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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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    Laffaire Saint-Fiacre
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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre краткое содержание

Laffaire Saint-Fiacre - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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Maigret y pensait, et si intensément qu’il en oubliait son compagnon. Il se remémorait les moindres détails de la première messe.

La comtesse à son banc… Personne ne s’était approché d’elle… Elle avait communié… Elle s’était agenouillée ensuite, le visage dans les mains… Puis elle avait ouvert son missel… Un peu plus tard, elle avait à nouveau le visage entre les mains…

— Vous permettez un instant ?

Maigret gravit les marches du perron, pénétra dans l’église où le sacristain préparait déjà l’autel pour la grand-messe. Le sonneur, un paysan fruste chaussé de lourds souliers à clous, rectifiait l’alignement des chaises.

Le commissaire marcha droit vers les stalles, se pencha, appela le bedeau qui se retournait.

— Qui a ramassé le missel ?

— Quel missel ?

— Celui de la comtesse… Il est resté ici…

— Vous croyez ?…

— Viens ici, toi ! dit Maigret au sonneur. Tu n’as pas vu le missel qui se trouvait à cette place ?

— Moi ?

Ou bien il était idiot, ou bien il le faisait. Maigret était nerveux. Il aperçut Maurice de Saint-Fiacre qui se tenait dans le fond de la nef.

— Qui s’est approché de ce banc ?

— La femme du docteur occupait cette place à la messe de sept heures…

— Je croyais que le docteur n’était pas croyant.

— Lui, peut-être ! Mais sa femme…

— Eh bien ! vous annoncerez à tout le village qu’il y a une grosse récompense pour celui qui me rapportera le missel.

— Au château ?

— Non ! Chez Marie Tatin.

Dehors, Maurice de Saint-Fiacre marchait à nouveau à côté de lui.

— Je ne comprends rien à cette histoire de missel.

— Arrêt du cœur, n’est-ce pas ?… Cela peut être provoqué par une forte émotion… Et cela a eu lieu un peu après la communion, c’est-à-dire après que la comtesse eut ouvert son missel… Supposez que, dans ce missel…

Mais le jeune homme secoua la tête d’un air découragé.

— Je ne vois aucune nouvelle capable d’émouvoir ma mère à ce point… D’ailleurs, ce serait tellement… tellement odieux…

Il en avait la respiration difficile. Il regardait le château d’un œil sombre.

— Allons boire quelque chose !

Ce n’était pas vers le château qu’il se dirigeait, mais vers l’auberge où son entrée créa une gêne. Les quatre paysans qui buvaient, du coup, n’étaient plus chez eux ! Ils saluaient avec un respect mêlé de crainte.

Marie Tatin accourait de la cuisine en essuyant les mains à son tablier.

Elle balbutiait :

— Monsieur Maurice… Je suis encore toute bouleversée par ce qu’on raconte… Notre pauvre comtesse…

Elle pleurait, elle ! Elle devait pleurer éperdument chaque fois que quelqu’un mourait au village.

— Vous étiez à la messe aussi, n’est-ce pas ?… dit-elle, prenant Maigret à témoin. Quand je pense qu’on ne s’est aperçu de rien. C’est ici qu’on est venu m’annoncer…

C’est toujours gênant, en pareil cas, de manifester moins de chagrin que des gens qui devraient être indifférents. Maurice écoutait ces condoléances en essayant de cacher son impatience et, par contenance, il alla prendre sur l’étagère une bouteille de rhum, en emplit deux verres.

Ses épaules furent secouées d’un frisson tandis qu’il buvait d’un trait, et il dit à Maigret :

— Je crois que j’ai pris froid en venant, ce matin…

— Tout le monde, dans le pays, est enrhumé, monsieur Maurice…

Et, à Maigret :

— Vous devriez faire attention aussi ! Cette nuit, je vous ai entendu tousser…

Les paysans s’en allaient. Le poêle était tout rouge.

— Un jour comme aujourd’hui ! disait Marie Tatin.

