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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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Et la porte de communication avec le laboratoire était entrouverte. Par les fenêtres de celui-ci apparaissaient des femmes en blouse blanche, en rang le long d’une énorme table, et qui travaillaient à empaqueter des tubes de verre.

Chacune avait sa tâche. La première prenait les tubes nus dans un panier et la neuvième livrait à un employé des paquets parfaits, avec une notice, un cartonnage soigné, bref, une marchandise prête à être livrée aux pharmaciens.

« Sers quand même quelque chose à boire ! » disait derrière Maigret la voix de Mme Martin.

Et son mari s’agitait, ouvrait un placard, entrechoquait des verres.

« Rien qu’un doigt de vermouth, M. le Commissaire !… Mme Couchet, elle, pourrait sans doute vous offrir des cocktails… »

Et Mme Martin avait un sourire pointu, comme si ses lèvres eussent été des dards.

V

LA FOLLE

Son verre à la main, Maigret disait en observant Mme Martin :

« Ah ! si vous aviez regardé par la fenêtre, hier au soir ! Du coup, mon enquête serait finie ! Car il est impossible, d’ici, de ne pas voir tout ce qui se passe dans le bureau de Couchet. »

C’est en vain qu’on eût cherché une intention dans sa voix, ou dans son attitude. Il sirotait son vermouth tout en bavardant.

« Je dirais même que cette affaire aurait constitué un des cas les plus curieux de témoignage en matière criminelle. Quelqu’un ayant assisté de loin au meurtre ! Que dis-je ? Avec des jumelles, on verrait si nettement les lèvres des interlocuteurs qu’on pourrait reconstituer leur entretien… »

Mme Martin ne savait que penser, se tenait sur la réserve, un vague sourire figé à ses lèvres pâles.

« Mais aussi quelle émotion pour vous ! Être à votre fenêtre, bien tranquille, et voir soudain quelqu’un menacer votre ancien mari ! Pis encore ! Car la scène a dû être plus complexe. J’imagine Couchet tout seul, plongé dans ses comptes… Il se lève et se dirige vers les lavabos. Quand il revient, quelqu’un a fouillé le coffre-fort, n’a pas le temps de fuir… Il y a néanmoins un détail curieux, dans ce cas : c’est que Couchet se soit rassis… Il est vrai qu’il connaissait peut-être son voleur ?… Il lui parle… Il lui adresse des reproches, lui demande de rendre l’argent…

— Seulement, il aurait fallu que je sois à la fenêtre ! articula Mme Martin.

— Peut-être d’autres fenêtres du même étage réservent-elles le même coup d’œil ?… Qui habite à votre droite ?

— Deux jeunes filles et leur mère… Celles qui font du phono tous les soirs… »

À cet instant retentit un cri que Maigret avait déjà entendu. Il resta silencieux une seconde, murmura : « La folle, n’est-ce pas ?

— Chut… » fit Mme Martin en marchant à pas feutrés vers la porte.

Elle ouvrit celle-ci brusquement. Dans le corridor mal éclairé, on aperçut une silhouette de femme qui s’éloignait en hâte.

« Vieille chipie !… grommelait Mme Martin assez haut pour être entendue de l’autre.

Revenant sur ses pas, furieuse, elle expliqua au commissaire :

« C’est la vieille Mathilde ! Une ancienne cuisinière ! Vous l’avez vue ? On dirait un gros crapaud ! Elle habite la chambre voisine, avec sa sœur qui est folle. Elles sont aussi vieilles et aussi laides l’une que l’autre ! La folle n’a pas quitté une seule fois sa chambre depuis que nous avons cet appartement.

— Pourquoi crie-t-elle ainsi ?

