Владимир Мещерский - Письма к императору Александру III, 1881–1894

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Владимир Мещерский - Письма к императору Александру III, 1881–1894 краткое содержание

Письма к императору Александру III, 1881–1894 - описание и краткое содержание, автор Владимир Мещерский, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru
Внук Н. М. Карамзина, видный журналист и политический деятель князь В. П. Мещерский (1839–1914) в течение ряда лет был другом и доверенным лицом великого князя Александра Александровича, с 1881 г. – императора Александра III. Издательство «Новое литературное обозрение» уже выпустило два тома писем Мещерского к великому князю за 1863–1868 гг. (2011) и 1869–1878 гг. (2014). Впервые публикуемые письма 1881–1894 гг., уже не наследнику престола, а самодержцу, касаются более общих вопросов, напрямую связанных с закулисной стороной внутренней и внешней политики страны. Они содержат ценную информацию об императоре, деятельности министерств и Государственного совета и о разных аспектах русской жизни того времени, а также о самом авторе писем и его газете «Гражданин».

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Для курьеза статья из парижской газеты «Événement».

Courrier du lundi
Le prince s’amuse!

Il y a quelques jours, des travailleurs anglais, poussés par la misère, crièrent famine si haut qu’à Westminster, dans leurs vieux costumes de cour, les chevaliers de la Rose blanche et de la Rose rouge secouèrent leur sommeil et se levèrent. Les travailleurs traversèrent la ville, les poings serrés, la colère aux dents, les pieds nus. Ils avaient emmené leurs femmes, pales et déguenillées; leurs enfants, malades et grelottants. Des dégâts furent commis. La privation rend farouche. Des policemen – chose grave – furent bousculés. Autour de leurs batons ne s’enroulait plus la loi qu’on respecte, mais quelque chose comme une lanière de knout qu’on brave. Ils s’arrêtèrent devant de riches hôtels, habités non par des aristocrates, le sang normand est épuisé, mais par de riches industriels, cassèrent les carreaux et enfoncèrent les portes; ils pillèrent des boutiques. On affirme que plusieurs murmuraient: A bas de reine! ce qui, de l’autre côté de détroit, est un acte extraordinaire. Un homme lança une pierre contre un portrait de Cromwell, qui la reçut sur la cuirasse d’acier. Un autre lut à haute voix un passage de Macauley où il est raconté que, d’auprès la chronique, ce bon peuple de Paris aurait tressé des licols à ses chevaux avec les boyaux des Armagnacs [381]égorgés. En déclamant, ils montrait du poing de maison d’un tory célèbre.

Une Irlandaise qui trainait neuf enfants énuméra les gibets par lesquels on avait essayé jadis d’étouffer la revolution de féniane [382]. Elle raconta ensuite l’histoire de son homme, pendu pour avoir voulu être libre. Un philosophe monta sur une borne et expliqua pourquoi l’Angleterre chérissait sa religion d’Etat et par quels moyens elle cherchait à éterniser un compromis impossible entre la servitude et la liberté. Un étudiant lui répondit en faisant l’apologie des «hommes de métier», une des plus épouvantables menaces pour l’Angleterre, et en affirmant que le rôle des jeunes était d’étudier les pulsations du corps social. Les travailleurs marchaient toujours, grossissant comme un fleuve après l’orage.

Cette marche ascendante voulait dire: «Angleterre, prends garde à toi! Ta féodalité tend à disparaître. Tes Eglises ont moins de privilèges. Le keltisme irlandais fusionne avec l’anglo-saxonisme. Les conservateurs, les Anglicans, les vieux torys sont des pots de terre contre lesquels se heurtent impitoyablement les whigs, les nouveaux radicaux, les antianglicans, et les ritualistes. John Stuart Mille vit dans tous les coeurs. L’ouvrier ne veut plus être un “rude”, un “ours”, un “grossier”, un “impoli”. Enfin, ta monarchie chancelle, ébranlée par des mains invisibles!»

