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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

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Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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Elle se mordait la lèvre inférieure pour arrêter un sanglot.

« Vous savez… J’ai beaucoup pensé… Eh bien, il m’arrive de me dire qu’il se doutait de quelque chose…

— Vous allez au cimetière ?

— Qu’est-ce que vous en pensez ? On pourrait me voir, n’est-ce pas ?… Il vaut peut-être mieux que je n’y aille pas… Pourtant, je voudrais tant savoir où on le met…

— Il suffira de le demander au gardien.

— Oui… »

Ils chuchotaient. Les pas des derniers assistants mouraient de l’autre côté de la porte. Des voitures se mettaient en marche.

« Vous disiez qu’il se doutait ?…

— Peut-être pas qu’il mourrait de cette façon-là… Mais il savait qu’il n’en avait plus pour longtemps… Il avait une maladie de cœur assez grave… »

On sentait qu’elle s’était tracassée, que des heures et des heures durant son esprit ne travaillait que sur un seul objet.

« Des mots qu’il disait et qui me reviennent…

— Il avait peur ?…

— Non ! Plutôt le contraire… Quand par hasard on parlait de cimetière, il répliquait en riant : « Le seul endroit où on soit tranquille… Un bon petit coin au Père-Lachaise… »

— Il plaisantait beaucoup ?

— Surtout quand il n’était pas gai… Vous comprenez ?… Il n’aimait pas laisser voir qu’il avait des soucis… À ces moments-là, il cherchait un motif quelconque de se remuer, de rire…

— Quand il parlait de sa première femme, par exemple !

— Il ne m’en parlait jamais.

— Et de la seconde ?

— Non ! Il ne parlait pas de quelqu’un en particulier… Il parlait des hommes en général… Il trouvait que ce sont de drôles de petits animaux… Si un garçon de restaurant le volait, il le regardait d’un air plus affectueux que les autres… « Une canaille ! » disait-il. Et il prononçait ce mot-là d’un air amusé, content ! »

Il faisait froid. Un temps de Toussaint. Maigret et Nine n’avaient rien à faire dans ce quartier de Saint-Philippe-du-Roule.

— Au Moulin-Bleu, ça va ?

— Ça va !

— J’irai vous dire bonjour un de ces soirs… »

Maigret lui serrait la main, sautait sur la plate-forme d’un autobus.

Il avait besoin d’être seul, de penser, ou plutôt de laisser vagabonder son esprit. Il imaginait le cortège qui arriverait bientôt au cimetière… Mme Couchet… Le colonel… Le frère… Les gens qui devaient parler de l’étrange testament…

« Qu’est-ce qu’ils fricotaient autour des poubelles ?… »

Car c’était là le nœud du drame. Martin avait tourné autour des boîtes à ordures sous prétexte de chercher un gant qu’il n’avait pas trouvé et que, pourtant, il portait le lendemain matin. Mme Martin avait fouillé dans les ordures, elle aussi, en parlant d’une cuiller en argent jetée par mégarde…

« … parce qu’il n’est pas revenu avec l’argent … » disait la vieille Mathilde.

Au fait, cela devait être gai, à cette heure, place des Vosges ! La folle, qui était seule, ne hurlait-elle pas comme d’habitude ?

L’autobus, complet, brûlait les arrêts. Quelqu’un, tout contre Maigret, disait à son voisin :

« Tu as lu l’histoire des billets de mille ?

— Non ! Qu’est-ce que c’est ?

— J’aurais bien voulu être là… Au barrage de Bougival !… Avant-hier matin… Des billets de mille francs qui se baladaient au fil du courant… C’est un marinier qui les a vus le premier et qui est parvenu à en repêcher quelques-uns… Mais l’éclusier s’est aperçu de l’histoire… Il a fait chercher la police… Si bien qu’un agent surveillait les pêcheurs de galette…

— Sans blague ? Ça n’a pas dû les empêcher d’en mettre un peu à gauche…

— Le journal dit qu’on a retrouvé une trentaine de billets, mais qu’il devait y en avoir beaucoup plus, car, à Mantes, on en a péché deux aussi… Hein ! Les billets qui se baladent tout le long de la Seine !… C’est mieux que du goujon… »

Maigret ne bronchait pas. Il avait une tête de plus que les autres. Son visage était placide.

