LibKing » Книги » Policier » Simenon, Georges - Liberty Bar

Simenon, Georges - Liberty Bar

Тут можно читать онлайн Simenon, Georges - Liberty Bar - бесплатно полную версию книги (целиком). Жанр: Policier. Здесь Вы можете читать полную версию (весь текст) онлайн без регистрации и SMS на сайте LibKing.Ru (ЛибКинг) или прочесть краткое содержание, предисловие (аннотацию), описание и ознакомиться с отзывами (комментариями) о произведении.
libking
  • Название:
    Liberty Bar
  • Автор:
  • Жанр:
  • Издательство:
    неизвестно
  • Год:
    неизвестен
  • ISBN:
    нет данных
  • Рейтинг:
    3.5/5. Голосов: 101
  • Избранное:
    Добавить в избранное
  • Ваша оценка:

Simenon, Georges - Liberty Bar краткое содержание

Liberty Bar - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie. Et tout de suite quelqu'un se précipita. - Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues...


Boutigues ! Rien que ce nom-là avait l'air d'une farce ! Boutigues portait déjà les valises de Maigret, l'entraînait vers le souterrain. Il avait un complet gris perle, un œillet rouge à la boutonnière, des souliers à tiges de drap. - C'est la première fois que vous venez à Antibes ?


[http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522](http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522)


Liberty Bar - читать онлайн бесплатно полную версию (весь текст целиком)

Liberty Bar - читать книгу онлайн бесплатно, автор Simenon, Georges
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Elle était raidie soudain par la peur. Pour la rassurer, Maigret fut obligé d’aller entrouvrir l’huis. Quand il revint, il s’aperçut qu’elle en avait profité pour boire à nouveau.

— Je ne vous ai rien dit… Je ne sais rien… Vous comprenez ?… Je suis une pauvre femme, moi ! Une pauvre femme qui a perdu son mari et qui…

Et voilà qu’elle éclatait à nouveau en sanglots, ce qui était plus pénible encore que tout le reste.

— D’après vous, Jaja, qu’est-ce que William aurait fait ce jour-là entre deux et cinq heures ?

Elle le regarda sans répondre, sans cesser de pleurer. Pourtant ses sanglots étaient déjà moins sincères.

— Sylvie était partie quelques instants avant lui… est-ce que vous ne croyez pas qu’ils auraient pu, par exemple…

— Qui ?

— Sylvie et William…

— Qu’ils auraient pu quoi ?

— Je ne sais pas, moi !… Se rencontrer quelque part… Sylvie n’est pas laide… Elle est jeune… Et William…

Il ne la quittait pas des yeux. Il poursuivit avec une indifférence feinte :

— Ils se retrouvent quelque part, où Joseph les guette et exécute son coup…

Elle ne dit rien. Par contre, elle regarda Maigret en fronçant les sourcils, comme si elle faisait un violent effort pour comprendre. Et cet effort s’expliquait. Elle avait les yeux troubles et ses pensées devaient, elles aussi, manquer de netteté.

— Harry Brown, mis au courant de l’histoire de testament, commande le crime… Sylvie attire William à un endroit propice… Joseph fait le coup… Ensuite, Harry Brown est invité à verser l’argent à Sylvie, dans un hôtel de Cannes…

Elle ne bougeait pas. Elle écoutait, sidérée, ou abrutie.

— Joseph, une fois pris, vous envoie dire à Harry que, s’il ne le fait pas libérer, il parlera…

Elle cria littéralement :

— C’est cela !… Oui, c’est cela…

Elle s’était levée. Elle haletait. Et elle semblait partagée entre le besoin de sangloter et celui d’éclater de rire.

Tout à coup, elle se prit la tête à deux mains, d’un geste convulsif, mit ses cheveux en désordre, trépigna.

— C’est cela !… Et moi… Moi… moi qui…

Maigret restait assis, la regardant avec quelque étonnement. Est-ce qu’elle allait piquer une crise de nerfs, s’évanouir ?

— Moi… moi…

Il ne put prévoir le geste. Elle saisit soudain la bouteille, la lança par terre où elle s’écrasa avec fracas.

— Moi qui…

À travers les deux portes, on ne voyait que la lueur d’un réverbère, et l’on entendait le garçon d’en face mettre les volets. Il devait être très tard. On n’entendait plus les tramways depuis longtemps.

— Je ne veux pas, vous entendez ! glapit-elle. Non !… Pas cela !… Je ne veux pas… Ce n’est pas vrai… C’est…

— Jaja !

Mais l’appel de son nom ne la calmait pas. Elle était au summum de la frénésie, et, avec la même brusquerie qu’elle avait mise à saisir la bouteille, elle se baissa, ramassa quelque chose, cria :

— Pas Haguenau… Ce n’est pas vrai !… Sylvie n’a pas…

De toute sa carrière, Maigret n’avait jamais assisté à un spectacle aussi ignoble. C’était un morceau de verre qu’elle tenait à la main. Et tout en parlant elle s’entaillait le poignet, juste à la place de l’artère…

Elle avait les yeux exorbités. Elle paraissait folle.

