Simenon, Georges - Maigret

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Simenon, Georges - Maigret
  • Название:
    Maigret
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Simenon, Georges - Maigret краткое содержание

Maigret - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Avant d'ouvrir les yeux, Maigret fronça les sourcils, comme s'il se fût méfié de cette voix qui venait lui crier tout au fond de son sommeil : Mon oncle !?


Les paupières toujours closes, il soupira, tâtonna le drap de lit et comprit qu'il ne rêvait pas, qu'il se passait quelque chose puisque sa main n'avait pas rencontré, là où il eût dû être, le corps chaud de Mme Maigret. Il ouvrit enfin les yeux. La nuit était claire. Mme Maigret, debout près de la fenêtre à petits carreaux, écartait le rideau cependant qu'en bas quelqu'un secouait la porte et que le bruit se répercutait dans toute la maison. Mon oncle ! C'est moi ?


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— Ça va, patron ?

Lucas l’appelait toujours patron, lui, en souvenir du temps où ils travaillaient ensemble.

— Mal ! riposta Maigret.

— C’est difficile, n’est-ce pas ?

Ce n’était pas difficile. C’était d’un tragique sans grandeur.

— Je vieillis ! Peut-être est-ce l’effet de la campagne ?

— Qu’est-ce que vous buvez ?

— Un pernod, tiens !

Il dit cela comme il eût lancé un défi. Il se souvenait qu’il avait promis d’écrire à sa femme, et il n’en avait pas le courage.

— Je ne peux pas vous aider ?

Lucas était un curieux bonhomme, toujours mal habillé, mal bâti par surcroît, qui n’avait ni femme ni famille. Maigret laissait errer son regard sur la salle qui commençait à se remplir, et il dut plisser les paupières quand il se tourna vers la vitre inondée de soleil.

— Tu as déjà travaillé avec Philippe ?

— Deux ou trois fois.

— Il était très désagréable ?

— Il y en a qui lui en voulaient parce qu’il ne disait pas grand-chose. Vous savez, c’est un timide. Ils l’ont bouclé ?

— À ta santé.

Lucas s’inquiétait de voir Maigret si fermé.

— Qu’allez-vous faire, patron ?

— Je peux bien te le dire, à toi. Je vais faire tout ce qu’il faudra. Tu comprends ? Il vaut mieux que quelqu’un le sache. Comme cela, s’il arrivait quelque chose…

Il s’essuya la bouche du revers de la main, tapota la table avec une pièce de monnaie pour appeler le garçon.

— Laissez ça ! C’est ma tournée.

— Si tu veux. On boira la mienne quand ce sera fini. Au revoir, Lucas.

— Au revoir, patron.

La main de Lucas s’attarda une seconde dans la main rugueuse de Maigret.

— Prenez garde quand même, dites !

Et Maigret, debout, de prononcer à voix haute :

— J’ai horreur des couillons !

Il s’éloigna tout seul, à pied. Il avait le temps, puisqu’il ne savait même pas où il allait.

V

Quand Maigret poussa la porte du Tabac Fontaine, vers une heure et demie, le patron du bar, qui venait de se lever, descendait lentement un escalier en colimaçon qui s’amorçait dans l’arrière-salle.

Il était moins grand, mais aussi large et aussi épais que le commissaire. À cet instant, il sentait encore le cabinet de toilette ; ses cheveux étaient imbibés d’eau de Cologne, et il gardait des traces de talc sous le lobe des oreilles. Il ne portait ni veston ni faux col. Sa chemise était d’un blanc éclatant, légèrement empesée, maintenue par un bouton de col à bascule.

Arrivé derrière le comptoir, il repoussa le garçon d’un geste négligent de la main, saisit une bouteille de vin blanc, un verre, mélangea au vin de l’eau minérale et, la tête renversée en arrière, se gargarisa.

À cette heure-là, il n’y avait guère que des clients de passage qui venaient boire en hâte un café.

Seul Maigret s’était assis près de la fenêtre, mais le patron, sans le voir, ajustait un tablier bleu et se tournait vers une fille blonde qui tenait la caisse et s’occupait du débit de tabac.

Il ne lui parla pas plus qu’au garçon, ouvrit la caisse enregistreuse, consulta un carnet et s’étira enfin, définitivement réveillé. Sa journée commençait, et la première chose qu’il aperçut en faisant l’inspection de son domaine, ce fut Maigret qui le regardait placidement.

