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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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M. Martin fut sur le point de refuser. Puis il se résigna.

Il endossa un pardessus, s’éloigna en gesticulant, tragique et grotesque, revint parce qu’il avait oublié de prendre de l’argent.

Maigret n’avait aucun but en restant dans l’appartement. Il ne s’intéressa à rien, n’ouvrit aucun tiroir, ne regarda même pas un tas de correspondance qui se trouvait sur un meuble.

Il entendait la respiration irrégulière de la malade qui poussait de temps en temps un long soupir, puis balbutiait des syllabes confuses.

Quand M. Martin revint, il le retrouva à la même place.

« Vous avez tout ce qu’il faut ?

— Oui… C’est affreux !… Et le bureau qui n’est même pas prévenu !… »

Maigret l’aida à casser la glace et à l’introduire dans la poche en caoutchouc rouge.

« Vous n’avez pourtant pas reçu de visite ce matin ?

— Personne…

— Et vous n’avez pas reçu de lettre ?

— Rien… Des prospectus… »

Mme Martin avait le front en sueur et ses cheveux grisonnants collaient aux tempes. Ses lèvres étaient décolorées. Mais les yeux restaient extraordinairement vivants.

Est-ce qu’ils reconnurent Maigret qui tenait l’appareil au-dessus de la tête de la malade ?

On n’eût pu le dire. Mais elle semblait un peu calmée. L’outre rouge sur le front, elle resta immobile, à regarder le plafond.

Le commissaire entraîna M. Martin dans la salle à manger.

« J’ai plusieurs nouvelles à vous annoncer.

— Ah ! dit-il avec un frisson d’inquiétude.

— On a découvert le testament de Couchet. Il laisse un tiers de sa fortune à votre femme.

— Comment ? »

Et le fonctionnaire s’agitait, ahuri, bouleversé par cette nouvelle.

« Vous dites qu’il nous laisse ?…

— Un tiers de sa fortune ! Il est probable que cela n’ira pas tout seul. Sa seconde femme fera sans doute opposition… Car elle ne reçoit de son côté qu’un tiers… Le troisième tiers va à une autre personne, la dernière maîtresse de Couchet, une certaine Nine… »

Pourquoi Martin semblait-il désolé ? Pis que désolé ! Atterré ! On eût dit qu’il en avait bras et jambes coupés ! Il regardait fixement le plancher, incapable de se ressaisir.

« L’autre nouvelle est moins bonne… Il s’agit de votre beau-fils…

— Roger ?

— Il s’est tué ce matin en se jetant par la fenêtre de sa chambre, rue Pigalle… »

Alors, il vit le petit Martin se dresser sur ses ergots, le regarder avec colère, avec rage, et hurler :

« Qu’est-ce que vous me racontez ?… Vous voulez me faire devenir fou, n’est-ce pas ?… Avouez que tout cela, c’est un truc pour me faire parler !…

— Pas si fort !… Votre femme…

— Cela m’est égal !… Vous mentez ! Ce n’est pas possible… »

Il était méconnaissable. Il perdait d’un seul coup toute sa timidité, toute cette bonne éducation à laquelle il tenait tant.

Et c’était curieux de voir son visage décomposé, ses lèvres qui tremblaient, ses mains qui s’agitaient dans le vide.

« Je vous jure, insista Maigret, que ces deux nouvelles sont officielles…

— Mais pourquoi aurait-il fait cela ?… Je vous dis, moi, que c’est à devenir fou !… D’ailleurs, c’est bien ce qui arrive !… Ma femme est en train de devenir folle !… Vous l’avez vue !… Et, si cela continue, je deviendrai fou aussi… Nous deviendrons tous fous !… »

Son regard était d’une mobilité maladive. Il avait perdu tout contrôle de lui-même.

« Son fils qui se jette par la fenêtre !… Et le testament… »

Tous les traits étaient crispés et soudain ce fut une crise de larmes, tragique, comique, odieuse.

