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Simenon, Georges - Lombre chinoise

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    Lombre chinoise
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Simenon, Georges - Lombre chinoise краткое содержание

Lombre chinoise - описание и краткое содержание, автор Simenon, Georges, читайте бесплатно онлайн на сайте электронной библиотеки LibKing.Ru

Il était dix heures du soir. Les grilles du square étaient fermées, la place des Vosges, avec les pistes luisantes des voitures tracées sur l'asphalte et le chant continu des fontaines, les arbres sans feuilles et la découpe monotone sur le ciel des toits tous pareils. Sous les arcades, qui font une ceinture prodigieuse à la place, peu de lumière. A peine trois ou quatre boutiques. Le commissaire Maigret vit une famille qui mangeait dans l'une d'elles, encombrée de couronnes mortuaires en perles. Il essayait de lire les numéros au-dessus des portes, mais à peine avait-il dépassé la boutique aux couronnes qu'une petite personne sortit de l'ombre. - C'est à vous que je viens de téléphoner ? Il devait y avoir longtemps qu'elle guettait. Malgré le froid de novembre, elle n'avait pas passé de manteau sur son tablier. Son nez était rouge, ses yeux inquiets.


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Devant lui, la vieille avait une expression terrible de jubilation et de menace. Elle parlait. Elle allait parler encore ! Par haine pour les Martin, pour le mort, pour tous les locataires de la maison, par haine de l’humanité entière ! Et par haine de Maigret !

Elle restait debout, les mains jointes sur son gros ventre mou et on eût dit qu’elle avait attendu cette heure-là toute sa vie.

Ce n’était pas un sourire qui flottait sur ses lèvres. C’était la béatitude qui la faisait fondre !

« D’abord , ils passent leur vie à se disputer. »

Elle avait le temps. Elle distillait ses phrases. Elle se donnait le loisir d’exprimer son mépris pour les gens qui se disputent.

« Pas même comme des chiffonniers ! Cela dure depuis toujours ! Au point que je me demande comment il ne l’a pas encore tuée.

— Ah ! Vous vous attendiez à ?…

— Quand on vit dans une maison comme celle-ci, il faut s’attendre à tout… »

Elle surveillait ses intonations. Était-elle plus odieuse que ridicule, plus ridicule qu’odieuse ?

La chambre était grande. Il y avait un lit défait, avec des draps gris qui n’avaient jamais dû sécher au grand air. Une table, une vieille armoire, un réchaud.

Dans un fauteuil, la folle, qui regardait devant elle avec un léger sourire attendri.

« Pardon ! Vous recevez parfois des visites ? questionna Maigret.

— Jamais !

— Et votre sœur ne sort pas de cette chambre ?

— Quelquefois, elle se sauve dans l’escalier… »

Une grisaille décourageante. Une odeur de pauvreté malpropre, de vieillesse, peut-être une odeur de mort ?

« Remarquez que c’est la femme qui attaque toujours ! »

Maigret avait à peine la force de l’interroger. Il la regardait vaguement. Il écoutait.

« Pour des questions d’argent, naturellement ! Pas pour des questions de femme… Bien qu’une fois qu’elle a supposé, en faisant les comptes, qu’il était allé dans une maison spéciale, il en ait vu de toutes les couleurs…

— Elle le bat ? »

Maigret parlait sans ironie. La supposition n’était pas plus saugrenue qu’une autre. On nageait dans tant d’invraisemblance que rien ne pouvait plus étonner.

« Je ne sais pas si elle le bat, mais en tout cas elle casse des assiettes… Puis elle pleure, en disant qu’elle ne pourra jamais avoir un ménage convenable…

— En somme, il y a des scènes à peu près tous les jours ?

— Pas des grandes scènes ! Mais des reproches. Deux ou trois scènes par semaine…

— Cela vous donne du travail ! »

Elle ne fut pas sûre d’avoir compris et elle le regarda avec un rien d’inquiétude.

« Quels sont les reproches qu’elle lui fait le plus souvent ?

Quand on n’a pas de quoi nourrir une femme, on ne se marie pas ! »

« On ne trompe pas une femme en lui laissant croire qu’on sera augmenté alors que ce n’est pas vrai »

« On ne se permet pas de prendre une femme à un homme comme Couchet, capable de gagner des millions… »

« Les fonctionnaires sont des lâches… Il faut travailler par soi-même, avoir le goût du risque, de l’initiative, si on veut arriver à quelque chose… »

Pauvre Martin, avec ses gants, son pardessus mastic, ses moustaches collées par le cosmétique ! Maigret pouvait imaginer toutes les phrases qu’on lui lançait à la tête, en pluie fine ou en averse.