Ils ne s’étaient jamais rencontrés. Le patron n’en fronça pas moins les sourcils, qu’il avait épais et noirs. On devinait qu’il fouillait dans sa mémoire, ne trouvait rien et se renfrognait. Il ne prévoyait pas, pourtant, que la présence de son client placide allait durer douze heures entières !

Le premier soin de Maigret fut de s’approcher de la caisse et de dire à la jeune fille :

— Vous avez un jeton de téléphone ?

La cabine se trouvait dans l’angle droit du café. Elle n’était fermée que par une porte à vitre dépolie, et Maigret, qui sentait le patron aux aguets, manœuvra violemment l’appareil afin de faire vibrer les déclics. Mais en même temps, de l’autre main qui tenait un canif, il coupait le fil à l’endroit où il entrait dans le plancher, de telle sorte qu’on ne pût apercevoir la solution de continuité.

— Allô !… Allô !… criait-il.

Il sortit avec la mine d’un homme excédé.

— Votre téléphone est détraqué ?

Le patron regarda la caissière, qui s’étonna :

— Il marchait encore il y a quelques minutes. Lucien a téléphoné pour des croissants. N’est-ce pas, Lucien ?

— Voilà à peine un quart d’heure, confirma le garçon.

Le patron n’était pas encore soupçonneux, mais il n’en observait pas moins Maigret à la dérobée. Il entra dans la cabine, essaya d’obtenir la communication, s’entêta pendant dix bonnes minutes sans apercevoir le fil coupé.

Maigret, impassible, avait repris sa place et commandé un demi. Il faisait provision de patience. Il savait, lui, qu’il en avait pour des heures à rester assis sur cette même chaise, devant ce guéridon de faux acajou, avec le spectacle du bar en étain et de la caisse vitrée où la jeune fille vendait du tabac et des cigarettes.

En sortant de la cabine, le patron referma la porte d’un coup de pied, marcha jusqu’au seuil du café, renifla un moment l’air de la rue. Il était tout près de Maigret, qui ne le quittait pas des yeux, et, sentant enfin ce regard accroché à lui, il se retourna vivement.

Le commissaire ne sourcilla pas. Comme un client qui va s’en aller, il avait gardé son pardessus et son chapeau.

— Lucien ! File à côté téléphoner pour qu’on vienne réparer l’appareil.

Le garçon sortit en courant, sa serviette sale à la main, et le patron servit lui-même deux maçons qui entraient, funambulesques sous une couche presque régulière de plâtre.

Les doutes du bistrot durèrent peut-être dix minutes encore.

Quand Lucien annonça que le monteur ne viendrait que le lendemain, le patron se tourna à nouveau vers Maigret et murmura entre ses dents :

— Salaud !

Cela pouvait s’appliquer au monteur absent, mais une bonne partie de l’injure n’en était pas moins adressée au consommateur en qui l’homme reconnaissait enfin un policier.

Il était deux heures et demie, et ce fut le prologue d’une comédie interminable qui échappa à tout le monde. Le patron s’appelait Louis. Des clients qui le connaissaient venaient lui serrer la main, échangeaient quelques mots avec lui. Louis servait rarement lui-même. La plupart du temps, il se tenait en retrait derrière le comptoir, entre le garçon et la jeune fille aux cigarettes.

Et, par-dessus les têtes, il épiait Maigret. Il ne se gênait pas plus que celui-ci ne se gênait. Cela aurait pu être cocasse, car ils étaient gros tous les deux, et larges, et lourds, et ils jouaient à qui ne broncherait pas.

Ils n’étaient pas plus bêtes l’un que l’autre non plus. Louis savait très bien ce qu’il faisait quand, de temps en temps, il lançait un coup d’œil vers la porte vitrée, avec la crainte de voir arriver certaine personne.

À cette heure, la rue Fontaine vivait la vie banale d’une rue quelconque de Paris. En face du bar, il y avait une épicerie italienne où des ménagères des environs venaient faire leur marché.

— Garçon ! un calvados.

La caissière était aussi molle que blonde et regardait Maigret avec un étonnement croissant. Quant au garçon, il avait flairé quelque chose, il ne savait quoi au juste, et il adressait parfois un clin d’œil au patron.

