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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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« Dites-moi, Roger Couchet, vous voyiez souvent votre père ?

— Parfois !

— Où ?

Et Maigret le regardait durement.

« À son bureau… Ou bien au restaurant…

— Quand l’avez-vous vu pour la dernière fois ?

— Je ne sais pas… Il y a plusieurs semaines…

— Et vous lui avez demandé de l’argent ?

— Comme toujours !

— En somme, vous viviez à ses crochets ?

— Il était assez riche pour…

— Minute ! Où étiez-vous hier vers huit heures du soir ? »

Il n’y eut pas d’hésitation.

« Au Select ! dit-il avec un sourire ironique qui signifiait :

« Si vous croyez que je ne sais pas où vous voulez en venir ! »

« Que faisiez-vous au Select ?

— J’attendais mon père !

— Donc, vous aviez besoin d’argent ! Et vous saviez qu’il viendrait au Select…

— Il y était presque tous les soirs avec sa poule ! D’ailleurs, l’après-midi, je l’avais entendu parler au téléphone… Car on entend tout ce qui se dit à côté…

— Quand vous avez constaté que votre père ne venait pas, vous n’avez pas eu l’idée de vous rendre à son bureau de la place des Vosges ?

— Non ! »

Maigret cueillit sur la cheminée une photographie du jeune homme, qui était entourée de nombreux portraits de femmes. Il la mit en poche en grommelant :

« Vous permettez ?

— Si cela vous fait plaisir !

— Vous ne croyez pas ?… commença M. Martin.

— Je ne crois rien du tout. Cela me fait penser à vous poser quelques questions. Quels étaient les rapports de votre ménage avec Roger ?

— Il ne venait pas souvent.

— Et quand il venait ?

— Il ne restait que quelques minutes…

— Sa mère est au courant de son genre de vie ?

— Que voulez-vous dire ?

— Ne faites pas l’idiot, monsieur Martin ! Votre femme sait-elle que son fils vit à Montmartre sans rien faire ? »

Et le fonctionnaire de regarder par terre, gêné.

« J’ai essayé souvent de le décider à travailler ! » soupira-t-il.

Cette fois, le jeune homme se mit à pianoter sur la table avec impatience.

« Vous remarquerez que je suis toujours en pyjama et que…

— Voudriez-vous me dire si vous avez vu hier soir au Select quelqu’un de votre connaissance ?

— J’ai vu Nine !

— Vous lui avez parlé ?

— Pardon ! Je ne lui ai jamais adressé la parole !

— À quelle place était-elle ?

— La seconde table à droite du bar.

— Où avez-vous retrouvé votre gant, monsieur Martin ? Si je me souviens bien, vous le cherchiez cette nuit près des poubelles, dans la cour… »

M. Martin émit un petit rire difficile.

« Il était chez moi !… Figurez-vous que j’étais parti avec un seul gant et que je ne m’en étais pas aperçu…

— Lorsque vous avez quitté la place des Vosges, où êtes-vous allé ?

— Je me suis promené… Le long des quais… Je… J’avais des maux de tête…

— Vous vous promenez souvent, le soir, sans votre femme ?

— Quelquefois ! »

Il était au supplice. Et il ne savait toujours pas quoi faire de ses mains gantées.

« Vous allez à votre bureau, maintenant ?

— Non ! J’ai téléphoné pour demander congé. Je ne puis laisser ma femme dans…

— Eh bien ! allez donc la rejoindre… »

Maigret restait là. Le bonhomme cherchait un moyen de prendre décemment congé.

« Au revoir, Roger… dit-il en avalant sa salive. Je… je crois qu’il vaudrait mieux que tu voies ta mère… »

Mais Roger se contenta de hausser les épaules et de regarder Maigret avec impatience. On entendit décroître dans l’escalier le bruit des pas de M. Martin.

Le jeune homme ne disait rien. Sa main saisit machinalement un flacon d’éther sur la table de nuit et le posa plus loin.

« Vous n’avez aucune déclaration à faire ? questionna lentement le commissaire.

