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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre

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    Laffaire Saint-Fiacre
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Simenon, Georges - Laffaire Saint-Fiacre краткое содержание

Laffaire Saint-Fiacre - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner… » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? »


Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. Il marcha vers la porte qui fermait à l'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. Il y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.


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La comtesse de Saint-Fiacre était morte.

On avait transporté le corps dans la sacristie où on l’avait étendu sur trois chaises mises côte à côte. Le sacristain était sorti en courant pour aller chercher le médecin du hameau.

Et Maigret en oubliait ce que sa présence avait d’insolite. Il mit plusieurs minutes à comprendre l’interrogation soupçonneuse que contenait le regard ardent du prêtre.

— Qui êtes-vous ? questionna enfin celui-ci. Comment se fait-il que…

— Commissaire Maigret, de la Police judiciaire.

Il regarda le curé en face. C’était un homme de trente-cinq ans, aux traits réguliers mais si graves qu’ils évoquaient la foi farouche des moines d’autrefois.

Un trouble profond l’agitait. Une voix moins ferme murmura :

— Vous ne voulez pas dire que… ?

On n’avait pas encore osé dévêtir la comtesse. On avait posé en vain un miroir sur ses lèvres. On avait écouté son cœur qui ne battait plus.

— Je ne vois pas de blessure… se contenta de répliquer Maigret.

Et il regardait autour de lui ce décor immuable auquel trente années n’avaient changé aucun détail. Les burettes étaient à la même place et la chasuble préparée pour la messe suivante, et la robe et le surplis de l’enfant de chœur.

Le jour sale qui pénétrait par une fenêtre en ogive délayait les rayons d’une lampe à huile.

Il faisait à la fois chaud et froid. Le prêtre était assailli par des pensées terribles.

Un drame ! Maigret ne comprit pas tout d’abord. Mais des souvenirs de son enfance continuaient à remonter comme des bulles d’air.

« … Une église où un crime a été commis doit être à nouveau sanctifiée par l’évêque… »

Comment pouvait-il y avoir eu crime ? On n’avait pas entendu de coup de feu ! Personne ne s’était approché de la comtesse ! Pendant toute la messe, Maigret ne l’avait pour ainsi dire pas quittée des yeux !

Et il n’y avait pas de sang versé, pas de blessure apparente !

— La seconde messe est à sept heures, n’est-ce pas ?

Ce fut un soulagement d’entendre le pas lourd du médecin, un bonhomme sanguin que l’atmosphère impressionna et qui regarda tour à tour le commissaire et le curé.

— Morte ? questionna-t-il.

Il n’hésita pourtant pas, lui, à dégrafer le corsage, pendant que le prêtre détournait la tête. Des pas lourds dans l’église. Puis la cloche que le sonneur mettait en branle. Le premier coup de la messe de sept heures.

— Je ne vois qu’une embolie pour… Je n’étais pas le médecin attitré de la comtesse, qui préférait se faire soigner par un confrère de Moulins… Mais j’ai été appelé deux ou trois fois au château… Elle avait le cœur très malade…

La sacristie était exiguë. Les trois hommes et le cadavre y tenaient à peine. Deux enfants de chœur arrivaient, car la messe de sept heures était une grand-messe.

— Sa voiture doit être dehors ! dit Maigret. Il faut la faire transporter chez elle…

Et il sentait toujours peser sur lui le regard angoissé du prêtre. Celui-ci avait-il deviné quelque chose ? Toujours est-il que, pendant que le sacristain, aidé par le chauffeur, conduisait le corps vers la voiture, il s’approcha du commissaire.

— Vous êtes sûr que… Il me reste deux messes à dire… C’est le Jour des morts… Mes fidèles sont…

Puisque la comtesse était morte d’une embolie, est-ce que Maigret n’avait pas le droit de rassurer le curé ?

— Vous avez entendu ce qu’a dit le docteur…

— Pourtant vous êtes venu ici, aujourd’hui, justement à cette messe…

Maigret fit un effort pour ne pas se troubler.

