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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

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Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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« Couchet m’a surpris… Alors… »

Et Maigret soupira. Un soupir qui ne voulait rien dire, ou plutôt qui pouvait être interprété de cent façons différentes.

Saint-Quentin ! Des pas dans le couloir. Un gros voyageur essaya d’ouvrir la porte du compartiment, s’aperçut qu’elle était fermée, resta un instant à regarder à l’intérieur, le nez écrasé contre la glace, et se résigna enfin à chercher une autre place.

« Puisque j’avoue tout, n’est-ce pas ?… Ce n’est pas la peine de nier… »

Exactement comme s’il eût parlé à un sourd, ou à un homme ne comprenant pas un traître mot de français. Maigret bourrait sa pipe, avec de minutieux coups d’index.

« Vous avez des allumettes ?

— Non… Je ne fume pas… Vous le savez bien… C’est ma femme qui n’aime pas l’odeur du tabac… Je voudrais que ce soit vite fait, comprenez-vous ?… Je le dirai à l’avocat que je vais être obligé de choisir… Pas de complications !… J’avoue tout… J’ai lu dans le journal qu’on a retrouvé une partie des billets… Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça… De les sentir dans ma poche, il me semblait que tout le monde, dans la rue, me regardait… J’ai d’abord pensé à les cacher quelque part… mais pour quoi faire ?…

« J’ai marché le long du quai… Il y avait des péniches… Je craignais d’être vu par un marinier…

« Alors j’ai franchi le pont Marie et, dans l’île Saint-Louis, j’ai pu me débarrasser du paquet… »

Le compartiment était chauffé à blanc. La buée ruisselait sur les vitres. La fumée de pipe s’étirait autour de la lampe.

« J’aurais dû tout vous avouer la première fois que je vous ai vu… Je n’en ai pas eu le courage… J’ai espéré que… »

Martin se tut, regarda curieusement son compagnon qui avait entrouvert la bouche et fermé les yeux. Une respiration égale comme le ronron d’un gros chat satisfait !

Maigret dormait !

L’autre eut un regard vers la portière qu’il suffisait de pousser. Et, comme pour échapper à la tentation, il se blottit dans un coin, serrant les fesses, ses deux mains affolées sur ses genoux maigres.

La gare du Nord. Un matin gris. Et la foule de banlieue, mal éveillée, franchissant les portes en troupeau.

Le train s’était arrêté très loin du hall. Les valises étaient lourdes. Martin ne voulait pas s’arrêter. Il était à bout de souffle et ses deux bras lui faisaient mal.

Il fallut attendre assez longtemps un taxi.

« Vous me conduisez en prison ? »

Ils avaient passé cinq heures en train et Maigret n’avait pas prononcé dix phrases. Et encore ! Des phrases qui n’avaient trait ni au crime ni aux trois cent soixante mille francs ! Il parlait de sa pipe, ou de la chaleur, ou de l’heure d’arrivée.

« 61, place des Vosges ! » dit-il au chauffeur.

Martin supplia :

« Vous croyez que c’est nécessaire que… »

Et pour lui-même :

« Qu’est-ce qu’ils doivent penser, au bureau !… Je n’ai pas eu le temps de prévenir… »

Dans sa loge, la concierge triait le courrier : un gros tas de lettres pour les Sérums du docteur Rivière ; un tout petit tas pour le reste de la maison.

« Monsieur Martin !… Monsieur Martin !… On est venu de l’Enregistrement pour demander si vous étiez malade… Il paraît que vous avez la clef de… »

Maigret entraînait son compagnon. Et celui-ci devait trimbaler ses lourdes valises dans l’escalier où il y avait des boîtes à lait et du pain frais devant les portes.

Celle de la vieille Mathilde bougea.

« Donnez-moi la clef.

— Mais…

— Ouvrez vous-même. »

Un silence profond. Le cliquetis du pêne. Puis on vit la salle à manger en ordre, avec chaque objet à sa place exacte.