— Justement ! Ça lui prend quand on la laisse seule dans l’obscurité. Elle a peur comme un enfant. Elle hurle… J’ai fini par comprendre le manège… Du matin au soir, la vieille Mathilde rôde dans les couloirs… On est toujours sûr de la trouver derrière une porte, et, quand on la surprend, c’est à peine si elle est gênée… Elle s’éloigne, avec sa vilaine tête placide !… C’est au point qu’on n’est plus chez soi, qu’on doit baisser la voix si on veut parler d’affaires de famille… Je viens de la prendre sur le fait, n’est-ce pas ? Eh bien ! je parie qu’elle est déjà revenue…

— Ce n’est pas très agréable ! convint Maigret. Mais le propriétaire n’intervient-il pas ?

— Il a tout fait pour les mettre à la porte… Malheureusement il y a des lois… Sans compter que ce n’est ni sain ni appétissant, ces deux vieilles dans une petite chambre !… Je parie qu’elles ne se lavent jamais… »

Le commissaire avait saisi son chapeau.

« Vous m’excuserez de vous avoir dérangés. Il est temps que je parte… »

Désormais, il avait dans la tête une image précise du logement, depuis les napperons des meubles jusqu’aux calendriers ornant les murs.

« Ne faites pas de bruit !… Vous allez surprendre la vieille… »

Ce n’était pas tout à fait exact. Elle n’était pas dans le corridor, mais derrière sa porte entrouverte, comme une grosse araignée en embuscade. Elle dut être déroutée en voyant le commissaire lui adresser au passage un aimable salut.

À l’heure de l’apéritif, Maigret était assis au Select, non loin du bar américain où l’on ne parlait que des courses. Quand le garçon s’approcha de lui, il exhiba la photographie de Roger Couchet, qu’il avait prise le matin rue Pigalle.

« Vous connaissez ce jeune homme ? »

Le garçon s’étonna.

« C’est curieux…

— Qu’est-ce qui est curieux ?

— Il y a moins d’un quart d’heure qu’il est parti… Il était à cette table, tenez ! Je ne l’aurais pas remarqué si, au lieu de me dire quelle consommation il voulait, il n’avait prononcé :

« — La même chose qu’hier ! »

« Or, je ne me souvenais pas du tout de l’avoir vu… Je lui ai dit :

« — Voulez-vous me rappeler ce que c’était ?

Un gin-Fizz, voyons ! »

« Et c’est ce qui m’a le plus amusé ! Parce que je suis sûr de n’avoir pas servi de gin-Fizz dans la soirée d’hier !

« Il est resté quelques minutes, puis il est parti… C’est drôle que vous veniez justement me montrer sa photographie. »

Ce n’était pas drôle du tout. Roger avait tenu à établir qu’il était la veille au Select, comme il l’avait déclaré à Maigret. Il avait employé un truc assez adroit et n’avait eu que le tort de choisir une consommation peu courante.

Quelques minutes plus tard, Nine entrait, l’œil morne, s’asseyait à la table la plus proche du bar, puis, apercevant le commissaire, se levait, hésitait, s’avançait vers lui.

« Vous désirez me parler ? questionna-t-elle.

— Pas particulièrement. Si, pourtant ! Je voudrais vous poser une question. Vous venez ici à peu près tous les soirs, n’est-ce pas ?

— C’est toujours ici que Raymond me donnait rendez-vous !

— Avez-vous une place fixe ?

— Là-bas, où je me suis installée en entrant…

— Vous y étiez hier ?

— Oui, pourquoi ?

— Et vous ne vous souvenez pas d’avoir vu l’original de ce portrait ? »

Elle regarda la photographie de Roger, murmura : « Mais c’est mon voisin de chambre !

— Oui ! C’est le fils de Couchet… »

Elle écarquilla les yeux, troublée par cette coïncidence, se demandant ce que celle-ci cachait.

« Il est venu chez moi un peu après votre départ, ce matin… Je rentrais du Moulin-Bleu…

— Qu’est-ce qu’il voulait ?

— Il m’a demandé si je n’avais pas un cachet d’aspirine, pour Céline qui était malade…

— Et au théâtre ? On vous a engagée ?