— Un hasard, monsieur le curé… Mon père est enterré dans votre cimetière…

Et il hâta le pas vers l’auto, un coupé d’un vieux modèle, dont le chauffeur tournait la manivelle. Le médecin ne savait que faire. Il y avait quelques personnes sur la place, qui ne comprenaient rien à ce qui arrivait.

— Venez avec nous…

Mais le cadavre prenait toute la place à l’intérieur. Maigret et le médecin se serrèrent à côté du siège.

— Vous avez l’air étonné par ce que je vous ai dit… murmura le praticien, qui n’avait pas encore repris tout son aplomb… Si vous connaissiez la situation, vous comprendriez peut-être… La comtesse…

Il se tut en regardant le chauffeur en livrée noire qui conduisait sa voiture d’un air absent. On traversait la grand-place en pente, bornée, d’une part par l’église érigée sur le talus, de l’autre par l’étang Notre-Dame qui, ce matin-là, était d’un gris vénéneux.

L’auberge de Marie Tatin était à droite, la première maison du village. À gauche, c’était une allée bordée de chênes et, tout au fond, la masse sombre du château.

Un ciel uniforme, aussi froid qu’une patinoire.

— Vous savez que cela va faire des drames… C’est pour cela que le curé tire une sale tête.

Le docteur Bouchardon était un paysan, fils de paysans. Il portait un costume de chasse brun, des hautes bottes de caoutchouc.

— Je partais au canard dans les étangs…

— Vous n’allez pas à la messe ?

Le docteur fit un clin d’œil.

— Remarquez que cela ne m’empêchait pas d’être copain avec l’ancien curé… Mais celui-ci…

On pénétrait dans le parc. On distinguait maintenant les détails du château, les fenêtres du rez-de-chaussée, aveuglées par les volets, les deux tours d’angle, seules parties anciennes du bâtiment.

Quand la voiture stoppa près du perron, Maigret plongea le regard par les fenêtres grillagées, à ras du sol, et il entrevit les cuisines remplies de buée, une grosse femme occupée à plumer des perdreaux. Le chauffeur ne savait que faire, n’osait pas ouvrir les portières du coupé.

— M. Jean ne doit pas être levé…

— Appelez n’importe qui… Il y a d’autres domestiques dans la maison ?…

Maigret avait les narines humides. Il faisait vraiment froid. Il resta debout dans la cour avec le médecin qui se mit à bourrer une pipe.

— Qui est-ce, M. Jean ?

Bouchardon haussa les épaules en esquissant un drôle de sourire.

— Vous allez le voir.

— Mais enfin, qui est-ce ?

— Un jeune homme… Un charmant jeune homme…

— Un parent ?

— Si vous voulez !… À sa manière !… Bah ! autant vous le dire tout de suite… C’est l’amant de la comtesse… Officiellement, c’est son secrétaire…

Et Maigret regardait le docteur dans les yeux, se souvenant d’avoir été à l’école avec lui ! Seulement, personne ne le reconnaissait ! Il avait quarante-deux ans ! Il avait pris de l’embonpoint.

Le château, il le connaissait mieux que quiconque ! Surtout les communs ! Il lui suffisait de faire quelques pas pour apercevoir la maison du régisseur, où il était né.

Et c’étaient peut-être ces souvenirs qui le troublaient à ce point ! Surtout le souvenir de la comtesse de Saint-Fiacre telle qu’il l’avait connue : une jeune femme qui avait personnifié, pour le gamin du peuple qu’il était, toute la féminité, toute la grâce, toute la noblesse.

Elle était morte ! On l’avait poussée, comme une chose inerte, dans le coupé, et l’on avait dû replier ses jambes ! On n’avait même pas rattaché son corsage, et du linge blanc jaillissait du noir de la robe de deuil !

« … Un crime sera commis… »

Mais le médecin affirmait qu’elle était morte d’une embolie ! Quel démiurge avait pu prévoir cela ? Et pourquoi convoquer la police ?