Martin hésita longtemps avant de prononcer à voix haute :

« C’est moi !… Et le commissaire… »

Quelqu’un bougea, dans le lit de la chambre voisine. Martin, qui refermait la porte, gémit :

« Nous n’aurions pas dû… Elle n’y est pour rien, n’est-ce pas ?… Et dans son état… »

Il n’osait pas entrer dans la chambre. Par contenance, il ramassa ses valises qu’il posa sur deux chaises.

« Voulez-vous que je fasse du café ? »

Maigret frappait à la porte de la chambre à coucher.

« On peut entrer ? »

Pas de réponse. Il poussa l’huis, reçut en plein visage le regard fixe de Mme Martin qui était couchée, immobile, les cheveux sur des épingles.

« Excusez-moi de vous déranger… Je vous ai ramené votre mari, qui a eu le tort de s’affoler. »

Martin était derrière lui. Il le sentait, mais il ne pouvait pas le voir.

Des pas résonnaient dans la cour, et des voix, surtout des voix de femme : le personnel des bureaux et des laboratoires qui arrivait. Il était neuf heures moins une.

Un cri étouffé de la folle, à côté. Des médicaments sur la table de nuit.

« Vous vous sentez plus mal ? »

Il savait bien qu’elle ne répondrait pas, qu’elle se tiendrait, en dépit de tout, sur la même réserve farouche.

On eût dit qu’elle avait peur d’un mot, d’un seul !

Comme si un mot eût pu déchaîner des catastrophes !

Elle avait maigri. Son teint était devenu plus terne. Mais les yeux, eux, ces étranges prunelles grises, gardaient leur vie propre, ardente, volontaire.

Martin entrait, les jambes molles. Par toute son attitude, il semblait s’excuser, demander pardon.

Les yeux gris se tournèrent lentement vers lui, glacés, si durs qu’il détourna la tête en balbutiant :

« C’est à la gare de Jeumont… Une minute de plus et j’étais en Belgique… »

Il eût fallu des mots, des phrases, du bruit pour meubler tout ce vide que l’on sentait autour de chaque personnage. Un vide qui était palpable, au point que les voix résonnaient comme dans un tunnel ou dans une grotte.

Mais on ne parlait pas. On articulait péniblement quelques syllabes, avec des regards anxieux, puis le silence retombait à la façon implacable d’un brouillard.

Il se passait quelque chose, pourtant. Quelque chose de lent, de sournois : une main qui glissait sous la couverture, s’élevait en un mouvement insensible jusqu’à l’oreiller.

Une main maigre et moite de Mme Martin. Maigret, tout en regardant ailleurs, suivait ses progrès, attendait le moment où cette main atteindrait enfin son but.

« Le docteur ne doit pas venir ce matin ?

— Je ne sais pas… Est-ce que quelqu’un s’occupe de moi ?… Je suis ici comme une bête qu’on laisse mourir… »

Mais l’œil devenait plus clair parce que la main touchait enfin l’objet convoité.

Un froissement à peine perceptible de papier.

Maigret fit un pas en avant, saisit Mme Martin au poignet. Elle paraissait sans force, presque sans vie. N’empêche que, d’une seconde à l’autre, elle fit preuve d’une vigueur inouïe.

Ce qu’elle tenait, elle ne voulait pas le lâcher. Assise sur son lit, elle se défendait rageusement. Elle approchait sa main de sa bouche. Elle déchirait avec les dents la feuille banche qu’elle étreignait.

« Lâchez-moi !… Lâchez-moi ou je crie !… Et toi ?… Tu le laisses faire ?…

— Monsieur le commissaire… Je vous en supplie… » gémissait Martin.

Il tendait l’oreille. Il craignait de voir accourir les locataires. Il n’osait pas intervenir.

« Brute !… Sale brute !… Battre une femme ! »

Non ! Maigret ne la battait pas. Il se contentait de lui maintenir la main, en serrant peut-être le poignet un peu fort, pour empêcher la femme de détruire le papier.

