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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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    Laffaire Saint-Fiacre
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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre краткое содержание

Laffaire Saint-Fiacre - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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Le régisseur était toujours dans le corridor.

— Si tu restes ici, je resterai avec toi ! déclarait Marie Vassilief.

Et Maigret ordonnait à Gautier :

— Renvoyez la voiture et payez le chauffeur.

Le désordre croissait. Non pas un désordre matériel, réparable, mais un désordre moral, qui semblait contagieux. Gautier lui-même perdait pied.

— Il faut pourtant que nous causions, commissaire… vint dire le jeune homme.

— Pas maintenant !

Et il lui montrait la femme d’une élégance agressive qui allait et venait dans la bibliothèque et dans le salon avec l’air d’en faire l’inventaire.

— De qui est ce stupide portrait, Maurice ? s’écriait-elle en riant.

Des pas dans l’escalier. Maigret vit passer Jean Métayer, qui avait revêtu un ample pardessus et qui tenait à la main un sac de voyage. Métayer devait se douter qu’on ne le laisserait pas partir, car il s’arrêta devant la porte de la bibliothèque, attendit.

— Où allez-vous ?

— À l’auberge ! Il est plus digne de ma part de…

Maurice de Saint-Fiacre, pour se débarrasser de sa maîtresse, la conduisait vers une chambre de l’aile droite du château. Tous deux continuaient à discuter en anglais.

— C’est vrai qu’on ne trouverait pas à emprunter quarante mille francs sur le château ? demanda Maigret au régisseur.

— Ce serait difficile.

— Eh bien ! faites quand même l’impossible, dès demain matin.

Le commissaire hésita à sortir. Au dernier moment il se décida à gagner le premier étage et là une surprise l’attendait. Tandis qu’en bas les gens s’agitaient comme sans but, on avait mis de l’ordre, là-haut, dans la chambre de la comtesse de Saint-Fiacre.

Le docteur, aidé de la femme de chambre, avait fait la toilette du cadavre.

Ce n’était plus l’atmosphère équivoque et sordide du matin ! Ce n’était plus le même corps. La morte, vêtue d’une chemise de nuit blanche, était étendue sur son lit à baldaquin dans une attitude paisible et digne, les mains jointes sur un crucifix.

Déjà il y avait des cierges allumés, de l’eau bénite et un brin de buis dans une coupe.

Bouchardon regarda Maigret qui entrait et il eut l’air de dire :

— Eh bien ! Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce du beau travail ?

Le prêtre priait en remuant les lèvres sans bruit. Il resta seul avec la morte tandis que les deux autres s’en allaient.

Les groupes s’étaient raréfiés, sur la place, devant l’église. À travers les rideaux des maisons, on voyait les familles attablées pour le déjeuner.

L’espace de quelques secondes, le soleil essaya de percer la couche de nuages, mais l’instant d’après déjà le ciel redevenait glauque et les arbres frissonnaient de plus belle.

Jean Métayer était installé dans le coin proche de la fenêtre et il mangeait machinalement en regardant la route vide. Maigret avait pris place à l’autre bout de la salle de l’auberge. Entre eux deux, il y avait une famille d’un village voisin, arrivée dans une camionnette, qui avait apporté ses provisions et à qui Marie Tatin servait à boire.

La pauvre Tatin était affolée. Elle ne comprenait plus rien aux événements. D’habitude, elle ne louait que de temps en temps une chambre mansardée à un ouvrier qui venait faire des réparations au château ou dans une ferme.

Et voilà qu’outre Maigret elle avait un nouveau pensionnaire : le secrétaire de la comtesse.

Elle n’osait questionner personne. Toute la matinée elle avait entendu les choses effrayantes racontées par ses clients. Elle avait entendu entre autres parler de police !

— J’ai bien peur que le poulet soit trop cuit… dit-elle en servant Maigret.

Et le ton était le même que pour dire, par exemple :

— J’ai peur de tout ! Je ne sais pas ce qui se passe ! Sainte Vierge, protégez-moi !