Et l’on ne pouvait savoir si elle regardait Maigret ou le comte, à cause de la dissymétrie de ses yeux.

— Vous ne voulez pas manger quelque chose ? Tenez ! J’ai été tellement bouleversée, quand on m’a dit… que je n’ai même pas pensé à changer de robe…

Elle s’était contentée de passer un tablier sur la robe noire qu’elle ne mettait que pour aller à la messe. Son chapeau était resté sur une table.

Maurice de Saint-Fiacre but un second verre de rhum, regarda Maigret comme pour lui demander ce qu’il devait faire.

— Allons ! dit le commissaire.

— Vous venez déjeuner ici ? J’ai tué un poulet et…

Mais les deux hommes étaient déjà dehors. Devant l’église, il y avait quatre ou cinq carrioles dont les chevaux étaient attachés aux arbres. On voyait des têtes aller et venir au-dessus du mur bas du cimetière. Et, dans la cour du château, l’auto jaune apportait la seule tache de couleur vive.

— Le chèque est barré ? questionna Maigret.

— Oui ! Mais il sera présenté demain.

— Vous travaillez beaucoup ?

Un silence. Le bruit de leurs pas sur la route durcie. Le frôlement des feuilles mortes emportées par le vent. Les chevaux qui s’ébrouaient.

— Je suis très exactement ce qu’on appelle un propre à rien ! J’ai fait un peu de tout… Tenez !… Les quarante mille… Je voulais monter une société de cinéma… Avant, je commanditais une affaire de TSF…

Une détonation sourde, à droite, au-delà de l’étang Notre-Dame. On aperçut un chasseur qui marchait à grands pas vers la bête qu’il avait tuée et sur laquelle son chien s’acharnait.

— C’est Gautier, le régisseur… dit Maurice. Il a dû partir à la chasse avant que…

Alors, brusquement, il eut une crise d’énervement, frappa le sol de son talon, grimaça, faillit laisser échapper un sanglot.

— Pauvre vieille !… grommela-t-il, les lèvres retroussées. C’est… c’est tellement ignoble !… Et ce petit saligaud de Jean qui…

Comme par enchantement, on découvrit celui-ci qui arpentait la cour du château, côte à côte avec le docteur, et qui devait lui tenir un discours passionné, car il gesticulait de ses bras maigres.

Dans le vent, on pouvait repérer, par instants, des odeurs de chrysanthèmes.

III

L’enfant de chœur

Il n’y avait pas de soleil pour déformer les images, pas de grisaille non plus pour estomper les contours. Chaque chose se découpait avec une netteté cruelle : le tronc des arbres, les branches mortes, les cailloux et surtout les vêtements noirs des gens venus au cimetière. Les blancs, par contre, pierres tombales ou plastrons empesés, bonnets des vieilles, prenaient une valeur irréelle, perfide : des blancs trop blancs, qui détonnaient.

Sans la bise sèche qui coupait les joues, on eût pu se croire sous une cloche de verre un peu poussiéreuse.

— Je vous reverrai tout à l’heure !

Maigret quittait le comte de Saint-Fiacre devant la grille du cimetière. Une vieille, assise sur un petit banc qu’elle avait apporté, essayait de vendre des oranges et du chocolat.

Les oranges ! Grosses ! Pas mûres ! Et glacées… Cela allongeait les dents, raclait la gorge mais, quand il avait dix ans, Maigret les dévorait quand même, parce que c’étaient des oranges.

Il avait relevé le col de velours de son pardessus. Il ne regardait personne. Il savait qu’il devait tourner à gauche et que la tombe qu’il cherchait était la troisième après le cyprès.

Partout, alentour, le cimetière était fleuri. La veille, des femmes avaient lavé certaines pierres à la brosse et au savon. Les grillages étaient repeints.

Ci-gît Évariste Maigret…

— Pardon ! On ne fume pas…

Le commissaire se rendit à peine compte qu’on lui parlait. Il fixa enfin le sonneur, qui était en même temps gardien du cimetière, poussa sa pipe tout allumée dans sa poche.

