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Simenon, Georges - Le port des brumes

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    Le port des brumes
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Simenon, Georges - Le port des brumes краткое содержание

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Quand on avait quitté Paris, vers trois heures, la foule s’agitait encore dans un frileux soleil d’arrière-saison. Puis, vers Mantes, les lampes du compartiment s’étaient allumées. Dès Evreux, tout était noir dehors. Et maintenant, à travers les vitres où ruisselaient des gouttes de buée, on voyait un épais brouillard qui feutrait d’un halo les lumières de la voie. Bien calé dans son coin, la nuque sur le rebord de la banquette, Maigret, les yeux mi-clos, observait toujours, machinalement, les deux personnages, si différents l’un de l’autre, qu’il avait devant lui. Le capitaine Joris dormait, la perruque de travers sur son fameux crâne, le complet fripé. Et Julie, les deux mains sur son sac en imitation de crocodile, fixait un point quelconque de l’espace, en essayant de garder, malgré sa fatigue, une attitude réfléchie. Joris ! Julie !


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Julie qui a peur !… Le chat qui s’est échappé au moment où on entrait dans la maison !…

— Cette corne de brume va gueuler toute la nuit ? gronde Maigret, avec impatience, en apercevant le patron de l’hôtel.

— Tant qu’il y aura du brouillard… On s’habitue…

Il eut un sommeil agité, comme quand on fait une mauvaise digestion ou encore comme quand, étant enfant, on attend un grand événement. Deux fois il se leva, colla son visage aux vitres froides et ne vit rien que la route déserte et le pinceau mouvant du phare, qui semblait vouloir percer un nuage. Toujours la corne de brume, plus violente, plus agressive.

La dernière fois, il regarda sa montre. Il était quatre heures, et des pêcheurs, panier au dos, s’en allaient vers le port au rythme bruyant de leurs sabots.

Presque sans transition des coups précipités frappés à sa porte et celle-ci qu’on ouvrait sans attendre sa réponse, le visage bouleversé du patron.

Mais du temps s’était écoulé. Il y avait du soleil sur les vitres. Pourtant la corne de brume sévissait toujours.

— Vite !… Le capitaine est en train de mourir…

— Quel capitaine ?

— Le capitaine Joris… C’est Julie qui vient d’accourir au port pour qu’on vous prévienne en même temps qu’un médecin…

Maigret, les cheveux en broussaille, passait déjà son pantalon, enfilait ses chaussures sans les lacer, endossait son veston en oubliant son faux col.

— Vous ne prenez rien avant de partir ?… Une tasse de café ?… Un verre de rhum ?…

Mais non ! Il n’en avait pas le temps. Dehors, en dépit du soleil, il faisait très frais. La route était encore humide de rosée.

En franchissant l’écluse, le commissaire aperçut la mer, toute plate, d’un bleu pâle, mais on n’en voyait qu’une toute petite bande, car à faible distance une longue écharpe de brouillard voilait l’horizon.

Sur le pont, quelqu’un l’avait interpellé.

— Vous êtes le commissaire de Paris ?… Je suis le garde champêtre… Je suis heureux… On vous a déjà dit ?…

— Quoi ?…

— Il paraît que c’est affreux !… Tenez ! Voici la voiture du docteur.

Et les barques de pêche, dans l’avant-port, se balançaient mollement, étirant sur l’eau des reflets rouges et verts. Des voiles étaient hissées, sans doute pour sécher, montrant leur numéro peint en noir.

Deux ou trois femmes, devant la maisonnette du capitaine, là-bas, près du phare. La porte ouverte. L’auto du docteur dépassa Maigret et le garde champêtre qui s’accrochait à lui.

— On parle d’empoisonnement… Il paraît qu’il est verdâtre…

Maigret entra dans la maison au moment précis où Julie, en larmes, les yeux gonflés, les joues pourpres, descendait lentement l’escalier. On venait de la mettre à la porte de la chambre où le docteur examinait le moribond.

Elle portait encore, sous un manteau passé en hâte, une longue chemise de nuit blanche et elle avait les pieds nus dans ses pantoufles.

— C’est affreux, monsieur le commissaire !… Vous ne pouvez pas vous faire une idée… Montez vite !… Peut-être que…

Maigret entra dans la chambre alors que le docteur, après s’être penché sur le lit, se redressait. Son visage disait clairement qu’il n’y avait rien à faire.

