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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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Maigret n’avait pas le temps de parlementer. Il la saisit par un bras, lui mit la main sur la bouche. « Chut !… Vous vous trompez !… Police… »

Le temps de réaliser le sens de ces mots, elle se débattit, en femme nerveuse qu’elle était, essaya de mordre, donna par-derrière des coups de talon.

De la soie craqua : la bretelle de la robe.

Et tout se calma enfin. Maigret répétait :

« Pas de bruit… Je suis de la police… Il est inutile d’ameuter la maison… »

C’était la caractéristique de ce crime que ce silence inusité en pareil cas, ce calme, ces vingt-huit locataires qui poursuivaient leur existence normale autour du cadavre.

La jeune femme remettait de l’ordre dans sa toilette.

« Vous étiez sa maîtresse ? »

Un regard hargneux à Maigret, en même temps qu’elle cherchait une épingle pour rattacher sa bretelle.

« Vous aviez rendez-vous avec lui ce soir ?

— À huit heures, au Select… Nous devions dîner ensemble et aller au théâtre…

— En ne le voyant pas à huit heures, vous n’avez pas téléphoné ?

— Oui ! On m’a répondu que l’appareil était décroché. »

Tous deux le voyaient en même temps, sur le bureau. L’homme avait dû le renverser en tombant en avant.

Des pas dans la cour, où les moindres bruits s’amplifiaient ce soir-là comme sous une cloche. La concierge appela du seuil, pour ne pas voir le cadavre.

« Monsieur le Commissaire… Ce sont ceux du quartier… »

Elle ne les aimait pas. Ils arrivaient à quatre ou cinq, sans essayer de passer inaperçus. L’un d’eux finissait de raconter une histoire amusante. Un autre questionnait en atteignant le bureau :

« Où est le cadavre ? »

Le commissaire du quartier étant absent, c’était son secrétaire qui le remplaçait et Maigret se trouva d’autant plus à l’aise pour garder la direction des opérations.

« Laissez vos hommes dehors. J’attends le Parquet. Il est souhaitable que les locataires ne se doutent de rien… »

Et, pendant que le secrétaire faisait le tour du bureau, il se tourna à nouveau vers la jeune femme.

« Comment vous appelez-vous ?

— Nine… Nine Moinard, mais on dit toujours Nine…

— Il y a longtemps que vous connaissez Couchet ?

— Peut-être six mois… »

Il n’y avait pas besoin de lui poser beaucoup de questions. Il suffisait de l’observer. Une assez jolie fille, encore à ses débuts. Sa toilette sortait d’une bonne maison. Mais sa façon de se maquiller, de tenir son sac et ses gants, de regarder les gens d’un air agressif trahissait les coulisses d’un music-hall.

« Danseuse ?

— J’étais au Moulin-Bleu…

— Et maintenant ?

— Je suis avec lui… »

Elle n’avait pas eu le temps de pleurer. Tout s’était passé trop rapidement et elle n’avait pas encore une notion très nette de la réalité.

« Il vivait avec vous ?

— Pas tout à fait, puisqu’il est marié… Mais enfin…

— Votre adresse ?

— À l’hôtel Pigalle… rue Pigalle… »

Le secrétaire du commissariat remarquait : « On ne pourra en tout cas pas prétendre qu’il y a eu vol !

— Pourquoi ?

— Regardez ! Le coffre-fort est derrière lui. Il n’est pas fermé à clef, mais le dos du mort empêche d’en ouvrir la porte ! »

Nine, qui avait tiré un tout petit mouchoir de son sac, reniflait et se tamponnait les narines.

L’instant d’après, l’atmosphère changeait. Freins d’autos dehors. Pas et voix dans la cour. Puis des poignées de main, des questions, des colloques bruyants. Le Parquet était arrivé. Le médecin légiste examinait le cadavre et les photographes installaient leurs appareils.