* * *

Cependant le prince de Galles descendait à Paris. Dans quel but? Pour y contracter un emprunt de 50,000 liv. sterl. Le prince est dans la dèche, comme le roi wagnérien [383]. Il n’est pas le seul en Europe.

Il paraît que les affaires royales ne vont pas très bien. Il y a une baisse sensible sur les valeurs émises par les têtes couronnées. On a beau décupler les impôts, le résultat est le même. Les portiers de Palais sont inondés de papier timbré. Chaque fois, on saisit un sceptre ou on menace de vendre un trône sur le seuil de la porte du gouvernement. Ce serait à changer de métier, si les princes n’y mettaient pas un amour-propre exagéré et si dans les familles royales il n’y avait pas ce qu’ils nomment des traditions.

Savoir qu’on régnera un jour sur les Indes, et se voir réduit à faire des billets à un usurier, ce doit être désagréable. Subir la familiarité de Schylock [384]quand on est le premier citoyen de Londres est une épreuve difficile. Passer par les fourches caudines [385]d’un agent véreux qui fait sonner Votre future couronne afin de s’assurer si elle n’est pas fourrée et qui se renseigne dans le cas où Votre Magesté serait hypothéquée, cela provoque aisément l’humiliation et la rancune. Que voulez-vous! La vie a de ces exigences. Vous en voyez la preuve. Il ne faudrait pas croire pourtant que le prince de Galles en fût réduit à mettre au clou un morceau de la corde de John Brown. Il n’en est pas encore à l’impériale de l’omnibus. Une personne qui le voyait de près, l’autre jour, m’assure que le prince avait la gaieté d’un homme certain de dîner le lendemain. Cette personne ne se trompait pas, puisque, vingt-quatre heures après, notre prince faisait à un de ses sujets, lord Dupplin, l’honneur de risquer contre lui au baccara l’honnête somme de deux cent cinquante mille francs et l’honneur de la lui gagner. Lord Dupplin, hors d’état de payer, s’est brûlé la cervelle en rentrant chez lui.

Les rois sont moins scrupuleux quand ils font faillite.

* * *

Tant pis pour lord Dupplin! Il ne m’intéresse que médiocrement. Le prince de Galles m’importe davantage. Ce prince étalant deux cent cinquante mille francs sur un tapis vert, tandis que le peuple qui sera le sien demain hurle la faim est un potentat digne de la mériter l’attention du chroniqueur. La façon dont les échos de Londres se sont traduits à Paris est vraiment curieuse.

Le peuple dit:

– Du pain!

Le prince répond:

– Des cartes!

La foule murmure:

– Du travail!

Le prince répond:

– Coupez.

L’émeute crie:

– Hommes, femmes, enfants, vieillards, nous tremblons de froid, nos estomacs nous torturent, la maladie nous ronge!

Le prince répond:

– J’en donne.

La revolution hurle:

– Vengeance!

Le prince répond:

– J’ai neuf!

Et il abat un neuf comme une tête.

Cela est bien.

Cela est tout à fait princier.

Au bord de la Tamise, Londres gronde:

O, Dieu, qui fis l’atôme et le Léviathan,
Seconde en la bonté notre sainte entreprise.
Fais, pour manifester ton pouvoir qu’on méprise,
Que du sein de Cromwell ce fer sorte fumant.
Guide nos coups, Dieu bon! Dieu sauveur! Dieu clément!
Qu’ainsi tes ennemis soient livrés au carnage!
Puisque nous te rendons ce pieux témoignage,
Dans nos mains, sur nos fronts, fais resplendir, ô Dieu,
Tes glaives flamboyants et tes langues de feu! [386]

Au bord de la Seine, Mlle Réjane, dévorant le prince des yeux, lui récite un compliment de circonstance, un compliment en vers, s’il vous plaît, bien que madapolam y rime avec arquebuse. L’opposition me plaît.

Entre les vers de Victor Hugo et la poésie de M. X… il y a toute la différence qui sépare un peuple qui se révolte d’un prince qui fait la noce.