— Police…

— Ah ! bien… C’est fini. Peut-être deux ou trois minutes… Ou je me trompe fort, ou c’est de la strychnine…

Il alla ouvrir la fenêtre, parce que la bouche ouverte du moribond semblait avoir peine à aspirer l’air. Et on revit, tableau irréel, le soleil, le port, les barques et leurs voiles larguées, et des pêcheurs qui versaient dans des caisses de pleins paniers de poissons brillants.

Par contraste, le visage de Joris paraissait plus jaune, ou plus vert. C’était indéfinissable. Un ton neutre, incompatible avec l’idée qu’on se fait de la chair.

Ses membres se tordaient, étaient animés de soubresauts mécaniques. Et néanmoins son visage restait calme, ses traits immobiles, son regard fixé sur le mur, droit devant lui.

Le docteur tenait un des poignets, afin de suivre l’affaiblissement du pouls. À un certain moment, sa physionomie indiqua à Maigret :

— Attention !… C’est la fin.

Alors il se passa une chose inattendue, émouvante. On ne pouvait pas savoir si le malheureux avait recouvré sa raison. On ne voyait qu’un visage inerte.

Or, ce visage s’anima. Les traits se tendirent, comme sur le visage d’un gosse qui va pleurer. Une lamentable moue d’être très malheureux, qui n’en peut plus…

Et deux grosses larmes qui jaillissaient, cherchaient leur voie…

Presque au même instant la voix mate du médecin :

— C’est fini !

Était-ce croyable ? C’était fini au moment même où Joris versait deux larmes !

Et tandis que ces larmes vivaient encore, qu’elles roulaient vers l’oreille qui les buvait, le capitaine, lui, était mort.

On entendait des pas dans l’escalier. En bas, au milieu des femmes, Julie hoquetait. Maigret s’avança sur le palier et prononça lentement :

— Que personne n’entre dans la chambre !

— Il est…

— Oui ! laissa-t-il tomber.

Et il revint dans la pièce ensoleillée où le médecin, par acquit de conscience, préparait une seringue pour faire une piqûre au cœur.

Sur le mur du jardin, il y avait un chat tout blanc.

II

L’héritage

On entendait quelque part en bas, sans doute dans la cuisine, les cris aigus de Julie qui se débattait au milieu des voisines.

Et, par la fenêtre restée grande ouverte, Maigret vit des gens qui arrivaient du village, moitié marchant, moitié courant, des gamins à vélo, des femmes portant leur enfant sur le bras, des hommes en sabots. C’était un petit cortège désordonné, gesticulant, qui atteignait le pont, le franchissait, se dirigeait vers la maison du capitaine, exactement de la même manière que s’il eût été attiré par le tour de ville d’un cirque ambulant ou par un accident d’automobile.

Bientôt le murmure du dehors fut tel que Maigret referma la fenêtre dont les rideaux de mousseline tamisèrent le soleil. Et l’atmosphère devint douce, discrète. Le papier des murs était rose. Les meubles clairs étaient bien polis. Un vase plein de fleurs trônait sur la cheminée.

Le commissaire regarda le docteur, qui observait en transparence un verre et une carafe posés sur la table de nuit. Il trempa même son doigt dans un reste d’eau, se toucha le bout de la langue.

— C’est cela ?

— Oui. Le capitaine doit avoir l’habitude de boire la nuit. Autant que j’en puisse juger, il l’a fait cette fois vers trois heures du matin, mais je ne comprends pas pourquoi il n’a pas appelé.

— Pour la bonne raison qu’il était incapable de parler et même d’émettre le moindre son, grommela Maigret.

Il appela le garde champêtre, qu’il chargea d’avertir le maire et le parquet de Caen. On entendait toujours des allées et venues, en bas. Dehors, sur le bout de route ne conduisant nulle part, les gens du pays stationnaient, par groupes. Quelques-uns, pour attendre plus confortablement, s’étaient assis dans l’herbe.

La mer montait, envahissait déjà les bancs de sable s’étirant à l’entrée du port. Une fumée, à l’horizon, un bateau qui attendait l’heure de se diriger vers l’écluse.