Il ne parvenait pas à penser à une seule chose à la fois. Des souvenirs affluaient, souvenirs de son père, d’un camarade qui s’était noyé dans l’étang Notre-Dame, de l’enfant du château dans sa voiture si bien carrossée…

Des gens le regardaient. Il les regardait. Il avait déjà vu ces têtes-là. Mais alors, cet homme qui avait un gosse sur les bras, par exemple, et que suivait une femme enceinte, était un bambin de quatre ou cinq ans…

Maigret n’avait pas de fleurs. La tombe était ternie. Il sortit, maussade, grommela à mi-voix, ce qui fit se retourner tout un groupe :

— Il faudrait avant tout retrouver le missel !

Il n’avait pas envie de rentrer au château. Là-bas, quelque chose l’écœurait, l’indignait même.

Certes, il n’avait aucune illusion sur les hommes. Mais il était furieux qu’on vînt salir ses souvenirs d’enfance ! La comtesse surtout, qu’il avait toujours vue noble et belle comme un personnage de livre d’images…

Et voilà que c’était une vieille toquée qui entretenait des gigolos !

Même pas ! Ce n’était pas franc, avoué ! Le fameux Jean jouait les secrétaires ! Il n’était pas beau, pas très jeune !

Et la pauvre vieille, comme disait son fils, était tiraillée entre le château et l’église !

Et le dernier comte de Saint-Fiacre allait être arrêté pour émission de chèque sans provision !

Quelqu’un marchait devant Maigret, le fusil à l’épaule, et le commissaire s’avisa soudain qu’il se dirigeait vers la maison du régisseur. Il crut reconnaître la silhouette qu’il avait vue de loin dans les champs.

Quelques mètres séparaient les deux hommes qui atteignaient la cour où quelques poules étaient blotties contre un mur, à l’abri du vent, plumes frémissantes.

— Hé !…

L’homme au fusil se retourna.

— Vous êtes le régisseur des Saint-Fiacre ?

— Et vous ?

— Commissaire Maigret, de la Police judiciaire.

— Maigret ?

Le régisseur était frappé par ce nom, mais ne parvenait pas à préciser ses souvenirs.

— On vous a mis au courant ?

— On vient de m’avertir… J’étais à la chasse… Mais qu’est-ce que la police ?…

C’était un homme petit, râblé, gris de poil, avec une peau sillonnée de rides fines et profondes, des prunelles qui avaient l’air de s’embusquer derrière d’épais sourcils.

— On m’a dit que le cœur…

— Où allez-vous ?

— Je ne vais quand même pas entrer au château avec mes bottes gluantes de boue et mon fusil…

La tête d’un lapin pendait de la carnassière. Maigret regardait la maison vers laquelle on se dirigeait.

— Tiens ! On a changé la cuisine…

Un regard méfiant se fixa sur lui.

— Il y a bien quinze ans ! grommela le régisseur.

— Comment vous appelle-t-on ?

— Gautier… Est-ce vrai que M. le comte est arrivé sans que…

Tout cela était hésitant, réticent. Et Gautier n’offrait pas à Maigret d’entrer chez lui. Il poussait sa porte.

Le commissaire n’entra pas moins, tourna à droite, vers la salle à manger qui sentait le biscuit et le vieux marc.

— Venez un instant, monsieur Gautier… On n’a pas besoin de vous là-bas… Et moi, j’ai quelques questions à vous poser…

— Vite ! disait une voix de femme dans la cuisine. Il paraît que c’est affreux…

Et Maigret tâtait la table de chêne, aux angles ornés de lions sculptés. C’était la même que de son temps ! On l’avait revendue au nouveau régisseur à la mort du père.

— Vous prendrez bien quelque chose ?

Gautier choisissait une bouteille dans le buffet, peut-être pour gagner du temps.

— Que pensez-vous de ce M. Jean ?… Au fait, quel est son nom de famille ?…

— Métayer… Une assez bonne famille de Bourges…

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