— Haguenau… je… Pas Sylvie !…

Un flot de sang gicla au moment où Maigret parvenait enfin à lui saisir les deux bras. Le commissaire en reçut sur la main et sur la cravate.

Pendant quelques secondes, Jaja, ahurie, désemparée, regarda ce sang rouge qui coulait et qui lui appartenait. Puis elle mollit. Maigret la soutint un instant, la laissa glisser par terre, chercha, du doigt, à serrer l’artère.

Il fallait une ficelle. Il regardait, affolé, autour de lui. Il y avait une prise de courant au bout de laquelle se trouvait un fer à repasser. Il l’arracha. Pendant ce temps, le sang coulait toujours.

Il revint enfin vers Jaja, qui ne bougeait plus, et enroula le fil à son poignet, serra de toutes ses forces.

Dans la rue, il n’y avait plus que la lumière du bec de gaz. Le bar d’en face était fermé.

Il sortit, la démarche indécise, se trouva dans l’air tiède de la nuit, se dirigea vers la rue plus éclairée qui s’amorçait à deux cents mètres.

De là, on voyait les rampes lumineuses du Casino, les autos, les chauffeurs groupés près du port. Et les mâts des yachts qui bougeaient à peine.

Un sergent de ville était immobile au milieu du carrefour.

— Un médecin… Au Liberty-Bar… Vite…

— Ce n’est pas la petite boîte qui…

— Oui ! la petite boîte qui ! hurla Maigret avec impatience. Mais vite, nom de Dieu !

X

Le divan

Les deux hommes montaient l’escalier avec précaution, mais le corps était lourd, le passage étroit. Si bien que Jaja, soutenue par les épaules et par les pieds, pliée en deux, heurtait tantôt la rampe, tantôt le mur, tantôt encore frôlait les marches.

Le docteur, en attendant de monter à son tour, regardait autour de lui avec curiosité, pendant que Jaja gémissait doucement, comme un animal inconscient. Un gémissement si faible, si étrangement modulé que, bien qu’il emplît le logement, on ne pouvait en repérer la provenance, comme il arrive pour la voix émise par les ventriloques.

Dans la chambre basse de l’entresol, Maigret préparait le lit, puis donnait un coup de main aux agents pour soulever davantage Jaja, qui était lourde, inerte, et qui pourtant avait l’air d’une grosse poupée de son.

Est-ce qu’elle se rendait compte de ses pérégrinations ? Savait-elle où elle était ? De temps en temps elle ouvrait les yeux, mais elle ne regardait rien, ni personne.

Elle gémissait toujours, sans une crispation des traits.

— Elle souffre beaucoup ? demanda Maigret au docteur.

C’était un petit vieillard bien gentil, méticuleux, effaré de se trouver dans un tel décor.

— Elle ne doit pas souffrir du tout. Je suppose qu’elle est douillette. Ou c’est la peur…

— Elle a conscience de ce qui se passe ?

— À la voir, on ne le croirait pas. Et pourtant…

— Elle est ivre morte ! soupira Maigret. Je me demandais seulement si la douleur l’avait dégrisée…

Les deux agents attendaient des instructions et regardaient eux aussi autour d’eux avec curiosité. Les rideaux n’étaient pas fermés. Maigret aperçut, derrière la fenêtre d’en face, le halo plus pâle d’un visage dans une chambre sans lumière. Il baissa le store, attira un agent dans un coin.

— Vous allez m’amener la femme que j’ai fait mettre sous clé tout à l’heure. Une certaine Sylvie. Mais pas l’homme !

Et, à l’autre :

— Attendez-moi en bas.

Le docteur avait fait tout ce qu’il avait à faire. Après avoir placé des pinces hémostatiques, il avait remis l’artère en place avec des agrafes. Maintenant il regardait d’un air ennuyé cette grosse femme qui geignait toujours. Par contenance, il lui prenait le pouls, lui tâtait le front, les mains.

— Venez par ici, docteur ! dit Maigret, qui était adossé à un angle de la pièce.

Et, tout bas :

— Je voudrais que vous profitiez de son immobilité pour faire une auscultation générale… Les organes essentiels, bien entendu…

— Si vous voulez ! Si vous voulez !

Il était de plus en plus ahuri, le petit docteur, et il devait se demander si Maigret était un parent de Jaja. Il choisit des appareils dans sa trousse et, sans se presser, mais sans conviction, il commença à prendre la tension artérielle.

Mécontent, il le fit trois fois, se pencha sur la poitrine, écarta le peignoir et chercha une serviette propre pour l’étendre entre son oreille et le sein de Jaja. Il n’y en avait pas dans la chambre. Il se servit de son mouchoir.