« Je vous en prie ! Calmez-vous…

— Toute une vie… Trente-deux ans… Tous les jours… À neuf heures… Sans jamais une réprimande… Tout cela pour…

— Je vous en prie… Pensez que votre femme vous entend, qu’elle est très malade…

— Et moi ?… Vous croyez que je ne suis pas malade, moi ?… Vous croyez que je supporterai longtemps une pareille vie ?… »

Il n’avait pas une tête à pleurer et c’est bien ce qui rendait ses larmes émouvantes.

« Vous n’y êtes pour rien, n’est-ce pas ? Ce n’est que votre beau-fils… Vous n’êtes pas responsable… »

Martin regarda le commissaire, subitement calmé, mais pas pour longtemps.

« Je ne suis pas responsable… » Il s’emporta.

« N’empêche que c’est moi qui ai tous les tracas ! C’est ici que vous venez raconter ces histoires !… Dans l’escalier, les locataires me regardent de travers… Je parie qu’ils me soupçonnent d’avoir tué ce Couchet !… Parfaitement !… Et, d’ailleurs, qu’est-ce qui me prouve que vous ne me soupçonnez pas aussi ?… Qu’est-ce que vous venez faire ici ?… Ha ! Ha ! Vous ne répondez pas !… Vous n’oseriez pas répondre… On choisit le plus faible !… Un homme qui n’est pas capable de se défendre… Et ma femme est malade… Et… »

Il heurta du coude, dans ses gesticulations, l’appareil de T.S.F. qui oscilla, s’écrasa par terre dans un fracas de lampes brisées.

Alors le petit fonctionnaire réapparut.

« Un poste de douze cents francs !… J’ai attendu trois ans avant de me le payer… »

Un gémissement parvint de la chambre voisine. Il tendit l’oreille, mais ne bougea pas.

« Votre femme n’a besoin de rien ? »

Ce fut Maigret qui regarda dans la chambre. Mme Martin était toujours couchée. Le commissaire rencontra son regard et il eût été incapable de dire si c’était un regard d’une intelligence aiguë ou un regard que la fièvre rendait trouble.

Elle n’essaya pas de parler. Elle le laissa partir. Dans la salle à manger, Martin avait mis ses deux coudes sur une commode, s’était pris la tête dans les mains et fixait la tapisserie, à quelques centimètres de son visage.

« Pourquoi se serait-il tué ?

— Supposez par exemple que ce soit lui qui… » Le silence. Un grésillement. Une forte odeur de brûlé. Martin ne s’en apercevait pas.

« Il y a quelque chose sur le feu ? » questionna Maigret.

Il entra dans la cuisine bleue de vapeur. Sur le réchaud à gaz, il trouva un poêlon de lait dont le contenu s’était répandu et qui menaçait d’éclater.

Il ferma le robinet de l’appareil, ouvrit la fenêtre, aperçut la cour de l’immeuble, le laboratoire des Sérums du Dr Rivière, la voiture du directeur arrêtée au pied du perron. Et on percevait un crépitement de machines à écrire, dans les bureaux. Si Maigret s’attardait, ce n’était pas sans raison. Il voulait donner à Martin le temps de se calmer, voire d’étudier une contenance. Il bourra lentement sa pipe, l’alluma avec un allumeur pendu au-dessus du réchaud.

Quand il revint dans la salle à manger, l’homme n’avait pas bougé, mais il s’était apaisé. Il se redressa en soupirant, chercha un mouchoir, se moucha bruyamment.

« Tout cela doit finir mal, n’est-ce pas ? commença-t-il.

— Il y a déjà deux morts ! répondit Maigret.

— Deux morts… »

Un effort. Un effort qui devait même être déchirant, car Martin, qui était sur le point de s’agiter à nouveau, parvint à rester maître de ses nerfs.

« Dans ce cas, je crois qu’il vaut mieux…

— Qu’il vaut mieux ?… »

Le commissaire osait à peine parler. Il retenait son souffle. Il avait la poitrine serrée, car il se sentait tout près de la vérité.

« Oui… grommela Martin pour lui-même. Tant pis !… C’est indispensable… in-dis-pen-sa-ble… »

Pourtant il marcha machinalement jusqu’à la porte ouverte de la chambre à coucher, plongea le regard dans la pièce.

