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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


[http://www.amazon.fr/Maigret-LOmbre-chinoise-Georges-Simenon/dp/2253142514](http://www.amazon.fr/Maigret-LOmbre-chinoise-Georges-Simenon/dp/2253142514)

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Il eut la certitude qu’un sourire de triomphe, à peine dessiné, mais éloquent, glissait sur les lèvres de la femme.

« C’est une somme !… Dites donc, Martin… »

Celui-ci tressaillit, essaya de se mettre sur la défensive.

« Combien pensez-vous avoir ?… Je ne parle pas d’argent. Je parle de la condamnation. Vol. Assassinat. Peut-être établira-t-on la préméditation… À votre avis ? Pas d’acquittement, bien sûr, puisqu’il ne s’agit pas d’un crime passionnel… Ah ! si seulement votre femme avait renoué des relations avec son ancien mari… Mais ce n’est pas le cas… Affaire d’argent, rien que d’argent… Dix ans ?… Vingt ans ?… Voulez-vous mon avis ?…

« Remarquez qu’on ne peut jamais deviner la décision des juges populaires…

« N’empêche qu’il y a des précédents… Eh bien ! on peut dire qu’en général, s’ils sont indulgents pour les drames d’amour, ils se montrent d’une sévérité extrême pour ces affaires d’intérêt… »

On eût dit qu’il parlait pour parler, pour gagner du temps.

« C’est compréhensible ! Ce sont des petits-bourgeois, des commerçants… Ils croient n’avoir rien à craindre de maîtresses qu’ils n’ont pas ou dont ils sont sûrs… Mais ils ont tout à craindre des voleurs… Vingt ans ?… Eh bien, non !… Moi je penche pour la tête… »

Martin ne bougeait plus. De lui et de sa femme, c’était maintenant lui le plus livide. Au point qu’il dut se retenir au chambranle de la porte.

« Seulement, Mme Martin sera riche… Elle est à l’âge où l’on sait jouir de la vie et de la fortune… »

Il s’approcha de la fenêtre.

« À moins que cette fenêtre… C’est la pierre d’achoppement… On ne manquera pas de faire remarquer que d’ici on pouvait tout voir… Tout, vous m’entendez !… Et c’est grave !… Parce que cela pourrait indiquer une idée de complicité… Or, dans le Code, il y a un petit texte qui empêche l’assassin, même acquitté, d’hériter de la victime… Pas seulement l’assassin… Les complices… Vous voyez l’importance que prend cette fenêtre… »

Ce n’était plus le silence autour de lui. C’était quelque chose de plus absolu, de plus inquiétant, presque d’irréel : une absence totale de toute vie.

Et, brusquement, une question :

« Dites-moi, Martin ! Qu’est-ce que vous avez fait du revolver ?… »

Un frémissement de vie dans le corridor : la vieille Mathilde, évidemment, avec sa face lunaire, son ventre mou sous le tablier à carreaux.

La voix aiguë de la concierge, dans la cour. « Madame Martin !… C’est Dufayel !… »

Maigret s’assit dans une bergère qui oscilla, mais ne se brisa pas tout de suite.

XI

LE DESSIN SUR LE MUR

« Répondez !… Ce revolver… »

Il suivit le regard de Martin et s’aperçut que Mme Martin, qui avait toujours le regard braqué vers le plafond, remuait les doigts sur le mur.

Le pauvre Martin faisait des efforts inouïs pour comprendre ce qu’elle voulait lui dire. Il s’impatientait. Il voyait que Maigret attendait.

« Je… »

Que pouvait bien signifier ce carré, ou ce trapèze qu’elle esquissait de son doigt maigre ?

« Eh bien ? »

À ce moment, Maigret en eut vraiment pitié. La minute dut être terrible. Martin pantelait d’impatience.

« Je l’ai lancé dans la Seine… »

Le sort en était jeté ! Pendant que le commissaire tirait le revolver de sa poche, le posait sur la table, Mme Martin se dressait sur son lit, avec un visage de furie.

« Moi, j’ai fini par le retrouver dans la poubelle… » disait Maigret.

