite, cette cruauté inutile ? Il réagissait comme les non-initiés au passage d’une chasse à courre.

Sans s’occuper de l’inspecteur, l’étranger avait pris un jeton de téléphone et s’était enfermé dans la cabine. On voyait, à travers les vitres du bistrot, Lucas qui en profitait pour avaler un grand verre de bière, ce qui donna soif à Maigret.

La communication dura longtemps : près de cinq minutes. Deux ou trois fois, Lucas, inquiet, alla regarder par le judas de la cabine pour s’assurer qu’il n’était rien arrivé à son client.

Après, ils furent côte à côte devant le zinc, sans rien se dire, comme sans se connaître. La physionomie de l’homme s’était modifiée. Il regardait autour de lui avec une sorte d’égarement, semblait guetter un moment propice, mais sans doute avait-il compris qu’il n’y en aurait plus pour lui.

Il finit par payer, par sortir. Il se dirigea vers la Bastille, fit le tour presque complet de la place, s’engagea un moment sur le boulevard Richard-Lenoir, à trois minutes de chez Maigret, mais tourna, à droite, dans la rue de la Roquette.

Quelques minutes plus tard, il était perdu. Il ne connaissait pas le quartier, c’était visible. À deux ou trois reprises, encore, il eut des velléités de fuite, mais il y avait trop de monde dans les rues, ou bien il apercevait au prochain carrefour le képi d’un sergent de ville.

C’est alors qu’il se mit à boire. Il entrait dans les bars, non plus pour téléphoner, mais pour avaler d’un trait un verre de mauvais cognac, et Lucas avait pris le parti de ne plus le suivre à l’intérieur.

Dans un de ces bars, quelqu’un lui adressa la parole, et il le regarda sans répondre, en homme à qui on parle une langue inconnue.

Maigret comprit soudain pourquoi il avait tout de suite pensé à un étranger dès son entrée au Petit Albert . Ce n’était pas tant la coupe de son costume, les traits de son visage qui n’étaient pas français. C’était bien plus cette prudence d’un homme qui n’est pas chez lui, qui ne comprend pas, qui ne peut pas se faire entendre.

Il y avait du soleil dans les rues. Il faisait très doux. Du côté de Picpus, des concierges avaient placé une chaise devant leur seuil, comme dans une petite ville de province.

Que de détours avant d’atteindre le boulevard Voltaire, puis la place de la République, que l’homme reconnut enfin !

Il descendit dans le métro. Espérait-il encore semer Lucas ? En tout cas, il s’aperçut que sa ruse était inutile, car Maigret vit les deux hommes remonter par la sortie.

Rue Réaumur... Un détour encore... Rue de Turbigo... Puis, par la rue Chapon, la rue Beaubourg.

« C’est son quartier », pensait le commissaire.

Cela se sentait. On devinait aux regards de l’étranger qu’il reconnaissait les moindres boutiques. Il était chez lui. Peut-être habitait-il dans un des nombreux petits hôtels miteux ?

Il hésitait. Maintes fois, il s’arrêta au coin d’une rue. Quelque chose l’empêchait de faire ce qu’il avait envie de faire. Et ainsi il atteignait la rue de Rivoli, qui était comme la frontière de ce quartier pouilleux.

Il ne la franchit pas. Par la rue des Archives, il pénétrait à nouveau dans le ghetto, suivait un peu plus tard la rue des Rosiers.

— Il ne veut pas que nous connaissions son adresse.

Mais pourquoi, mais à qui avait-il téléphoné ? Avait-il demandé de l’aide à des complices ? Quelle aide pouvait-il en espérer ?

— Ce pauvre bougre me fait pitié, soupira le chauffeur. Vous êtes sûr que c’est un malfaiteur ?

Non ! Même pas ! Force était pourtant de le traquer. C’était la seule chance d’apprendre du nouveau sur la mort du petit Albert.

Il transpirait. Son nez coulait. De temps en temps, il tirait de sa poche un large mouchoir vert. Et il buvait encore et toujours, s’éloignait d’une sorte de noyau constitué par la rue du Roi-de-Sicile, la rue des Écouffes, la rue de la Verrerie, noyau autour duquel il tournait sans jamais y pénétrer.

Il s’écartait et, irrésistiblement attiré, revenait. Son pas, alors, devenait plus lent, hésitant. Il se retournait sur Lucas. Puis c’était l’auto qu’il cherchait des yeux, qu’il suivait d’un mauvais regard. Qui sait ? Si le taxi n’avait pas été sur ses talons, peut-être aurait-il tenté de se débarrasser de Lucas en l’attirant dans un coin pour lui faire son affaire.

À mesure que le crépuscule approchait, les rues devenaient plus animées. Il y avait beaucoup de flâneurs sur les trottoirs, dans les rues aux maisons basses et sombres. Les gens de ce quartier, dès que commence le printemps, vivent dehors. Les portes des boutiques, les fenêtres étaient ouvertes. Une odeur de crasse et de pauvreté prenait à la gorge, et parfois on voyait une femme lancer ses eaux sales à travers la rue.

Lucas devait être à bout, bien qu’il n’en laissât rien voir. Maigret pensait à saisir la première occasion propice pour le relayer. Il avait un peu honte de suivre en taxi, comme les invités qui suivent une chasse à courre en voiture.

Il y avait des carrefours où l’on était déjà passé quatre ou cinq fois. L’homme, alors, s’avisa d’une nouvelle ruse. Il entra dans le sombre passage d’une maison, et Lucas s’arrêta à la porte. Maigret lui fit signe de suivre.

— Attention ! lui cria-t-il de son siège.

Quelques instants plus tard, les deux hommes ressortaient. Il était évident que l’étranger était entré dans la première maison venue avec l’espoir de dérouter les policiers.