Quand il se redressa enfin, il était grognon.

— Évidemment !

— Évidemment quoi ?

— Elle ne fera pas de vieux os ! Le cœur est archiusé. Par-dessus le marché, il est hypertrophié, et la tension artérielle est effrayante…

— C’est-à-dire qu’elle en a pour…

— Ça, c’est une autre question… S’il s’agissait d’une de mes clientes, je la mettrais au repos absolu, à la campagne, avec un régime extrêmement sévère…

— Pas d’alcool, évidemment !

— Surtout pas d’alcool ! Une hygiène parfaite !

— Et vous la sauveriez ?

— Je n’ai pas dit cela. Mettons que je la prolongerais d’un an…

Ils tendirent l’oreille en même temps, parce qu’ils venaient de remarquer le silence qui les entourait. Quelque chose manquait à l’ambiance, et ce quelque chose était le gémissement de Jaja.

Quand ils se retournèrent vers le lit, ils la virent la tête soulevée sur un bras, le regard dur, la poitrine haletante.

Elle avait entendu. Elle avait compris. Et c’est le petit docteur qu’elle semblait rendre responsable de son état.

— Vous vous sentez mieux ? questionna celui-ci pour dire quelque chose.

Alors, méprisante, elle se coucha à nouveau, sans mot dire, ferma les yeux.

Le médecin ne savait pas si l’on avait encore besoin de lui. Il se mit en devoir de ranger ses instruments dans sa trousse et il devait se tenir à lui-même un discours, car de temps en temps il hochait la tête d’un air approbateur.

— Vous pouvez aller ! lui dit Maigret quand il fut prêt. Je suppose qu’il n’y a plus rien à craindre ?

— Rien d’immédiat, en tout cas…

Lorsqu’il fut parti. Maigret s’assit sur une chaise, au pied du lit, bourra une pipe, car l’odeur de pharmacie qui régnait dans la chambre l’écœurait. De même cacha-t-il sous l’armoire, ne sachant où la mettre, la cuvette qui avait servi à laver la plaie.

Il était calme et lourd. Son regard était posé sur le visage de Jaja, qui paraissait plus bouffi que d’habitude. C’était peut-être parce que les cheveux, rejetés en arrière, étaient rares, découvrant un grand front bombé, orné d’une petite cicatrice au-dessus de la tempe.

À gauche du lit, le divan.

Jaja ne dormait pas. Il en était sûr. Le rythme de sa respiration était irrégulier. Les cils clos frémissaient souvent.

À quoi pensait-elle ? Elle savait qu’il était là, à la regarder. Elle savait maintenant que sa machine était détraquée et qu’elle n’en avait pas pour bien longtemps à vivre.

Qu’est-ce qu’elle pensait ? Quelles images passaient derrière ce front bombé ?

Et voilà que soudain elle se dressait, frénétique, d’un seul mouvement, regardait Maigret avec des prunelles égarées, lui criant :

— Ne me laissez pas !… J’ai peur !… Où est-il ?… Où est-il, le petit homme ?… Je ne veux pas…

Il s’approcha d’elle pour la calmer, et ce fut bien malgré lui qu’il dit :

— Reste tranquille, ma vieille !

Bien sûr, une vieille ! Une pauvre grosse vieille imbibée d’alcool, aux chevilles si enflées qu’elle marchait comme un éléphant.

Elle en avait fait, pourtant, des kilomètres et des kilomètres, là-bas, du côté de la Porte Saint-Martin, sur un même bout de trottoir !

Elle se laissait docilement repousser la tête sur l’oreiller. Elle ne devait plus être ivre. On entendait le sergent de ville qui, en bas, avait trouvé une bouteille et qui se servait à boire, tout seul dans l’arrière-boutique. Du coup, elle tendit l’oreille, questionna, anxieuse :

— Qui est-ce ?

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать


Simenon, Georges читать все книги автора по порядку

Simenon, Georges - все книги автора в одном месте читать по порядку полные версии на сайте онлайн библиотеки LibKing.




Liberty Bar отзывы


Отзывы читателей о книге Liberty Bar, автор: Simenon, Georges. Читайте комментарии и мнения людей о произведении.


Понравилась книга? Поделитесь впечатлениями - оставьте Ваш отзыв или расскажите друзьям

Напишите свой комментарий
Большинство книг на сайте опубликовано легально на правах партнёрской программы ЛитРес. Если Ваша книга была опубликована с нарушениями авторских прав, пожалуйста, направьте Вашу жалобу на PGEgaHJlZj0ibWFpbHRvOmFidXNlQGxpYmtpbmcucnUiIHJlbD0ibm9mb2xsb3ciPmFidXNlQGxpYmtpbmcucnU8L2E+ или заполните форму обратной связи.
img img img img img