Le commissaire la regardait avec attendrissement. Elle avait toujours eu ce même aspect craintif et souffreteux.

— Te souviens-tu, Marie, de…

Elle écarquillait les yeux. Elle esquissait déjà un mouvement de défense.

— … de l’histoire des grenouilles !

— Mais… qui…

— Ta mère t’avait envoyée cueillir des champignons, dans le pré qui est derrière l’étang Notre-Dame… Trois gamins jouaient de ce côté… Ils ont profité d’un moment où tu pensais à autre chose pour remplacer les champignons par des grenouilles, dans le panier… Et tout le long du chemin tu avais peur parce que des choses grouillaient…

Depuis quelques instants elle le regardait avec attention et elle finit par balbutier :

— Maigret ?

— Attention ! Il y a M. Jean qui a fini son poulet et qui attend la suite.

Et voilà Marie Tatin qui n’était plus la même, qui était plus troublée encore, mais avec des bouffées de confiance.

Quelle drôle de vie ! Des années et des années sans un petit incident, sans rien qui vînt rompre la monotonie des jours. Et puis, tout d’un coup, des événements incompréhensibles, des drames, des choses qu’on ne lit même pas dans les journaux !

Tout en servant Jean Métayer et les paysans, elle lançait parfois à Maigret un regard complice. Quand il eut fini, elle proposa timidement :

— Vous prendrez bien un petit verre de marc ?

— Tu me tutoyais jadis, Marie !

Elle rit. Non, elle n’osait plus !

— Mais tu n’as pas déjeuné, toi !

— Oh ! si ! Je mange toujours à la cuisine, sans m’arrêter… Une bouchée maintenant… Une bouchée plus tard…

Une moto passa sur la route. On distingua vaguement un jeune homme plus élégant que la plupart des habitants de Saint-Fiacre.

— Qui est-ce ?

— Vous ne l’avez pas vu ce matin ? Émile Gautier, le fils du régisseur.

— Où va-t-il ?

— Sans doute à Moulins ! C’est presque un jeune homme de la ville. Il travaille dans une banque…

On voyait des gens sortir de chez eux, se promener sur la route ou se diriger vers le cimetière.

Chose étrange, Maigret avait sommeil. Il se sentait harassé comme s’il eût fourni un effort exceptionnel. Et ce n’était pas parce qu’il s’était levé à cinq heures et demie du matin, ni parce qu’il avait pris froid.

C’était plutôt l’ambiance qui l’écrasait. Il se sentait atteint personnellement par le drame, écœuré.

Oui, écœuré ! C’était bien le mot ! Il n’avait jamais imaginé qu’il retrouverait son village dans ces conditions. Jusqu’à la tombe de son père, dont la pierre était devenue toute noire et où l’on était venu lui interdire de fumer ! En face de lui, Jean Métayer paradait. Il se savait observé. Il mangeait en s’efforçant d’être calme, voire d’esquisser un vague sourire méprisant.

— Un verre d’alcool ? lui proposa, à lui aussi, Marie Tatin.

— Merci ! je ne bois jamais d’alcool…

Il était bien élevé. Il tenait, en toutes circonstances, à faire montre de sa bonne éducation. À l’auberge, il mangeait avec les mêmes gestes précieux qu’au château.

Son repas fini, il demanda :

— Vous avez le téléphone ?

— Non, mais en face, à la cabine…

Il traversa la route, pénétra dans l’épicerie tenue par le sacristain, où était installée la cabine. Il dut demander une communication lointaine, car on le vit attendre longtemps dans la boutique, fumant cigarette sur cigarette.

Quand il revint, les paysans avaient quitté l’auberge. Marie Tatin lavait les verres en prévision des vêpres qui amèneraient de nouveaux clients.

— À qui avez-vous téléphoné ? Remarquez que je puis le savoir en allant jusqu’à l’appareil…

— À mon père à Bourges.