Et la voix sifflante de la femme, qui avait la fièvre :

« Là !… Comprends-tu, maintenant ?… Es-tu content ?… Tu as raté l’occasion, une fois de plus, comme tu as toujours raté l’occasion !… À croire que tu l’as fait exprès, par crainte d’aller en prison… Mais tu iras quand même !… Car le vol, c’est toi !… Les trois cent soixante billets que monsieur a jetés dans la Seine… »

Elle était effrayante. On comprenait qu’elle s’était trop contenue. La détente était brutale. Et son exaltation était telle que parfois plusieurs mots se présentaient en même temps à ses lèvres, qu’elle embrouillait les syllabes…

Martin baissait la tête. Son rôle était terminé. Comme sa femme le lui reprochait, il avait échoué lamentablement.

« … Monsieur se met en tête de voler, mais il laisse son gant sur la table… »

Tous les griefs de Mme Martin allaient y passer, en vrac, en désordre.

Maigret entendit derrière lui la voix humble de l’homme au pardessus mastic.

« Il y avait des mois qu’elle me montrait le bureau par la fenêtre, Couchet qui avait l’habitude de se rendre aux lavabos… Et elle me reprochait de faire le malheur de sa vie, d’être incapable de nourrir une femme… J’y suis allé…

— Vous lui avez dit que vous y alliez ?

— Non ! Mais elle le savait bien. Elle était à la fenêtre…

— Et de loin vous avez vu le gant que votre mari oubliait, madame Martin ?

— Comme il aurait laissé sa carte de visite ! À croire qu’il voulait me faire enrager…

— Vous avez pris votre revolver et vous êtes allée là-bas… Couchet est rentré alors que vous étiez dans le bureau… Il a cru que c’était vous qui aviez volé…

— Il a voulu me faire arrêter, oui ! Voilà ce qu’il a voulu faire ! Comme si ce n’était pas grâce à moi qu’il est devenu riche !… Qui est-ce qui le soignait, au début, quand il gagnait à peine de quoi manger du pain sans beurre ?… Et tous les hommes sont les mêmes !… Il a été jusqu’à me reprocher d’habiter la maison où il avait ses bureaux… Il m’a accusé de partager avec mon fils l’argent qu’il lui donnait…

— Et vous avez tiré ?

— Il avait déjà décroché le téléphone pour appeler la police !

— Vous vous êtes dirigée vers les poubelles. Sous prétexte d’y chercher une petite cuiller, vous avez enfoui le revolver dans les ordures… Qui avez-vous rencontré alors ?… »

Elle cracha : « Le vieil imbécile du premier…

— Personne d’autre ?… Je croyais que votre fils était venu… Il n’avait plus d’argent…

— Et puis après ?…

— Il ne venait pas pour vous, mais pour son père, n’est-ce pas ? Seulement vous ne pouviez pas le laisser aller jusqu’au bureau, où il aurait découvert le cadavre… Vous étiez dans la cour, tous les deux… Qu’est-ce que vous avez dit à Roger ?

— Qu’il s’en aille… Vous ne pouvez pas comprendre un cœur de mère…

— Et il est parti… Votre mari est rentré… Il n’a été question de rien entre vous deux… Est-ce bien cela ?… Martin pensait aux billets qu’il avait fini par jeter dans la Seine, parce qu’au fond c’est un pauvre bougre de brave homme…

— Pauvre bougre de brave homme ! répéta Mme Martin avec une rage inattendue. Ha ! ha !… Et moi ?… Moi qui ai toujours été malheureuse…

— Martin ne sait pas qui a tué… Il se couche. Un jour passe sans que vous parliez de rien… Mais, la nuit suivante, vous vous relevez pour fouiller les vêtements qu’il a retirés… Vous cherchez en vain les billets… Il vous regarde… Vous le questionnez… Et c’est la crise de rage que la vieille Mathilde a entendue derrière la porte… Vous avez tué pour rien !… Cet imbécile de Martin a jeté les billets !… Une fortune dans la Seine, faute de cran !… Vous en êtes malade… La fièvre vous prend… Martin, lui, qui ignore que vous avez tué, est allé annoncer la nouvelle à Roger…