Il le fit encore deux fois. La seconde fois, Lucas le trouva assis tout en haut de l’escalier.

Un peu avant six heures, ils étaient à nouveau au coin de la rue du Roi-de-Sicile et de la rue Vieille-du-Temple, dans un décor de Cour des Miracles. L’étranger hésita une fois de plus. Puis il s’enfonça dans la rue, qui grouillait d’une foule misérable. On voyait les globes dépolis de plusieurs hôtels. Les boutiques étaient étroites, des couloirs aboutissaient à des cours mystérieuses.

Il n’alla pas loin. Il parcourut dix mètres environ, et un coup de feu claqua, tout sec, pas plus fort qu’un pneu qui éclate. Le mouvement de la rue, comme à cause de la force acquise, fut quelques instants avant de s’arrêter. On eût dit que le taxi stoppait de lui-même, étonné.

Puis il y eut le bruit d’une course. Lucas s’élançait en avant. Un second coup de feu éclata.

On ne pouvait rien voir, à cause des remous de la foule. Maigret ne savait pas si l’inspecteur était atteint. Il était descendu de voiture, s’était précipité vers l’inconnu.

Celui-ci était assis sur le trottoir. Il n’était pas mort. Il se soutenait d’une main, tenant sa poitrine de l’autre. Ses yeux bleus se tournaient vers le commissaire avec une expression de reproche.

Puis un voile passa. Une femme dit :

— Si ce n’est pas malheureux !

Le buste oscillait, tombait en biais sur le trottoir.

L’homme était mort.

***

Lucas revint bredouille, mais indemne. La seconde balle ne l’avait pas atteint. Le fuyard avait essayé d’en tirer une troisième, mais son arme avait dû s’enrayer.

C’est à peine si l’inspecteur l’avait entrevu et il disait :

— Je serai incapable de le reconnaître. Il me semble pourtant qu’il est brun.

La foule, sans en avoir l’air, avait aidé à la fuite de l’assassin. Comme par hasard. Lucas n’avait à aucun moment trouvé le passage libre devant lui.

Et maintenant on les entourait d’un cercle réprobateur, presque menaçant. Il ne leur fallait pas longtemps, dans le quartier, pour flairer la police en civil.

Un sergent de ville ne tarda pas à les rejoindre, écarta les curieux.

— L’ambulance municipale, grommela Maigret. Sifflez d’abord pour alerter deux ou trois de vos collègues.

Soucieux, il donna à voix basse des instructions à Lucas, qu’il laissa sur les lieux avec les agents. Puis il regarda encore le mort. Il avait envie de fouiller ses poches tout de suite, mais une étrange pudeur l’empêcha de le faire en présence de curieux. C’était un geste trop précis, trop professionnel qui prendrait ici les allures d’une profanation, voire d’une provocation.

— Fais attention, recommanda le commissaire à voix basse. Il y en a sûrement d’autres.

Il n’était qu’à deux pas du quai des Orfèvres, où le taxi le déposa. Il monta rapidement vers le bureau du chef, frappa sans se faire annoncer.

— Un nouveau mort, dit-il. Celui-ci a été tiré sous nos yeux, comme un lapin, en pleine rue.

— Il est identifié ?

— Lucas sera ici dans quelques minutes, dès que le corps aura été emporté. Je peux disposer d’une vingtaine d’hommes ? Ils y a tout un quartier à mettre en état de siège.

— Quel quartier ?

— Roi-de-Sicile.

Et le directeur de la P. J., lui aussi, fit la grimace. Maigret gagna le bureau des inspecteurs, en choisit quelques-uns et leur donna ses instructions.

Puis il alla trouver le commissaire qui dirigeait la brigade des mœurs.

— Vous pourriez me prêter un inspecteur qui connaisse à fond la rue du Roi-de-Sicile, la rue des Rosiers et le quartier environnant ? Il doit y avoir par là un bon nombre de filles publiques.

— Trop.

— D’ici une demi-heure, on lui remettra une photographie.

— Encore un macchabée ?

— Malheureusement. Mais son visage n’est pas abîmé.

— Compris.

— Ils doivent être plusieurs à nicher dans les environs. Attention, car ils tuent.

Il descendit ensuite aux garnis, où il demanda à peu près le même service à son collègue.

Il était important de faire vite. Ils s’assura que les inspecteurs étaient partis pour prendre leur faction autour du quartier. Puis il téléphona à l’Institut médico-légal.

— Les photos ?

— Vous pouvez les envoyer chercher dans quelques minutes. Le corps est arrivé. On y travaille.

Il lui semblait qu’il oubliait quelque chose. Ils restait là, prêt à sortir, à se gratter le menton, et soudain l’image du juge Coméliau lui vint à l’esprit. Heureusement !

— Allô !... Bonsoir, monsieur le juge... Ici, Maigret.

— Alors, monsieur le commissaire, votre patron de petit café ?

— C’est bien un patron de petit café, monsieur le juge.

— Identifié ?

— Tout ce qu’il y a de plus identifié.

— L’enquête avance ?

— Nous avons déjà un mort.

Il croyait voir le magistrat sursauter au bout du fil.

— Vous dites ?

— Nous avons un nouveau mort. Mais, cette fois, il appartient au clan opposé.

— Vous voulez dire que c’est la police qui l’a tué ?

— Non. Ces messieurs s’en sont chargés.

— De quels messieurs parlez-vous ?

— Des complices probablement.

— Ils sont arrêtés ?

— Pas encore.

Il baissa la voix.

— Je crains, monsieur le juge, que ce soit long et difficile. C’est une très, très vilaine affaire. Ils tuent, vous comprenez ?

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