Simenon, Georges - La guinguette à deux sous

Тут можно читать онлайн Simenon, Georges - La guinguette à deux sous - бесплатно полную версию книги (целиком) без сокращений. Жанр: Policier. Здесь Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте лучшей интернет библиотеки ЛибКинг или прочесть краткое содержание (суть), предисловие и аннотацию. Так же сможете купить и скачать торрент в электронном формате fb2, найти и слушать аудиокнигу на русском языке или узнать сколько частей в серии и всего страниц в публикации. Читателям доступно смотреть обложку, картинки, описание и отзывы (комментарии) о произведении.
  • Название:
    La guinguette à deux sous
  • Автор:
  • Жанр:
  • Издательство:
    неизвестно
  • Год:
    неизвестен
  • ISBN:
    нет данных
  • Рейтинг:
    4.5/5. Голосов: 81
  • Избранное:
    Добавить в избранное
  • Отзывы:
  • Ваша оценка:
    • 100
    • 1
    • 2
    • 3
    • 4
    • 5

Simenon, Georges - La guinguette à deux sous краткое содержание

La guinguette à deux sous - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Une fin d'après-midi radieuse. Un soleil presque sirupeux dans les rues paisibles de la Rive Gauche. Et partout, sur les visages, dans les mille bruits familiers de la rue, de la joie de vivre. Il y a des jours ainsi, où l'existence est moins quotidienne et où les passants, sur les trottoirs, les tramways et les autos semblent jouer leur rôle dans une féerie. C'était le 27 juin. Quand Maigret arriva à la poterne de la Santé, le factionnaire attendri regardait un petit chat blanc qui jouait avec le chien de la crémière. Il doit y avoir des jours aussi où les pavés sont plus sonores. Les pas de Maigret résonnèrent dans la cour immense. Au bout d'un couloir, il interrogea un gardien. - Il a appris ?... - Pas encore. Un tour de clef. Un verrou. Une cellule très haute, très propre, et un homme qui se levait tandis que son visage semblait chercher une expression. - Ça va, Lenoir ? questionna le commissaire.

[http://www.amazon.fr/Guinguette-%C3%A0-deux-sous/dp/2253143111](http://www.amazon.fr/Guinguette-%C3%A0-deux-sous/dp/2253143111)

La guinguette à deux sous - читать онлайн бесплатно полную версию (весь текст целиком)

La guinguette à deux sous - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon, Georges
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Et Maigret resta seul avec son malaise, qu’il mit longtemps à dissiper. C’était un décalage complet de toutes les idées, un renversement de toutes les valeurs. La rue en était déformée, et les gens qui passaient, et le tramway qui s’étirait comme un ver luisant.

Tout cela prenait les proportions de la fourmilière dont James avait parlé. Une fourmilière en effervescence parce qu’une fourmi était morte !

Le commissaire revoyait le corps du chemisier, là-bas, dans les hautes herbes, derrière la guinguette à deux sous ! Puis tous les gendarmes, sur toutes les routes, arrêtant toutes les autos ! La fourmilière en révolution !

— Bougre d’ivrogne ! grommela-t-il en pensant à James avec une rancune non dénuée d’affection.

Et il faisait un effort pour voir à nouveau les événements avec objectivité. Il en avait oublié ce qu’il était venu faire rue Championnet.

— Essayer de savoir où James était allé avec les trois cent mille francs…

Mais alors il évoquait les trois Basso, le père, la mère, le gosse, tapis quelque part et guettant les bruits du monde extérieur avec effroi.

— L’imbécile me fait chaque fois boire !

Il n’était pas ivre, mais il ne se sentait pas non plus dans son assiette et il se coucha de mauvaise humeur, avec la crainte de se réveiller le lendemain en proie à un solide mal de tête.

« Il faut bien que j’aie mon coin à moi ! » disait James en parlant de la Taverne Royale.

Il avait non seulement son coin à lui, mais son monde à lui, qu’il créait de toutes pièces, à coups de pernod ou de fine, et dans lequel il évoluait, impassible, indifférent aux choses réelles.

Un monde un peu flou, un grouillement de fourmilière, d’ombres inconsistantes où rien n’avait d’importance, où rien ne servait de rien, et où l’on marchait sans but, sans effort, sans joie, sans tristesse, dans un brouillard cotonneux.

Un monde où, sans en avoir l’air, James avec sa tête de clown et sa voix indifférente avait fait peu à peu pénétrer Maigret.

Au point que le commissaire rêva des trois Basso, le père, la mère et le fils, qui collaient leur tête au soupirail de la cave où ils étaient cachés en épiant avec effroi les allées et venues du dehors.

Quand il se leva, il ressentit plus que jamais l’absence de sa femme, qui était toujours en vacances, et dont le facteur apporta une carte postale.

Nous commençons les confitures d’abricots. Quand viendras-tu les manger ?

Il s’assit pesamment devant son bureau, fit crouler la pile de lettres qui l’attendait, cria « Entrez ! » au garçon de bureau qui frappait à la porte.

— Qu’est-ce que c’est, Jean ?