La voix était sèche, agressive.

— Je lui ai demandé de m’envoyer immédiatement un avocat.

Il faisait penser à un ridicule roquet qui montre les dents avant qu’on fasse mine de le toucher.

— Vous êtes si sûr que cela d’être inquiété ?

— Je vous prierai de ne plus m’adresser la parole avant l’arrivée de mon avocat. Croyez que je regrette qu’il n’existe qu’une seule auberge dans le pays.

Entendit-il le mot que grommela le commissaire en s’éloignant ?

— Crétin !… Sale petit crétin !…

Et Marie Tatin, sans savoir pourquoi, avait peur de rester seule avec lui.

La journée devait être marquée jusqu’au bout par le signe du désordre, de l’indécision, sans doute parce que personne ne se sentait qualifié pour prendre la direction des événements.

Maigret, engoncé dans son lourd pardessus, errait dans le village. On le voyait tantôt sur la place de l’église, tantôt aux environs du château dont les fenêtres s’éclairaient les unes après les autres.

Car la nuit tombait vite. L’église était illuminée, toute vibrante de la voix des orgues. Le sonneur ferma la grille du cimetière.

Et des groupes à peine visibles dans la nuit s’interrogeaient. On ne savait pas s’il convenait de défiler au chevet de la morte. Deux hommes partirent les premiers, furent reçus par le maître d’hôtel qui ignorait lui aussi ce qu’il devait faire. Il n’y avait pas de plateau préparé pour les cartes de visite. On chercha Maurice de Saint-Fiacre pour lui demander son avis et la Russe répondit qu’il était allé prendre l’air.

Elle était couchée, elle, tout habillée, et elle fumait des cigarettes à bout de carton.

Alors le domestique laissa entrer les gens en esquissant un geste d’indifférence.

Ce fut le signal. Au sortir des vêpres, il y eut des conciliabules.

— Mais si ! Le père Martin et le jeune Bonnet y sont déjà allés !

Tout le monde y alla, en procession. Le château était mal éclairé. Les paysans longeaient le couloir et les silhouettes se découpaient tour à tour sur chaque fenêtre. On tirait les enfants par la main. On les secouait pour les empêcher de faire du bruit. L’escalier ! Le corridor du premier étage ! Et enfin la chambre où ces gens pénétraient pour la première fois.

Il n’y avait là que la domestique de la comtesse qui assistait avec effroi à l’invasion. Les gens faisaient le signe de croix avec un brin de buis trempé dans l’eau bénite. Les plus audacieux murmuraient à mi-voix :

— On dirait qu’elle dort !

Et d’autres, en écho :

— Elle n’a pas souffert…

Puis les pas résonnaient sur le parquet disjoint. Les marches de l’escalier craquaient. On entendait :

— Chut !… Tiens bien la rampe…

La cuisinière, dans sa cuisine en sous-sol, ne voyait que les jambes des gens qui passaient.

Maurice de Saint-Fiacre rentra au moment où la maison était ainsi envahie. Il regarda les paysans avec des yeux ronds. Les visiteurs se demandaient s’ils devaient lui parler. Mais il se contenta de les saluer de la tête et de pénétrer dans la chambre de Marie Vassilief où l’on entendit parler anglais.

Maigret, lui, était dans l’église. Le bedeau, l’éteignoir à la main, allait de cierge en cierge. Le prêtre retirait ses vêtements sacerdotaux dans la sacristie.

À gauche et à droite, les confessionnaux avec leurs petits rideaux verts destinés à abriter les pénitents des regards. Maigret se souvenait du temps où son visage n’arrivait pas assez haut pour être caché par le rideau.

Derrière lui, le sonneur, qui ne l’avait pas vu, fermait la grande porte, tirait les verrous.

Alors soudain le commissaire traversa la nef, pénétra dans la sacristie où le prêtre s’étonna de le voir surgir.

— Excusez-moi, monsieur le curé ! Avant toute chose, je voudrais vous poser une question…

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