« Vous n’avez pas honte ! Une femme à la mort… »

Une femme qui déployait une énergie comme Maigret en avait rarement rencontré dans sa carrière de policier ! Son chapeau melon tomba sur le lit. Elle mordit soudain le commissaire au poignet.

Mais elle ne pouvait pas rester longtemps avec les nerfs aussi tendus et il parvint à écarter les doigts, tandis qu’elle poussait un gémissement de douleur.

Maintenant elle pleurait. Elle pleurait sans pleurer, de dépit, de rage, peut-être aussi pour avoir une attitude ?

« Et toi, tu l’as laissé faire… »

Le dos de Maigret était trop large pour la chambre exiguë. Il semblait remplir tout l’espace, intercepter la lumière.

Il s’approchait de la cheminée, déployait la feuille dont les bouts manquaient, parcourait des yeux un texte dactylographié, surmonté d’un en-tête.

Maîtres Laval et Piollet

du Barreau de Paris

Avocats-Conseils

Contentieux

À droite, en rouge, la mention : Affaire Couchet et Martin. Consultation du 18 novembre.

Deux pages de texte serré, à un interligne. Maigret n’en lisait que des bribes, à mi-voix, et on entendait les machines à écrire crépiter dans les bureaux des Sérums Rivière.

« Vu la loi du…

« Étant donné que la mort de Roger Couchet est postérieure à celle de son père…

« … qu’aucun testament ne peut frustrer un fils légitime de la part à laquelle il a droit…

« … que le second mariage du testataire avec la dame Dormoy a eu lieu sous le régime de la communauté des biens…

« … que l’héritier naturel de Roger Couchet est sa mère…

« … avons l’honneur de vous confirmer que vous êtes en droit de revendiquer la moitié de la fortune laissée par Oscar Couchet tant biens meubles qu’immeubles… que, d’après nos renseignements particuliers, nous évaluons, sous réserve d’erreur, à la somme de cinq millions environ, la valeur de la maison connue sous le nom « Sérums du Dr Rivière » étant portée dans cette évaluation pour trois millions…

« …

« Nous tenons à votre entière disposition pour tous actes nécessaires à l’annulation du testament et…

« …

« Vous confirmons que sur les sommes ainsi recouvrées nous retiendrons une commission de dix pour cent (10 %) pour frais de… »

Mme Martin avait cessé de pleurer. Elle était recouchée et son froid regard fixait à nouveau le plafond.

Martin se tenait dans l’embrasure de la porte, plus dérouté que jamais, ne sachant que faire de ses mains, de ses yeux, de tout son corps.

« Il y a un post-scriptum ! » murmura le commissaire pour lui-même.

Ce post-scriptum était précédé de la mention : « Strictement confidentiel . »

« Nous croyons savoir que Mme Couchet, née Dormoy, est disposée, elle aussi, à attaquer le testament.

« D’autre part, nous nous sommes renseignés sur la troisième bénéficiaire, Nine Moinard.

« C’est une femme aux mœurs douteuses, qui n’a encore pris aucune disposition pour revendiquer ses droits.

« Étant donné qu’elle est actuellement sans ressources, il nous paraît que le plus expéditif est de lui offrir une somme quelconque à titre de dédommagement.

« Nous évaluons, quant à nous, cette somme à vingt mille francs, ce qui est susceptible de séduire une personne dans la situation de Mlle Moinard.

« Nous attendons votre décision à ce sujet. »

Maigret avait laissé éteindre sa pipe. Il repliait lentement le papier, le glissait dans son portefeuille.

Autour de lui, c’était le silence le plus absolu. Martin en arrivait à retenir son souffle. Sa femme, sur le lit, le regard fixe, avait déjà l’air d’une morte.

Deux millions cinq cent mille francs… murmura le commissaire. Moins les vingt mille francs à donner à Nine pour qu’elle se montre accommodante… Il est vrai que Mme Couchet en mettra sans doute la moitié… »

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