— Le brigadier Lucas a téléphoné pour vous demander de passer rue des Blancs-Manteaux…

— À quelle adresse ?

— Il n’a pas précisé. Il a dit rue des Blancs-Manteaux.

Maigret s’assura qu’il n’y avait rien d’urgent au courrier, gagna à pied le quartier juif dont la rue des Blancs-Manteaux est l’artère la plus commerçante, groupant la plupart des brocanteurs à l’ombre du Mont-de-Piété.

Il était huit heures trente du matin. Tout était calme. Au coin de la rue, Maigret aperçut Lucas qui faisait les cent pas, les deux mains dans les poches.

— Et notre homme ? s’inquiéta-t-il.

Car Lucas avait été chargé de suivre Victor Gaillard lorsque, la veille au soir, celui-ci avait été relâché.

D’un mouvement du menton, le brigadier désigna une silhouette debout devant une vitrine.

— Qu’est-ce qu’il fait là ?

— Je n’en sais rien. Hier, il a commencé par rôder autour des Halles. Il a fini par se coucher sur un banc, où il s’est endormi. À cinq heures du matin, un sergent de ville l’a fait circuler et il est venu ici presque immédiatement… Depuis lors, il tourne autour de cette maison, s’éloigne, revient, colle son visage à la vitrine avec l’intention évidente de m’intéresser à son manège…

Victor, qui avait aperçu Maigret, faisait quelques pas, les mains dans les poches, en sifflotant d’un air ironique. Puis il avisa un seuil sur lequel il s’assit en homme qui n’a rien de mieux à faire.

Sur la vitrine on lisait : Hans Goldberg, achats, ventes, occasions en tous genres.

Et, dans le clair-obscur, on apercevait un petit homme à barbiche qui semblait inquiet des mouvements anormaux du dehors.

— Attends-moi ! dit Maigret.

Il traversa la rue, entra dans la boutique, qui était encombrée de vieux vêtements, d’objets disparates d’où se dégageait une odeur écœurante.

— Vous désirez acheter quelque chose ? questionna le petit juif sans conviction.

Au fond de la boutique, il y avait une porte vitrée et, derrière, une pièce où une femme obèse était occupée à laver le visage d’un gamin de deux à trois ans. La cuvette était sur la table de la cuisine, à côté des tasses et du beurrier.

— Police ! dit Maigret.

— Je m’en doutais…

— Vous connaissez l’individu qui rôde devant chez vous depuis ce matin ?

— Le grand maigre qui tousse ?… Je ne l’ai jamais vu… Tout à l’heure, inquiet, j’ai appelé ma femme, mais elle ne le connaît pas non plus… Ce n’est pas un Israélite…

— Et celui-ci, le connaissez-vous ?

Maigret tendit une photographie de Marcel Basso, que l’autre examina avec attention.

— Ce n’est pas un israélite non plus ! dit-il.

— Et celui-ci ?

Cette fois, c’était un portrait de Feinstein.

— Oui !

— Vous le connaissez ?

— Non ! Mais il est de ma race…

— Vous ne l’avez jamais vu ?

— Jamais… Nous sortons si peu !…

Sa femme lançait de fréquents regards à travers les vitres, sortait un second enfant d’un berceau, et celui-ci se mettait à hurler parce qu’on le débarbouillait.

Le brocanteur paraissait assez sûr de lui. Il se frottait lentement les mains l’une contre l’autre en attendant les questions du commissaire et il regardait autour de lui avec la satisfaction d’un commerçant qui n’a rien à se reprocher.

— Il y a longtemps que vous êtes installé ici ?

— Un peu plus de cinq ans… La maison est déjà très connue, car elle ne fait que du travail honnête…

— Et avant vous ? questionna Maigret.

— Vous ne savez pas ?… C’était le père Ulrich, celui qui a disparu…

Le commissaire eut un soupir de satisfaction. Il pressentait enfin quelque chose.

— Le père Ulrich était brocanteur ?

— Vous devez avoir, à la police, de meilleurs renseignements que moi… Moi, n’est-ce pas, je ne peux rien vous dire de précis… Dans le quartier, on disait qu’il ne se contentait pas de vendre et d’acheter, mais qu’il prêtait de l’argent…

— Un usurier ?

— J’ignore à quel taux il le prêtait… Il vivait tout seul… Il ne voulait pas de commis… Il ouvrait et fermait lui-même ses volets… Un jour, il a disparu et la maison est restée fermée pendant six mois… C’est moi qui l’ai reprise… Et je lui ai donné une autre réputation, vous devez le savoir…

— Si bien que vous n’avez pas connu le père Ulrich ?

— Je n’étais pas à Paris de son temps… Quand j’ai pris la succession, je venais d’Alsace…

Le gosse pleurait toujours, dans la cuisine, et son frère, qui avait ouvert la porte, regardait Maigret en suçant gravement son doigt.

— Je vous dis tout ce que je sais… Croyez que si j’en savais davantage…

— Bon !… Ça va…

Et Maigret sortit après un dernier regard autour de lui, trouva le vagabond toujours assis sur son seuil.

— C’est ici que tu voulais m’amener ?

Et Victor, avec un faux air innocent :

— Où ça ?