* * *

Mon intention n’est point ici d’affecter des allures de prophète ou de démolisseur de trône. On ne fait pas plus de bons gouvernements avec les hommes qui sont toujours méchants qu’on ne fait de bonne soupe avec du mauvais beurre. Mais les faits sont les faits. Or, il faut être aveugle pour ne point s’apercevoir que, tandis que les princes s’amusent, les peuples songent et que les temps sont loin où l’on gouvernait des hommes comme on mène de chèvres, avec un bâton ou avec un pipeau. Le bâton révolte et le pipeau ne s’entend pas dans le brouhaha des revendications. Le métier de prince est un métier très difficile. Il demande beaucoup de tenue, il exige beaucoup de libéralisme, il veut surtout beaucoup d’assiduité. On répudie un prince qui ne prend pas la situation au sérieux comme on renvoie un domestique qui manqué de zèle. Or vous comprenez bien que ce n’est pas en soupant avec des danseuses, en raflant deux cent cinquante mille francs à un pauvre diable et en écoutant, nonchalamment étendu dans un fauteuil, la voix de zinc de Mlle Rejane qu’on gagne le respect de ses sujets, surtout quand ces sujets ont mille raisons de mécontentement. Jadis, je le sais bien, à Londres comme à Paris, à Madrid comme à Vienne, on ne se préoccupait pas de ces petits détails. On était roi parce qu’on naissait roi. On pouvait être à son choix renégat ou coureur, idiot ou assassin, c’étaient vos petites affaires et personne n’avait le droit d’y mettre le nez. Ce droit, on le conteste encore, mais le peuple en use quand même, avec sa mauvaise habitude de ne vouloir être ni trompé ni battu.

Il a écrit en marge des pages de Machiavel, a rayé le texte et a signé le Prince du nom de Populus.

Qu’on se le dise!

Georges Duval [387] 29 марта

Был у меня сегодня обер-говорун и всеведущий генерал [Е. В.] Богданович. Мы разговорились по поводу [А. А.] Абазы. Абаза послал ко мне своего двоюродного брата [388]заявить в ответ на появившиеся у меня в « Гражданине » и в « Моск [ овских ] ведом [ остях ]» намеки на его участие в знаменитом сахарном вопросе, что он, Абаза, не только никакого участия в вопросе о нормировке сахара не принимал, но ни одного рубля премии за вывозной за границу сахар из казны не получал. Ввиду столь категорического заявления Абазы я счел своим долгом поместить это самое заявление в Дневнике « Гражданина » [389].

Вот об этом-то мы говорили с Богдановичем, и вот что он мне рассказал.

В сахарном вопросе случилось нечто совсем необычайное и непредвиденное. Статьи ли «Моск [ овских ] вед [ омостей ] » или намеки « Гражданина » подействовали ли на Абазу, неизвестно, но факт тот, что вдруг в прекрасный день Абаза, тот самый Абаза, к которому и Островский, и Бунге обратились за инструкциями для составления своего знаменитого проекта нормировки сахарного производства для Комитета министров, retire son épingle du jeu [390], делает volteface [391], и вот что происходит.

Накануне заседания Комитета министров, где должно было рассматриваться представление министра финансов о нормировке сахара, Островский в вицмундире будто бы приезжает к Абазе договариваться с ним на счет этого самого представления, имеющего быть рассмотренным завтра в Комитете министров в присутствии того же Абазы.

Каково изумление Островского, когда Абаза ему говорит: знаете что, Михаил Николаевич, я совсем не понимаю, почему это вы ко мне обращаетесь по этому вопросу; я по своему положению официальному должен держаться совсем в стороне от сахарного вопроса, в котором я, как сахарозаводчик, заинтересованная сторона, делайте как хотите и что хотите, а меня оставьте в стороне и в покое. Островский уезжает. На другой день происходит вот какой курьез. Бунге, ничего не предвидя, говорит своему товарищу: заезжайте ко мне, Павел Михайлович [392], в исходе второго часа, я уже буду дома.

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