— Aucune !

— Parce que, si vous aviez quelque chose à dire, il vaudrait mieux que se soit maintenant que plus tard…

— Je n’aurai rien à vous dire plus tard… Si ! Une chose que je vous dis tout de suite : c’est que vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu’au coude…

— Au fait, puisque vous n’avez pas vu votre père, hier soir, vous devez être sans argent ?

— Comme vous dites !

— Où allez-vous en trouver ?

— Ne vous inquiétez pas pour moi, je vous prie… Vous permettez ?… »

Et il fit couler de l’eau dans la cuvette pour commencer sa toilette.

Maigret, par contenance, fit encore quelques pas dans la chambre, puis sortit, entra à côté, où les deux femmes attendaient. C’était Céline, maintenant, la plus agitée. Quant à Nine, assise dans la bergère, elle mordillait lentement un mouchoir en regardant le vide de la fenêtre de ses grands yeux rêveurs.

« Eh bien ?… questionna la maîtresse de Roger.

— Rien ! Vous pouvez rentrer chez vous…

— C’est bien son père qui ?…

Et soudain, très grave, le front plissé :

« Mais alors, il va hériter ? »

Et elle s’en alla en réfléchissant.

Sur le trottoir, Maigret demanda à sa compagne :

« Où allez-vous ? »

Un geste vague, indifférent, puis :

« Je vais au Moulin-Bleu s’ils veulent me reprendre… »

Il l’observait avec un intérêt affectueux.

« Vous aimiez bien Couchet ?

— Je vous l’ai dit hier : c’était un chic type… Et on n’en trouve pas beaucoup, je vous jure !… Quand on pense qu’un salaud l’a… »

Il y eut deux larmes, puis plus rien.

« C’est ici », dit-elle en poussant une petite porte qui servait d’entrée des artistes.

Maigret, qui avait soif, pénétra dans un bar pour boire un demi. Il devait aller place des Vosges. La vue d’un appareil téléphonique lui fit penser qu’il n’était pas encore passé au Quai des Orfèvres et qu’il y avait peut-être du courrier urgent qui l’attendait.

Il appela le garçon de bureau.

« C’est toi, Jean ?… Rien pour moi ?… Comment ?… Une dame qui attend depuis une heure ?… En deuil ?… Ce n’est pas Mme Couchet ?… Hein ?… Mme Martin ?… J’arrive ! »

Mme Martin en deuil ! Et elle l’attendait depuis une heure dans l’antichambre de la Police judiciaire ! Maigret ne connaissait encore d’elle qu’une ombre chinoise : l’ombre cocasse de la veille, sur le rideau du second étage, quand elle gesticulait et que ses lèvres s’agitaient pour de terribles diatribes.

« Cela arrive souvent ! » avait dit la concierge.

Et le pauvre bonhomme de l’Enregistrement, qui avait oublié son gant, était allé se promener tout seul dans l’obscurité des quais…

Et quand Maigret avait quitté la cour, à une heure du matin, il y avait eu du bruit contre une vitre ! Il monta lentement l’escalier poussiéreux de la P.J., serra, en passant, la main de quelques collègues, passa la tête par l’entrebâillement de la porte de l’antichambre.

Dix fauteuils de velours vert. Une table comme un billard. Au mur, le tableau d’honneur : deux cents portraits d’inspecteurs tués en service commandé.

Dans le fauteuil du milieu, une dame en noir, très raide, une main tenant son sac à poignée d’argent, l’autre posée sur le pommeau d’un parapluie.

Des lèvres minces. Un regard ferme braqué droit devant elle.

Elle ne broncha pas en se sentant observée.

Les traits figés, elle attendait.

IV

LA FENÊTRE DU SECOND ÉTAGE

Elle précéda Maigret avec cette dignité agressive de ceux pour qui l’ironie d’autrui est la pire des catastrophes.

« Veuillez vous asseoir, madame ! »

C’était un Maigret lourdaud, bon-enfant, aux yeux un peu vagues qui la recevait et lui désignait une chaise bien éclairée par le rectangle blême de la fenêtre. Elle s’y installa dans la même pose exactement que celle adoptée auparavant dans l’antichambre.

