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Simenon, Georges - Le pendu de Saint-Pholien

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    Le pendu de Saint-Pholien
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Simenon, Georges - Le pendu de Saint-Pholien краткое содержание

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Au nord de la Hollande, près de la frontière allemande, dans la gare du village de Neuschang, le commissaire Maigret subtilise sa valise à un voyageur rencontré par hasard et qui lui avait paru suspect et la remplace par une autre valise, identique. Le voyageur, Louis Jeunet, remarque qu'on a échangé son bagage et se tue d'un coup de revolver dans la bouche. Maigret va mener son enquête et essayer de découvrir pourquoi cet homme s'est suicidé pour une valise qui ne contenait qu'un costume et deux chemises.

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Le gardien, luisant de santé, sanglé dans un uniforme sans un grain de poussière, avait l’air d’un gardien de musée.

En une heure, contre toute attente, il défila une trentaine de personnes. Et, comme une femme demandait à voir un corps qui n’était pas exposé dans la salle, on entendit des sonneries électriques, des chiffres lancés par téléphone.

Dans un local du premier étage, un des casiers d’une vaste armoire occupant tout un mur glissa, se posa sur un monte-charge et, quelques instants plus tard, une boîte d’acier émergeait au rez-de-chaussée comme, dans certaines bibliothèques, les livres arrivent à la salle de lecture.

C’était le corps demandé ! La femme se pencha, sanglota, fut emmenée vers un bureau du fond, où une jeune secrétaire prit note de sa déclaration.

Peu de gens s’intéressaient à Louis Jeunet. Pourtant, vers dix heures, un homme vêtu avec recherche, qui descendait d’une auto particulière, pénétra dans la salle, chercha des yeux le suicidé et l’examina avec attention.

Maigret n’était qu’à quelques pas. Il s’approcha et, en détaillant le visiteur, eut l’impression qu’il n’avait pas affaire à un Allemand.

Dès qu’il vit bouger le commissaire, d’ailleurs, l’homme tressaillit, manifesta de la gêne, dut avoir à l’égard de Maigret la même pensée que celui-ci avait eue à son sujet.

— Vous êtes Français ? questionna-t-il le premier.

— Oui. Vous aussi ?

— C’est-à-dire que je suis Belge… Mais je vis à Brême depuis quelques années…

— Et vous connaissiez un nommé Jeunet ?…

— Non !… Je… J’ai lu ce matin dans le journal qu’un Français s’était suicidé à Brême… J’ai habité longtemps Paris… J’ai eu la curiosité de venir jeter un coup d’œil…

Maigret était d’un calme pesant, comme il l’était toujours dans ces moments-là. Et même, son visage prenait alors une expression si têtue, si peu subtile qu’il avait quelque chose de bovin.

— Vous appartenez à la police ?…

— Oui ! A la Police judiciaire…

— Et vous avez fait le voyage tout exprès ?… Qu’est-ce que je dis ?… Ce n’est pas possible, puisque le suicide a eu lieu cette nuit !… Vous connaissez des compatriotes, à Brême ?… Non ? Dans ce cas, si je puis vous être utile à quelque chose… Voulez-vous accepter l’apéritif ?…

Un peu plus tard, Maigret le suivait, prenait place dans la voiture que son compagnon conduisait lui-même.

Et celui-ci parlait d’abondance. C’était le type même de l’homme d’affaires jovial, remuant. Il semblait connaître tout le monde, saluait des passants, désignait des immeubles, expliquait :

— Ici, le Norddeutscher Lloyd… Vous avez entendu parler du nouveau paquebot qu’ils ont lancé ?… Ce sont mes clients…

Il montra un building dont presque toutes les fenêtres portaient des enseignes différentes.

— Au quatrième, à gauche, vous apercevez mon bureau…

On lisait sur les vitres, en lettres de porcelaine : Joseph Van Damme , commission, importation, exportation.

— Croiriez-vous que je reste parfois un mois sans avoir l’occasion de parler français ? Mes employés et même ma secrétaire sont Allemands… Les affaires l’exigent…

Il eût été difficile de lire une pensée quelconque sur le visage de Maigret, dont la dernière des qualités semblait bien être la subtilité. Il approuvait. Il admirait ce qu’on lui demandait d’admirer, y compris la voiture dont Van Damme lui vantait la suspension brevetée.

