Константин Бальмонт - Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française [билингва ru-fr]
- Название:Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française [билингва ru-fr]
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- Издательство:Центр книги Рудомино
- Год:2012
- Город:Москва
- ISBN:978-5-905626-23-4
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Константин Бальмонт - Константин Бальмонт и поэзия французского языка/Konstantin Balmont et la poésie de langue française [билингва ru-fr] краткое содержание
Антология максимально полно представляет Константина Бальмонта (1867–1942) как переводчика франкоязычной поэзии (А. де Мюссе, Ш. Бодлер, Сюлли-Прюдом, Ж.М. де Эредиа, Ш. Ван Лерберг). Во второй раздел вошли переводы стихотворений самого К.Д. Бальмонта, принадлежащие французским поэтам — его современникам. Книгу открывает эссе М. Цветаевой «Слово о Бальмонте».
«Дать в переводе художественную равноценность — задача невыполнимая никогда. Произведение искусства, по существу своему, единично и единственно в своём лике. Можно лишь дать нечто приближающееся больше или меньше. Иногда даёшь точный перевод, но душа исчезает, иногда даёшь вольный перевод, но душа остаётся. Иногда перевод бывает точный, и душа остаётся в нём. Но, говоря вообще, поэтический перевод есть лишь отзвук, отклик, эхо, отражение. Как правило, отзвук беднее звука, эхо воспроизводит лишь частично пробудивший его голос, но иногда, в горах, в пещерах, в сводчатых замках, эхо, возникнув, пропоёт твой всклик семикратно, в семь раз отзвук бывает прекраснее и сильнее звука. Так бывает иногда, но очень редко, и с поэтическими переводами. И отражение есть лишь смутное отражение лица. Но при высоких качествах зеркала, при нахождении удачных условий его положения и освещения, красивое лицо в зеркале бывает красивей и лучезарней в своём отражённом существовании. Эхо в лесу — одно из лучших очарований» К. Д. Бальмонт
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<1>
Feu qui purifie!
Feu fatidique,
Beau, impérieux
Vivant, et qui se luit!
<2>
De silence dans le scintillement du cierge aux églises!
De mille éclatements dans l'incendie!
Sourd aux supplications, — à multiples aspects!
Multicolore quand croulent les hautes murailles…
Agile, et gai, et passionné,
Si victorieusement beau
Que lorsqu'il consume ce qui est à moi,
Je ne puis pas ne pas voir sa beauté:
O beau Feu, je t'avais consacré tous mes rêves!
<3>
Tu te mues éternellement,
Tu es autre partout.
Tu es rouge, et fumeux,
Dans le tourbillonnement du bûcher:
Tu es tel qu'une fleur d'épouvante aux pétales de flammes,
Tu es tel qu'une toison éclatante, qui se hérisse!…
Tu brûles, dans les nues des tempêtes
Violettes, fixement, —
Parmi le grand bruit des tonnerres et le chant des pluies!
Tu nais en l'incertitude des éclairs:
Tantôt, qui surgissent en brisures,
Tantôt, en une raie intacte,
Tantôt ainsi qu'un globe qui s'entoure d'air irradié!…
<4>
Je ne me lasserai pas de te louer,
O soudain, ô terrible, ô insinuant!
Par toi, l'on réduit les métaux.
Près de toi, l'on crée et l'on forge
Beaucoup de faux sonores
Pour faucher, — pour faucher!
Et beaucoup de bagues pour les doigts purs:
Beaucoup de bagues pour enchaîner les vies,
Pour qu'on les porte comme des chaînes durant de longues années,
Et pour, de lèvres refroidies, le mot «aimer»,
Le répéter!..
<5>
Feu omniprésent! Je t'ai consacré tous mes rêves:
Je suis comme toi!
Oh! tu éclaires, tu réchauffes, tu brûles, —
Tu vis, tu vis!
Dans les temps vieux, en Serpent tu venais maintes fois,
Et tu enlevais les Fiancées de l'autel.