Il avait fait ce qu’il avait pu, pourtant ! Avant lui, c’était Couchet qui recevait les mêmes reproches. Et on devait lui dire :

« Regarde M. Martin ! Voilà un homme intelligent ! Et il pense qu’il aura peut-être une femme, un jour ! Elle recevra une pension s’il lui arrive quelque chose ! Tandis que toi… »

Tout cela avait l’air d’une charge sinistre ! Mme Martin s’était trompée, avait été trompée, avait trompé tout le monde !

Il y avait une erreur épouvantable à la base !

La fille du confiseur de Saint-Maur voulait de l’argent ! Ça, c’était un point établi ! C’était une nécessité ! Elle le sentait ! Elle était née pour avoir de l’argent et, par conséquent, c’était à son mari d’en gagner !

Couchet n’en gagnait pas assez ? Et elle n’aurait même pas une pension s’il mourait ?

Elle épousait Martin ! Voilà !

Seulement, c’était Couchet qui devenait riche à millions, quand il était trop tard ! Et il n’y avait rien à faire pour donner des ailes à Martin, rien à faire pour le décider à quitter l’Enregistrement et à vendre, lui aussi, des sérums ou quelque chose qui rapporte !

Elle était malheureuse ! Elle avait toujours été malheureuse ! La vie s’amusait à la tromper odieusement !

Les yeux glauques de la vieille Mathilde étaient fixés sur Maigret, glauques comme des méduses.

« Son fils venait la voir ?

— Quelquefois.

— Elle lui faisait des scènes aussi ? »

À croire que la vieille attendait cette heure-là depuis des années ! Elle ne se pressait pas ! Elle avait le temps, elle !

« Elle lui donnait des conseils :

« Ton père est riche ! Il devrait être honteux de ne pas te faire une situation plus brillante ! Tu n’as même pas d’auto… Et sais-tu pourquoi ? À cause de cette femme qui l’a épousé pour son argent ! Car elle ne l’a épousé que pour ça !…

« Sans compter que Dieu sait ce qu’elle te prépare pour plus tard… Est-ce que seulement tu toucheras quelque chose de la fortune qui te revient ?…

« C’est pourquoi tu devrais lui soutirer de l’argent maintenant, le mettre de côté dans un endroit sûr !

« Je te le garderai, moi, si tu veux… Dis ! Veux-tu que je te le garde ?… »

Et Maigret, en observant le plancher sale, réfléchissait, le front dur.

Il croyait reconnaître, dans cette salade de sentiments, un sentiment qui dominait, qui avait peut-être entraîné tous les autres : l’inquiétude ! Une inquiétude morbide, maladive, frisant la folie…

Mme Martin parlait toujours de ce qui pourrait arriver : la mort du mari, la misère s’il ne lui laissait pas une pension… Elle en avait peur pour son fils !…

C’était un cauchemar, une hantise.

« Qu’est-ce que Roger répondait ?

— Rien ! Il ne restait jamais longtemps ! Il devait avoir mieux à faire ailleurs…

— Il est venu le jour du crime ?

— Je ne sais pas. »

Et la folle, dans son coin, aussi vieille que Mathilde, regardait toujours le commissaire en souriant d’un sourire engageant.

« Est-ce que les Martin ont eu une conversation plus intéressante que d’habitude ?

— Je ne sais pas.

— Est-ce que Mme Martin est descendue, vers huit heures du soir ?

— Je ne m’en souviens plus ! Je ne peux pas être tout le temps dans le corridor. »

Était-ce de l’inconscience, de l’ironie transcendante ? En tout cas, elle tenait quelque chose en réserve. Maigret le sentait. Tout le pus n’était pas sorti !

« Le soir, ils se sont disputés…

— Pourquoi ?

— Je ne sais pas.

— Vous n’avez pas écouté ? »

Elle ne répondit pas. Son expression de physionomie signifiait :

« Cela me regarde !

— Qu’est-ce que vous savez encore ?

— Je sais pourquoi elle est malade ! »

Et ça, c’était le triomphe ! Les mains frémissaient, toujours jointes sur le ventre. Le point culminant de toute une carrière !