Une pose digne, évidemment ! Une pose de combat aussi ! Les omoplates ne touchaient pas le dossier. Et la main gantée de fil noir était prête à gesticuler sans lâcher le réticule qui se balancerait en l’air.

« Je suppose, monsieur le commissaire, que vous vous demandez pourquoi je…

— Non ! »

Ce n’était pas méchanceté de la part de Maigret de la désarçonner de la sorte dès la première prise de contact. Ce n’était pas hasard non plus. Il savait que c’était nécessaire.

Il disposait, lui, d’un fauteuil de bureau. Il était renversé en arrière, dans une pose assez vulgaire, et il fumait sa pipe à petites bouffées gourmandes.

Mme Martin avait sursauté, ou plutôt son buste s’était raidi.

« Que voulez-vous dire ? J’imagine que vous ne vous attendiez pas à…

— Si ! »

Et il lui souriait d’un sourire bonasse. Du coup, les doigts étaient mal à l’aise dans les gants de fil noir. Le regard, très aigu, fit le tour de l’horizon et une inspiration vint à Mme Martin.

« Vous avez reçu une lettre anonyme ? »

Elle affirmait en questionnant, avec un faux air d’être certaine de ce qu’elle avançait, ce qui fit sourire plus largement le commissaire car, ça encore, c’était un trait caractéristique qui s’harmonisait avec tout ce qu’il savait déjà de son interlocutrice.

« Je n’ai pas reçu de lettre anonyme… »

Elle secoua la tête, sceptique.

« Vous ne me ferez pas croire… »

Elle sortait toute vivante d’un album de famille. Physiquement, elle s’assortissait aussi bien que possible au fonctionnaire à l’Enregistrement qu’elle avait épousé.

On les imaginait sans peine, le dimanche après-midi, montant par exemple les Champs-Élysées : le dos noir et nerveux de Mme Martin, son chapeau toujours en travers à cause du chignon, sa démarche précipitée de femme active et ce mouvement du menton soulignant des paroles catégoriques… Et le pardessus mastic de Martin, ses gants de peau, sa canne, sa démarche assurée, paisible, ses tentatives de flânerie et d’arrêt aux étalages…

« Vous aviez des vêtements de deuil chez vous ? murmura insidieusement Maigret en exhalant une grosse bouffée de fumée.

— Ma sœur est morte il y a trois ans… Je veux dire ma sœur de Blois… Celle qui a épousé un commissaire de police… vous voyez que…

— Que ?… »

Rien ! Elle le mettait en garde ! Il était temps de lui faire sentir qu’elle n’était pas n’importe qui !

Elle devenait d’ailleurs nerveuse, parce que tout le discours qu’elle avait préparé ne servait de rien, par la faute de cet épais commissaire.

« Quand avez-vous appris la mort de votre premier mari ?

— Mais… ce matin, comme tout le monde ! C’est la concierge qui m’a dit que vous vous occupiez de cette affaire et, comme ma situation est assez délicate… Vous ne pouvez comprendre.

— Mais si ! À propos, votre fils ne vous a pas rendu visite, hier après-midi ?

— Que voulez-vous insinuer ?

— Rien ! Une simple question.

— La concierge vous dira qu’il y a au moins trois semaines qu’il n’est pas venu me voir… »

Elle parlait sèchement. Son regard était plus agressif. Est-ce que Maigret n’avait pas eu tort de ne pas lui laisser prononcer son discours ?

« Je suis heureux de votre démarche, car elle prouve votre délicatesse et… »

Le seul mot « délicatesse » changea quelque chose dans les yeux gris de la femme, qui inclina la tête en guise de remerciement.

« Il y a des situations très pénibles ! dit-elle. Tout le monde ne le comprend pas. Même mon mari, qui me conseillait de ne pas porter le deuil ! Remarquez que je le porte sans le porter. Pas de voile ! Pas de crêpe ! Simplement des vêtements noirs… »

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