Il pénétra avec lui dans une grande brasserie regorgeant d’hommes d’affaires qui parlaient fort, tandis qu’un orchestre viennois jouait inlassablement et que s’entrechoquaient les chopes de bière.

— Vous n’imaginez pas le nombre de millions représentés par cette clientèle !… s’extasiait Van Damme. Tenez !… Vous ne comprenez pas l’allemand ?… Notre voisin est en train de vendre une cargaison de laine qui vogue en ce moment entre l’Australie et l’Europe… Il a trente ou quarante bateaux sur l’eau… Je pourrais vous en montrer d’autres… Qu’est-ce que vous buvez ?… Je vous recommande la Pilsen…

» A propos…

Maigret ne sourit même pas de la transition.

— A propos, qu’est-ce que vous pensez de ce suicide ?… Un indigent, comme le prétendent les journaux d’ici ?…

— C’est possible…

— Vous faites une enquête à son sujet ?…

— Non ! Cela regarde la police allemande… Et, comme le suicide est établi…

— Evidemment !… Remarquez que, si cela me frappe, c’est seulement parce qu’il s’agit d’un Français… Car il en vient si peu dans le Nord !…

Il se leva pour aller serrer la main d’un homme qui sortait, revint, affairé.

— Vous m’excuserez !… Le directeur d’une grosse compagnie d’assurances… Il vaut une centaine de millions… Mais écoutez donc, commissaire… Il est près de midi… Vous accepterez bien de déjeuner avec moi…

» Je ne puis que vous inviter au restaurant, car je suis célibataire… Vous ne mangerez pas comme à Paris… J’essaierai pourtant que vous ne déjeuniez pas trop mal…

» C’est dit, n’est-ce pas ?…

Il appela le garçon, paya. Et, pour tirer son portefeuille de sa poche, il eut un geste que Maigret avait vu souvent aux hommes d’affaires de son espèce qui prennent l’apéritif aux environs de la Bourse, un geste inimitable, une façon de se renverser en arrière en bombant la poitrine, en rentrant le menton, et d’ouvrir avec une négligence satisfaite cette chose sacrée, cette gaine de cuir matelassée de billets.

— Allons !…

Il ne lâcha le commissaire que vers cinq heures, après l’avoir entraîné dans son bureau, où il y avait trois employés et une dactylographe.

Encore avait-il fait promettre à Maigret que, s’il ne quittait pas Brême le jour même, ils passeraient la soirée ensemble dans un cabaret fameux.

Le policier se retrouva dans la foule, seul avec des pensées qui étaient loin d’être au point. Etaient-ce même des pensées à proprement parler ?

Il rapprochait en esprit deux silhouettes, deux hommes, et il essayait d’établir un rapport entre eux.

Car il y en avait un ! Van Damme ne s’était pas dérangé pour aller se pencher à la morgue sur le cadavre d’un inconnu. Et le plaisir de parler français ne l’avait pas seul poussé à inviter Maigret à déjeuner.

D’ailleurs, il n’avait pris peu à peu sa vraie personnalité qu’à mesure que le commissaire lui paraissait plus indifférent à l’affaire – et peut-être plus bête !

Le matin, il était inquiet. Son sourire manquait de spontanéité.

Quand le policier l’avait quitté, au contraire, c’était bien le petit brasseur d’affaires qui va, qui vient, qui s’agite, qui parle, s’extasie, se frotte aux grosses personnalités financières, conduit son auto, téléphone, jette des ordres à sa dactylo et offre des dîners fins, content et fier d’être lui.

De l’autre côté, un vagabond anémique, aux vêtements usés, aux semelles trouées, qui avait acheté des petits pains aux saucisses sans prévoir qu’il ne les mangerait pas !

Van Damme devait avoir trouvé un autre compagnon pour l’apéritif du soir, dans une même atmosphère de musique viennoise et de bière.

A six heures, un casier métallique roulerait sans bruit, se refermerait sur le corps nu du faux Jeunet, et le monte-charge l’acheminerait vers la glacière dont il occuperait jusqu’au lendemain un compartiment numéroté.

