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Simenon, Georges - Lécluse n°1

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Simenon, Georges - Lécluse n°1
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    Lécluse n°1
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Simenon, Georges - Lécluse n°1 краткое содержание

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Quand on observe des poissons à travers une couche d’eau qui interdit entre eux et nous tout contact, on les voit rester longtemps immobiles, sans raison, puis d’un frémissement de nageoires aller un peu plus loin pour n’y rien faire qu’attendre à nouveau.


C’est dans le même calme, comme sans raison aussi, que le tramway 13, le dernier « Bastille-Créteil », traîna ses lumières jaunâtres tout le long du quai des Carrières. Au coin d’une rue, près d’un bec de gaz vert, il fit mine de s’arrêter, mais le receveur agita sa sonnette et le convoi fonça vers Charenton. Derrière lui, le quai restait vide et stagnant comme un paysage du fond de l’eau. A droite, des péniches flottaient sur le canal, avec de la lune tout autour.


Un filet d’eau se faufilait par une vanne mal fermée de l’écluse, et c’était le seul bruit sous le ciel encore plus quiet et plus profond qu’un lac.


[http://www.amazon.fr/LEcluse-numéro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154](http://www.amazon.fr/LEcluse-num%C3%A9ro-1-Georges-Simenon/dp/2253143154)


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Il était troublé en pensant au vieux ivre mort qui pleurait dans son verre et au bébé dans son berceau.

— Ils voyagent beaucoup ?

— Toute l’année.

— Ils n’ont pas de commis ?

— Ils sont seuls. Aline tient la barre comme un homme.

Maigret les avait vus, ces canaux du Nord aux rives droites et vertes, avec les peupliers dessinant la longue vallée d’eau plate et les écluses perdues dans la campagne, les manivelles rouillées, les bicoques ornées de roses trémières et les canards barbotant dans le remous des vannes.

Il imaginait la Toison-d’Or grignotant le ruban d’eau, heure par heure, jour par jour, jusqu’à quelque quai de déchargement, Aline à la barre, le bébé dans son berceau, sur le pont sans doute, près du gouvernail, et le vieux à terre, derrière ses chevaux.

Un vieil ivrogne, une folle et un nourrisson…

IV

Quand, le lendemain à six heures du matin, Maigret descendit du tramway 13 et se dirigea vers l’écluse, Émile Ducrau était déjà debout sur le quai de déchargement, la casquette de marin sur la tête, une lourde canne à la main.

Comme les matins précédents, par la grâce du printemps, il y avait dans l’air, dans la vie matinale de Paris, une gaieté puérile. Certains objets, certaines gens, les bouteilles de lait devant les portes, la crémière en tablier blanc près de son étal, le camion semant, au retour des Halles, ses dernières feuilles de chou, étaient comme autant de symboles de quiétude et de joie de vivre.

N’en était-il pas de même à une fenêtre de la maison haute dont le soleil dorait la façade, de la bonne des Ducrau qui secouait ses chiffons dans le vide ? Derrière elle, dans la pénombre du salon, on devinait Mme Ducrau qui allait et venait, un madras noué autour de la tête.

Au second étage, les persiennes restaient closes et on pouvait imaginer, rayé par le soleil, le lit de Rose, la molle maîtresse qui dormait les bras repliés, les aisselles humides.

Ducrau, lui, déjà installé de plain-pied dans la journée, lançait une dernière phrase au patron d’un bateau qui sortait de l’écluse et se glissait dans le courant de la Seine. Il avait vu Maigret. Il tira de sa poche une grosse montre en or.

— Je ne m’étais pas trompé. Vous êtes comme moi.

Cela ne voulait-il pas dire que le commissaire, lui aussi, était de la trempe de ceux qui se lèvent tôt pour organiser le travail des autres ?

— Vous permettez un instant ?

Il était si large qu’il paraissait presque carré. Il est vrai qu’il devait porter un pansement autour du torse. Pourtant il était vif, et Maigret le vit sauter du mur de l’écluse sur le pont d’une péniche qui se trouvait à plus d’un mètre, en contrebas.

— Bonjour, Maurice. Tu as rencontré l’Aigle-IV au-dessus de Chalifert ? Ont-ils reçu les joints ?

Il n’écoutait guère. Dès qu’on lui avait répondu le nécessaire, il remerciait d’un grognement et s’adressait ailleurs.

— À propos de l’accident sous la voûte de Revin ?