On courait dans le château. Des portes s’ouvraient et se refermaient. Un maître d’hôtel, qui n’était qu’à moitié en livrée, entrouvrait l’huis principal, hésitait à s’avancer. Un homme se montrait derrière lui, en pyjama, les cheveux en désordre, les yeux fatigués.

— Qu’est-ce que c’est ? criait-il.

— Le maquereau ! grogna le médecin cynique à l’oreille de Maigret.

La cuisinière avait été alertée aussi. Par la fenêtre de son sous-sol, elle regardait en silence. Des lucarnes s’ouvraient sous les combles, dans les chambres de domestiques.

— Eh bien ! Qu’est-ce qu’on attend pour transporter la comtesse dans son lit ? tonna Maigret avec indignation.

Tout cela lui semblait sacrilège, parce que cela ne concordait pas avec ses souvenirs d’enfance. Il en ressentait un malaise non seulement moral mais physique !

« … Un crime sera commis… »

La cloche sonnait le second coup de la messe. Les gens devaient se presser. Il y avait les fermiers qui venaient de loin, en carriole ! Et ils avaient apporté des fleurs à déposer sur les tombes du cimetière !

Jean n’osait pas s’approcher. Le maître d’hôtel, qui avait ouvert la portière, restait atterré, sans en faire davantage.

— Madame la comtesse… Madame la… balbutiait-il.

— Alors ?… Vous allez la laisser là ?… Hein ?…

Pourquoi diable le docteur avait-il un sourire ironique ?

Maigret usa d’autorité.

— Allons ! Deux hommes… Vous ! (il désignait le chauffeur)… Et vous !… (il désignait le domestique)… Transportez-la dans sa chambre…

Et tandis qu’ils se penchaient vers le coupé, une sonnerie retentit dans le hall.

— Le téléphone !… C’est étrange, à cette heure-ci !… grommela Bouchardon.

Jean n’osait pas aller répondre. Il semblait avoir perdu conscience. Ce fut Maigret qui se précipita à l’intérieur, décrocha l’appareil.

— Allô !… Oui, le château…

Et une voix toute proche :

— Voulez-vous me passer ma mère ? Elle doit être rentrée de la messe…

— Qui est à l’appareil ?…

— Le comte de Saint-Fiacre… D’ailleurs cela ne vous regarde pas… Passez-moi ma mère…

— Un instant… Voulez-vous me dire d’où vous téléphonez ?…

— De Moulins ! Mais, sacrebleu, je vous dis de…

— Venez ! Cela vaudra mieux ! se contenta d’articuler Maigret en raccrochant.

Et il dut se coller au mur pour laisser passer le corps que transportaient les deux domestiques.

II

Le missel

— Vous entrez ? questionna le médecin dès que la morte fut étendue sur son lit. J’ai besoin de quelqu’un pour m’aider à la déshabiller.

— Nous trouverons une femme de chambre ! dit Maigret.

Et, en effet, Jean monta à l’étage au-dessus et en revint un peu plus tard en compagnie d’une femme d’une trentaine d’années qui jetait autour d’elle des regards effrayés.

— Filez ! grommela alors le commissaire à l’adresse des domestiques, qui ne demandaient pas mieux.

Il retint Jean par la manche, le regarda des pieds à la tête, l’amena dans l’embrasure d’une fenêtre.

— Dans quels termes êtes-vous avec le fils de la comtesse ?

— Mais… je…

Le jeune homme était maigre, et son pyjama rayé, d’une propreté douteuse, n’ajoutait pas à son prestige. Son regard fuyait celui de Maigret. Il avait la manie de tirer sur ses doigts comme pour les allonger.

— Attendez ! l’interrompit le commissaire. Nous allons parler net, afin de gagner du temps.

Derrière la lourde porte de chêne de la chambre, on entendait des allées et venues, le grincement des ressorts du lit, des ordres donnés à mi-voix à la femme de chambre par le docteur Bouchardon : on dévêtait la morte !

— Quelle est exactement votre situation au château ? Depuis combien de temps y êtes-vous ?

— Depuis quatre ans…

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