« … parce qu’il n’est pas revenu avec l’argent … »

Alors, c’était ça ? Le petit M. Martin, pris de peur ou de remords au souvenir de son crime ? Martin qui avouait s’être promené ce soir-là dans l’île Saint-Louis pour chasser ses névralgies !…

Maigret esquissa quand même un sourire, parce qu’il imaginait Mme Martin qui avait tout vu de sa fenêtre et qui attendait.

Son mari rentrait, las, abattu. Elle suivait ses faits et gestes. Elle attendait de voir les billets, peut-être de les compter…

Il se déshabillait. Il s’apprêtait à se coucher.

N’était-ce pas elle qui allait ramasser ses vêtements pour fouiller les poches ?

L’inquiétude naissait. Elle regardait Martin aux moustaches lugubres.

« Le… la… l’argent ?…

— Quel argent ?…

— À qui l’as-tu donné ?… Réponds !… N’essaie pas de mentir… »

Et Maigret, en descendant de l’autobus, au Pont-Neuf, d’où il apercevait les fenêtres de son bureau, se surprit à prononcer à mi-voix :

« Je parie que, dans son lit, Martin s’est mis à pleurer !… »

X

PIÈCES D’IDENTITÉ

Cela commença à Jeumont. Il était onze heures du soir. Quelques voyageurs de troisième classe se dirigeaient vers les locaux de la douane, tandis que les douaniers commençaient l’inspection des wagons de seconde et de première.

Des gens minutieux préparaient leur valise d’avance, étalaient des objets sur la banquette. C’était le cas d’un homme aux yeux inquiets, en deuxième classe, dans un compartiment où il n’y avait en outre qu’un vieux ménage belge.

Ses bagages constituaient un modèle d’ordre et de prévoyance. Les chemises, pour éviter qu’elles se salissent, étaient enveloppées dans des journaux. Il y avait douze paires de manchettes, des caleçons chauds et des caleçons d’été, un réveille-matin, des souliers et une paire de pantoufles fatiguées.

Dans l’arrangement, on sentait une main de femme. Pas une place n’était perdue. Rien ne pouvait se friper. Un douanier remuait ces choses d’une main négligente, en observant l’homme en pardessus mastic qui avait bien la tête à posséder de telles valises.

« Ça va ! »

Une croix à la craie sur les bagages.

« Rien à déclarer, vous autres ?

— Pardon ! demanda l’homme, où commence exactement la Belgique ?

— Vous voyez la première haie, là-bas ? Non ! Vous ne voyez rien ! Mais tenez… Comptez les lampes… La troisième à gauche… Eh bien, c’est la frontière… »

Une voix dans le couloir, répétant devant chaque porte :

« Préparez les passeports, cartes d’identité ! »

Et l’homme en pardessus mastic faisait des efforts pour remettre ses valises dans le filet.

« Passeport ? »

Il se retourna, vit un jeune homme coiffé de gris.

« Français ?… Votre carte d’identité, alors… »

Cela prit quelques instants. Les doigts fouillaient le portefeuille.

« Voici, monsieur !

— Bon ! Martin Edgar-Émile… C’est bien ça !… Suivez-moi…

— Où ?…

— Vous pouvez emporter vos valises…

— Mais… le train… »

Les deux Belges le regardaient maintenant avec effroi, flattés quand même d’avoir voyagé avec un malfaiteur. M. Martin, les prunelles écarquillées, montait sur la banquette pour reprendre ses sacs de voyage.

« Je vous jure… Qu’est-ce que… ?