— Qu’est-ce que c’est, cette histoire du père Ulrich ?

— Le père Ulrich ?

— Fais pas l’idiot !

— Connais pas, je vous jure…

— C’est lui qui a fait le plongeon dans le canal Saint-Martin ?

— J’sais pas !

Maigret haussa les épaules, s’éloigna, dit à Lucas, en passant :

— Continue à le surveiller, à tout hasard.

Une demi-heure après, il s’était plongé dans de vieux dossiers et il finissait par mettre la main sur celui qu’il cherchait.

Il résuma sur une feuille de papier :

Jacob Ephraïm Lévy, dit Ulrich, soixante-deux ans, originaire de Haute-Silésie, brocanteur rue des Blancs-Manteaux, soupçonné de se livrer régulièrement à l’usure.

Disparaît le 20 mars, mais les voisins ne signalent son absence au commissariat que le 22.

Dans la maison, on ne trouve aucun indice. Rien n’a disparu. Une somme de quarante mille francs est découverte dans le matelas du brocanteur.

Celui-ci, autant qu’on en peut juger, est sorti de chez lui, le 19 au soir, comme cela lui arrivait assez fréquemment.

On manque de renseignements sur sa vie intime. Les recherches faites à Paris et en province n’aboutissent pas. On écrit en Haute-Silésie, et, une mois plus tard, une sœur du disparu arrive à Paris et demande à entrer en possession de l’héritage.

Ce n’est qu’après six mois qu’elle obtient un jugement de disparition.

À midi, Maigret, la tête lourde, achevait, au commissariat de La Villette – le troisième qu’il visitait – de relever des indications dans de lourds registres.

Et il transcrivait enfin :

Le 1 erjuillet, des mariniers ont retiré du canal Saint-Martin, à hauteur de l’écluse, un cadavre d’homme en état de décomposition avancée.

Transporté à l’Institut médico-légal, il n’a pu être identifié.

Taille : 1 m 55.

Âge apparent : soixante à soixante-cinq ans.

Les vêtements ont été en grande partie arrachés par le frottement sur le fond et par des hélices de bateaux. On n’a rien retrouvé dans les poches.

Alors Maigret poussa un soupir. Il sortait enfin de l’atmosphère nébuleuse et loufoque que James semblait créer à plaisir autour de l’affaire.

Il tenait des éléments solides.

— C’est le père Ulrich qui a été assassiné voilà six ans et jeté ensuite dans le canal Saint-Martin.

Pourquoi ? Par qui ?

C’est ce qu’il allait essayer de savoir. Il bourra une pipe, l’alluma avec une lenteur voluptueuse, salua ses collègues du commissariat de La Villette et gagna le trottoir, souriant, sûr de lui, solide sur ses lourdes jambes.

VIII

La maîtresse de James

L’expert-comptable entra dans le bureau de Maigret en se frottant les mains et en esquissant des œillades.

— Ça y est !

— Qu’est-ce qui y est ?

— J’ai revu hâtivement la comptabilité de la chemiserie depuis sept ans. C’était facile. Feinstein n’y comprenait rien et faisait venir une ou deux fois par semaine un petit employé de banque pour tenir ses livres. Quelques truquages afin de diminuer les impôts. Un rapide coup d’œil et l’on connaît l’affaire à fond : une affaire qui ne serait pas plus mauvaise qu’une autre si les capitaux ne manquaient à la base. Les vendeurs payés le 4 ou le 10 du mois. Les traites renouvelées deux ou trois fois. Les soldes destinés à faire rentrer coûte que coûte de l’argent frais dans la caisse. Enfin, Ulrich !

Maigret ne broncha pas. Il savait qu’il valait mieux laisser parler le petit homme volubile qui se promenait de long en large dans la pièce.

— Toujours l’histoire classique ! C’est dans les livres d’il y a sept ans qu’on voit apparaître pour la première fois le nom d’Ulrich. Prêt de deux mille francs, un jour d’échéance. Remboursement une semaine plus tard. À l’échéance suivante, prêt de cinq mille francs. Vous comprenez ? Le chemisier a trouvé le moyen de se procurer de l’argent quand il en a besoin. Il en prend l’habitude. Des deux mille primitifs, on passe à dix-huit mille six mois plus tard. Et ces dix-huit mille sont remboursables à vingt-cinq mille… Le père Ulrich est gourmand… Je dois ajouter que Feinstein est honnête… Il rembourse toujours… Mais d’une façon un peu spéciale. Par exemple, il rembourse quinze mille francs le 15 et il en emprunte à nouveau dix-sept mille le 20… Il les rembourse le mois suivant pour en emprunter vingt-cinq mille aussitôt après… Au mois de mars, Feinstein doit trente-deux mille francs à Ulrich…

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать


Simenon, Georges читать все книги автора по порядку

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки LibKing.




La guinguette à deux sous отзывы


Отзывы читателей о книге La guinguette à deux sous, автор: Simenon, Georges. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.


Понравилась книга? Поделитесь впечатлениями - оставьте Ваш отзыв или расскажите друзьям

Напишите свой комментарий
x