« Pourquoi ? »

Cela demandait à être savouré.

« Parce que… Attendez que je demande à ma sœur si elle n’a besoin de rien… Fanny, tu n’as pas soif ?… Faim ?… Pas trop chaud ?… »

Le petit poêle de fonte était tout rouge. La vieille flottait dans la pièce, glissant sur les semelles de feutre qui ne faisaient pas le moindre bruit.

« Parce que ?

— Parce qu’il n’a pas rapporté l’argent ! »

Elle épela cette phrase et la fit suivre d’un silence définitif. C’était fini ! Elle renonçait à parler ! Elle en avait assez dit.

« Quel argent ? »

Peine perdue ! Elle ne répondit à aucune question.

« Cela ne me regarde pas ! J’ai entendu cela ! Vous en ferez ce que vous voudrez… Maintenant, il est temps que je soigne ma sœur… »

Il s’en alla, laissant les deux vieilles se livrer à Dieu sait quels soins.

Il en était malade. Il en avait le cœur retourné, comme par le mal de mer.

« Il n’a pas rapporté l’argent … »

Est-ce que cela pouvait s’expliquer ? Martin se décidait à voler le premier mari, peut-être pour ne plus s’entendre reprocher sa médiocrité. Elle le voyait par la fenêtre. Il sortait, avec les trois cent soixante billets…

Seulement, quand il revenait, il ne les avait plus ! Les avait-il mis en lieu sûr ? S’était-il fait voler à son tour ? Ou bien avait-il été pris de peur et s’était-il débarrassé de cet argent en le jetant dans la Seine ? Est-ce qu’il avait tué ? Lui, le médiocre petit M. Martin en pardessus mastic ?

Tout à l’heure, il avait voulu parler. Sa lassitude était bien celle d’un homme coupable qui ne se sent plus la force de se taire, qui préfère la prison immédiate à l’angoisse de l’attente.

Mais pourquoi était-ce sa femme qui était malade ?

Et surtout pourquoi était-ce Roger qui se tuait ?

Et tout cela n’était-il pas créé par l’imagination de Maigret ? Pourquoi ne pas soupçonner Nine, ou Mme Couchet, ou même le colonel ?…

Le commissaire, qui descendait lentement l’escalier, se heurta à M. de Saint-Marc, qui se retourna.

« Tiens ! C’est vous… »

Il lui tendit une main condescendante.

« Du nouveau ?… Vous croyez qu’on en sortira ?… »

Et le cri de la folle, là-haut, que sa sœur devait avoir abandonnée pour aller prendre sa faction derrière quelque porte !

Un bel enterrement. Beaucoup de monde. Des gens très bien. Surtout la famille de Mme Couchet et les voisins du boulevard Haussmann.

Il n’y avait guère que la sœur de Couchet à détonner au premier rang, bien qu’elle eût fait l’impossible pour être élégante. Elle pleurait. Elle avait surtout une façon bruyante de se moucher qui lui valait chaque fois un regard courroucé de la belle-mère du mort.

Tout de suite derrière la famille, le personnel des Sérums.

Et, avec les employés, la vieille Mathilde, très digne, sûre d’elle, de son droit d’être là.

La robe noire qu’elle portait ne devait servir qu’à cela : suivre les enterrements ! Son regard croisa celui de Maigret. Et elle daigna lui adresser un léger signe de tête.

Les chants d’orgues déferlaient, la basse du chantre, le fausset du diacre : Et ne nos inducat in tentationem

Bruits de chaises remuées. Le catafalque était haut, et pourtant il disparaissait sous les fleurs et les couronnes.

« Les locataires du 61, place des Vosges . »

Mathilde avait dû mettre sa part. Est-ce que les Martin avaient inscrit leur nom sur la liste de souscription, eux aussi ?

On ne voyait pas Mme Martin. Elle était encore au lit.

« Libera nos, domine … »

L’absoute. La fin. Le maître des cérémonies qui dirigeait lentement la tête du cortège. Maigret, dans un coin, près d’un confessionnal, découvrait Nine dont le petit nez était tout rouge sans qu’elle prit la peine de lui donner un coup de houppette.

« C’est terrible, n’est-ce pas ? dit-elle.

— Qu’est-ce qui est terrible ?

— Tout ! Je ne sais pas ! Cette musique… Et cette odeur de chrysanthèmes… »

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