Assise sur le pont de la Toison-d’Or, près du gouvernail, Aline était occupée à moudre du café en regardant mollement devant elle. À peine Maigret l’avait-il aperçue que Ducrau était devant lui, une courte pipe aux dents.

— Vous commencez à y comprendre quelque chose ?

Son mouvement du menton précisait qu’il parlait du mouvement du port et de l’écluse, et non de l’attentat. Il était beaucoup plus allègre que la veille, avec moins d’arrière-pensées.

— Vous voyez, l’eau forme une patte d’oie qui finit à la Seine. Ici, c’est le canal de la Marne. Plus loin, la Marne elle-même qui, à cet endroit, n’est pas naviguée. Enfin la haute Seine. Par la haute Seine, on gagne la Bourgogne, la Loire, Lyon, Marseille. Le Havre et Rouen commandent la basse Seine. Deux sociétés se partagent le trafic : la Générale et la Compagnie des Canaux du Centre. Mais, à partir de cette écluse et jusqu’en Belgique, en Hollande, en Sarre, c’est Ducrau !

Il avait les yeux bleus, le teint clair dans le soleil levant qui rosissait le paysage.

— Le pâté de maisons, autour de la mienne, c’est à moi, y compris le bistrot, les pavillons et le petit bal ! Les trois grues là-bas et le concasseur aussi ! Et les chantiers de réparations qui sont au-delà de la passerelle.

Il buvait, il respirait sa joie.

— On dit que le tout représente quarante millions, remarqua Maigret.

— Vous n’êtes pas trop mal renseigné, à cinq millions près. Vos inspecteurs ont appris quelque chose, hier ?

De cette phrase-là aussi, il était ravi. En effet, Maigret avait chargé trois inspecteurs de prendre de menus renseignements, tant à Charenton qu’ailleurs, sur Ducrau, sur sa famille et sur chaque personne mêlée au drame.

Le butin était maigre. À la maison de tolérance de Charenton, on avait confirmé la présence de l’armateur le soir de l’attentat. Il y allait souvent. Il payait à boire, taquinait les femmes, racontait des histoires et s’en allait souvent sans en demander davantage.

De son fils Jean, les habitants du quartier ne savaient presque rien. Il étudiait. Il sortait peu. Il avait l’air d’un jeune homme de bonne famille et était d’une santé délicate.

— À propos, dit Maigret en désignant la Toison-d’Or, c’est sur cette péniche, je crois, que votre fils a fait l’an dernier un séjour de trois mois ?

Ducrau ne tressaillit pas, mais peut-être devint-il un peu plus grave.

— Oui.

— Il relevait de maladie ?

— Il était surmené. Le docteur recommandait le calme et le grand air. La Toison-d’Or partait pour l’Alsace.

Aline, avec son moulin à café, rentrait dans la cabine, et Ducrau s’éloigna un instant pour donner des ordres au mécanicien de la grue sans que Maigret cessât d’entendre ce qu’ils disaient.

Sur la fille et le beau-fils, des informations banales. Le capitaine Decharme était le fils d’un comptable du Mans. Le couple habitait une jolie maison neuve dans la banlieue de Versailles, et chaque matin un planton amenait le cheval de l’officier, un autre faisait le ménage.

— Vous rentrez à Paris ? questionna Ducrau en revenant. Si le cœur vous en dit, c’est ma promenade de tous les matins, le long des quais.

Il jeta un coup d’œil à sa maison. Les fenêtres à tabatière du sixième étage n’étaient pas encore ouvertes, ni les rideaux tirés. Les tramways étaient pleins, et des petites charrettes chargées de légumes accouraient de Paris pour le marché.

— Je compte sur toi ? cria Ducrau à l’éclusier.

— Entendu, patron !

Et l’armateur adressa un clin d’œil à Maigret, pour souligner ce nom de patron qui lui était donné par un fonctionnaire.

Maintenant, ils déambulaient tous les deux le long de la Seine, où des trains de bateaux se formaient, viraient de bord sur toute la largeur du fleuve, gravitaient à grands coups d’hélice vers l’amont ou vers l’aval.

— Savez-vous ce qui a fait ma fortune ? C’est l’idée que, quand mes remorqueurs étaient en chômage, ils pouvaient travailler pour moi. Alors j’ai acheté des carrières de sable et de craie, là-haut, puis tout ce qui se présentait, même des briqueteries, du moment que ce fût au bord de l’eau !

Il serra au passage la main d’un marinier qui se contenta de murmurer :

— Bonjour, Mimile.

