Simenon, Georges - Liberty Bar

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    Liberty Bar
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Simenon, Georges - Liberty Bar краткое содержание

Liberty Bar - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Cela commença par une sensation de vacances. Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres. Des ombres portant chapeau de paille, pantalon blanc, raquette de tennis. L'air bourdonnait. Il y avait des palmiers, des cactus en bordure du quai, un pan de mer bleue au-delà de la lampisterie. Et tout de suite quelqu'un se précipita. - Le commissaire Maigret, je pense ? Je vous reconnais grâce à une photo qui a paru dans les journaux... Inspecteur Boutigues...


Boutigues ! Rien que ce nom-là avait l'air d'une farce ! Boutigues portait déjà les valises de Maigret, l'entraînait vers le souterrain. Il avait un complet gris perle, un œillet rouge à la boutonnière, des souliers à tiges de drap. - C'est la première fois que vous venez à Antibes ?


[http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522](http://www.amazon.fr/Maigret-Liberty-Bar-Georges-Simenon/dp/2253142522)

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Mais d’autres bruits lui parvenaient. Des pas, dans la ruelle, encore loin, puis une voix de femme à bout de souffle – car elle marchait vite ! — qui questionnait :

— … Pourquoi n’y a-t-il pas de lumière dans le bar ?… Est-ce que…

— Chut… Ne faites pas trop de bruit…

Et des petits coups frappés sur les volets. L’agent d’en bas qui allait ouvrir. Des bruits encore, dans l’arrière-boutique, et enfin les pas de quelqu’un qui s’élançait dans l’escalier.

Jaja, affolée, regardait Maigret avec angoisse. Elle faillit même crier en le voyant se diriger vers la porte.

— Pouvez aller, vous autres ! lança le commissaire en s’effaçant pour laisser entrer Sylvie.

Et celle-ci s’arrêtait soudain au milieu de la pièce, la main sur son cœur qui battait trop vite. Elle avait oublié son chapeau. Elle ne comprenait rien. Elle regardait le lit avec des prunelles fixes.

— Jaja…

En bas, celui qui avait déjà bu devait servir l’autre, car des verres s’entrechoquaient. Puis la porte d’entrée s’ouvrit et se ferma. Des pas s’éloignèrent dans la direction du port.

Maigret faisait si peu de bruit, bougeait si peu qu’on pouvait oublier sa présence.

— Ma pauvre Jaja…

Et pourtant Sylvie ne s’élançait pas. Quelque chose la retenait : le regard glacé que la vieille braquait sur elle.

Alors Sylvie se tournait vers Maigret, balbutiait :

— Est-ce que ?…

— Est-ce que quoi ?

— Rien… Je ne sais pas… Qu’est-ce qu’elle a ?…

Chose étrange : malgré la porte fermée, malgré l’éloignement, on entendait le tic-tac du réveille-matin, si rapide, si saccadé qu’on avait l’impression que, pris de vertige, il allait se briser.

Une nouvelle crise de Jaja était proche. On la sentait naître, animer peu à peu tout son gros corps mou, allumer ses yeux, dessécher sa gorge. Mais elle se raidissait. Elle faisait un effort pour se contenir tandis que Sylvie, désemparée, ne sachant que faire, ni où aller, ni comment se tenir, restait au milieu de la chambre, tête baissée, mains jointes sur sa poitrine.

Maigret fumait. Il était désormais sans impatience. Il savait qu’il avait fermé le cercle.

Il n’y avait plus de mystère, plus d’imprévu possible. Chaque personnage avait pris sa place : les deux Martini, la jeune et la vieille, dans la villa où elles procédaient à l’inventaire avec l’aide de M. Petitfils ; Harry Brown au Provençal, où il attendait sans fièvre le résultat de l’enquête, tout en dirigeant ses affaires par téléphone et télégraphe…

Joseph en prison…

Et voilà que Jaja se dressait enfin, à bout de patience, à bout de nerfs. Elle regardait Sylvie avec rage. Elle la désignait de sa main valide.

— C’est elle !… C’est ce poison !… C’est cette p… !

Elle avait hurlé le plus gros mot de son vocabulaire. Des larmes lui giclaient des paupières.

— Je la hais, entendez-vous !… Je la hais !… C’est elle !… Elle m’a donné longtemps le change !… Et savez-vous comment elle m’appelait ?… La vieille !… Oui ! La vieille !… Moi qui…

— Couche-toi, Jaja, dit Maigret. Tu vas te faire du mal…

— Oh ! vous…

Et soudain, avec un renouveau d’énergie :

— Mais je ne me laisserai pas faire !… Je n’irai pas à Haguenau… Vous entendez !… Ou alors elle ira aussi… Je ne veux pas… Je ne veux pas…

Elle avait la gorge si sèche qu’elle cherchait instinctivement à boire autour d’elle.