Pour Maigret, c’était un moment désagréable à passer. Après les quelques phrases indispensables, il gagna la cour, les mains dans les poches, alluma sa pipe, se heurta à quelqu’un, dans l’ombre. C’était la concierge, qui ne pouvait se résigner à laisser des inconnus circuler dans sa maison sans s’inquiéter de leurs faits et gestes.

« Comment vous appelle-t-on ? lui demanda Maigret, avec bienveillance.

— Mme Bourcier… Ces messieurs vont rester longtemps ?… Regardez ! Il n’y a plus de lumière dans la chambre de Mme de Saint-Marc. Elle a dû s’endormir, la pauvre… »

En examinant la maison, le commissaire aperçut une autre lumière, un rideau crème et, derrière, une silhouette de femme. Elle était petite et maigre, comme la concierge. On n’entendait pas sa voix. Mais ce n’était pas nécessaire pour deviner qu’elle était en proie à la colère. Tantôt elle restait rigoureusement immobile, à fixer quelqu’un qu’on ne voyait pas. Puis soudain elle parlait, gesticulait, faisait quelques pas en avant.

« Qui est-ce ?

— Mme Martin… Vous avez vu rentrer son mari tout à l’heure… Vous savez, celui qui a remonté sa boîte à ordures… Le fonctionnaire de l’Enregistrement…

— Ils ont l’habitude de se disputer ?

— Ils ne se disputent pas… Il n’y a qu’elle à crier… Lui n’ose même pas ouvrir la bouche… »

De temps en temps, Maigret jetait un coup d’œil dans le bureau où ils étaient une dizaine à s’agiter. Le juge d’instruction, du seuil, appela la concierge.

« Qui est, après M. Couchet, le dirigeant de l’affaire ?

— Le directeur, M. Philippe. Il n’habite pas loin : dans l’île Saint-Louis…

— Il a le téléphone ?

— Sûrement… »

On entendit parler à l’appareil. Là-haut, Mme Martin ne se découpait plus sur le rideau. Par contre, un être falot descendait l’escalier, traversait la cour à pas furtifs et gagnait la rue. Maigret avait reconnu le chapeau melon et le pardessus mastic de M. Martin.

Il était minuit. Les jeunes filles au phonographe éteignirent leur lumière. Il ne restait plus d’éclairé, outre les bureaux, que le salon des Saint-Marc, au premier, où l’ancien ambassadeur et la sage-femme conversaient à mi-voix dans une fade odeur de clinique.

Malgré l’heure, M. Philippe, lorsqu’il arriva, était tiré à quatre épingles, la barbe brune bien lissée, les mains gantées de suède gris. C’était un homme d’une quarantaine d’années, le type même de l’intellectuel sérieux et bien élevé.

Certes, la nouvelle l’étonna, le bouleversa même. Mais, dans son émotion, il y avait comme une restriction.

« Avec la vie qu’il menait… soupira-t-il.

— Quelle vie ?

— Je ne dirai jamais de mal de M. Couchet. D’ailleurs, il n’y a pas de mal à en dire. Il était le maître de son temps…

— Un instant ! Est-ce que M. Couchet dirigeait son affaire lui-même ?

— Ni de près ni de loin. C’est lui qui l’a lancée. Mais, une fois en train, il m’a laissé toutes les responsabilités. Au point que j’étais parfois quinze jours sans le voir. Tenez ! Aujourd’hui même, je l’ai attendu jusqu’à cinq heures. C’est veille d’échéance. M. Couchet devait m’apporter les fonds nécessaires aux paiements de demain. Environ trois cent mille francs. À cinq heures, j’ai été forcé de partir et je lui ai laissé un rapport sur le bureau. »

On l’y trouva, tapé à la machine, sous la main du mort. Un rapport banal : proposition d’augmentation d’un employé et de suppression d’un des livreurs ; projet de publicité dans les pays d’Amérique latine, etc.

« Si bien que les trois cent mille francs devraient être ici ? questionna Maigret.