Maigret se dirigeait vers la Polizei Praesidium . Des agents, le torse nu malgré la saison, faisaient de la gymnastique dans une cour entourée de murs d’un rouge cru.

Au laboratoire, un jeune homme aux yeux rêveurs l’attendait près d’une table où tous les objets ayant appartenu au mort étaient rangés, ornés d’étiquettes.

Il parlait un français correct, appliqué, mettait son orgueil à trouver le mot juste.

Il commença par le complet grisâtre que Jeunet portait au moment du suicide, expliqua que les doublures avaient été décousues, toutes les coutures examinées et qu’on n’avait rien découvert.

— Le costume sort de la Belle-Jardinière à Paris. Le tissu comporte cinquante pour cent de coton. C’est donc un vêtement bon marché. On a relevé des taches de graisse, entre autres de graisse minérale qui semble indiquer que l’homme a travaillé ou s’est trouvé fréquemment dans une usine, un atelier ou un garage. Son linge ne porte aucune marque. Les chaussures ont été achetées à Reims. Même observation que pour le costume : qualité vulgaire, fabrication en grande série. Les chaussettes sont des chaussettes en coton comme les camelots en vendent à quatre ou cinq francs la paire. Elles sont trouées, mais n’ont jamais été ravaudées.

» Tous ces vêtements ont été enfermés dans un sac de fort papier, secoués, et la poussière recueillie soumise à l’analyse.

» On a obtenu ainsi confirmation de la provenance des taches de graisse. En effet, le tissu est imprégné d’une fine poudre métallique qu’on ne trouve que dans les effets des ajusteurs, tourneurs et en général de ceux qui travaillent dans les ateliers de construction mécanique.

» Ces indices sont absents des vêtements que j’appellerai les vêtements B et qui n’ont pas été portés depuis plusieurs années, six ans au minimum.

» Autre différence : dans les poches du costume A, on trouve des débris de tabac de la régie française, que vous appelez du tabac gris.

» Dans les poches B, au contraire, il reste un peu de poussière de tabac jaune imitant le tabac égyptien.

» Mais j’en arrive au point le plus important. Les taches relevées sur le costume B ne sont plus des taches de graisse. Ce sont d’anciennes taches de sang humain, probablement de sang artériel.

» Le tissu n’a pas été lavé depuis des années. L’homme qui portait ce vêtement a dû être littéralement inondé de sang. Enfin, des déchirures pourraient faire supposer qu’il y a eu lutte, car, à divers endroits, aux revers entre autres, la trame est arrachée comme si des ongles s’y étaient incrustés.

» Ces vêtements B portent une marque : celle de Roger Morcel, tailleur, rue Haute-Sauvenière, à Liège.

» Quant au revolver, il est d’un modèle qu’on ne fabrique plus depuis deux ans.

» Si vous voulez me laisser votre adresse, je vous enverrai une copie du rapport que je dois établir pour mes chefs.

A huit heures du soir, Maigret en avait fini avec les formalités. La police allemande lui avait remis les vêtements du mort ainsi que ceux de la valise, que l’expert appelait les vêtements B. Et il avait été décidé que, jusqu’à nouvel avis, le corps serait gardé à la disposition des autorités françaises au frigorifique de la morgue.

Maigret avait pris copie de la fiche de Joseph Van Damme, né à Liège, de parents flamands, voyageur de commerce, puis directeur d’une maison de commission qui portait son nom.

Il avait trente-deux ans. Il était célibataire. Il n’y avait que trois ans qu’il était installé à Brême, où, après des débuts difficiles, il semblait faire de bonnes affaires.

Le commissaire rentra dans sa chambre d’hôtel, y resta longtemps assis au bord du lit, les deux valises de fibre posées devant lui.

Il avait ouvert la porte de communication avec la pièce voisine, où tout était resté dans le même état que la veille. Et il fut frappé par le peu de désordre que le drame avait laissé. Au mur, sous une fleur rose de la tapisserie, une toute petite tache brune : la seule tache de sang. Sur la table, les deux pains aux saucisses toujours enveloppés de papier. Une mouche y était posée.

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