Et aussi, hôte perfide et persuasif, souvent, dans les vieux temps,
Tu consolas l'épouse d'autrui…
O brillant, ô brûlant, ô violent d'ardeur!
Tu es brillant comme le diamant de douze couleurs, —
Comme les yeux des chattes, caressants et féminins et qui attirent l'amour,
Comme l'extase de la glauque vague des Océans
Dans l'instant qu'elle se brise! —
Comme une feuille du printemps sur quoi, une goutte de rosée tremble et oscille, —
Comme le frémissement de rêve vert de la luciole, —
Comme le scintillement des feux follets, —
Comme l'extrémité des nuages allumés par la lumière du soir,
Quand ils étendent leur deuil sur la face des jours brûlés, et qui s'éteignent!…
<6>
Je me souviens, ô Feu!
Comme tu me brûlas,
Parmi les Sorcières qui frissonnaient des caresses de Toi.
On nous tourmentait parce que nous avons pénétré le Mystère!
On nous brûlait pour la joie du Sabbat de minuit:
Mais, pour ceux qui ont vu ce que nous avions vu,
Le Feu n'a pas d'épouvantes!
Et je me souviens encore!
Oh! je me souviens d'autre chose: des édifices flambants
Où se donnaient au Feu, volontairement, dans la nuit sourde,
Entourés d'infidèles qui ne voient pas, les Fidèles, qui étaient nous!
Et, aux sons des prières, avec des cris de transport
Nous chantions nos louanges au Donneur des Forces!…
Je me souviens, ô Feu! et dès lors je t'ai aimé!
<7>
Je sais, ô Feu!
Qu'il est encore pour nous, un autre éclat de la lumière,
Et qui brûle au regard des yeux à jamais éteints!
Lui, il recèle la science subite. En lui sont la Terreur, et le délice,
Devant la nouveauté incommensurable des Espaces…
Les Espaces? Qui, de Lui-même les a tirés! Et d'où?
Et pourquoi?
Qui les a revêtus d'ornements innombrablement étoilés?
Je partirai pour avoir la réponse…
O âme de l'élément montant,
qui t'élances dans les cieux,
Je veux, que d'une lumière blanche et inextinguible
S'allume pour moi — la Mort!
Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil
Лунное безмолвие/Le silence lunaire
В лесу безмолвие возникло от Луны,
Но внятно чудится дрожание струны,
И свет властительный нисходит с вышины.
Какая сонная над лесом красота,
Как четко видится мельчайшая черта,
Как стынет скованно вон та сосна и та.
Воздушно-белые недвижны облака,
Зеркально-царственна холодная река,
И даль небесная во влаге глубока.
Непрерываемо дрожание струны,
Ненарушаема воздушность тишины,
Неисчерпаемо влияние Луны.
Dans la forêt le silence gagna sous l'apparition de la Lune, —
Mais il semble qu'on entende sensiblement la vibration d'une corde,
Et la lumière impérieuse descend des hauteurs.
Au-dessus de la forêt, quelle beauté endormie!
Combien nettement se distingue le moindre trait.
Et combien rapidement s'immobilise ce pin, et cet autre.
Immuables sont les nuages blancs, — aériens…
Reine aux froideurs de miroir, la rivière, —
Et le lointain céleste est profond dans l'humide.
Ininterrompue, la vibration de corde, —
Inviolable, la sublimité du silence, —
Inépuisables, les puissances de la Lune!
Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil
Влага/Sur l'eau
С лодки скользнуло весло.
Ласково млеет прохлада.
«Милый! Мой милый!» — Светло,
Сладко от беглого взгляда.
Лебедь уплыл в полумглу,
Вдаль, под луною белея.
Ластятся волны к веслу,
Ластится к влаге лилея.
Слухом невольно ловлю
Лепет зеркального лона.
«Милый! Мой милый! Люблю!..»