— Va chercher la bouteille ! dit Maigret à Sylvie.

— Mais… elle est déjà…

— Va…

Et il marcha vers la fenêtre, s’assura qu’on ne les observait plus de la maison d’en face. En tout cas, il ne vit rien derrière les vitres.

Un bout de ruelle aux pavés inégaux… Un réverbère… L’enseigne du bar d’en face…

— Je sais bien que vous la protégez, parce qu’elle est jeune… Peut-être même qu’elle vous a déjà fait des propositions, à vous aussi…

Sylvie revenait, les yeux cernés, le corps las, tendait à Maigret une bouteille de rhum à moitié pleine.

Et Jaja ricanait :

— Maintenant que je vais crever, je peux, n’est-ce pas ?… J’ai bien entendu le docteur…

Mais rien que cette idée-là la mettait en effervescence. Elle avait peur de mourir. Ses yeux en devenaient hagards.

Pourtant elle prit la bouteille. Elle but, avidement, en observant tour à tour ses deux compagnons.

— La vieille qui va crever !… Mais je ne veux pas !… Je veux qu’elle crève avant moi… Car c’est elle…

Elle s’arrêtait soudain de parler, comme quelqu’un qui perd le fil de ses idées. Maigret ne faisait pas un mouvement, attendait.

— Elle a parlé ?… Je suis sûre qu’elle a parlé, sinon on ne l’aurait pas relâchée… Tandis que moi, j’ai essayé de l’en faire sortir… Car ce n’est pas vrai que Joseph m’ait envoyée chez le fils, à Antibes… C’est moi seule… Comprenez-vous ?…

Mais oui ! Maigret comprenait tout ! Il y avait une bonne heure qu’il n’avait plus rien à apprendre.

Il désigna le divan, d’un geste vague.

— Ce n’était pas William qui couchait là, pas vrai ?

— Non, il ne couchait pas là !… Il couchait ici, dans mon lit !… William était mon amant !… William venait pour moi, pour moi seule, et c’est elle, que je recevais par charité, qui occupait le divan… Vous ne vous en étiez pas encore douté ?…

Elle criait tout cela d’une voix rauque. Désormais, il n’y avait qu’à la laisser parler. Cela remontait du plus profond d’elle-même. C’était tout le vieux fond qui était mis à jour, la vraie Jaja, la Jaja toute nue.

— La vérité c’est que je l’aimais, qu’il m’aimait !… Il comprenait, lui, que si je n’ai pas reçu d’instruction, d’éducation, ce n’est pas ma faute… Il était heureux près de moi… Il me le disait… Cela lui faisait du mal de partir… Et, quand il arrivait, c’était comme un écolier qu’on met enfin en vacances…

Elle pleurait tout en parlant, et cela provoquait une étrange grimace que la lumière rose de l’abat-jour rendait plus hallucinante encore.

Surtout qu’elle avait tout un bras prisonnier d’un appareil !

— Et je ne me doutais de rien ! J’étais bête ! On est toujours bête dans ces cas-là ! C’est moi qui invitais cette fille, qui la retenais, parce que je trouvais que la maison était plus gaie avec un peu de jeunesse…

Sylvie ne bougeait pas.

— Regardez-la ! Elle me nargue encore ! Elle a toujours été la même, et moi, grosse bête que j’étais, je prenais ça pour de la timidité… J’en étais tout émue… Quand je pense que c’est avec mes peignoirs qu’elle l’excitait en montrant tout ce qu’elle a à montrer !

« Car elle le voulait !… Elle et son maquereau de Joseph… William avait de l’argent, parbleu !… Et eux…

« Tenez ! le testament…

Et elle saisit la bouteille, but si goulûment qu’on entendait les glouglous dans sa gorge. Sylvie en profita pour regarder Maigret d’un air suppliant. Elle tenait à peine debout. On la voyait vaciller.