Maigret attendait toujours, immobile, silencieux. Martin ne dit rien. On n’entendit pas la voix de sa femme. N’empêche qu’il dut se passer quelque chose.

La situation s’éternisa. Le commissaire commença à s’impatienter.

« Eh bien ?… »

L’homme se tourna lentement vers lui, avec un nouveau visage.

« Quoi ?

— Vous disiez que…

M. Martin essaya de sourire. « Que quoi ?

— Qu’il valait mieux, pour éviter de nouveaux drames…

— Qu’il valait mieux quoi ? »

Il se passa la main sur le front, comme quelqu’un qui a quelque peine à ranimer ses souvenirs.

« Je vous demande pardon ! Je suis tellement bouleversé…

— Que vous avez oublié ce que vous vouliez dire ?

— Oui… Je ne sais plus… Regardez !… Elle dort… »

Il montrait Mme Martin qui avait fermé les yeux et dont le visage était devenu pourpre, sans doute à la suite de l’application de glace sur son front.

« Qu’est-ce que vous savez ? questionna Maigret du ton dont on parle à un prévenu trop habile.

— Moi ? »

Et désormais toutes les réponses seraient du même genre ! Ce qu’on appelle faire l’idiot. Répéter un mot avec étonnement.

« Vous étiez prêt à me dire la vérité…

— La vérité ?

— Allons ! N’essayez pas de vous faire passer pour un crétin. Vous savez qui a tué Couchet…

— Moi ?… Je sais ?… »

S’il n’avait jamais reçu de claques, il fut à deux doigts d’en recevoir une magistrale, de la main de Maigret !

Celui-ci, les mâchoires serrées, regardait la femme immobile, qui dormait ou feignait de dormir, puis le bonhomme dont les paupières étaient encore gonflées, les traits tirés par la crise précédente, la moustache tombante.

« Vous prenez la responsabilité de ce qui pourra arriver ?

— Qu’est-ce qui peut arriver ?

— Vous avez tort, Martin !

— Tort de quoi ? »

Qu’est-ce qui s’était passé ? Pendant une minute, peut-être, l’homme qui allait parler était resté entre les deux pièces, les yeux fixés sur le lit de sa femme. Maigret n’avait rien entendu. Martin n’avait pas bougé.

Maintenant, elle dormait ! Il feignait l’innocence !

« Je vous demande pardon… Je crois qu’il y a des moments où je n’ai pas bien ma tête à moi… Avouez qu’on deviendrait fou à moins… »

N’empêche qu’il restait triste, lugubre même. Il avait l’attitude d’un condamné. Son regard fuyait le visage de Maigret, voletait sur les objets familiers, se raccrochait enfin à l’appareil de T.S.F. qu’il se mettait en devoir de ramasser, accroupi sur le plancher, le dos tourné au commissaire.

« À quelle heure le médecin doit-il venir ?

— Je ne sais pas… Il a dit « ce soir »…

Maigret sortit et fit claquer la porte derrière lui. Il se trouva nez à nez avec la vieille Mathilde qui en fut si ahurie qu’elle resta immobile, la bouche ouverte.

« Vous n’avez rien à me dire non plus, vous ?… Hein ?… Vous allez peut-être prétendre aussi que vous ne savez rien ?… »

Elle essayait de reprendre contenance. Elle tenait les deux mains sous son tablier, dans une pose machinale de vieille ménagère.

« Venez chez vous… »

Elle fit glisser ses pantoufles de feutre sur le parquet, hésita à pousser la porte entrouverte.

« Allons ! Entrez… »

Et Maigret entra à son tour, referma l’huis d’un coup de pied, n’eut même pas un regard pour la folle qui était assise devant la fenêtre.

« Maintenant, parlez !… Compris ?… »

Et il se laissa tomber de tout son poids sur une chaise.

IX

L’HOMME À LA PENSION

« D’abord, ils passent leur vie à se disputer ! » Maigret ne broncha pas. Il s’était enfoncé jusqu’au cou dans toute cette saleté quotidienne, plus écœurante que le drame lui-même.

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