Полночь глядит с небосклона.
De la nef, glissa la rame.
Caressante, pâme la fraîcheur.
«Cher, ô mon cher!», — Radieux
Et doux, me voici sous le regard fugitif.
Le cygne a nagé vers la pénombre,
Là-bas, alors qu'il blanchissait sous la lune.
Les moires d'eau câlinent la rame,
Le lys câline l'onde.
Mon ouïe, sans que j'écoute, saisit
Que balbutie l'aime étendue, en seul miroir.
«Cher! ô mon cher! Je t'aime!»…
Minuit, de l'horizon regarde.
Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil
Дождь/La pluie
В углу шуршали мыши,
Весь дом застыл во сне.
Шел дождь, и капли с крыши
Стекали по стене.
Шел дождь, ленивый, вялый,
И маятник стучал,
И я душой усталой
Себя не различал.
Я слился с этой сонной
Тяжелой тишиной.
Забытый, обделенный,
Я весь был тьмой ночной.
А бодрый, как могильщик,
Во мне тревожа мрак,
В стене жучок-точильщик
Твердил: «Тик-так. Тик-так».
Равняя звуки точкам,
Началу всех начал,
Он тонким молоточком
Стучал, стучал, стучал.
И атомы напева,
Сплетаясь в тишине,
Спокойно и без гнева
«Умри» твердили мне.
…И мертвый, бездыханный,
Как труп задутых свеч,
Я слушал в скорби странной
Вещательную речь.
И тише кто-то, тише,
Шептался обо мне.
И капли с темной крыши
Стекали по стене.
Dans un coin les souris musaient, furtives…
Toute la maison se contint dans le sommeil.
La pluie allait, et les gouttes tombant du toit
Coulaient au long des murs.
La pluie allait, paresseuse et lente,
Et battait le balancier…
Et moi, l'âme très lasse,
Je ne m'appartenais plus moi-même.
Je n'étais plus que confluant avec ce somnolent,
Avec ce lourd silence…
Oublié, et de ma propre place frustré,
J'étais, toute entière, la nocturne ténèbre.
Alerte comme un fossoyeur,
Avivant en moi la nuit noire,
Dans le mur le scarabée-rongeur
Insistait: «Tic-tac, — tic-tac»…
Égalant les sons à des points, —
Au point, cette origine des origines! —
D'un tout fin marteau
Il tapait, tapait, il tapait.
Et les atomes de la mélodie
S'entrelaçant dans le silence,
Tranquillement et sans colère:
«Meurs!» — me répétaient-ils, — «Meurs!»
Et mort, et sans haleine,
D'une mort de cierges éteints, —
J'écoutais, en une tristesse étrange,
Cela, qui annonçait!
Et plus doucement, Quelqu'un, plus doucement
Chuchotait de moi, quelque chose…
Et du sombre toit, les gouttes
Longuement, coulaient au long des murs.
Traduit par Alexandra de Holstein et René Ghil
Завет бытия/Je demandais au libre vent des plaines…
Я спросил у свободного ветра,
Чт о мне сделать, чтоб быть молодым.
Мне ответил играющий ветер:
«Будь воздушным, как ветер, как дым!»
Я спросил у могучего моря,
В чем великий завет бытия.
Мне ответило звучное море:
«Будь всегда полнозвучным, как я!»
Я спросил у высокого солнца,
Как мне вспыхнуть светлее зари.
Ничего не ответило солнце,
Но душа услыхала: «Гори!»
Je demandais au libre vent des plaines:
«Pour être jeune, ô vent, dis, que faut-il?
― Ainsi que moi, sois léger et subtil»,
Répondit-il d'une voix presque humaine.
Je demandais à la puissante mer
De m'expliquer le mystère du monde;
Sa grande voix me répondit, profonde:
«Ainsi que moi, sois sonore et divers.»
Je demandais à l'astre de lumière:
«Pour réchauffer les êtres, ô soleil,
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