— C’est ici que Joseph l’a volé… Je ne sais pas quand… Sans doute un soir qu’on avait bu… William en avait parlé… Et l’autre a dû se dire que le fils paierait cher ce bout de papier…

Maigret écoutait à peine ce récit qu’il devinait. Par contre, il regardait la chambre, le lit, le divan…

William et Jaja…

Et Sylvie sur le divan…

Ce pauvre William qui, évidemment, devait faire la comparaison…

— Je me suis doutée de quelque chose quand, à la fin du déjeuner, j’ai vu Sylvie partir en lançant un coup d’œil à Will… Je ne le croyais pas encore… Mais tout de suite après son départ il a parlé de s’en aller à son tour… D’habitude, il ne quittait jamais la maison avant le soir… Je n’ai rien dit… Je me suis habillée…

La scène capitale, que Maigret avait reconstituée depuis longtemps ! Joseph qui venait rendre une courte visite et qui avait déjà le testament en poche ! Sylvie qui s’était habillée plus tôt que de coutume et qui avait mangé en costume de ville pour partir aussitôt après le repas…

Ces regards que Jaja surprenait… Elle ne disait rien… Elle mangeait… Elle buvait… Mais à peine William était-il parti qu’elle passait un manteau sur ses vêtements d’intérieur…

Plus personne dans le bar ! La maison vide ! La porte fermée…

Ils couraient les uns après les autres…

— Savez-vous où elle l’attendait ?… À l’Hôtel Beauséjour… Et moi, dans la rue, j’allais et je venais comme une folle… J’avais envie de frapper à leur porte, de supplier Sylvie de me le rendre… Au coin de la rue, il y a un marchand de couteaux… Et pendant qu’ils… pendant qu’ils étaient là-haut, je regardais la vitrine… Je ne savais plus… J’avais mal partout… Je suis entrée… J’ai acheté un couteau à cran d’arrêt… Je crois bien que je pleurais…

« Puis ils sont sortis ensemble… William était tout changé, comme rajeuni… Même qu’il a poussé Sylvie dans une confiserie et qu’il a acheté une boîte de chocolats…

« Ils se sont quittés devant le garage…

« Et c’est alors que je me suis mise à courir… Je savais qu’il allait retourner à Antibes… Je me suis placée sur son chemin, juste en dehors de la ville… Il commençait à faire noir… Il m’a vue… Il a arrêté l’auto…

« Et j’ai crié :

« — Tiens !… Tiens !… Voilà pour toi !… Et voilà pour elle !…

Elle retomba sur son lit, le corps recroquevillé, le visage baigné de larmes et de sueur.

— Je ne sais même pas comment il est parti… Il a dû me repousser, fermer la portière…

« J’étais toute seule au milieu de la route et j’ai failli être écrasée par un autobus… Je n’avais plus le couteau… Peut-être qu’il était resté dans l’auto…

Le seul détail auquel Maigret n’eût pas pensé : le couteau que William Brown, les yeux déjà voilés, avait sans doute eu la présence d’esprit de jeter dans un fourré !

— Je suis rentrée tard…

— Oui… Les bistrots…

— Je me suis réveillée dans mon lit, toute malade…

Et, dressée à nouveau :

— Mais je n’irai pas à Haguenau !… Je n’irai pas !… Vous pouvez tous essayer de m’y conduire !… Le docteur l’a dit : je vais crever… Et c’est cette pu…

Il y eut un bruit de chaise remuée. C’était Sylvie qui attirait un siège jusqu’à elle et qui s’y évanouissait, assise de travers.

Un évanouissement lent, progressif, mais qui n’était pas simulé. Ses narines étaient pincées, cernées de jaune. Et les orbites étaient creuses.

— C’est bien fait pour elle !… cria Jaja. Laissez-la !… Ou plutôt non… Je ne sais pas… Je ne sais plus… C’est peut-être Joseph qui a tout organisé… Sylvie !… Ma petite Sylvie…

Maigret s’était penché sur la jeune femme. Il lui tapotait les mains, les joues.

Il voyait Jaja saisir la bouteille et boire à nouveau, pomper littéralement l’alcool qui la fit tousser éperdument.

Puis la grosse poupée soupira, enfonça sa tête dans l’oreiller.

Alors seulement il prit Sylvie dans ses bras, la descendit au rez-de-chaussée, lui mouilla les tempes d’eau fraîche.

La première chose qu’elle dit en ouvrant les yeux fut :

— Ce n’est pas vrai…

Un désespoir profond, absolu.

— Je veux que vous sachiez que ce n’est pas vrai… Je n’essaie pas de me faire meilleure que je suis… Mais ce n’est pas vrai… J’aime bien Jaja !… C’est lui qui voulait… Est-ce que vous comprenez ?… Il y avait des mois qu’il me regardait avec des yeux bouleversés… Il me suppliait… Est-ce que je pouvais refuser, alors que tous les soirs, avec d’autres…

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