Il était un peu plus de trois heures quand une grosse voiture à carrosserie claire s’arrêta au bord du trottoir. Un homme grand et brun, encore jeune, la joue gauche marquée d’une balafre, en descendit et pénétra dans le bar, tendit la main par-dessus le zinc.

— Salut, Louis.

— Salut, Eugène.

Maigret voyait Louis de face, et le nouveau venu dans la glace.

— Une menthe à l’eau, Lucien. En vitesse !

C’était un des joueurs de belote, sans doute le tenancier d’une maison de Béziers dont Fernande avait parlé. Il portait du linge de soie, et ses vêtements étaient bien coupés. Lui aussi répandait un léger parfum.

— T’as vu le…

Il ne continua pas sa phrase. Lucien lui avait fait comprendre que quelqu’un écoutait, et soudain Eugène regardait, lui aussi, Maigret par le truchement du miroir.

— Hum ! Un siphon glace, Lucien.

Il prit une cigarette dans un étui à initiales, l’alluma à l’aide d’un briquet.

— Beau temps, hein !

C’était le patron qui parlait, ironique, en observant toujours Maigret.

— Beau temps, oui. Mais il règne une drôle d’odeur, chez toi.

— Quelle odeur ?

— Ça sent le roussi.

Ils rirent aux éclats tous les deux, tandis que Maigret aspirait mollement la fumée de sa pipe.

— À tout à l’heure ? demanda Eugène en tendant à nouveau la main.

Il voulait savoir si l’on se réunirait comme d’habitude.

— À tout à l’heure.

Cette conversation avait mis Louis en verve, car il saisit un torchon sale et s’approcha de Maigret avec un sourire en coin.

— Vous permettez ?

Il essuya le guéridon avec tant de maladresse qu’il renversa le verre dont le contenu coula sur le pantalon du commissaire.

— Lucien ! Apporte un autre verre à ce monsieur.

Et, en guise d’excuse :

— Vous savez, ce sera le même prix !

Maigret souriait vaguement, lui aussi.

À cinq heures, on alluma les lampes, mais il faisait encore assez clair dehors pour distinguer les clients au moment où ils traversaient le trottoir et tendaient la main vers le bec-de-cane.

Quand Joseph Audiat arriva de la sorte, Louis et Maigret se regardèrent, comme d’un commun accord, et dès lors ce fut un peu comme s’ils eussent échangé de longues confidences. Il n’y avait pas besoin de parler du Floria, ni de Pepito, ni de Cageot.

Maigret savait, et l’autre savait qu’il savait.

— Salut, Louis !

Audiat était un petit homme tout habillé de noir, le nez légèrement de travers, les prunelles très mobiles. Arrivé au comptoir, il tendit la main à la caissière en disant :

— Bonjour, ma belle enfant.

Puis à Lucien :

— Un petit pernod, jeune homme.

Il parlait beaucoup. Il avait toujours l’air d’un acteur en représentation. Mais Maigret n’eut pas besoin de l’observer longtemps pour deviner sous ces apparences un fond d’inquiétude. D’ailleurs, Audiat avait un tic. Dès que le sourire disparaissait de ses lèvres, il le reconstituait automatiquement d’un effort.

— Encore personne d’arrivé ?

Le café était vide. Il n’y avait que deux clients debout au bar.

— Eugène est passé.

Le patron recommençait la scène qu’il avait déjà jouée, désignait Maigret à Audiat. Celui-ci, moins diplomate qu’Eugène, se retourna d’un mouvement vif, regarda Maigret dans les yeux, cracha par terre.

— À part ça ?… dit-il alors.

— Rien. Tu as gagné ?

— Des nèfles ! On m’avait donné un tuyau qui a crevé. Dans la troisième, où j’avais des chances, le cheval rate le départ. Donne-moi un paquet de Gauloises, belle enfant.

Il ne tenait pas en place, passait d’une jambe sur l’autre, agitait les bras, la tête.

— On peut téléphoner ?

— Impossible, Monsieur, là-bas, a démoli l’appareil.

Nouveau regard de Louis à Maigret.

C’était la lutte avouée. Audiat n’était pas rassuré. Il avait peur de faire une gaffe, car il ignorait ce qui s’était passé avant son arrivée.

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