— Je dois y aller ce soir… Une danseuse est blessée… Si elle ne va pas mieux, je la remplacerai et peut-être qu’on m’engagera définitivement… »

Elle baissa la voix pour continuer :

« J’ai les cent francs… Donnez-moi votre main… »

Et ce geste était révélateur de toute une psychologie. Elle ne voulait pas tendre les cent francs à Maigret en public ! Elle craignait de le gêner ! Alors, elle tenait dans la paume de la main le billet plié tout menu ! Elle le lui passait comme à un gigolo !

« Je vous remercie ! Vous avez été bon… »

On la sentait découragée. Elle regardait autour d’elle sans prendre le moindre intérêt au spectacle des gens qui allaient et venaient. Elle esquissa pourtant un pâle sourire, remarqua :

« Le maître d’hôtel nous regarde… Il se demande pourquoi je suis avec vous… Il doit croire que j’ai déjà remplacé Raymond… Vous allez vous compromettre !

— Vous buvez quelque chose ?

— Merci ! dit-elle discrètement. Si vous aviez par hasard besoin de moi… Au Moulin-Bleu, mon nom est Élyane… Vous connaissez l’entrée des artistes, rue Fontaine ?… »

Ce ne fut pas trop pénible. Maigret sonna à la porte de l’appartement du boulevard Haussmann, quelques minutes avant l’heure du dîner. Dès l’entrée, il régnait une lourde odeur de chrysanthèmes. La domestique qui vint ouvrir marchait sur la pointe des pieds.

Elle crut que le commissaire voulait simplement déposer sa carte et elle le conduisit sans mot dire jusqu’à la chambre mortuaire, toute tendue de noir. À l’entrée, il y avait de nombreuses cartes de visite sur un plateau Louis XVI.

Le corps était déjà dans le cercueil, qui disparaissait sous les fleurs.

Dans un coin, un grand jeune homme en deuil, très distingué, adressa un léger signe de tête à Maigret.

En face de lui, une femme d’une cinquantaine d’années, aux traits vulgaires, aux vêtements de paysanne endimanchée, était agenouillée.

Le commissaire s’approcha du jeune homme.

« Pourrais-je voir Mme Couchet ?

— Je vais demander à ma sœur si elle peut vous recevoir… C’est monsieur ?…

— Maigret ! Le commissaire chargé de l’enquête… »

La paysanne resta à sa place. Quelques instants plus tard, le jeune homme revint et pilota son hôte à travers l’appartement.

À part l’odeur de fleurs qui régnait partout, les pièces gardaient leur physionomie habituelle. C’était un bel appartement de la fin du siècle dernier, comme la plupart des appartements du boulevard Haussmann. De grandes chambres. Les plafonds et les portes un peu trop ornés.

Et des meubles de style. Dans le salon, un monumental lustre de cristal tintait dès qu’on marchait.

Mme Couchet était là, entourée de trois personnes qu’elle présenta. D’abord le jeune homme en deuil :

« Mon frère, Henry Dormoy, avocat à la Cour… »

Puis un monsieur d’un certain âge :

« Le colonel Dormoy, mon oncle… »

Une dame enfin, aux beaux cheveux d’argent :

« Ma mère… »

Et tous, en vêtements de deuil, étaient fort distingués. Sur la table, le thé n’avait pas encore été desservi et il restait des toasts et des gâteaux.

« Si vous voulez vous asseoir…

— Une question, si vous le permettez. Cette dame qui est dans la chambre mortuaire…

— La sœur de mon mari… dit Mme Couchet. Elle est arrivée ce matin de Saint-Amand… »

Maigret ne sourit pas. Mais il comprenait. Il sentait très bien qu’on ne désirait pas outre mesure voir arriver la famille Couchet, en habits de paysans ou de petits-bourgeois.

Il y avait les parents côté mari et les parents côté Dormoy.

Côté Dormoy, c’était élégant, discret. Déjà tout le monde était habillé de noir.

Côté Couchet, il n’y avait encore que cette commère dont la soie du corsage était trop tendue sous les bras.

« Pourrais-je vous dire quelques mots en particulier, madame ? »

Elle s’excusa auprès de sa famille, qui voulut quitter le salon.

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