— Dépêchez-vous… Le train va repartir… »

Et le jeune homme chapeauté de gris fit rouler la plus lourde des valises sur le quai. Il faisait noir. Dans le halo des lampes, des gens couraient, revenant du buffet. Coup de sifflet. Une femme discutait avec les douaniers qui ne la laissaient pas repartir.

« On verra ça demain matin… »

Et M. Martin suivait le jeune homme en portant péniblement ses bagages. Jamais il n’avait imaginé un quai de gare aussi long. C’était une vraie piste, interminable, déserte, bordée de portes mystérieuses.

Enfin, on poussa la dernière.

« Entrez ! »

C’était sombre. Rien qu’une lampe à abat-jour vert, suspendue si bas, au-dessus de la table, qu’elle n’éclairait que quelques papiers. Pourtant quelque chose remuait au fond de la pièce.

« Bonjour, monsieur Martin !… » fit une voix cordiale.

Et une énorme silhouette se détacha de l’ombre : le commissaire Maigret, engoncé dans son lourd pardessus à col de velours, les mains dans les poches.

« Pas la peine de vous débarrasser. Nous reprenons le train de Paris, qui va arriver sur la troisième voie… »

Cette fois, c’était certain ! Martin pleurait, en silence, les mains immobilisées par ses valises si bien arrangées.

L’inspecteur qui avait été mis en faction, 61, place des Vosges, avait téléphoné à Maigret, quelques heures plus tôt :

« Notre homme est en train de filer… Il a pris un taxi et s’est fait conduire à la gare du Nord…

— Laissez filer… Continuez à surveiller la femme… »

Et Maigret avait pris le même train que Martin. Il avait voyagé dans le compartiment voisin, avec deux sous-officiers qui, tout le long du chemin, avaient raconté des histoires galantes.

De temps en temps, le commissaire collait son œil au petit judas qui séparait les compartiments, apercevait un Martin lugubre.

Jeumont… Carte d’identité… Bureau du commissaire spécial.

Maintenant, ils revenaient tous les deux à Paris, dans un compartiment réservé. Martin n’avait pas de menottes aux poignets. Ses valises étaient dans le filet au-dessus de sa tête, et l’une d’elles, mal équilibrée, menaçait de lui tomber dessus.

À Maubeuge, Maigret n’avait pas encore posé une seule question.

C’était hallucinant ! Il était calé dans son coin, la pipe aux dents. Il n’arrêtait pas de fumer, en regardant son compagnon de ses petits yeux amusés.

Dix fois, vingt fois, Martin avait ouvert la bouche sans se décider à parler. Dix fois, vingt fois, le commissaire n’y avait même pas pris garde.

Cela finit pourtant par se produire : une voix impossible à décrire, que Mme Martin elle-même n’eût sans doute pas reconnue.

« C’est moi… »

Et Maigret ne parlait toujours pas. Ses prunelles semblaient dire :

« Vraiment ?

— Je… J’espérais passer la frontière… »

Il y a une façon de fumer qui est crispante pour celui qui regarde le fumeur : à chaque bouffée, les lèvres s’entrouvrent voluptueusement, avec un petit « poc ». Et la fumée n’est pas lancée en avant, mais s’échappe avec lenteur, forme un nuage autour du visage.

Maigret fumait ainsi et sa tête allait de droite à gauche et de gauche à droite au rythme des boggies.

Martin se penchait, les mains douloureuses dans les gants, les yeux pleins de fièvre.

« Est-ce que vous croyez que ce sera long ? Non, n’est-ce pas ? puisque j’avoue… Car j’avoue tout… »

Comment faisait-il pour ne pas sangloter ? Tous ses nerfs devaient lui faire un mal atroce. Et ses yeux, de temps en temps, devenaient suppliants, disaient clairement à Maigret :

« Aidez-moi donc !… Vous voyez bien que je suis à bout de forces… »

Mais le commissaire ne bougeait pas. Il était aussi placide, avec le même regard curieux mais sans passion, que dans un jardin zoologique, devant la cage d’un animal exotique.

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