— Vous avez une idée de… commença le docteur.

Mais il se tut en voyant que Maigret était occupé. Juste entre les deux fenêtres, il y avait un secrétaire d’acajou que le commissaire avait ouvert. Et, l’air buté, comme il en avait d’habitude dans ces occasions-là, il faisait un inventaire du contenu des tiroirs. Tel quel, il ressemblait à une brute. Il avait allumé sa grosse pipe qu’il fumait à lentes bouffées. Et ses doigts énormes maniaient sans le moindre respect apparent les choses qu’ils trouvaient.

Des photographies, par exemple. Il y en avait des douzaines. Beaucoup de photographies d’amis, presque tous en uniforme de marin, presque tous du même âge que Joris. On comprenait que celui-ci avait gardé des relations avec ses camarades de l’école de Brest, qui lui écrivaient de tous les coins du monde. Photographies format carte postale, ingénues, d’une banalité universelle, qu’elles arrivassent de Saigon ou de Santiago :

Un bonjour d’Henry.

Ou bien :

Enfin ! le troisième galon ! Salut ! Eugène.

La plupart de ces cartes étaient adressées au « Capitaine Joris, à bord du Diana, Compagnie anglo-normande, à Caen ».

— Il y a longtemps que vous connaissez le capitaine ? demanda Maigret au médecin.

— Quelques mois. Depuis qu’il est au port. Avant, il naviguait sur un des bateaux du maire, qu’il a commandé pendant vingt-huit ans.

— Un bateau du maire ?

— M. Ernest Grandmaison, oui ! Le directeur de la Compagnie anglo-normande. Autant dire le seul propriétaire des onze vapeurs de la société…

Encore une photographie : Joris lui-même, cette fois, à vingt-cinq ans, déjà court sur pattes, large visage, mais un peu buté. Un vrai Breton !

Enfin, dans une enveloppe de toile, des diplômes, depuis le certificat d’études jusqu’au brevet de capitaine de la marine marchande, des papiers officiels, extrait d’acte de naissance, livret militaire, passeports…

Une enveloppe tomba à terre que Maigret ramassa. Le papier en était déjà jauni.

— Un testament ? questionna le docteur, qui n’avait plus rien à faire avant l’arrivée du Parquet.

La confiance devait régner dans la maison du capitaine Joris, car l’enveloppe n’était même pas fermée. À l’intérieur, un papier couvert d’une belle écriture de sergent-major :

Je soussigné Yves-Antoine Joris, né à Paimpol, exerçant la profession de navigateur, lègue mes biens meubles et immeubles à Julie Legrand, à mon service, en récompense de plusieurs années de dévouement,

À charge par elle de faire les legs suivants :

Mon canot au capitaine Delcourt ; le service en porcelaine de Chine à sa femme ; ma canne en ivoire sculpté à…

Peu de gens, parmi ceux qui constituaient le petit monde du port, que Maigret avait vu grouiller dans le brouillard de la nuit, étaient oubliés. Jusqu’à l’éclusier qui recevait un filet de pêche, « le tramail qui se trouve sous le hangar », comme disait le testament !

À ce moment, il y eut un bruit insolite. Julie, profitant d’un moment d’inattention des femmes qui lui préparaient un grog « pour la remonter » s’était élancée dans l’escalier. Elle ouvrait la porte de la chambre et jetait autour d’elle des regards fous, se précipitait vers le lit, puis reculait, interdite, impressionnée au dernier moment par la mort.

— Est-ce que ?…

Elle s’écroula par terre, sur la carpette, en criant des choses à peine distinctes, où l’on devinait :

— … pas possible… Mon pauvre monsieur… mon… mon…

Maigret, très grave, les épaules rondes, l’aida à se relever, l’entraîna, gigotante, dans la chambre voisine, qui était celle de la jeune fille. La chambre n’était pas faite. Il y avait des vêtements en travers du lit, de l’eau savonneuse dans la cuvette.

— Qui est-ce qui a rempli la carafe d’eau qui se trouve sur la table de nuit ?

— C’est moi… Hier matin… En même temps que je mettais des fleurs chez le capitaine.

— Vous étiez seule dans la maison ?

Julie haletait, reprenait peu à peu son sang-froid, mais en même temps s’étonnait des questions de Maigret.

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