« Et celui-là a compris… Il vous a vue dans la cour… Vous l’avez empêché d’avancer… Il vous connaît…

« Il croit que je le soupçonne… Il s’imagine qu’on va l’arrêter, l’accuser… Et il ne peut pas se défendre sans accuser sa mère…

« Ce n’est peut-être pas un garçon sympathique… Mais sans doute, son genre de vie a-t-il quelques excuses… Il est écœuré… Écœuré des femmes avec qui il couche, des drogues, du Montmartre où il traîne et, par-dessus tout, de ce drame de famille dont il est seul à deviner tous les ressorts…

« Il saute par la fenêtre ! »

Martin s’est appuyé au mur, le visage dans ses bras repliés. Mais sa femme regardait fixement le commissaire, comme si elle n’attendait que le moment d’intervenir dans son récit, d’attaquer à son tour.

Alors Maigret montra la consultation écrite des deux avocats.

« Lors de ma dernière visite, Martin est tellement effrayé qu’il va avouer son vol… Mais vous êtes là… Il vous voit par l’entrebâillement de la porte… Vous lui adressez des signes énergiques et il se tait…

« N’est-ce pas ce qui lui ouvre enfin les yeux ?… Il vous interroge… Oui, vous avez tué ! Vous le lui criez à la face ! Vous avez tué à cause de lui, pour réparer son oubli, pour ce gant resté sur le bureau !… Et, parce que vous avez tué, vous n’hériterez même pas, malgré le testament !… Ah ! si seulement Martin était un homme !…

« Qu’il parte à l’étranger… On croira à sa culpabilité… La police se tiendra tranquille et vous irez le retrouver avec les millions…

« Mon pauvre Martin, va !… »

Et Maigret écrasa presque le bonhomme sous une tape formidable à l’épaule. Il parlait d’une voix sourde. Il laissait tomber les mots sans insister.

« Avoir tant fait pour cet argent !… La mort de Couchet… Roger qui se jette par la fenêtre… Et s’apercevoir à la dernière minute qu’on ne l’aura pas !… Vous préférez préparer vous-même les bagages de Martin… Des valises bien en ordre… Du linge pour des mois…

— Taisez-vous ! » supplia Martin.

La folle cria. Maigret ouvrit brusquement la porte et la vieille Mathilde faillit tomber en avant !

Elle s’enfuit, effrayée par le ton du commissaire, et pour la première fois elle referma vraiment sa porte, tourna la clef dans la serrure.

Maigret lança un dernier regard dans la chambre.

Martin n’osait pas bouger. Sa femme, assise sur le lit, maigre, les omoplates saillantes sous la chemise de nuit, suivait le policier des yeux.

Elle était si grave, si calme tout à coup, qu’on se demandait avec inquiétude ce qu’elle préparait.

Maigret se souvint de certains regards, au cours de la scène précédente, de certains mouvements des lèvres. Et il eut, juste en même temps que Martin, l’intuition de ce qui se passait.

Ils ne pouvaient pas intervenir. Cela se déroula en dehors d’eux, comme un mauvais rêve.

Mme Martin était maigre, maigre. Et ses traits devenaient encore plus douloureux. Qu’est-ce qu’elle regardait, à des endroits où il n’y avait rien que les objets banals de la chambre ?

Qu’est-ce qu’elle suivait avec attention à travers la pièce ?

Son front se plissait. Ses tempes battaient. Martin cria :

« J’ai peur ! »

Rien n’avait changé dans le logement. Un camion pénétrait dans la cour et on entendait la voix aiguë de la concierge.

On eût dit que Mme Martin faisait un grand effort, toute seule, pour franchir une montagne inaccessible. Deux fois sa main esquissa le geste de repousser quelque chose de son visage. Enfin elle avala sa salive, sourit comme quelqu’un qui arrive au but :

« Vous viendrez quand même tous me demander un peu d’argent… Je dirai à mon notaire de ne pas vous en donner… »

Martin pantela des pieds à la tête. Il comprit que ce n’était pas un délire passager, provoqué par la fièvre.

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