Des barriques encombraient le port de Bercy, et on apercevait les grilles de la ville du vin.

— Tout ce qui est champagne, là-dedans, c’est moi qui l’amène. Dis donc, Pierrot, c’est vrai que le chaudron de Murier a accroché une pile de pont à Château-Thierry ?

— C’est vrai, patron.

— Si tu le vois, dis-lui que c’est bien fait pour lui !

Il poursuivit sa route en riant. De l’autre côté du fleuve se profilaient, rectilignes, les immenses bâtiments en béton des Magasins généraux, et deux cargos, l’un de Londres, l’autre d’Amsterdam, apportaient en plein Paris une note maritime.

— Sans indiscrétion, comment allez-vous vous y prendre pour continuer votre enquête ?

Ce fut au tour de Maigret de sourire, car la balade n’avait sans doute pas d’autre but que d’amener cette question. Ducrau le comprit. Il sentit que son compagnon lisait sa pensée et il eut à son tour un léger sourire, comme pour se moquer de sa propre naïveté.

— Vous voyez, comme ceci ! répliqua le commissaire en accentuant son allure de promeneur béat.

Ils firent peut-être quatre cents mètres en silence, les yeux fixés sur le pont d’Austerlitz qui dressait ses ferrailles dans un véritable feu d’artifice où l’on devinait, noyée de bleu et de rose, l’architecture de Notre-Dame.

— Dis donc, Vachet ! Ton frère est en panne à Larzicourt. Il te fait dire que le baptême est remis.

Et Ducrau continuait sa route à pas réguliers. Après un regard oblique à Maigret, il questionna avec la brutalité d’un homme qui met exprès les pieds dans le plat :

— Qu’est-ce que ça gagne, un homme comme vous ?

— Pas grand-chose.

— Soixante mille ?

— Beaucoup moins.

Ducrau fronça les sourcils, regarda à nouveau son compagnon et, cette fois, avec autant d’admiration que de curiosité.

— Que pensez-vous de ma femme ? Est-ce que vous trouvez que je la rends malheureuse ?

— Ma foi, non ! Vous ou un autre ! C’est une de ces créatures qui sont toujours effacées et tristes, quel que soit leur sort.

Maigret eût pu marquer un point, car Ducrau en restait ahuri.

— Elle est morne, bête et vulgaire, soupira-t-il. Comme sa mère que je loge dans une des petites maisons voisines et qui a passé sa vie à pleurer ! Tenez, voilà encore un concasseur qui m’appartient et qui est le plus puissant du port de Paris… En somme, quelle piste suivez-vous ?

— Toutes.

Ils marchaient toujours dans la rumeur du fleuve et de ses berges. L’air du matin sentait l’eau et le goudron. Parfois ils devaient contourner une grue, ou attendre que le passage soit libre entre deux camions.

— Vous êtes allé à bord de la Toison-d’Or ?

Ducrau avait hésité beaucoup plus longtemps que pour les autres questions, et il feignit aussitôt d’être très préoccupé par la manœuvre d’un train de bateaux. La question, au surplus, était inutile puisque, de sa fenêtre, il avait vu Maigret monter sur la péniche. Aussi le commissaire se contenta-t-il de répondre :

— C’est une étrange petite maman.

L’effet produit fut étonnant. Ducrau s’était arrêté net et, les jambes courtes, la nuque gonflée, il avait l’air d’un bœuf qui va foncer.

— Qui vous a dit cela ?

— Il n’était pas utile qu’on me le dise.

— Et alors ? dit-il pour dire quelque chose, les sourcils froncés, les mains derrière le dos.

— Alors rien.

— Que vous a-t-elle raconté ?

— Que vous aviez voulu lui rendre visite.

— C’est tout ?

— Qu’elle a refusé de vous ouvrir. Est-ce que vous ne m’aviez pas affirmé que le vieux Gassin était votre bon camarade ? Il me semble cependant, Ducrau…

Mais celui-ci grommelait avec impatience :

— Imbécile ! Et si je ne vous arrêtais pas, vous receviez cette barrique dans les jambes…

Tourné vers l’homme d’équipe qui roulait les tonneaux, il hurla :

— Tu ne peux pas faire attention, idiot ?

En même temps il vidait sa pipe, dont il frappait le fourneau sur son talon.

— Je parie que vous vous êtes mis dans la tête que l’enfant est de moi… Avouez-le ! Du moment que j’ai la réputation d’un trousseur de filles ! Eh bien ! commissaire, cette fois-ci vous vous trompez.

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