— Dans le coffre. La preuve, c’est que M. Couchet l’a ouvert. Nous sommes deux, lui et moi, à avoir la clef et le secret… »

Mais, pour ouvrir le coffre, il fallait enlever le corps et on attendit que la tâche des photographes fût terminée. Le médecin légiste faisait son rapport verbal. Couchet avait été atteint d’une balle dans la poitrine et l’aorte ayant été sectionnée, la mort avait été foudroyante. La distance entre l’assassin et sa victime pouvait être évaluée à trois mètres. Enfin, la balle était du calibre le plus courant : 6,35 mm.

M. Philippe donnait quelques explications au juge.

« Nous n’avons, place des Vosges, que nos laboratoires, qui se trouvent derrière ce bureau… »

Il ouvrit une porte. On aperçut une grande salle au toit vitré où étaient rangées des milliers d’éprouvettes. Derrière une autre porte, Maigret crut entendre du bruit.

« Qu’est-ce qu’il y a là ?

— Les cobayes… Et, à droite, ce sont les bureaux des dactylos et des employés… Nous avons d’autres locaux à Pantin, d’où se font la plupart des expéditions, car vous savez sans doute que les sérums du docteur Rivière sont connus dans le monde entier… »

— C’est Couchet qui les a lancés ?

— Oui ! Le docteur Rivière n’avait pas d’argent. Couchet a financé ses recherches. Il y a une dizaine d’années, il a monté un laboratoire qui n’avait pas encore l’importance de celui-ci…

— Le docteur Rivière est toujours dans l’affaire ?

— Il est mort voilà cinq ans, au cours d’un accident d’auto. »

On emportait enfin le corps de Couchet et, dès que l’on ouvrit la porte du coffre-fort, il y eut des exclamations : tout l’argent qu’il contenait avait disparu. Il ne restait que des papiers d’affaires. M. Philippe expliquait :

« Non seulement les trois cent mille francs que M. Couchet a certainement apportés, mais encore soixante mille francs qui ont été encaissés cet après-midi et que j’avais placés moi-même dans ce casier, entourés d’un élastique ! »

Dans le portefeuille du mort, rien ! Ou plutôt deux billets numérotés pour un théâtre de la Madeleine, dont la vue déclencha les sanglots de Nine.

« C’était pour nous !… Nous devions y aller ensemble… »

C’était la fin. Le désordre s’était accru. Les photographes repliaient les pieds encombrants des appareils… Le médecin légiste se lavait les mains à une fontaine qu’il avait découverte dans un placard et le greffier du juge d’instruction manifestait sa fatigue.

Pendant quelques instants, pourtant, Maigret, malgré toute cette agitation, eut une sorte de tête-à-tête avec le mort.

Un homme vigoureux, plutôt petit, grassouillet. Comme Nine, il ne s’était sans doute jamais débarrassé d’une certaine vulgarité, en dépit de ses vêtements bien coupés, de ses ongles manucurés, du linge de soie fait sur mesure.

Ses cheveux blonds devenaient rares. Ses yeux devaient être bleus et avoir une expression un peu enfantine.

« Un chic type ! » soupira une voix derrière lui.

C’était Nine, qui pleurait d’attendrissement et qui prenait Maigret à témoin, faute d’oser s’adresser aux gens plus solennels du Parquet.

« Je vous jure que c’était un chic type ! Dès qu’il croyait que quelque chose pourrait me faire plaisir… Et pas seulement à moi !… À n’importe qui !… Je n’ai jamais vu un homme donner des pourboires comme lui… Au point que je le grondais… Je lui disais qu’on le considérait comme une poire… Alors il répondait :

« — Qu’est-ce que ça peut faire ?… »

Le commissaire demanda gravement :

« Il était gai ?

— Plutôt gai… Mais pas gai dans le fond… Vous comprenez ?… C’est difficile à expliquer… Il avait besoin de bouger, de faire quelque chose… S’il restait tranquille, il devenait sombre ou inquiet…

— Sa femme ?…

— Je l’ai vue une fois, de loin… Je n’ai pas de mal à dire d’elle…

— Où habitait Couchet ?

— Boulevard Haussmann. Mais, la plupart du temps, il allait à Meulan, où il a une villa… »

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